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La Maraîchine Normande
20 décembre 2014

1909 - CURIEUSE DÉCOUVERTE A SALLERTAINE (85)

 

LA BOURRINE A ROSALIE

 

Il y a quelques semaines, Henri Tessier du Frêne était occupé à nettoyer un fossé donnant sur l'Etier, à quelques pas de chez lui. Le travail était à peu près achevé. Tessier était arrivé à l'extrémité du fossé, à l'endroit où celui-ci débouche dans l'Etier, lorsque sa "fraye" en plongeant dans la boue rencontre un objet qui résiste. Cet obstacle n'est pas une pierre ; l'objet frappé sonne plutôt sous la fraye comme du bois sec. Tessier se demandant ce que ça peut être, dégarnit autour.


Au bout de quelques instants, il est tenté de se croire en présence d'une grosse souche d'arbre. Mais le son que rend cet objet en le frappant a quelque chose de sec que ne peut avoir un bois enseveli dans la vase. Il dégarnit encore, et il finit par constater qu'il a devant lui un os, un os énorme qu'il lui est impossible de remuer tant qu'il ne sera pas complètement dégagé. Il se rappelle alors, qu'il y a une douzaine d'années, lorsqu'on creusa ce fossé pour la première fois on avait trouvé, dans ce même endroit, des fragments d'os à peu près semblables. Très longtemps même l'un de ces os servit comme d'un billot pour recevoir, à la porte de la maison, soit des pots de fleurs, soit la terrine à se laver les mains. Il s'agit maintenant de soulever l'objet qu'on vient de dégarnir. Tessier appelle de l'aide, et on arrive à le sortir de son trou et à le hisser sur le pré. Mais ce n'est pas tout. En travaillant à le dégarnir, d'autres os résonnent sous l'acier de la fraye. Il y a évidemment tout un squelette d'un animal aux proportions effrayantes. Nos hommes se mirent à l'oeuvre et sortirent de la terre plusieurs fragments d'os dont l'un formait un arc immense. Puis la nuit venue, ils abandonnèrent ce travail qui n'a pas été repris depuis.


Quand, 8 jours après la découverte, nous allâmes, M. l'Abbé et moi, en compagnie de M. l'Abbé Vrignaud et de M. Chauvreau, voir ces objets étranges dont on nous avait parlé ; nous pûmes constater que c'étaient bien des os, et des os d'un animal du genre de la baleine.


Le plus gros morceau fut pesé sous nos yeux : son poids était de 130 livres. Il avait tout l'air d'être l'un des os du bassin. Le fameux "arc-de-triomphe" qu'on nous avait annoncé n'était autre qu'une côte ; elle mesurait 2m40 de long et pesait 16 livres. Une 3e pièce assez importante pouvait être le sternum (où viennent s'emboîter les côtes) ; sa longueur était de 1m70 ; et il n'était pas entier.


En examinant l'endroit où ces ossements ont été découverts, nous avons pu constater qu'il en restait encore d'autres ; on pourrait par de nouveaux déblaiements mettre à vue le squelette de l'animal. La position dans laquelle ces ossements ont été trouvés indique qu'ils n'ont pas été jetés là comme des débris, mais que l'animal est bien venu périr en cet endroit, à l'époque très reculée où la mer envahissait notre marais. Elle était venue, la pauvre bête se promener là à marée haute, en suivant le courant de l'Etier ; et la mer baissant lui a joué le vilain tour de la laisser à plat ventre sur le sable ou sur la boue où il lui a fallu périr.

 

BALEINE

Bulletin paroissial - Sallertaine - 1909 - AD85

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