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La Maraîchine Normande
6 mai 2013

PIECES OFFICIELLES ♣ TRANSLATION DES VICTIMES ROYALES ♣ 1815

Pièces officielles
relatives à la translation des Victimes royales ; - Le détail des honneurs funèbres qui leur ont été rendus.

Information faite en exécution des ordres du Roi, par M. le Chancelier.

Le vingt-deux mai mil huit cent quatorze, pardevant moi Charles-Henri Dambray, Chancelier de France, chargé par Sa Majesté personnellement de constater les circonstances qui ont précédé, accompagné et suivi l'inhumation de S. M. Louis XVI et de la Reine,
Ont comparu les témoins ci-après dénommés, que j'ai mandés chez moi, sur l'indication qui m'avait été donnée de leurs noms par S. M.

Le sieur François-Silvain Renard, ancien vicaire de la Madelaine, domicilié rue de Caumartin, n° 12 ; lequel, après serment de dire la vérité, a déposé ainsi qu'il suit :
"Le 20 janvier 1793, le pouvoir exécutif manda M. Picavez, curé de la paroisse de la Madeleine, pour le charger de l'exécution de ses ordres relativement aux obsèques de S.M. Louis XVI. M. Picavez ne se sentant pas le courage nécessaire pour remplir une fonction aussi pénible et aussi douloureuse, prétexta une maladie, et m'engagea, comme son premier vicaire, à le remplacer et à veiller, sous ma responsabilité, à la stricte exécution des ordres intimés par le pouvoir exécutif. Ma réponse fut d'abord un refus positif, f¤ndé sur ce que personne n'avait peut-être aimé Louis XVI plus que moi ; mais sur l'observation juste que M. Picavez me fit que ce double refus pourrait avoir des suites fâcheuses et incalculables pour nous deux, j'acceptai.
En conséquence, le lendemain 21, après m'être assuré que les ordres prescrits par le pouvoir exécutif, et relatifs à la quantité de chaux ordonnée, et à la profondeur de la fosse qui, autant que je puisse me le rappeler, devait être de dix à douze pieds, avaient été ponctuellement exécutés, j'attendis à la p¤rte de l'église, accompagné de la croix et de feu M. l'abbé Damoreau, que l'on nous remît le corps de S. M.
Sur la demande que j'en fis, les membres du département et de la commune me répondirent que les ordres qu'ils avaient reçus leur prescrivaient de ne pas perdre de vue un seul instant le corps de S. M. Nous fûmes donc obligés, M. Damoreau et moi, de les accompagner jusqu'au cimetière, situé rue d'Anjou ... Arrivés au cimetière, je fis faire le plus grand silence. L'on nous présenta le corps de S.M. Elle était vêtue d'un gilet de piqué blanc, d'une culotte de soie grise et les bas pareils ... Nous psalmodiâmes les vèpres et récitâmes toutes les prières usitées pour le service des morts ; et, je dois dire la vérité, cette même populace qui naguère faisait resentir l'air de ses vociférations, entendit les prières faites pour le repos de l'âme de S. M. avec le silence le plus religieux.
Avant de descendre dans la fosse le corps de S.M. mis à découvert dans la bière, il fut jeté au fond de ladite fosse, distante à dix pieds environ du mur, d'après les ordres du pouvoir exécutif, un lit de chaux vive. Le corps fut ensuite couvert d'un lit de chaux vive, d'un lit de terre, et le tout fortement battu et à plusieurs reprises.
Nous nous retirâmes ensuite en silence après cette trop pénible cérémonie, et il fut, autant que je puis me le rappeler, dressé par M. le juge de paix un procès-verbal qui fut signé des deux membres du département et de deux de la commune. Je dressai aussi un acte mortuaire en rentrant à l'église, mais sur un simple registre, lequel fut enlevé par les membres du comité révolutionnaire lors de la clôture de cette église.

Ce qui est tout ce que le témoin a dit savoir ; et a signé après lecture faite.

Signé RENARD.

Le sieur Antoine Lamaignère, juge de paix du premier arrondissement de Paris, demeurant rue de la Concorde, n° 8, lequel, après serment de dire la vérité, nous a dit :
"Qu'il n'avait pas assisté à l'inhumation du Roi, mais qu'il s'est transporté sur les lieux au moment où le corps de S. M. était déjà couvert de chaux ; que la place qui aujourd'hui est conservée dans le jardin du sieur Descloseaux, ancien avocat, est bien celle où le Roi a été inhumé."
Et a signé après lecture faite.
Signé LAMAIGNERE.

