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La Maraîchine Normande
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2 novembre 2025

LA ROCHELLE (17) - CORPE (85) - QUI ÉTAIT LE LIEUTENANT MULON ?

 

 

(AD85 - BIB 1231)

 

 

Note manuscrite d'Alexis des Nouhes :

 

LE LIEUTENANT MULON

 

Après la première affaire de Saint-Fulgent, on envoya une colonne forte de 2.000 hommes avec 2 pièces de canon. On y avait incorporé des gardes nationaux des environs de La Rochelle.


Ce fut cette colonne que Royrand, à la tête des réfractaires des environs de Saint-Fulgent, alla arrêter sur la route de Chantonnay ; le combat eut lieu au village de la Guérinière, aussi sur les côtés de la grande route à 1/2 distance de Saint-Fulgent à Chantonnay.


A la tête d'une compagnie de gardes nationaux se trouvait un grand et bel officier, le jeune lieutenant Mulon. Les républicains en déroute s'étaient répandu dans le bourg de Saint-Vincent pour s'y soustraite à la poursuite de ces enragés paysans. Le lieutenant Mulon s'était blotti dans une grange, sous un monceau de paille. Un paysan, sondant la paille avec sa bayonnette, piqua l'officier, qui le découvrant, s'écria de grâce, ne me tuez pas !


"Alors, raconta Mulon, un grand diable de paysan m'asséna sur la tête un coup de sabre qui m'étendit sans connaissance. Je fus fait prisonnier et conduit à Royrand."


Le soir de l'affaire de la Guérinière, Royrand vint établir son camp à l'Oie ; c'est là qu'il reçut la visite du Chevalier Adam. Mulon fut incarcéré dans la maison du régisseur du château de l'Oie. Il y fut soigné avec tant d'égard qu'une fois guéri, il déclara que le parti des Vendéens avait toutes les sympathies ; il fut agréé par Royrand, et il a fait toute la campagne d'Outre-Loire avec la Vendée.


Pendant la guerre, il avait attiré l'attention par ses brillantes qualités du corps et de l'esprit de la fille d'un des officiers généraux de la Vendée. Vers 1800, il épousa Mlle de Maynard, et se fixa à Luçon où il est mort, sans démentir un jour ses opinions royalistes ; il n'a pas laissé de postérité.


Ce fait m'a été raconté à Luçon par M. Mulon, et à Saint-Fulgent, par Darriet. C'était Darriet qui l'avait gratifié du coup de sabre qui lui avait fendu le front, cicatrice de 6 pouces de long. (AD85 - Biographies et histoire locale - 1 Num 402 133 - vues 44 et 45)

 

 

 

 

 

A propos de Mulon, Amédée de Béjarry, dans ses Souvenirs Vendéens, raconte :


"Les Vendéens avaient fait deux ou trois cents prisonniers. Parmi eux, il en est un que je veux mentionner, car les circonstances bizarres de sa vie l'ont amené à être le beau-frère de la soeur de ma mère. Mulon d'Aytré, jeune créole de dix-sept ans, avait été incorporé dans le bataillon de la Charente-Inférieure. Blessé à la jambe, il fut pris. Sa jeunesse, sa belle figure, provoquèrent l'intérêt. On lui prodigua les soins : on le guérit. Par reconnaissance, il prit place dans les rangs de ses généreux vainqueurs, et combattit courageusement avec eux. A la première attaque de Fontenay, il fut repris par les républicains, reconnu comme transfuge et envoyé dans un régiment de chasseurs, avec lequel il fit deux ou trois campagnes en Italie.


En 1797, son régiment fut envoyé dans la Vendée et chargé de garder le poste important du Port-la-Claye. Mulon y resta cantonné pendant assez longtemps dans le logis de la Claye, appartenant à l'une des branches de la famille de Maynard. Le hasard lui fit rencontrer Mlle Maynard de la Claye, pauvre jeune fille abandonnée et perdue parmi les républicains. Il l'épousa, arrêtant ainsi la vente des biens de la famille. Le frère de sa femme, émigré, rentra quelques années après. Mulon partagea loyalement avec lui les biens que la Nation lui avait rendus et devint le commensal de son beau-frère qu'il n'a jamais quitté, malgré la mort de sa femme, décédée jeune et sans postérité."


 

[Mulon fut-il blessé à la tête ou à la jambe ? ou peut-être aux deux ?]

 

 

 

Le lieutenant Mulon s'appelait PIERRE-JACQUES-CHARLES MULLON D'AYTRÉ.


Né à La Rochelle, paroisse Saint-Barthélémy, le 17 juillet 1773, il était fils de Pierre-Jacques-Joseph, seigneur de la châtellenie d'Aytré, conseiller procureur du roi à La Rochelle et de Marie-Agathe Hery (née à Montréal - Canada).

 



Il avait épousé à Corpe (85) le 9 ventôse an V (27 février 1797), Marie-Charlotte-Ursule-Éléonore de Maynard la Claye, fille de Charles-Guy-Thomas et de Marie-Anne-Jacquette Valeau.

 


Pierre-Jacques-Charles Mullon d'Aytré est décédé à Corpe, dans sa maison à Frosse, le 28 décembre 1838, à l'âge de 65 ans.

 

 

 

 

 

 

AD17 - Registres paroissiaux de La Rochelle

AD85 - Registres d'état-civil de Corpe

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