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La Maraîchine Normande
27 mai 2023

LA MALÈNE (48) - 1793 - LES 22 MARTYRS DE LA MALÈNE

LA MALÈNE, mot du Languedoc qui signifie mauvais trou.

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Il s'agit du martyre de vingt-et-un paysans de ce village de la Malène, cultivateurs, petits artisans ou commerçants, de tout âge qui, le 11 juin 1793, furent guillotinés à Florac, la sous-préfecture proche, pour avoir refusé de renier leur Dieu et leur Roi. La vengeance de la Révolution n'étant pas encore satisfaite, les bourreaux, peu après, allaient incendier le village lui-même et l'on voit encore la trace de la flamme qui a noirci le rocher.

L'église z

Pendant la Révolution, La Malène passa par des heures tragiques ; les traces s'en voient encore sur les parois de la grande roche qui domine le village, noire de l'incendie allumé par les hordes révolutionnaires. Les habitants peuvent lire sur une plaque de marbre blanc, scellée dans l'église paroissiale, les noms de ceux qui à cette époque ont donné leur vie pour une sainte cause et que les gens du pays appellent les "Martyrs de La Malène".

Le 26 mai 1793, Charrier, l'ancien notaire de Nasbinals, qui s'était mis à la tête d'une troupe de volontaires lozériens, résolus à combattre les troupes du nouveau régime, lance un nouvel appel auquel répondent vingt-et-un Malénais.

Dans la matinée du mercredi 29, une colonne de troupes républicaines, commandée par le général Louis, chef des volontaires de l'Ardèche, traversant le Causse de Sauveterre, aperçut sur une hauteur, entre Sauveterre et Paros, un détachement royal d'environ 120 hommes ; c'était le contingent de La Malène et de Laval-du-Tarn. La troupe de Louis leur cria "Vive le Roi ! Venez les amis !" Monestier, le chef des Malénais, croyant avoir affaire à la troupe de Charrier, se présenta avec 52 de ses hommes. Ils furent reçus avec des témoignages d'amitié, puis cernés, saisis, désarmés par la troupe républicaine et emmenés prisonniers vers Florac ; jugés les 1er et 2 juin, 40 furent exécutés à Florac et 5 à Mende ; 7 purent s'évader et un fut acquitté. "Vaste assassinat", dit l'abbé Delon, car si, d'après la loi du 19 mars 1793, ceux qui portaient la cocarde blanche devaient être considérés comme porteurs d'un signe de rébellion et exécutés, par contre, la loi du 10 mai 1793 avait décrété que les chefs seuls étaient coupables et sujets à la peine de mort.

La Malène était considérée par les révolutionnaires lozériens comme un repaire de brigands rebelles à la nouvelle constitution. Gabriel de Montesquieu avait dû se rendre à Mende, pour répondre de son fils, présumé émigré ; sa femme Césarine, qui depuis juillet s'était retirée à Meyrueis, vint le rejoindre à Mende, où tous deux furent incarcérés le 12 octobre. La preuve ayant été faite que leur fils était mort et non émigré, ils furent relâchés très peu de temps après.

Vers la fin du mois d'octobre 1793, une troupe d'environ 800 hommes parut pendant trois jours consécutifs, en observation au haut de la côte de Rouveret. Les habitants, terrifiés par ces apparitions réitérées, n'arrivaient pas à en saisir la raison d'être. Dans cette perplexité, Jean-Antoine Mouginoux, meunier, s'avança en parlementaire, accompagné de deux voisins. Il aborda la troupe et demanda à parler au chef. Conduit devant lui, M. Mouginoux exposa que les habitants étaient tranquilles, qu'il n'y avait aucun étranger, qu'il pouvait s'assurer de l'exactitude de son rapport en descendant au village avec sa troupe. Le chef, satisfait de ces explications, s'éloigna avec ses hommes ; mais hélas ! ils ne s'éloignèrent que pour revenir plus nombreux.

D'après une note manuscrite adressée en 1814 à M. des Gardies, 14.000 hommes sous les ordres du général Vitton fondent le 2 novembre 1793 sur La Malène et saccagent tout. Ils réunissent dans la cour du château les 25 derniers hommes, les enchaînent et en expédient 22 aux prisons de Rodez et 3 à celles de Mende, le maire Persegol et Monginoux du Moulin en tête. Les femmes, les enfants, les infirmes sont assemblés au milieu du village et se demandent angoissés quel va être leur sort : on les autorise à réunir des provisions et à mettre à l'abri du feu quelques meubles puis ils assistent terrifiés à l'incendie de leurs demeures, dont la destruction fut complète au bout de trois jours.