Le sieur Jean-Richard-Eve Vaudremont, greffier du juge de paix du premier arrondissement, demeurant rue de la Concorde, n° 8, après serment de dire vérité, nous a dit :
"Qu'il avait accompagné le juge de paix auquel il était attaché dans la visite qu'il a faite au cimetière de la Madeleine, rue d'Anjou, peu de tems après l'inhumation du Roi, et pendant qu'on recouvrait la fosse, et qu'il est en état d'attester que le corps de S. M. avait été placé dans le même local qui se trouve aujourd'hui marqué par des saules pleureurs dans le jardin du sieur Descloseaux."
Et a signé après lecture faite
Signé VAUDREMONT.

Le sieur Dominique-Emmanuel Danjou, ancien avocat, domicilié rue d'Anjou, n° 48, lequel, après serment de dire la vérité, nous a dit :
"Qu'il avait été également témoin de l'inhumation du Roi Louis XVI et de S. M. la Reine ; qu'ils les avait vu descendre tous deux dans la fosse, dans des bières découvertes qui ont été chargées de chaux et de terre ; que la tête du Roi, séparée du corps, était placée entre ses jambes ; qu'il n'avait jamais perdu de vue une place devenue si précieuse et qu'il regardait comme sacrée, quand il a vu faire par son beau-père l'acquisition du terrain déjà enclos de murs qu'il a fait rehausser pour plus grande sûreté ; que le carré où se trouvent les corps de LL. MM. a été entouré par ses soins d'une charmille fermée ; qu'il y a été planté des saules pleureurs et des cyprès."
Et a signé après lecture faite.
Signé DANJOU.

M. Alexandre-Etienne-Hippolyte, baron de Baye, maréchal des camps et armées du Roi, lequel, après serment de dire vérité, nous a dit :
"Qu'il avait vu passer la voiture qui conduisait au cimetière de la rue d'Anjou le corps de S. M. le Roi, mais qu'il n'avait pas suivi l'inhumation ; a seulement entendu dire d'une manière positive que le corps de S. M. avait été placé dans le local décoré depuis par les soins de M. Descloseaux ; qu'il a même connaissance qu'on en a offert audit sieur Descloseaux un hôtel de Paris en échange de ce précieux terrain que ledit sieur Descloseaux a voulu conserver."
Et a signé après lecture faite.
Signé BAYE.

Fait et clos à Paris, à l'hôtel de la chancellerie, le vingt-deux mai dix-huit cent quatorze.
Signé DAMBRAY.
Certifié conforme par nous, secrétaire général de la chancellerie et du sceau, membre de la Légion d'honneur,
LE PICARD.

Le dix-huit janvier dix-huit cent quinze, nous soussignés Charles-Henri Dambray, chancelier de France, commandeur des Ordres du Roi, accompagné de M. le comte de Blacas, ministre et secrétaire d'état au département de la Maison du Roi, de M. le bailli de Crussol, chevalier des Ordres du Roi, pair de France, de M. de la Faye, évêque de Nancy, premier aumônier de S.A.R. Madame, duchesse d'Angoulême, et enfin de M. Philippe Distel, chirurgien de S.M., commissaires nommés avec nous par le Roi pour procéder à la recherche des restes précieux de LL. MM. Louis XVI, et de la Reine Marie-Antoinette, son auguste épouse ;

Nous sommes transportés, à huit heures du matin, à l'ancien cimetière de la Madeleine, rue d'Anjou-Saint-Honoré, n° 48 ;

Entrés dans la maison attenante à laquelle le cimetière sert aujourd'hui de jardin, ladite maison occupée par le sieur Descloseaux, qui avait acheté précédemment ledit cimetière, pour veiller lui-même à la conservation des restes précieux qui s'y trouvent déposés, nous avons trouvé ledit sieur Descloseaux avec le sieur Danjou, son gendre, et plusieurs personnes de sa famille ; lesquels nous ont conduits dans l'ancien cimetière, et nous ont indiqué de nouveau la place où ledit sieur Danjou nous avait déclaré qu'il croyait pouvoir assurer que les corps de LL. MM. avaient été déposés, ainsi qu'il est constaté par l'information que nous avons faite le vingt-deux mai dernier. Ayant ainsi reconnu de nouveau le côté du jardin où nous devions faire les recherches qui nous étaient prescrites, nous les avons commencées par celle du corps de S.M. la Reine, afin d'arriver plus sûrement à découvrir celui de S.M. Louis XVI, que nous avions lieu de croire placé plus près du mur du cimetière du côté de la rue d'Anjou.

