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La Maraîchine Normande
17 novembre 2012

LE BOULEDOGUE DE ROBESPIERRE - 2ème et dernière partie

Ce Héron était un homme occupé. A deux heures et à sept heures du matin, à trois heures après midi, il écoutait les rapports de ses lieutenants et leur donnait ses ordres. A dix heures du matin, il sortait, après avoir, avec son secrétaire, travaillé le diable sait à quelle besogne. Entre temps, il recevait de nombreuses visites : une femme venait solliciter la grâce de son mari ; un mari l'acquittement de sa femme ; un fils, une fille, l'élargissement de leur père ; d'autres la liberté d'un ami, Héron les accueillait d'abord le mieux du monde. Patelin, il faisait mine de s'apitoyer sur leur sort ; il se déclarait prêt à exaucer leurs prières ; il n'y mettait qu'une condition : ce mari, cette femme, ces enfants, cet ami n'avaient-ils pas quelque voisin suspect, ou même, qui sait, quelque ennemi à dénoncer ? Les uns, par faiblesse, par penchant naturel, par imprudence aussi, presque inconsciemment, cédaient ; d'autres, plus fiers ou vertueux, refusaient. Aux premiers, Héron faisait signer un factum rédigé par Pillet, un "bon pour la boucherie", comme eût dit Legendre ; les autres étaient chassés honteusement ; mais ils ne jouissaient point longtemps de la liberté : Pillet et Mallet avaient tôt fait d'exercer sur eux leurs talents de mouchards et de délateurs.

Les prisonniers rapportaient d'ailleurs à Héron et à sa bande d'assez sérieux profits qu'il appelait son casuel. Lorsqu'il envoyait un de ses porteurs d'ordres effectuer une arrestation de la part du Comité de sûreté générale, il lui remettait un mandat de frais de route, payable au porteur, qu'on trouvait moyen de faire acquitter par la victime, sous prétexte de lui procurer quelques douceurs. On avait soin, en outre, de la soulager de ses bijoux, de son numéraire, dont la totalité n'était point scrupuleusement transmise au comité. Si l'on était tenu d'en dresser un inventaire, ce qui arrivait quelquefois, quand un fonctionnaire formaliste assistait à la confiscation, on se hâtait de subtiliser et de détruire ensuite ce procès-verbal, en alléguant qu'il mentionnait des pièces à la décharge de l'accusé. Ce genre d'infidélité et d'escroquerie se nommait encore, pour les initiés, le "petit-pot".

De la sorte, en même temps qu'il emplissait sa caisse, Héron avait pu se constituer une fort belle collection d'armes, dont il distribuait généreusement les exemplaires les moins parfaits à ses complices, et qui lui permettait de remplacer, dans son grotesque accoutrement, son couteau de chasse par un sabre précieux et ses pistolets par une paire d'espingoles du plus récent modèle.

Aux heures de loisir, Héron fréquentait volontiers un petit café du Palais de justice, près l'entrée de la conciergerie, dans la cour du Mai, à droite du grand perron. Il y rencontrait Fouquier-Tinville, Dumas, président du tribunal révolutionnaire, les jurés Coffinhal et Villatte, le juge Renaudin. On récapitulait le nombre de têtes tombées pendant la décade :

- Combien croyez-vous que j'ai fait gagner à la République aujourd'hui ? demandait Fouquier, avec ce tic dans la mâchoire qui lui donnait l'air de mordre les mots au passage.

- Tant de millions, répondait-on.

Fouquier disait un chiffre, et il ajoutait, en se frottant les mains :

- La semaine prochaine, j'en décalotterai trois ou quatre cents et, encore quelques mois, j'aurai décalotté tous les riches.

Ces messieurs pouvaient assister de là, commodément assis, au départ des charrettes pour la guillotine. C'était un spectacle imposant, depuis surtout que Fouquier, afin de pouvoir procéder par fournées plus nombreuses, avait fait élargir ses petits gradins. Quelquefois même, on s'offrait le plaisir d'accompagner jusqu'à l'échafaud le lugubre cortège. C'est ce qui eut lieu, le 29 prairial an II (18 juin 1794), en l'honneur des cinquante-quatre malheureux condamnés comme complices du baron de Batz dans la pseudo conjuration de l'étranger. Sur la quatrième charrette, Sanson avait groupé les plus jeunes des victimes : Emilie de Sartines, née de Sainte-Amaranthe et Cécile Renault, qui n'avaient pas vingt ans, Lili de Sainte-Amaranthe, qui en avait dix-sept, et la petite Nicole, qui en avait seize. C'est cette enfant qui, attachée sur la bascule, demanda de sa voix douce au bourreau :

- Monsieur, suis-je bien comme ça ?

