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La Maraîchine Normande
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4 octobre 2025

IRLANDE - TOULOUSE (31) - FRANCES-ANNE VICOMTESSE HAWARDEN, "LA BONNE ANGLAISE" (1777 - 1839)

 

 

La vicomtesse Hawarden, connue à Toulouse sous le nom de "la Bonne Anglaise", par suite de l'emploi qu'elle faisait de son immense fortune, principalement appliquée au soulagement de la population indigente de cette ville, vient d'y mourir, d'une attaque d'apoplexie, à l'âge de 62 ans. Les pauvres ont escorté sa dépouille mortelle jusqu'au lieu du repos, d'où elle doit être transportée en Angleterre. (L'Hermine du 26 mai 1839)

 

 

 

 

Frances-Anne Agar est née en Irlande en 1777, elle était fille de Charles Agar, 1er comte de Normanton, archevêque de Dublin (1736 - 1809) et de Jane Benson (1752 - 1826), première fille de William Benson de Downpatrick. Elle avait épousé, le 14 décembre 1798, Thomas-Ralph Maude, 2ème vicomte Hawarden (1767 - 1807).

 

 

 

TOULOUSE - DOMAINE DU CAOUSOU


La famille de Cambon possédait un vaste enclos sur les pentes de la colline qui descend vers la ville au levant. Il s'étendait entre la route de Castres qu'on appelait le chemin de Guilleméry et la rue de la Chapelle, autrefois chemin du Griffoul ou de la Porte de fer, Tristan de Cambon, grand vicaire de l'archevêque Loménie de Brienne, l'avait acheté à deux propriétaires différents et avait pour voisin au-dessus de lui M. de Papus. Plusieurs familles toulousaines, entre autres les Dadvisard, les Junius, les Toupignon, les Juliart, les Balsa de Firmy, les Tholosani, possédaient en effet sur ce versant d'où l'on joint d'une riante vue sur la ville, la plaine et les Pyrénées, des jardins et des vignes. Les rues le couvrent maintenant en entier.


Le grand vicaire, promu en 1768 au siège de Mirepoix dont il fut le dernier évêque, de même que son frère, Emmanuel de Cambon, fut le dernier premier président du solennel parlement de Toulouse, donna l'enclos, qui avait pris le nom de Cambon, à son neveu Joseph-Auguste de Cambon, maréchal de camp des armées du roi, par un acte passé le 14 octobre 1781, devant maître Vidalat, notaire de sa ville épiscopale.


Dans le beau parc appelé depuis Caousou, les Cambon avaient construit l'élégant pavillon qui sert aux réunions générales et aux représentations dramatiques données par les élèves du collège.


Il contenait plus de quatre arpents, jadis en vignes et avait appartenu au prêtre Gadroit, puis à Valentin de Labarthe Percin, sieur de La Varèse, et, pour la partie inférieure longeant le chemin de Griffoul, au prêtre Bedou, qui le tenait pour un obit, c'est-à-dire une fondation de messes.


Plusieurs acheteurs s'y succédèrent dans les années qui suivirent la révolution.


Peu après 1830, on y vit arriver une riche irlandaise, Anne Agar, veuve du vicomte Hawarden, qui s'installa dans le pavillon avec de nombreux serviteurs et un beau mobilier. On voyait encore qu'elle avait été fort belle ; on savait qu'elle avait eu une brillante existence à la cour quelque peu dissolue de Georges IV et on parlait même de royales aventures. On ajoutait que ce n'était pas simplement par fantaisie et pour la recherche d'un climat plus doux qu'elle avait quitté Londres pour Paris et ensuite Paris pour Toulouse. Il paraissait qu'on avait voulu l'éloigner.

