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La Maraîchine Normande
25 juin 2012

Lettre de M. Soyer, Major-général de l'armée royale vendéenne concernant le général de Bonchamps

Lettre de M. Soyer, Major-général de l'armée royale vendéenne,

Maréchal-de-camp, à M. Chauveau, Médecin en chef de la 4e division de la garde nationale de Paris

 

St-Lambert-du-Lattay, Maine-et-Loire,

1er septembre 1817

Monsieur,

J'ai connu le général de Bonchamps, et j'ai partagé les chances auxquelles il a succombé, couvert de gloire et emportant les regrets de l'armée royale.

Je ne puis que confirmer, Monsieur, la haute opinion que vous vous êtes formée de son habileté, de sa bravoure et de ses précieuses qualités. Tout ce qu'on écrit à la louange de ce général les historiens qui ont parlé de la guerre de la Vendée, n'est point au-dessus de la vérité. Mais il est un fait que je n'ai lu dans aucun ouvrage, et qui montre à quel point il avait la confiance et l'amour de l'armée qui était sous ses ordres. J'en ai été témoin.

Cette armée, forte de cinq à six mille hommes, épuisée de fatigues, et ayant manqué de vivres, s'était mutinée dans la ville de Cholet. Les soldats voulaient être habillés. L'insurrection était complète, et durait depuis deux jours, parce que M. de Bonchamps était retenu au lit par une blessure qu'il avait reçue à la dernière affaire de Martigné-Briant, lorsque le général parut à cheval, le bras en écharpe, le sourire aux lèvres. Aussitôt les cris de vive le Roi se firent entendre, les larmes coulèrent de tous les yeux, l'enthousiasme fut à son comble ; chacun reprit son rang, les troupes se mirent en route ; on marcha sur Torfou, où l'armée républicaine, renforcée de la fameuse garnison de Mayence, fut battue et mise en fuite.

C'est ce pouvoir magique qu'exerçait sur les troupes la présence seule de ce général, qui explique nos continuelles et étonnantes victoires.

Je désire, M. le Docteur, que votre zèle pour la gloire du brave Bonchamps, trouve dans ce trait historique, un moyen d'embellir le monument que vous élevez à sa mémoire.

Je regrette que mes vieilles blessures, qui viennent de se rouvrir et me tiennent en de grandes souffrances, m'aient privé de vous répondre plus tôt, et m'empêchent de m'étendre sur un sujet où je n'aurais qu'à m'épancher.

Je suis flatté de la confiance dont vous m'honorez, et je vous prie d'agréer l'assurance de la parfaite considération avec laquelle je suis,

Monsieur,

Votre très-humble et très-obéissant serviteur,

Signé SOYER aîné, Maréchal-de-camp.

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