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La Maraîchine Normande
21 septembre 2024

NIORT - DEYRANÇON (79) - PIERRE CLERC-LA-SALLE, DÉPUTÉ (1765 - 1837)

 

La famille Clerc-la-Salle est une très ancienne famille du département des Deux-Sèvres.

 

 

 

PIERRE CLERC-LA-SALLE naquit à Niort, paroisse Notre-Dame le 17 novembre 1765 ; jeune encore lorsque survint la Révolution, il en embrassa la cause avec ardeur, et se créa dans le parti nouveau une situation importante ; de 1792 à 1794, pendant la période la plus troublée de l'histoire locale, il fut membre de l'administration du département.

 


 

Mais après le coup d'État du 18 brumaire et la Constitution de l'an VIII, Clerc-la-Salle se rallia au gouvernement nouveau et fut nommé juge suppléant au tribunal civil de Niort, position qu'il occupa sans interruption de 1800 à 1815.


Lorsque la Monarchie eut succédé à l'Empire, Clerc-la-Salle se retira tout à fait à la campagne et s'adonna à l'agriculture ; il ne se désintéressa cependant pas de la politique, et devint bientôt un des chefs de l'opposition libérale.


Au moment des élections législatives de 1822, les électeurs libéraux du collège de Bressuire lui offrirent la candidature. Il fut élu député par 117 voix sur 216 votants, à titre d'opposant, contre de la Roulière, d'Abbadie et le général Aymé.


A la Chambre, il siégea à gauche et il fut un des députés qui signèrent la protestation rédigée chez M. Gévaudan, au lendemain de l'expulsion du député Manuel du sein de l'Assemblée.


Aux élections de 1824, il ne sollicita pas le renouvellement de son mandat, et il passa dans la retraite, à sa campagne, les dernières années de sa vie.


Il mourut à son château du Grand-Breuil, le 25 juillet 1837, laissant une fille et un fils qui lui succéda dans la vie politique.

 

 

 

 

PHILIPPE CLERC-LA-SALLE, fils de Pierre, naquit à Niort le 27 pluviôse an III (15 février 1795).

 


 

Après avoir terminé ses études, il se fit recevoir avocat, mais la politique militante l'attirait ; imbu des idées libérales de son père, il s'était lié d'étroite amitié avec plusieurs jeunes hommes qui défendaient à Niort avec ardeur les mêmes principes, et qui devinrent bientôt les chefs de l'opposition dans le département. Pour les besoins de la cause, Clerc-la-Salle se fit journaliste et fonda de ses deniers un petit journal appelé "la Sentinelle des Deux-Sèvres", qui chaque jour poursuivait le gouvernement de la Restauration et le ministère de ses attaques et de ses sarcasmes. Les choses allèrent même si loin qu'en 1829 l'autorité crut devoir poursuivre devant les tribunaux le journal et ses principaux rédacteurs, qui étaient alors Clerc-la-Salle, Proust et Bodeau.


Le parti libéral donna au procès tout le retentissement possible, et pour protester contre les poursuites dont le journal était l'objet, un grand banquet eut lieu à Niort, auquel assistèrent tous les députés du département. La défense des accusés fut confiée à M. Mauguin, député, avocat de talent, et en même temps un des hommes politiques de l'opposition les plus en vue.


Le palais de justice n'étant pas encore construit, le procès se plaida à l'ancien hôtel de ville, place du Pilori : les journalistes furent condamnés, mais à la sortie de l'audience ils furent l'objet d'une véritable ovation populaire, Clerc-la-Salle fut porté en triomphe ; les mêmes faits se reproduisirent à Poitiers, lorsqu' l'affaire fut plaidée en appel.


A l'occasion des élections législatives de 1827, les membres de l'opposition tinrent leurs assises dans les salons de M. Clerc-la-Salle et organisèrent la campagne électorale. Leurs efforts furent couronnés de succès et les candidats de l'opposition triomphèrent dans tous les collèges du département.


Ce fut alors qu'une pétition fut adressée aux Chambres demandant la mise en jugement du préfet, M. de Roussy, l'accusant d'avoir, au moment des élections de 1824 dans lesquelles l'opposition avait été battue, rayé arbitrairement certains noms de la liste des électeurs. Le premier signataire de la pétition était Clerc-la-Salle.