Emilie de Sainte-Amaranthe, qui était fort jolie, avait étonné Fouquier par le calme dont elle avait fait preuve à l'audience. Il en exprima, devant ses amis au café, son indignation :

- Conçoit-on l'effronterie de cette coquine ? ... Il faut que j'aille la voir monter sur l'échafaud, dussè-je ne dîner que demain.

- Prenons les devants, dit Voulland, qui se trouvait là ... Allons au pied du grand autel voir célébrer la messe rouge !

Et l'on partit pour la place du Trône-Renversé.

Héron professait pour la guillotine un culte reconnaissant. Elle l'avait, en effet, débarrassé d'un propriétaire indiscret et d'une voisine incommode.

Il habitait, au coin des rues Saint-Honoré et Saint-Florentin une maison à double entrée, une sur chaque rue, et qui appartenait à la marquise de Crussol d'Amboise. Cette maison porte le numéro 275 rue St-Honoré et l'on y voit au rez-de-chaussée une officine de pharmacien. Le citoyen Folloppe était principal locataire du corps de logis en façade sur la rue Saint-Honoré. Ce paisible vieillard de 62ans, natif d'Yvetôt, tenait boutique d'apothicaire, et remplissait en outre les fonctions d'officiers municipal de la section des Tuileries. Il sous-louait à Héron l'appartement du second étage au-dessus de l'entresol. Il eut un jour la fâcheuse inspiration d'aller lui réclamer son loyer, lequel était fort arriéré. Héron jugea cette démarche de mauvais goût, et résolut d'empêcher qu'elle se renouvelât désormais.

A tout hasard, il avait fait surveiller son propriétaire par ses sbires. Il savait ainsi que Follope avait aidé à transporter à la monnaie l'argenterie de Mme de Lamoignon Sénozan, au lieu de la déposer dans les coffres de la Nation. Crime capital. Héron, le 8 germinal, an II (2 mars 1794) déposa au comité de sûreté générale une dénonciation contre Folloppe qu'il accusait d'avoir profité de son mandat de fonctionnaire pour faciliter les agissements illicites d'une aristocrate. On perquisitionna chez lui ; on y découvrit "cent jetons à l'effigie de Capet". De là à être inculpé de conspiration contre la sûreté de la République une et indivisible, il n'y avait qu'un pas. On arrêta le pauvre Folloppe.

Ce prétexte de conspiration parut excellent à Héron pour se débarrasser de la marquise de Crussol, dont le voisinage l'incommodait.

Elle habitait la partie de son immeuble donnant sur la rue Saint-Florentin ; mais plusieurs de ses fenêtres ouvraient sur la cour et permettaient de voir entrer et sortir les visiteurs que recevait Héron ; au surplus, elle prenait quelquefois le frais sur une terrasse d'où l'oeil plongeait dans l'appartement de Héron. Celui-ci, bien qu'il fût fier de posséder une partie du mobilier de feu Marat et qu'il le montrât volontiers, surtout aux dames, avait ses raisons pour ne vouloir point vivre dans une maison de verre. Il y mit bon ordre.

La marquise de Crussol d'Amboise était suspecte pour plusieurs motifs : elle était riche ; elle avait maison à la ville, maison à la campagne, intendant ; son mari, - dont, en vérité, elle vivait séparée depuis huit ans et qu'elle n'avait point revu depuis quatre, - devait être en émigration ; enfin, Héron et ses mouchards lui connaissaient des correspondances suspectes.

Héron la dénonça au comité de sûreté général. Il savait par son ami Fouquier qu'on préparait une "fournée" à englober dans le procès de Madame Élisabeth. L'ordre d'arrestation, du 1er floréan an II (21 avril 1794), fut exécuté le 8 floréal (28 avril) et Mme de Crussol convaincue de correspondance coupable avec le prince de Conti, émigré.

Enfin, encouragé par ces faciles succès, Héron découvrit un troisième conspirateur, son voisin du second étage, Le Tellier dit Biron, qui passait pour le fils naturel du duc de Biron et qui probablement le gênait aussi ; mais pour qu'on ne l'accusât pas d'abuser, ce fut son secrétaire Pillet qui prit sur lui de le dénoncer, comme "ayant tenu des propos contre Marat, en présence du citoyen Héron".

Ces trois personnes, puis Mme de Lamoignon, dont la complicité avec Folloppe ne faisait aucun doute, et vingt autres qu'on leur adjoignit, comparurent, le 21 floréal an II (10 mai 1794) en même temps que Madame Élisabeth, devant le tribunal révolutionnaire, qui les envoya à l'échafaud. Elle furent conduites le même jour à cinq heures du soir sur la place de la Révolution, à l'exception de Mme de Serilly, que Madame Élisabeth sauva, en faisant avertir les juges de son état de grossesse.