 

 


Elle vécut à Caousou très retirée, ne pouvait éviter cependant quelques visiteurs qu'attirait la curiosité et qui étaient d'ailleurs aimablement accueillis. Le pasteur Chabrand était le plus souvent admis. Elle avait conservé des correspondances avec des amies de Paris, Mme de Perni, la princesse de Rohan-Chabot, mais très peu dans le Royaume-Uni. Ses frères, plus respectueux dans l'austérité de leur vie qu'elle n'avait paru l'être de la mémoire de leur père, l'archevêque de Dublin, primat d'Irlande, avaient presque cessé toute relation avec elle.


Elle mourut subitement le 20 mai 1839. Sa succession suscita un procès qui intrigua fort les Toulousains pendant plusieurs semaines.


Elle avait accordé sa confiance entière à son intendant Antoine Bonnet, qui en abusait, surtout dans les derniers temps de sa vie, pour éloigner d'elle tous ceux qui auraient pu prendre sur elle quelque influence, la tenir dans l'isolement et éviter tout rapprochement avec sa famille. Il ne pouvait empêcher cependant qu'elle n'en parlât parfois avec orgueil et même qu'elle ne payât à plusieurs reprises les dettes de son frère Georges, comte de Normanton.


On trouva un testament olographe, en anglais, instituant ce frère héritier, avec plusieurs codicilles datés de 1819 à 1829. Mais Bonnet prétendit qu'on trouverait un testament postérieur en sa faveur, et allait même jusqu'à insinuer que l'intérêt que lui portait Mme Hawarden n'était pas causé seulement par la reconnaissance pour ses services.


Et en effet, le 2 novembre, Bonnet fit déposer au greffe du tribunal un testament olographe daté du 11 novembre 1835, instituant héritier son fils, Aimé Bonnet, avec jouissance pour lui-même, des trois-quarts des biens dont elle serait propriétaire à son décès.


Le président du tribunal envoya Bonnet en possession, mais les frères Agar, dont l'un, James, était déjà venu à Toulouse, interjetèrent appel.


Deux expertises établirent la fausseté du testament, écrit par un habile falsificateur, d'ailleurs assez au courant des lois françaises, pour avoir inséré des clauses nécessaires à l'éloignement des créanciers de l'héritier, et où quelques inadvertances de dates révélaient la précipitation. Puis elle s'était bien singulièrement présentée la découverte de ce testament, trouvé par hasard dans un coffret ouvert de force par un serrurier, après un dîner d'amis dans une chambre de l'hôtel Casset, tandis que Bonnet disait sentimentalement devant lui et devant un portrait : Voilà tout ce qui me reste de Mme Hawarden.


Le procès en cour d'assises fut plaidé les 15, 16, 17 et 18 mars 1842. Le procureur général Nicios Gaillard soutint l'accusation avec l'éloquente hauteur d'un homme de bien. L'avocat Jean Gase, défendit l'accusé avec éclat et chaleur, et le tout-Toulouse attendait anxieusement la décision du Jury.


Bonnet fut condamné à cinq ans de réclusion et 500 francs d'amende.


Les héritiers naturels vendirent aux enchères les beaux meubles qui furent très disputés.

 

 


Le 27 mai 1848, le comte de Vaillac leur acheta le domaine du Caousou, qu'il légua ensuite à son fils, Eugène de Fournier Vaillac, lequel le légua à son tour à son frère l'abbé Justin de Vaillac, supérieur du grand séminaire de Limoges.


En 1872, les Jésuites s'y établirent et construisirent leur collège, l'un des plus beaux bâtiments qui aient été élevés à Toulouse, le mieux approprié à sa destination et d'ailleurs dans un admirable site.


Une société civile acheta le collège du Caousou en 1882 et l'administra.

 

 

Son père, Charles Agar, 1er comte de Normanton, archevêque de Dublin (1736 - 1809)

 

Blason de la famille AGAR

DEVISE : VIRTUTE SECURUS

 

 

 

 

 

Journal La Voix du Peuple du 10 mai 1908
1er portrait : www.antiques.co.uk
2ème portrait et portrait de Charles Agar : National Portrait Gallery : npg.org.uk
Archives municipales de Toulouse : Registres d'état-civil
 

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