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La Maraîchine Normande
7 novembre 2014

1834 - GUÉHENNO (56) - JEAN EVENO, JEUNE RÉFRACTAIRE ...

 

calvaire de Guéhenno

 

 

JEAN EVENO, jeune réfractaire, de la commune de Guéhenno (Morbihan), était accusé d'attentat et de complot contre la sûreté de l'état.


Lors de son arrestation, le préfet du Morbihan (M. Lorois), l'ayant interrogé, lui promit sa grâce pleine et entière, et son renvoi immédiat à son régiment, s'il disait ce qu'il savait de la bande dont il faisait partie. Eveno déclara tout et néanmoins fut gardé en prison. C'est un encouragement pour ceux qui seraient tentés de faire des révélations.


Les faits auxquels se référait l'acte d'accusation se sont passés au mois de juillet 1831. Ils étaient donnés par l'accusé. Il reconnaissait avoir fait partie d'une bande composée de Suisses et de réfractaires, qu'il avait attaqué un convoi de poudre sur la route de Vannes à Locminé. Un incident assez curieux a signalé les débats de cette affaire. On se rappelle le rôle qu'ont joué certains Suisses dans le Morbihan. Ce sont ceux qui compromirent Guillemot, Mandart et un grand nombre d'autres. On soupçonna dès-lors ces prétendus Suisses d'appartenir à la police et d'avoir été des agens provocateurs. On les en accusa même hautement dans le procès de MM. de la Plain et St-Gonan ; mais aujourd'hui cette question n'en est plus une.


Deux de ces hommes figuraient comme témoins dans l'affaire Eveno ; pressés de s'expliquer sur leur profession, ils ont répondu non sans hésitation, qu'ils étaient agens de la police de sûreté à Paris. Ainsi quand la simplicité de nos paysans bretons accueillait ces misérables, c'était la prison ou la cour d'assises qui devait payer leur hospitalité.


Me Jausions défendait Eveno. Il est parvenu à faire poser une question d'excuse, qui a été admise par le jury. En conséquence, Eveno a été acquitté et mis seulement sous la surveillance de la police.


G. de Bretagne

Le Vendéen
Journal du Poitou
3 juin 1834 - n° 10 - 4ème année

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