Il eût été bien surprenant que le Bouledogue de Robespierre s'arrêtât en si beau chemin ; pourtant, jamais on n'imaginerait quel projet germa alors dans sa cervelle.

Senart, secrétaire du Comité de sûreté général, préparait un rapport sur l'affaire de Mogon la Ballue, banquier place Vendôme, Lalande-Magon et Magon-Lablinaye, de Saint-Malo, quand, dans son cabinet, il vit entrer Héron, aimable, qui lui dit d'un ton mielleux :

- Je voudrais vous prier de me rendre un service important.

- De quoi s'agit-il ?

- Si vous y consentez, je vous remettrai à l'instant un effet de six cents livres ; j'ajouterai un présent de trois mille livres et je vous ferai avoir une place fixe de dix mille livres.

- Mais encore ? insista Senart, que ces promesses et ce préambule inquiétaient.

- Voilà ... Ma femme, comme vous savez, est de Saint-Malo ; c'est une conspiratrice ; elle est complice de Magon-Lablinaye. Le rapport dont vous êtes chargé est une occasion que je ne retrouverai plus jamais ; il faut y mettre le nom de ma femme.

Comme Senart se taisait, Héron se méprit sur la nature de ses scrupules :

- Quand on glisse le nom de quelqu'un dans une grande affaire, reprit-il, cela va ; il suffit d'indiquer le nom des complices ; on fait l'appel, les têtes tombent et pouf, pouf ! ça va !

Senart, tant s'en faut, n'était pas un petit saint ; mais, tout de même, la proposition lui parut un peu forte. Il ne put se tenir d'en laisser échapper son indignation, et de rappeler à Héron quelques-uns de ses méfaits. Héron se leva sans demander son reste et quitta la place, mais tout en menaçant :

- Nous nous retrouverons, Monsieur de la faction des indulgents !

Il ne fit point guillotiner Senart, qui prit ses précautions et il se consola de cette déception en soulageant d'un bon nombre de louis la veste de Magon, de Saint-Malo, dont l'arrestation avait été confiée à Coulongeon, l'écrivain public, l'un de ses lieutenants, il fit aussi guillotiner le banquier Vandeniver ; mais peu s'en fallut qu'il ne vît à son tour son nom glissé dans "une grande affaire" ; le procès d'Hébert, de Ronsin et de leurs amis.

C'était au moment où l'ex-capucin Chabot venait de dénoncer à la Convention la fameuse "Conspiration de l'étranger", dont il fut la première victime et qui avait soi-disant dessein d'égorger les membres de l'assemblée. Les frères épouvantés se mirent à se soupçonner, à se trahir, à s'accuser les uns les autres ; ceux-ci parce qu'ils étaient trop exaltés, ceux-là parce qu'ils inclinaient vers la clémence ; les frères voulaient s'épurer : les Jacobins dénonçaient les Cordeliers, qui dénonçaient le Comité de salut public. Avant d'attaquer Danton, Camille Desmoulins et les modérés, Robespierre attaqua Hébert et les avancés : "Les deux extrêmes aboutissent au même point, déclarait-il dans un discours à la Convention ... et quelquefois les bonnets rouges sont plus voisins des talons rouges qu'on ne pourrait le supposer."

La disgrâce d'Hébert et de Ronsin était une mauvaise affaire pour Héron, leur ami, qui probablement chercha à les ménager, en faisant mine de les protéger, et à tirer ainsi son épingle du jeu. Ils étaient incarcérés depuis peu, à Sainte-Pélagie, quand un de leurs compagnons de détention, Dagieux, envoya à la Convention une dénonciation contre Héron : "Le Comité [de sûreté générale] stipendie dans le moment un agent [Héron] qui rend compte à un détenu [Ronsin] de ce qui se passe au Comité et des renseignements que celui-ci reçoit de la conduite de ce détenu.

Ce détenu dit que cet agent est son ami et qu'il sait tout.

Cette indiscrétion ou cette infidélité est plus que suffisante pour faire rejeter de pareils agents ; d'ailleurs, elle en fait présumer d'autres et cet agent ne mérite plus la confiance, et c'est la moindre des punitions.

Le détenu me disait qu'il voulait faire guillotiner C. Desmoulins.

Deffeu [Desfieux, condamné le 4 germinal, an II ] a dit que Hébert avait bien fait de vendre sa marchandise, que Camille s'en tirerait parce qu'on le regardait comme un enfant et que les autres étaient f... et qu'ils seraient guillotinés."

Robespierre, heureusement pour Héron, détruisit l'effet de cette dénonciation et sauva la vie de son bouledogue.