Après avoir fait faire par des ouvriers, du nombre desquels se trouvait un témoin de l'inhumation de la Reine, une découverte de terre de dix pieds de long sur cinq à six de largeur et cinq ou environ de profondeur, nous avons rencontré un lit de chaux de dix ou onze pouces d'épaisseur, que nous avons fait enlever avec beaucoup de précaution, et sous lequel nous avons trouvé l'empreinte bien distincte d'une bière de cinq pieds et demi ou environ de longueur, ladite empreinte tracée au milieu d'un lit épais de chaux, et le long de laquelle se trouvaient plusieurs débris de planche encore intacts. Nous avons trouvé dans cette bière un grand nombre d'ossemens que nous avons soigneusement recueillis ; il en manquait cependant quelques-uns, qui sans doute, étaient déjà réduits en poussière ; mais nous avons trouvé la tête entière, et la position où elle était placée, indiquait d'une manière incontestable qu'elle avait été détachée du tronc. Nous avons trouvé également quelques débris de vêtemens, et notamment deux jarretières élastiques assez bien conservées, que nous avons retirées pour être portées à S. M., ainsi que deux débris du cercueil ; nous avons respectueusement placé le surplus dans une boîte que nous avons fait apporter en attendant le cercueil de plomb que nous avons commandé. Nous avons également mis à part et serré dans une autre boîte la terre et la chaux trouvées avec les ossemens, et qui doivent être renfermées dans le même cercueil.
Cette opération faite, nous avons fait couvrir de fortes planches la place où se trouvait l'empreinte de la bière de S.M. la Reine, et nous avons procédé, à la recherche des restes de S. M. Louis XVI.

Suivant cet égard, les premières indications qui nous avaient été données, nous avons fait creuser entre la place où le corps de la Reine avait été trouvé et le mur du cimetière sur la rue d'Anjou, une large ouverture de douze pieds de longueur et jusqu'à douze pieds de profondeur, sans rien rencontrer qui nous annonçât le lit de chaux indicatif de la sépulture du Roi. Nous avons par là même reconnu la nécessité de creuser un peu plus bas, et toujours dans la même direction ; mais l'approche de la nuit nous a déterminés à suspendre le travail et à l'ajourner jusqu'à demain.
Nous sommes, en conséquence, sortis du cimetière avec les ouvriers que nous y avons amenés ; nous avons soigneusement fermé la porte en en prenant les clefs, et, après avoir retiré les deux caisses susmentionnées, que nous avons portées dans le salon du sieur Descloseaux, après les avoir scellées d'un cachet aux armes de France ; lesdites caisses, recouvertes d'un drap mortuaire, ont été entourées de cierges, et plusieurs ecclésiastiques de la chapelle de S. M. sont arrivés pour réciter pendant la nuit, autour de ces précieux restes, les prières de l'église.
Le directeur-général de la police, que nous avons mandé, a été chargé de placer une garde à la porte et autour du cimetière, et nous avons ajourné à demain 19, à huit heures du matin, la suite des opérations, dont nous avons arrêté et signé le présent procès-verbal, qui l'a été également par le sieur Descloseaux, propriétaire du terrein, et par le sieur Danjou, son gendre.

Fait et clos à Paris les jour et an que dessus.
Le chancelier de France, signé DAMBRAY ; BLACAS-D'AULPS, BAILLI DE CRUSSOL, A.L.H. DE LA FARE, évêque de Nancy ; DISTEL, DESCLOSEAUX, DANJOU.

Le dix-neuf janvier dix-huit-cent-quinze, nous nous sommes de nouveau transportés au cimetière ci-dessus désigné, où nous sommes entrés à huit heures et demie du matin avec les ouvriers que nous avions mandés pour continuer les travaux commencés.