On peut donc dire que Clerc-la-Salle fut un des hommes qui contribuèrent le plus dans ce département à préparer la Révolution de 1830 ; aussi lorsque le gouvernement qui en sortit voulut se constituer dans le département, ce fut à Clerc-la-Salle qu'il fit appel ; il fut en effet, au lendemain de la Révolution, nommé secrétaire général de la préfecture des Deux-Sèvres, mais par la connaissance qu'il avait des hommes et du pays, ce fut lui qui fut en réalité le véritable préfet.


Lorsque les électeurs furent appelés, en 1831, à nommer les membres de la nouvelle Chambre des députés, Clerc-la-Salle fut le premier au dévouement duquel on fit appel, et il fut le candidat de tout le parti libéral. Il se présenta dans le collège électoral de Niort, et dans la profession de foi qu'il adressa à ses électeurs il leur promit, s'il était élu, de se démettre de ses fonctions de secrétaire général, puis il ajoutait : "... Je veux l'alliance franche et stable de la liberté et de la royauté nouvelle. Je travaillerai de tout mon pouvoir à les consolider au milieu de nous ..."


Au cours de la période électorale, ses adversaires publièrent un pamphlet contestant son éligibilité, sous prétexte qu'au 19 avril 1831 il ne payait que 300 fr. d'impositions et qu'une démission de biens en avancement d'hoirie de la part de son père, faite postérieurement, était insuffisante. Ce fait donna lieu à une longue polémique entre amis et adversaires ; néanmoins l'objection fut rejetée par les électeurs d'abord et par la Chambre ensuite, lorsqu'elle fut appelée à valider l'élection. Clerc-la-Salle fut élu député par 355 voix.


Arrivé à la Chambre, il ne siégea pas avec "les satisfaits", mais au contraire pendant un moment il prit place au milieu des membres de l'opposition la plus avancée ; et il alla même jusqu'à flétrir publiquement, dans un discours qu'il prononça le 15 mars 1832, la coterie doctrinaire qui gouvernait la France depuis vingt mois.


Néanmoins, quelques mois plus tard, il fut nommé, par une ordonnance royale en date du 10 décembre 1833, vice-président du Tribunal civil de Niort, et son opposition devint immédiatement beaucoup plus pâle ; ses amis politiques lui reprochèrent cela comme une faiblesse.


Soumis à la réélection par le fait même de son acceptation d'une fonction publique, Clerc-la-Salle posa de nouveau sa candidature à l'élection qui eut lieu le 11 janvier 1834 ; il eut trois concurrents : M. Maillard, maître des requêtes au Conseil d'État, M. Blot et M. Agier, ancien député ; malgré cela il fut réélu avec une grosse majorité : 271 voix sur 407 votants. Mais Clerc-la-Salle ne siégea que quelques semaines, car la Chambre des députés où il venait de rentrer fut dissoute au mois de mai de la même année.


Cette dissolution faisait présager des élections générales prochaines, dès le mois de juillet 1833 le ministre de l'Intérieur, ayant interrogé ses préfets sur les résultats que ces élections pourraient donner, le préfet des Deux-Sèvres répondit qu'il croyait à la réélection de M. Clerc-la-Salle "devenu modéré dans ses opinions". Mais lorsque la date des élections fut fixée, M. Clerc-la-Salle renonça à toute candidature ; il ne se désintéressa pas cependant de la lutte car il engagea ses électeurs, lui, l'ancien membre de l'opposition, à voter pour M. Ferdinand David, alors candidat ministériel.


Ayant ainsi renoncé à la politique, il se consacra tout entier à ses fonctions de magistrat, et il est juste de dire que, pendant plus de vingt ans, il les remplit avec dévouement.


En 1852, Clerc-la-Salle fut victime des commissions mixtes ; interné d'abord, expulsé ensuite du département, il se réfugia à Bordeaux. Mais son exil ne fut pas de longue durée ; un décret du 15 mai l'autorisa à rentrer à Niort et le remit en possession de son poste.


Quelque temps après Clerc-la-Salle renonça à la vie publique et abandonna son siège, mais il fut immédiatement nommé par l'Empereur président honoraire.


Il se retira alors dans sa propriété du Grand-Breuil, près Mauzé, y passa les dernières années de sa vie et mourut le 2 octobre 1863, laissant deux filles qui épousèrent l'une M. Ricard, l'autre M. Tulèvre, et deux fils, Fernand et Georges ; le premier seul se maria et eut à son tour un fils, seul héritier du nom.

 

 

 

VOIR LEURS TOMBES ICI

 

 

Archives politiques du département des Deux-Sèvres - tome 2 - par Émile Monnet - 1889 (+ portrait)

AD79 - Registres paroissiaux de Niort et d'état-civil de Deyrançon.
 

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