Vous penserez peut-être que Héron lui en sut gré ? point du tout ; quand vint le 9 thermidor, flairant que les évènements tournaient mal pour son maître, il n'hésita pas à se ranger du côté des vainqueurs. Bien mieux, il trouva le moyen, je ne sais comment, de se faire confier avec Pillet et Rigogne la mission de signifier à Hanriot, le décret d'arrestation lancé contre lui par la Convention ; de sorte que, par une circonstance assez comique, le bouledogue de Robespierre était chargé d'arrêter sa bourrique.

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Il était deux heures après midi ; Robespierre était réfugié à la Commune ; Hanriot, commandant de la garde parisienne venait de rentrer à l'Hôtel de ville, après avoir déjeuné chez son beau frère, le tourneur Lassus, faubourg Antoine. Ivre, selon son habitude, il pérorait dans son salon quand les trois délégués se présentèrent pour l'arrêter. Ils furent accueillis par des huées ; mais Héron parvint à se frayer passage et à donner lecture du décret.

Hanriot, en l'entendant, entre dans une épouvantable fureur ; il pousse des rugissements.

- Je vous ordonne, crie-t-il à ses aides de camps, de tuer ce scélérat à l'instant même !

Puis, montrant les deux autres délégués, il ajoute "d'un ton de sultan" :

- Poignardez-les, poignardez-les !

Mais il se ravise aussitôt, préférant les réserver pour l'échafaud. On les entraîne, et le général, "titubant, les joues en feu, sans chapeau, descend sur la place, se hisse à cheval, se lance au galop dans la rue", court à la barrière des Sergents, arrête les fiacres, harangue les paveurs, repart comme un fou, arrive sur la place de l'Égalité, devant le Palais-Royal, et veut prononcer un discours. Il est cinq heures. On l'appréhende, on l'attache sur une chaise et on l'enferme dans une pièce du Comité de sûreté générale ; mais Coffinhal le délivre et, enfourchant le cheval d'un artilleur, il reprend sa galopade.

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On le voit, au Luxembourg, injurier des gendarmes ; il en fait autant au Palais de Justice. Sans savoir au juste ce qu'il veut, il hurle : "Tue ! tue !" parvient à l'Hôtel de Ville, monte au troisième étage. Là, le même Coffinhal qui tout à l'heure le délivrait, le rend responsable de la défaite des Robespierristes et le jette par la fenêtre dans une petite cour où deux gendarmes le ramassent le lendemain, à une heure après-midi, tout sanglant, pour le conduire à la Conciergerie.

Il en sortit à six heures du soir, le même jour, dans la seconde des charrettes qui menaient à l'échafaud Robespierre et ses complices. Il était hideux à voir ; le visage balafré, l'oeil droit arraché lui pendant sur la joue. La Bourrique à Robespierre eut l'insigne honneur de "combler la citerne affreuse appelée cimetière de la Madeleine" où, depuis le 21 janvier 1793, reposait le roi Louis XVI.

Quant au Bouledogue, sa manoeuvre lui réussit : on l'oublia. Mais il n'eut pas la sagesse de se tenir coi. Il pécha par excès de zèle en allant témoigner au procès de Fouquier-Tinville, contre son ancien ami (8 au 17 floréal an III, 28 avril au 7 mai 1795).

Fouquier n'était pas homme à se laisser accabler ; d'accusé, il se fit accusateur ; les dépositions de Héron tournèrent à sa confusion, si bien qu'au cours même du procès, on décerna contre lui un mandat d'arrêt.

Parmi les papiers saisis chez lui, et transmis le 29 floréal (19 mai) à l'accusateur public, se trouvait la preuve de son odieuse tentative pour faire guillotiner sa femme. Il s'explique là-dessus avec un cynisme qui laisse douter de la santé de son esprit, et dans des termes qu'on nous excusera facilement de ne pas reproduire ici. Malgré les preuves accumulées de ses crimes, il échappa, cette fois encore, au châtiment.

Conduit à Chartres entre deux gendarmes, pour y être jugé en même temps que Pache, il récusa le tribunal d'Eure-et-Loir et fut sauvé par l'amnistie du 26 octobre 1795 et la protection occulte de gens qui craignaient ses révélations. Il se retira à Versailles et y mourut, 1 rue des Réservoirs, le 16 février 1796.

Sa femme, qu'il avait voulu envoyer à l'échafaud, vécut jusqu'à un âge très avancé. Elle mourut à 86 ans et six mois, le 22 juillet 1843.

 

GUSTAVE HUE

Revue antimaçonnique - 1ère année - n° 2 - 1910

Directeur : commandant Cuignet

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Commentaires
A
Je ne partage pas le sentiment anti-républicain mais j'ai trouvé cet article bien écrit et intéressant. Si l'auteur avait cité les sources qu'il a utilisées, cet article aurait encore plus de valeur.
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La Maraîchine Normande
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