Lesdits ouvriers ont ouvert en notre présence une tranchée profonde de sept pieds un peu au-dessous de la tombe de S.M. la Reine, et plus près du mur, du côté de la rue d'Anjou. Nous avions découvert, à ladite profondeur, quelques terres mêlées de chaux et quelques minces débris de planches, indicatifs d'un cercueil de bois. Nous avons fai continuer la fouille avec précaution ; mais au lieu de trouver un lit de chaux pure, comme autour du cercueil de la Reine, nous avons reconnu que la terre et la chaux avaient été mêlées à dessein, en telle sorte cependant que la chaux dominait beaucoup ce mélange, mais n'avait pas la même consistance que celle trouvée dans notre opération d'hier ; c'est au milieu de cette chaux et de cette terre que nous avons trouvé les ossemens d'un corps d'homme, dont plusieurs, presque entièrement corrodés, étaient près de tomber en poussière ; la terre était couverte de chaux, et elle se trouvait placée au milieu de deux os de jambes, circonstance qui nous a paru d'autant remarquable, que cette situation était indiquée comme celle de la tête de Louis XVI dans l'information que nous avons faite le 22 mai dernier.

Nous avons recherché soigneusement s'il ne restait aucune trace de vêtemens, sans pouvoir en découvrir, sans doute parce que la quantité de chaux étant beaucoup plus considérable avait produit plus d'effet.
Nous avons recueilli tous les restes que nous avons pu recueillir dans cet amas confus de terre et de chaux, et nous les avons réunis dans un grand drap préparé à cet effet, ainsi que plusieurs morceaux encore entiers.

Quoique la place où ce corps avait été découvert fût celle où plusieurs témoins oculaires de l'inhumation nous avaient déclaré que le corps de S.M. avait été déposé, et que la situation de la tête ne nous laissât aucun doute sur le résultat de notre opération, nous n'avons pas laissé encore de faire enlever à vingt-cinq pieds de distance jusqu'à dix ou douze pieds de terre, pour chercher s'il n'existait pas de lit complet de chaux qui nous indiquât une autre sépulture du Roi aussi positivement que celle de la Reine. Mais cette épreuve surabondante nous a convaincus plus complettement encore que nous étions en possession de ces restes précieux.

Nous les avons renfermés avec respect dans une grande boîte que nous avons ficelée et scellée d'un cachet aux armes de France ; nous avons ensuite apporté cette boîte dans le même salon où les restes de S.M. la Reine avaient été déposés hier, afin que les ecclésiastiques déjà rassemblés pussent continuer autour des deux corps les prières de l'église, jusqu'au moment qui sera fixé par le Roi pour leur placement dans des cercueils de plomb et le transport desdits cercueils à l'Eglise royale de Saint-Denis.

De tout quoi nous avons rédigé et écrit le présent procès-verbal qui a été signé par les mêmes commissaires et témoins que dans notre séance d'hier, et en outre par M. le duc de Duras, pair de France, premier gentilhomme de la chambre de S.M., par M. le marquis de Dreux-Brezé, grand-maître des cérémonies de France, qui ont assisté à nos opérations d'aujourd'hui, et par l'abbé Dastros, vicaire-général de l'Eglise de Paris, l'un des administrateurs du diocèse, le siège vacant, qui s'est réuni à nous pour la présente exhumation.

Fait et clos à Paris, rue d'Anjou, n° 48, à quatre heures du soir, les jour et an que dessus.
Le chancelier de France, signé DAMBRAY ; BLACAS-D'AULPS, BAILLI DE CRUSSOL, A.L.H. DE LA FARE, évêque de Nancy ; le duc de DURAS, le marquis de BREZÉ, l'abbé d'ASTROS, DESCLOSEAUX, DANJOU, DISTEL.

Le vingt janvier dix-huit-cent-quinze, à deux heures après midi, nous nous sommes rendus, suivant les ordres du Roi, dans la maison du sieur Descloseaux, rue d'Anjou, n° 48, où étant arrivés, nous avons trouvé réunis les mêmes commissaires qui avaient assisté à nos précédentes opérations, et les personnes que le droit de leurs charges ou l'ordre du Roi y avaient rassemblées, pour être présentes au placement dans des cercueils de plomb, des restes précieux de LL. MM. Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette, déposés dans un salon de ladite maison, dans des caisses ficelées et cachetées, savoir : les commissaires du Roi dont les noms suivent : M. le comte de Blacas, grand-maître de la garde-robe du Roi, ministre et secrétaire d'Etat au département de sa maison ; M. le bailli de Crussol, pair de France, chevalier des ordres du Roi ; M. de la Fare, évêque de Nancy, premier aumônier de S.A.R. Madame, duchesse d'Angoulême ; Et en outre M. le duc de Duras, pair de France, premier gentilhomme de la chambre de Sa Majesté ; M. de Noailles, prince de Poix, pair de France, capitaine des gardes-du-corps de Sa Majesté, ayant été de service au près de S.M. Louis XVI jusques et compris le 10 août 1792.

