LA COLONNE BRISÉE : MONUMENT FUNÉRAIRE
LA COLONNE BRISÉE : MONUMENT FUNÉRAIRE
L'usage de marquer la sépulture des petits enfants par l'érection d'une colonne brisée sur leur tombe est-il un usage chrétien ? Nous ne le pensons pas et nous en donnons le motif.
Le fût brisé d'une colonne sur une tombe d'enfant ne représente pas seulement la brièveté de son existence, mais il est l'emblème très réaliste d'une vie inachevée, d'une vie brutalement tranchée et détruite par un injuste et cruel destin. C'est bien ce que signifie ce symbole aux yeux de ceux qui l'étudient de près ! Or, quiconque y réfléchit, comprend aussitôt que cette conception de la vie et de la mort est une conception absolument payenne.
Combien différente est la conception chrétienne ! Pour nous, en effet, toute vie humaine, si courte qu'elle soit, est complète et achevée par le fait qu'elle a duré le temps fixé par Celui qui en est le maître absolu ; et, en conséquence, Dieu ne commet ni une injustice ni une cruauté quand il rappelle à Lui, même dès son premier âge, le cher petit être auquel il a donné l'existence ; d'autant que, loin de le rejeter dans le néant, il lui communique la vie éternelle qui est la continuation et le couronnement de la vie d'ici-bas.
La colonne brisée ne peut donc pas être adoptée comme l'emblème de nos sentiments et de nos croyances vis-à-vis de ces petits enfants qui, nous le savons, continuent de vivre près de Dieu.
La colonne brisée ne doit pas être adoptée comme monument funéraire, disons-nous, à moins, toutefois, qu'on ne la "christianise" en plaçant la croix à son sommet, comme nous avons été heureux de constater que l'ont fait plusieurs familles, dans notre cimetière. La colonne brisée, surmontée de la croix, devient, en effet, la traduction de ce texte de nos saints Livres (Sagesse, IV, 13) : "Consummatus in brevi, explevit tempora multa." Ce qui peut s'interpréter ainsi : "Bien qu'il ait vécu peu de temps sur la terre, cet enfant a cependant fourni une longue carrière", puisqu'il est arrivé à la perfection de l'âge qui lui a été assigné, puisqu'il vit toujours près de Dieu.
Bulletin Paroissial
Saint-Pierre-du-Chemin
1919/01
http://www.deces-info.fr/arts-funeraires/ornements/symbolique
En vérité, s'il n'existe aucun lien entre ce symbole diabolique et la Parole de Dieu, cette pratique existe bien, au coeur de la franc-maçonnerie, Voici comment le "pilier brisé" est défini par le rite maçonnique de York :
Les maîtres maçons savent que la colonne brisée marque la tombe .. de quelqu’un qui était un responsable de la maçonnerie. Lieu d’inhumation d’un Maître maçon : une vierge pleure au-dessus d’une colonne brisée ... la colonne brisée est celle d’un des principaux protecteurs de la maçonnerie. sa mémoire est enregistrée dans le coeur de chaque maçon.
Illustrated History and Cyclopedia of Freemasonry, Robert Macoy. Masonic Publishing Co. New York : 1896. page 445.