"Puisse cet exemple, écrivait le lendemain le général Louis, commandant des bataillons de la Lozère, apprendre à tous les malveillants que rien ne peut résister aux vengeances républicaines et que les manoeuvres perfides seront toujours déjouées."

On raconte que l’on entreposait les noix sous les toits pour les faire sécher, le feu, créa une fumée noire qui laissa son empreinte sur les murs et les parois rocheuses.

Quelque temps après, la Terreur ayant cessé après la mort de Robespierre, les prisonniers de La Malène furent relâchés et revinrent sur leurs ruines ; pleins de courage, ils se mirent à reconstruire leur foyer. Les prêtres, qui pendant ces tristes jours s'étaient retirés dans des cachettes, revinrent également ; revint aussi Césarine Dupont de Ligonnès, baronne de Montesquieu, qui depuis plusieurs semaines vivait cachée dans une grotte des bords du Tarn, en compagnie de ses petits enfants ; mais, hélas ! elle ne trouva plus de toit pour se mettre à l'abri : tous ses biens avaient été confisqués, son château pillé et incendié.

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Au moment des troubles révolutionnaires, la baronne de Montesquieu, âgée de 62 ans, avait été conduite par des serviteurs fidèles et dévoués dans un souterrain situé au-dessous des ruines du vieux château de Montesquieu, où on lui portait des vivres malgré les difficultés de l'escalade. Une alerte ayant fait croire que sa retraite serait découverte, elle fut transportée à deux kilomètres environ en aval de La Malène, dans une autre grotte, dont l'ouverture est à quelques mètres au-dessus de l'eau.

Cette femme énergique, malgré ses infirmités, vécut plusieurs mois en recluse dans une grotte humide et sombre, grâce au dévouement de ses serviteurs. Après avoir vu mourir tous ses petits-enfants, elle disparut elle-même le 1er juillet 1821, à l'âge de 90 ans.

Elle repose dans un mausolée près de la porte de l'église avec ses trois petits-enfants : Eugène, mort à 19 ans ; Marie-Césarine, morte à huit ans ; Antoine-Victor, mort à 28 ans ; avec son mari Gabriel B. de Montesquieu, J.-J.-J. Urbain de Grégoire des Gardies, Constance de Thilorier et Justin de Thilorier, général de brigade et grand officier de la Légion d'honneur.

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Césarine de Ligonnès avait dans la vallée du Tarn des attaches très anciennes de famille, puisque son arrière-grand-mère paternelle était Anne de Maillan, alliée aux Mostuéjouls par sa grand-mère Jacquette de Mostuéjouls, propriétaire au XVIe siècle du château de La Caze.

L'église de La Malène a trois nefs, très étroites, du type provençal-roman, avec un petit dôme hexagonal, date du XIIe siècle ; à l'intérieur, les regards du visiteur sont attirés par une chapelle dédiée à Saint-Jean-Baptiste, dans laquelle sont inscrits sur une plaque de marbre les noms des Malénais victimes de la Révolution. Cette plaque surmonte une tombe où reposent leurs ossements exhumés du cimetière de Florac. Ce tombeau se trouve au centre de la pièce, sous la dalle inscrite "interfecti mei resurgent" qui signifie "ceux qui sont morts pour moi ressusciteront".

Le 7 août 1859, eut lieu la triste cérémonie de la translation des restes de ces victimes. Grâce à la générosité de Madame de Thilorier, héritière des de Montesquieu par son beau-frère des Gardies et arrière-grand-mère des propriétaires du château de La Malène, cette chapelle et ce monument furent érigés.