En présence desquelles personnes nous avons examiné les boîtes ci-dessus mentionnées, dont nous avons reconnu les cachets sains et entiers ; et après les avoir rompus, nous avons procédé à la translation des précieux restes, desdites boîtes, dans les cercueils de plomb préparés à cet effet.
Les dépouilles mortelles de S.M. Louis XVI ont été placées dans un grand cercueil, avec plusieurs morceaux de chaux qui avaient été trouvés entiers, et le long desquels paraissaient quelques vestiges des planches du cercueil de bois. Le cercueil de plomb a ensuite été recouvert et soudé par les plombiers que nous avions mandés, et sur le couvercle a été posée une plaque de vermeil doré, avec cette inscription :

ICI EST LE CORPS DU TRES-HAUT, TRES-PUISSANT
ET TRES-EXCELLENT PRINCE, LOUIS XVI DU NOM,
PAR LA GRACE DE DIEU, ROI DE FRANCE
ET DE NAVARRE.

La même opération a été faite en présence des mêmes personnes à l'égard des restes de S.M. la Reine Marie-Antoinette, et le cercueil qui les contint, pareillement recouvert et soudé par les mêmes plombiers, avec cette inscription :

ICI EST LE CORPS DE TRES-HAUTE, TRES-PUISSANTE ET
TRES-EXCELLENTE PRINCESSE MARIE-ANTOINETTE-JOSÉPHINE-JEANNE DE LORRAINE,
ARCHIDUCHESSE D'AUTRICHE, EPOUSE DE TRES-HAUT, TRES-PUISSANT ET TRES-EXCELLENT PRINCE
LOUIS SEIZIEME DU NOM, PAR LA GRACE DE DIEU,
ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE.

Les deux cercueils ont ensuite été replacés sous le drap mortuaire, en attendant l'époque fixée par le Roi pour le transport à Saint-Denis des deux corps.

De tout quoi, nous avons fait et clos le présent procès-verbal qui a été signé avec nous par les personnes ci-dessus dénommées, ensemble par le sieur Descloseaux, propriétaire de la maison, et le sieur Danjou, son gendre.

A Paris, les jour et an que dessus.
Le Chancelier de France, signé DAMBRAY ; BLACAS-D'AULPS, BAILLI DE CRUSSOL, A.L.H. DE LA FARE, évêque de Nancy ; le duc de DURAS, NOAILLES, prince de POIX ; DESCLOSEAUX, DANJOU.
Certifié conforme à la minute déposée aux archives de la chancellerie de France.
Le secrétaire-général de la chancellerie de France et du sceau, membre de la Légion d'honneur.
Par ordre de Mgr le chancelier. LE PICARD

Le Roi désirant consacrer par un témoignage public et solennel la douleur que la France n'avait pu jusqu'ici faire éclater, et qu'elle manifeste aujourd'hui d'une manière si touchante, au souvenir du plus horrible attentat, a ordonné que le 21 janvier de chaque année, un service pour le repos de l'âme de Louis XVI serait célébré dans toutes les églises du Royaume, que la Cour prendrait le deuil, ainsi que les autorités civiles et militaires, que les tribunaux vaqueraient, et que les théâtres seraient fermés.
Paris, ce 20 janvier 1815.
Le ministre de la Maison du Roi,
BLACAS-D'AULPS

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Le Roi voulant récompenser le pieux dévouement de M. Descloseaux, qui a conservé à la France les dépouilles mortelles de LL. MM. le Roi Louis XVI et de la Reine son épouse, et qui, le rendant acquéreur du terrain où leurs corps avaient été inhumés, a ainsi veillé lui-même à la conservation de ce dépôt précieux, lui a accordé le cordon de l'Ordre de Saint-Michel, et une pension réversible à ses deux filles.
MADAME, duchesse d'Angoulême, lui a envoyé, comme un témoignage de sa reconnaissance, les portraits du Roi Louis XVI et de la Reine Marie-Antoinette d'Autriche.

Extrait
La France en deuil, ou le vingt-un janvier
A Paris,
chez Madame Ve LEPETIT, Librairie,
rue Pavée-Saint-André-des-Arts, n° 2
1815

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La Maraîchine Normande
  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
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