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La Maraîchine Normande
30 juin 2012

"Trut"

Le ... octobre 1791, on installa le curé de Tiffauges, le sieur Benestreau, qui se fit accompagner de soldats du régiment de Roussillon et de nationaux de Chollet. Un sieur Avril maltraita le sieur Chevallier, curé de Notre-Dame, et le chassa. On en logea deux à la maison, qui y passèrent huit jours.

 

Le 2 avril 1792, jour de foire, les perturbateurs de cette ville, voulant avoir des soldats à Tiffauges, ont excité des troubles. L'intrus se disant curé de Notre-Dame laissa son portail ouvert, pour que les moutons y entrassent et lui donnassent occasion de murmurer. Il allait de temps en temps à son portail se faire voir, afin que quelqu'un lui eût donné quelque signe de mépris ; mais personne ne dit rien. Cependant il s'imagina avoir entendu qu'on l'avait appelé "Trut", et, dans l'après-midi, il fut attaquer un homme qui était tranquille, et lui dit : "C'est donc toi qui m'appelles Trut ?" et lui donna un soufflet ; puis il s'en fut s'enfermer chez lui. On jeta alors quelques pierres dans son portail, et sur-le-champ il envoya chercher tous les gens qui, n'attendant que cette nouvelle, accoururent armés de pied en cap, et insultèrent tout le monde. Ces gens sont les sieurs Guillon aîné et cadet, Rigaudeau, Basin et ses enfants, Péroteau, Auvinet, Bonnin, Cotillon, Morin, Gillot, etc ... Ils étalèrent ensuite au bout d'un bâton un mouchoir rouge appartenant à la fille Guillon. Un garçon meunier, qui vit ce stratagème, tira aussi un mouchoir rouge de sa poche, et le fit voir en haussant le bras. Les séditieux prirent cela pour du mépris, se saisirent de ce particulier, le traînèrent en prison et lui arrachèrent 100 livres en argent. Ils battirent la caisse tout le soir, montèrent la garde toute la nuit, coururent de tous côtés chercher des soldats. On leur en promit. En conséquence ils s'emparèrent de la maison de Mme veuve Sablon, qui était à Nantes, et en firent une caserne. Le 13 avril suivant, ils forcèrent quelques habitants à fournir une trentaine de lits. J'en fournis un couple ; d'autres donnèrent des ustensiles : quant aux séditieux, ils ne fournirent rien.

Extrait du livre : Pièces contrerévolutionnaires

du commencement de l'insurrection vendéenne

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