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La Maraîchine Normande
14 novembre 2012

MILITAIRE FUSILLÉ, PENDU, NOYÉ, ET RESTÉ VIVANT

Le commandant Monet, attaché à l'état-major du maréchal Soult, est le modèle vivant de ce phénomène.

Pendant la première guerre d'Espagne, M. Monet et un détachement qu'il commandait tombèrent entre les mains d'une guérilla, qui, après avoir dévalisé nos malheureux soldats, les fit mettre sur plusieurs rangs, et tira dessus comme sur un troupeau de bêtes fauves. Tous tombèrent, et les guérilleros s'éloignèrent dans la persuasion qu'aucun n'avait échappé à la mort ... ; mais à peine les ennemis furent-ils hors de vue que le commandant Monet se retira de dessous les morts, n'ayant pas reçu, la plus petite blessure ... A la fin du jour il avait rejoint un poste français.

A quelque temps de là, notre invulnérable commandant eut encore le malheur d'être fait prisonnier par une autre guérilla, cette fois on le mit nu comme la main et on le pendit à un arbre ... Mais il y fut à peine quelques secondes ; un détachement de cavalerie française, arrivant sur ces entrefaites, mit les Espagnols en fuite, et décrocha M. Monet, qui revint promptement à la vie.

Et de deux ! Ce qui va suivre fut plus sérieux. Repris une troisième fois, le malheur voulut que ce fût par la guérilla qui croyait l'avoir fusillé peu de jours auparavant. Grand dut l'étonnement des Espagnols (car ils le reconnurent parfaitement, d'abord aux insignes de son grade, ensuite à sa large face et à son encolure herculéenne) ; aussi, après l'avoir dépouillé comme de coutume, ils lui réservèrent un genre de mort qui devait, à leur avis, les débarrasser pour toujours du tranchant de son sabre, avec lequel plus d'un Espagnol avait fait connaissance ; ils le mirent donc entièrement nu, lui lièrent fortement avec des cordes les pieds et les mains, ces dernières attachées derrière le dos, et le jetèrent en cet état dans une rivière large et profonde qui se trouvait près de là ! ...

Le commandant Monet, après avoir touché le fond, revint naturellement sur l'eau, tout étourdi de sa chute. Il se laissa aller au courant, gardant l'immobilité d'un cadavre, mais observant ses assassins qui, du rivage, cherchaient à s'assurer de sa mort. Il vogua ainsi fort long-temps. Lorsqu'il fut entièrement hors de la vue des guérilleros, il essaya de débarrasser ses poignets ; cela fut long et difficile, l'eau ayant fait gonfler les cordes ; mais comme il était fort et vigoureux, il parvint à rompre ses liens, gagna le rivage, et peu de temps après il était au milieu de ses frères d'armes, racontant en riant cette troisième aventure ; d'où chacun tira la conséquence qu'il était impérissable.

Ch. SARDIN

Journal des anecdotes anciennes, modernes et contemporaines

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