RELIQUES VENDÉENNES ET CHOUANNES
Décoration de chouan, pièce d'association pour le Sacré-Coeur, ou entre deux amis. - Dans le champ, tête de face en relief. Légence circulaire : NOS DEUX . COEURS-UNIS . COMB . IUSQVE . A LA MORT . POUR . LA . RELIGION . ET . POVR . LE SOVTIEN . DES . LYS.
Bague en argent doré, très lourde ; deux grosses fleurs de lys en relief, très florencées. Sur le chaton, un H, un V et une croix. Légende en deux lignes : DIEV . LE . VEVT.
Trouvée dans un champ, non loin du château de la Pénissière (Vendée).
Bague en argent, un peu moins lourde que la précédente. Un grand H placé sur un coeur et la légende en caractères gothiques : AU . ROI . JE . SUIS . (Mon coeur à Henri)
Provenance, Nantes, 1832.
Bague en argent ; collier de chien ; légende : AIMÉS DIEV ET LE ROI. DÉFENDÉS . L'AUTEL . ET . LE . THRONE.
En relief, une petite croix grecque, coupant la légende ; une fleur de lys gravée à l'opposé.
Arrestation de Julien Cadoudal, dans la maison de son père, au village de Kerléano, le 13 pluviôse an IX, à cinq heures du soir :
"... Etant entré dans la maison du nommé Cadudal, avons aperçu un individu nous être suspect et l'avons reconnu pour être le frère du nommé George (général en chef des Chouans), et courant tous les jours les campagnes avec plusieurs autres chefs de chouans. Nous lui avons demandé, au nom de la loi, étant revêtu de nos uniformes, l'exhibition de son passeport ; ne nous a rien répondu. Interpellé de dire ses nom, prénoms, âge, état et domicile, a répondu s'appeler Julien Cadudal (dit Meunier), âgé de 24 ans, domicilié dans la commune de Brech, département du Morbihan. Voyant que ledit Julien Cadoudal était suspect, nous nous sommes assurés de sa personne. Se voyant arrêté, ledit Julien Cadoudal a donné un coup de poing dans l'estomac dudit Hannedouche, maréchal des logis, et lui a arraché une boucle d'oreilles, voulant le prendre aux cheveux, en lui disant : "Coquin, tu n'as pas le droit de mettre la main sur ma personne !" Aussitôt, nous l'avons fouillé, et nous avons trouvé sur lui une lettre suspecte et une bague en collier de chien portant trois fleurs de lys et une croix, et cette inscription : "Aimons Dieu et le Roi, défendons l'autel et le trône, etc."
La bague gravée est celle que portait Julien Cadoudal.
(Revue des provinces de l'Ouest, 1858, page 84 et 85. P. Levot)
Médaillon en bronze doré ; dans le champ, la chouette perchée sur un bâton, encadrée de trois fleurs de lys, et la légende : + VIVE . LA . RELIGION. - VIVE . LE . ROY.
Décoration vendéenne, trouvée à Cholet, par M. Gaston, donnée par lui au séminaire de la Flèche.
Jarretières politiques de Madame la duchesse de Berry, satin blanc, brodées en or. Dans un médaillon, écusson royal de France, trois fleurs de lys disposées 1 et 2. En légende : LA . FIDÉLITÉ . LE SUCCES . - LA . VERTV . S'VNIT . AV . COVRAGE. - Agrafes en acier, portées par elle en Vendée, emportées à Blaye et jusqu'à Venise, où elles furent remises par Madame la duchesse à son aide de camp, comme souvenir.
Sacré-Coeur en étoffe blanche posée sur drap noir, avec broderies en soies de couleurs. Dans le champ, le Christ en croix, avec deux Sacrés-Coeurs enflammés brodés en soie rouge. Légende : LE . ZELE . DU . SEIGNEUR . VOUS . DÉVORE. - Au dessus, ruban en soir blanche pour suspension.
"Ce coeur brodé est celui que portait Stofflet le jour où il fut arrêté par les républicains.
Sacré-Coeur peint en rouge sur soie brochée. Provenance : Vertou.