 

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JUGEMENTS CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRES
RENDUS PAR LE TRIBUNAL CRIMINEL DE LA LOZÈRE

"Du dimanche second de juin mil sept cent quatre-vingt-treize, l'an second de la République française.
Au nom de la République, le tribunal criminel a rendu le jugement qui suit :

Vu par le tribunal criminel du département de la Lozère, séant à Florac, le procès-verbal de dénonciation du Conseil général du département, en date du 29 mai dernier, la requête présentée par l'accusateur public, ordonnance du Président du 31 mai dernier, mis à suite dont la tenneur suit :

L'an mil sept cent quatre-vingt-treize, le second de la République française, et le 29 mai, à huit heures du soir, ont comparu devant nous soussignés, membres de l'administration du département de la Lozère, séant provisoirement à Florac, les citoyens LOUIS, commandant général de la force armée de la Lozère, accompagné des citoyens GARDÈS, DU MAZEL, DE MONT, capitaine de la garde national du canton de Barre, et GOUT, officier de la garde nationale du canton de Florac. Lesquels ont dit que l'armée qu'ils avaient conduite sur le causse de Sauveterre, découvrit sur une hauteur une troupe d'hommes armés et portant la cocarde blanche, lesquels pouvaient être au nombre de plus de cent. Ledit citoyen Gardès ayant pris un papier en forme de cocarde et l'ayant attaché à son chapeaux, fut au-devant d'eux en leur criant de venir vers l'armée de M. Charrier, à quoi le détachement répondit, et plusieurs vinrent se joindre aux soldats de la République, ayant à leur tête l'un d'eux qui fut embrasser le citoyen Louis qu'il prenait pour Charrier ; le rang s'ouvrit tout de suite, et ces hommes ayant été enveloppés furent désarmés, sans que leurs camarades s'en aperçussent par le même stratagème, il en vint successivement cinquante-deux qui manifestaient beaucoup de joie de se joindre à l'armée de M. Charrier, mais quelqu'un ayant tiré un coup de fusil, ceux qui restaient encore de cet attroupement furent désabusés et prirent la fuite, de sorte qu'on ne put les attraper, et les autres cinquante-deux ont été amenés par l'armée de la Lozère qui est maintenant en route pour se rendre à Florac, de quoi nous dits administrateurs, nous avons dressé le présent verbal, et ordonnons que lesdits prisonniers seront reçus à la maison d'arrêt de cette ville.
Signés : J. FRANÇOIS, P. ROUMIEU, COMBET, SERVIÈRE, L'EYRÈS."

EXTRAIT du procès-verbal du Conseil général du département de la Lozère, en permanence provisoire à Florac, séance du 30 mai 1793, l'an 2 de la République française.

"Un membre a exposé que les cinquante-deux prisonniers amenés hier par la division de l'armée aux ordres du général Louis, sont entassés dans un appartement infiniment trop petit, et où leur santé est visiblement exposée ; que sans doute la municipalité fut surchargée pour pourvoir aux besoins des troupes dont cette ville était pleine, l'empêchèrent de veiller à ce que les détenus fussent également secourus qu'il est instant de leur faire livrer des vivres et désinfecter la prison où ils sont renfermés, et enfin de s'occuper de leur jugement.

L'assemblée après avoir ouï le vice-procureur général syndic, a arrêté que le citoyen Delapierre, procureur de la commune, est invité à se transporter de suite aux prisons, d'y donner tous les ordres nécessaires pour qu'il soit pourvu de suite à leur subsistance et aux autres besoins des personnes qui y sont détenues. 2e Que le citoyen Dalzan, accusateur public, est pareillement invité à faire incessamment les poursuites nécessaires pour qu'il soit légalement statué sur le sort de ces détenus, aussi promptement qu'il se pourra.

FRANÇOIS, Président d'âge
GUÉRIN, Secrétaire général."

Quand ils furent sur le point d'arriver à Florac, un prisonnier tombe de fatigue, un des conducteurs l'achève d'un coup de baïonnette et s'amuse à mutiler son cadavre. Cette première victime était un Alméras de la Croze.

Le tribunal, jugeant en remplacement du jury militaire, établi par la loi du 19 mars, et qui n'existe point, vu que la colonne est de nouveau en campagne, par ces diverses considérations jugeant en dernier ressort et sans recours à cassation, a déclaré les prévenus ci-après nommés, suspects, coupables et hors la loi, les déclare atteints et convaincus de révoltes et émeutes contre-révolutionnaires, d'avoir provoqué lesdites émeutes et de s'être revêtus d'un signe de rébellion, d'avoir cherché et envahi le territoire de la République, d'avoir provoqué le rétablissement de la royauté par des cris multipliés de : Vive le roi, de s'être répandus dans diverses communes et dans divers cantons pour exciter les citoyens à la désobéissance aux lois et à la révolte, de s'être armés et réunis pour opposer la contre-révolution s'il leur était possible, d'avoir pris le prétexte de la religion et de Jésus-Christ pour se porter à de pareils excès ...

