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La Maraîchine Normande
1 novembre 2014

LA MARQUISE DE GOULAINE ET LE GÉNÉRAL CHARETTE ...

 

CHÄTEAU DE GOULAINE

 

 

LA MARQUISE DE GOULAINE

Femme ambitieuse, fort influente, que Charette avait mortellement blessée par l'ironique cadeau d'une quenouille, et qui s'en vengeait en intrigant contre lui à Vieillevigne. (Histoire de la Révolution - Tome 9 - par Louis Blanc)

La marquise de Goulaine, dont l'influence dans ce canton était assez grande, s'imagina que Charette n'avait ni assez de talent, ni assez de courage pour conduire les insurgés ; enfin, l'on souleva sa troupe contre lui. Il ne manqua point de fermeté, sabra quelques mutins, et sut se maintenir dans le commandement. (Biographie ancienne et moderne - par Michaud)

 

château de Hte Goulaine le salon bleu

 

Femme très intrigante, loin de compter parmi les nombreuses admiratrices de Charette, fut au contraire un de ses adversaires les plus déclarés, et ameuta notamment contre lui les habitants de Rocheservière et des environs, lorsque, ses soldats l'ayant abandonné, il fut forcé d'évacuer Machecoul. Un petit succès des habitants de Legé sur les troupes républicaines enhardit encore leur insolence envers le général. La marquise de Goulaine écrivit à cette occasion une lettre à M. de Royrand pour demander sa destitution. Charette, qui était à Vieillevigne, voulut se diriger sur Montaigu, où se trouvaient précisément Royrand et le chevalier de la Roche. Il expédia en éclaireurs deux cavaliers ; mais ceux-ci revinrent bientôt en annonçant qu'ils avaient été fort mal reçus et que le même accueil attendait vraisemblablement le général. Dès lors, forcé de revenir sur ses pas, Charette alla camper avec son corps d'armée, réduit à cinq cents hommes, dans les landes de Bouaye ; et, outré de se voir traiter ainsi par ses collègues, il proposa à ses soldats de se venger de l'injustice qui lui était faite, en attaquant les républicains à Saint-Colombin. Dès le lendemain, il marcha sur ce bourg, battit les douze cents patriotes qui l'occupaient, et qui étaient en partie composés d'un détachement du Royal-Provence, en tua un grand nombre, et fit prisonnier le surplus, à l'exceptio de quelques hommes qui se sauvèrent à Saint-Philbert. La caisse militaire, un drapeau, un canon et de la poudre restèrent aux mains des vainqueurs.

A son retour dans la lande de Bouaye, Charette fut rejoint par Royrand. Ce dernier, qui était venu dans l'intention de le destituer, revint à de meilleurs sentiments quand il apprit sa victoire de Saint-Colombin.

 

Charette

 


Cependant le chevalier de la Roche, qui commandait à Montaigu en l'absence de Royrand, refusa d'y recevoir les prisonniers envoyés par Charette et de donner des vivres à l'escorte composée de soixante cavaliers et de deux cents fantassins. C'était une nouvelle lettre de la marquise de Goulaine, dans laquelle elle flétrissait la prétendue incapacité de Charette et de ses officiers, qui avait déterminé le cavalier de la Roche à faire une aussi fâcheuse réception au commandant de l'escorte . Celui-ci ne se tint point pour battu, et devant ses menaces, il fallut céder. Entre temps, la marquise de Goulaine, qui était alors à Montaigu, fit venir près d'elle l'officier supérieur envoyé par Charette, et eut avec lui une entrevue qui se termina par une vive altercation.

Royrand, instruit directement de ces faits par les officiers de l'escorte, se rendit aussitôt à Montaigu, blâma la conduite du chevalier de la Roche, et répara par les égards qu'il témoigna à ses hôtes le mauvais accueil dont ils avaient été primitivement l'objet. Le succès commun du Pont-James scella la réconciliation des deux généraux vendéens.

Au moment de se séparer, Charette fit savoir à Royrand qu'il n'ignorait point la cabale qui avait été montée contre lui. Et comme Royrand feignait une ignorance absolue, Charette tira de sa poche la copie de la lettre de la marquise de Goulaine au chevalier de la Roche.

Sur ces entrefaites, arriva un exprès de cette même dame, qui, ayant appris la réconciliation des deux généraux, écrivait à Charette lui-même pour le féliciter du succès de ses armes. Le héros vendéen ne prit pas la peine de décacheter la missive et la renvoya à son auteur en disant qu'il méprisait ses compliments autant que ses injures.

- Comment trouvez-vous ma galanterie, demanda Charette à Royrand ?
- Très à propos, répondit en riant le vieux militaire.

Revue du Bas-Poitou
1891 - 3e livraison

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