Don de M. Alexandre Perthuis.
Médaille à l'effigie d'Henri V. Droit, buste du Roi, tourné à gauche.
En légende circulaire : TOUT . POUR . ET . PAR . LA . FRANCE.
A l'exergue : HENRI. Revers, coeur placé sur une croix ancrée. Légende à l'exergue : DIEV ET LE ROI.
C'est la médaille militaire de la Vendée en 1832. Elle existe en plomb, cuivre et argent. Bélière de suspension. Elle fut répandue dans la Vendée, lors du soulèvement de 1832. Diot, le nom le plus populaire de cette époque, en portait une en plomb, au moment de son arrestation. Elle fut jointe, comme pièce à conviction, au dossier de son procès, lors de son jugement devant la cour d'assises des Deux-Sèvres. On connaît la fin tragique du chef des réfractaires, tué à Poitiers d'un coup de corne de vache, et l'on danse encore, dans nos campagnes du Bocage de la Vendée, une gavotte qui porte son nom :
En avant la gavotte à Diot !
En avant la gavote !
Lance en fer avec traverses fleurdelysées, douille, etc. Sur la lame, gravée au ciseau, la légende suivante en neuf lignes : VIVE . LE . ROI. VIVE . LA . PAIX . VIVE . DENIO . CAPITAINE . 1793.
Deniaud était capitaine de la paroisse de Montournais (Vendée) ; il accompagna M. Jean-Baptiste-Gabriel Brunet, notaire au Boupère, dans toutes les guerres de la Vendée, jusqu'à la bataille de Savenay, où M. Brunet eut son cheval tué sous lui. Deniaud fut-il blessé ? Je l'ignore ; toujours est-il que la lance de son drapeau s'est rencontrée au château de Nantes, où elle fut vendue comme mitraille, en 1855 (?) Je fus assez heureux pour la recueillir. J'y attache une grande importance ; car la légende qu'elle porte a toute la valeur d'un programme : VIVE LE ROY. VIVE LA PAIX. 1793.
Vive Denio, capitaine, est charmant. Les deux branches fleurdelysées caractérisent le monument, et quand on verra au revers de la médaille de Louis XVIII, en 1814 : VIVE.LA.PAIX, on comprendra que cette devise était le premier et fut le dernier mot de l'insurrection de la Vendée.
Cachet en relief reproduisant des timbres sur papier qui servaient à timbrer certains documents politiques des chouans. - Dans le champ, couronne royale de France, soutenue par deux chouettes ; en légende circulaire : + SANS PEVR . CAPITENNE . DANS . LES . ARMÉE . CATOLIQVES + (sic)
Essai d'une médaille non frappée ; le monument de Savenay ; en légende : ARMORICA . VENDEA . - 25 décembre 1793. S.A.R. MADAME, Duchesse de Berry, visite le monument de Savenay, le 23 juin 1828. Revers ridicule.
Sceau de M. Grignon, marquis de Pouzauges, aide de camp de MONSIEUR, frère de Louis XVIII, lors de la descente à l'Ile-Dieu. Il fit tout ce qu'il put pour que MONSIEUR, trop prudent ! vînt combattre avec les Vendéens, et refusa de retourner avec lui en Angleterre ; il combattit bravement et fut plus tard tué, ou assassiné, pendant une suspension d'armes à Chambretaud. Ses armes sont : d'azur à trois clefs d'or, posées deux en chef et une en pointe.
MONSIEUR avait déclaré : "que son rang ne lui permettait pas de chouanner". (Vauban)
"Sire, la lâcheté de votre frère a tout perdu." Lettre de Charette à Louis XVIII. Le mot et la lettre sont en situation et doivent être vrais. Ce brave M. de Grignon succombait à la peine !
Plaques du mors, cuivré doré et argenté, du général marquis de la Rochejaquelein, tué aux Mathes, près de Saint-Gilles (Vendée), 1815, conservées par son brosseur et ramassées par lui sur le champ de bataille. "Le zèle de votre maison m'a dévoré."
Extraits
Inventaire archéologique
par Fortuné Parenteau
1878