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La Maraîchine Normande
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6 octobre 2025

TREIZE-SEPTIERS - POUILLÉ (85) - FRANÇOIS GUICHETEAU, PRÊTRE APOSTAT (1800 - 1877)

 

M. Guicheteau était à la fois médecin, prêtre, juge, arbitre en toutes choses ; il délibérait à lui seul des affaires publiques et privées ; en un mot, il réunissait tous les pouvoirs, cumulait toutes les fonctions et dirigeait à sa guise le chariot de son petit empire.

 

 

La paroisse de Pouillé, diocèse de Luçon (Vendée), avait été privée d'instruction religieuse pendant près d'un demi-siècle, à cause du malheur du temps et de la disette de prêtres.


En 1833, un indigne prêtre, appelé Guicheteau, frappé des censures de l'église depuis quelques années, leva ouvertement l'étendard de la révolte, et vint à Pouillé dresser autel contre autel, en qualité de grand-vicaire de Châtel.


Pour réussir dans son affreux projet, le prêtre apostat annonça à ce peuple bon, mais très ignorant, que le ciel lui avait donné une connaissance parfaite de tous les secrets de la nature, qu'il avait le pouvoir de détourner la grêle et les orages, de guérir toutes les maladies et même d'empêcher la mort.


Les paroles du prêtre apostat firent une telle impression sur l'esprit de cette malheureuse population, que lorsque le prêtre catholique, envoyé par Monseigneur l'évêque de Luçon, arriva à Pouillé, neuf personnes seulement avaient refusé de s'incliner devant la nouvelle idole.


Déjà la réputation de Guicheteau s'étendait au loin ; chaque jour on venait en foule de quatre départements consulter ce prodigieux personnage, qui se vit en quelques mois possesseur d'une fortune considérable.


Un temple destiné à cette nouvelle impiété avait été bâti à grand frais à Pouillé. C'est dans ce temple que le prêtre apostat a prêché pendant neuf ans une doctrine qui devait arracher des coeurs les derniers germes de la vertu et de l'honneur : Dieu ne l'a pas permis.


Un mariage que Guicheteau projetait depuis longtemps de contracter avec une fille de seize ans, publié à la maison commune le 14 novembre 1841, fit ouvrir les yeux aux malheureuses victimes de la séduction. Mille cris d'indignation s'élevèrent contre l'apostat, qui, en moins de trois heures, se vit généralement abandonné.


Cet heureux événement donne à espérer que la divine Providence n'a pas abandonné ce peuple plus malheureux que coupable. Son ignorance a été la cause de sa chute ; on peut donc régénérer cette paroisse et les paroisses environnantes, tombées comme elle dans le schisme, que par l'instruction. (L'Hermine du 12 mars 1842)

 

 

 

Le 27 mars 1834, le tribunal correctionnel de Fontenay, département de la Vendée, a prononcé sur une affaire déjà ancienne arrivée à Pouillé. On sait qu'un prêtre interdit, le sieur Guicheteau, s'était installé dans l'église de cette commune. Le préfet de la Vendée eut ordre de faire cesser ce scandale. Il se transporta sur les lieux pour mettre les scellés sur l'église. Pour empêcher cette opération, les partisans de Guicheteau enlevèrent les portes de l'église. Le maître d'école et le débitant de tabac étaient à la tête de cette cabale ; ils furent destitués, et le maire suspendu de ses fonctions. Les portes furent remises en place depuis, et les scellés furent apposés. M. l'évêque de Luçon envoya un prêtre pour desservir la paroisse de Pouillé ; ce fut l'abbé Écarlat, qui arriva à Pouillé le 30 janvier de l'année dernière, accompagné de deux autres ecclésiastiques.


Le parti schismatique les reçut très mal ; il y eut des huées, des insultes, des menaces, et deux individus, la femme François et le nommé Robin, domestique du maire, furent prévenus d'avoir pris part à ces désordres. Ils furent arrêtés sur mandat d'amener, lequel a été converti le 7 février dernier, en mandat de dépôt. Ils ont été poursuivis d'office par le ministère public, les ecclésiastiques insultés, n'ayant pas rendu plainte, l'avocat des prévenus a prétendu que ce défaut de plainte de la partie civile rendait le tribunal incompétent. Il a soutenu aussi que les outrages n'avaient pas été publics. Mais le tribunal n'a admis ni l'un ni l'autre moyens, et a condamné Robin à huit jours de prison, et la femme à quinze, et tous deux solidairement aux frais. (Le Rénovateur du 9 avril 1834)

 



François Guicheteau, "prêtre habitué", "célibataire", est décédé à Pouillé le 26 juin 1877, à l'âge de 77 ans. Il était fils de Pierre, cultivateur, et de Marie-Renée Desfontaine, né à Treize-Septiers, le 14 germinal an VIII (4 avril 1800).

 

 

Il fut ordonné prêtre en 1825 puis fut vicaire des Herbiers, avant d'arriver à Pouillé.

 

En effet, Il y eut promesses de mariage les 14 et 21 novembre 1841 à Pouillé, mais n'ayant pu obtenir l'autorisation de se marier en France, M. Guicheteau est allé, avec la jeune Marianne-Louise Bodin (16 ans), à Jersey où il a été "très régulièrement marié" à l'église anglicane chargée des registres de l'état-civil, l'acte fut visé du consul français.

 

La Quotidienne du 11 avril 1843

 

Matthieu Bodin, maire de Pouillé, qui avait fait afficher les publications de mariage de sa fille avec M. l'abbé Guicheteau, fut suspendu de ses fonctions. (L'Écho des villes et communes de l'arrondissement de Lodève du 12 décembre 1841)


Marianne-Louise Bodin, 18 ans, fille de Matthieu Bodin, propriétaire, et de Angélique Naulleau, mit au monde à Pouillé, un petit garçon, prénommé Eugène, le 2 juillet 1843, et qui fut reconnu par son père, François Guicheteau.

 

 

Marianne-Louise Bodin, "veuve de François Guicheteau"est décédée à Fontenay-le-Comte, à l'hospice civil, le 7 août 1910, à l'âge de 84 ans. Son corps a été transporté à Pouillé.

 

[Comment peut-on considérer Marianne comme veuve de Guicheteau, alors qu'au décès de celui-ci, il est considéré comme célibataire ?]

 

 


 

Eugène devenu "docteur-médecin", époux de Marie-Louise-Jeanne Treillard, est décédé à La Tranche-sur-Mer (voir registres de Pouillé), chez M. Louis Permetreau, le 6 août 1867, à l'âge de 24 ans. Il était père de Louis-Victor-Eugène, né à Pouillé, le 14 novembre 1866.

 

Marie-Louise-Jeanne Treillard, fille de Henri-Claude-Théophile et de Victorine-Christine-Herminie Bel, née le 8 juillet 1846 à Paris (2e arr), est décédée à Fontenay-le-Comte, le 4 février 1903 au domicile de sa mère, place Belliard, à l'âge de 56 ans.
 

Louis-Victor-Eugène a épousé à Lyon (5e arr), le 19 février 1889, Joséphine-Mathilde-Hélène Treillard, née à Lyon le 30 octobre 1863, fille de Marc-Antoine et de Victorine-Mathilde Berthelot.

 

 

 

 

AD85 - Registres d'état-civil de Treize-Septiers, de Pouillé et de Fontenay-le-Comte

AD69 - Registres d'état-civil de Lyon

 

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