1834 - VENDÉE (85) - 10 ANS DE PRISON POUR AVOIR ASSISTÉ A UNE NOCE ...
NANTES, 5 juin 1834.
Le sieur Blanchard, cultivateur, habitant une commune de Vendée, avait été condamné antérieurement à rester sous la surveillance de la police, et on lui avait tracé les limites dans lesquelles il lui était permis de circuler, sans avoir égard aux intérêts de sa situation qui exigeaient une plus grande extension de la portion de liberté dont on lui faisait l'aumône.
Le sieur Blanchard a enfreint son ban pour assister à une noce. Le pouvoir l'a su, car le pouvoir a des espions partout. Le sieur Blanchard a été en conséquence, écroué à la prison de Nantes, pour y expier par dix années de détention une infraction dont il ne connaissait pas toute l'importance et surtout la pénalité qu'on pouvait lui appliquer. Arraché à l'exploitation qui faisait vivre sa famille, il a passé dans sa prison, loin de sa femme et de ses enfans, deux années d'angoisses.
Le pouvoir vient enfin de lâcher sa proie ; le sieur Blanchard a été mis en liberté le 8 juin. Il ne faut pas s'imaginer que la justice orléaniste, dans cet acte de mansuétude, ait cédé à son propre bon mouvement ; elle s'est rendue de guerre lasse aux sollicitations qui lui ont été adressées continuellement et depuis long-temps en faveur du sieur Blanchard.
Le Vendéen
Journal du Poitou
Vendredi 13 juin 1834 - N° 13 - 4ème année