Le tribunal a condamné et condamne les prévenus à être punis de mort, et livrés à l'exécuteur des jugements criminels dans les vingt-quatre heures ... déclare les biens des condamnés confisqués et acquis à la République ... 

guillotine z

 

Ce jour-là, fête de Saint Barnabé, jour de foire à Florac, la foule des spectateurs est immense. L'échafaud est dressé dans le cimetière, alors près de l'église ; à côté s'ouvre un large fossé destiné à recevoir les corps des nobles victimes de la révolution, qui attendaient ce grand jour, au fond de leur cachot. On ne les sort pas l'un après l'autre, mais tous à la fois, afin d'augmenter le supplice de chacun par la vue du supplice des autres. Ils montent successivement, s'étendent sur la planche ensanglantée, le couteau tombe, les aides jettent les troncs palpitants dans la fosse commune, le bourreau y pousse les têtes avec le pied.

Voici la liste des Martyrs de la paroisse de La Malène, dans l'ordre de leur inscription sur la plaque de marbre, avec une petite note pour quelques-uns :

1 - Pierre-Jean FAGES : propriétaire des Monts, né au Monts le 25 mars 1761 ; nommé le premier dans la sentence de condamnation. Il avait trois ou quatre filles et une sur le point de naître, quand il fut exécuté. Sa soeur fut le témoin de son martyre à Florac. Elles fondèrent le couvent des Monts dont elles furent les premières religieuses ; exécuté à Florac, le 11 juin ;

2 - Jean-Jacques-Philippe POLGE : notaire ; 39 ans ; marié avec Anne Perié ; un fils, Jean-Louis-Augustin né en 1788 ; exécuté à Florac, le 11 juin ;

3 - Jean-Baptiste FLOUROU : père de famille; 32 ans ; exécuté à Florac, le 11 juin ;

4 - Jacques CAPLAT : 45 ans ; père de famille, marié avec Marie-Jeanne Maurin ; exécuté à Florac, le 11 juin ;

5 - Marcelin PERSEGOL ; né le 12 novembre 1752 à La Malène ; marié avec Catherine Delmas ; exécuté à Florac, le 11 juin ;

6 - Antoine PERSEGOL ; cadet ; 45 ans ; exécuté à Florac, le 11 juin ;

7 - Pierre CAPLAT ; né le 3 août 1761 à La Malène ; marié avec Thècle Persegol ;  exécuté à Florac, le 11 juin ;

8 - Antoine PERSEGOL : parmi ces Persegol, il y avait un enfant de 14 ans dont une nièce cite ses paroles : "Je veux mourir, moi aussi, je ne veux pas perdre ma couronne" ; exécuté à Florac, le 11 juin ;

9 - Jean-Baptiste PERSEGOL : entonna les Litanies de la Sainte Vierge. Il était cadet d'une famille des plus importantes du pays ; 19 ans ; travailleur de terre ; exécuté à Mende, le 14 juin ;

10 - Pierre-Jean MONGINOUX : du lieu de Cauquenas, commune de la Malène, travailleur de terre ; fils de François et de Marianne Comte, né le 21 novembre 1760 ; célibataire ; son exécution fut marquée par un incident insoutenable. Le spectacle qui s'offrait aux regards était horrible. Le couperet, au lieu de tomber sur le cou du jeune supplicié, le plus vigoureux de tous, était entré dans les épaules et ne pouvait les partager. Les efforts du bourreau et la douleur lui arrachaient des cris à fendre des pierres ; il fallut qu'un serrurier l'achevât en lui enfonçant à coup de marteau le sanglant coutelas ; exécuté à Florac, le 11 juin

11 - Pierre SEVENIER : dit Vergelys ; fils de Pierre et de Marie Vergelys, né à Cauquenas, le 17 janvier 1767 ; célibataire ; berger ; exécuté à Florac, le 11 juin ;

12 - Jean-François MAURIN : berger de Cauquenas ; fils d'Antoine et de Marianne Majorel, né à Cauquenas, le 1er août 1773 ; célibataire ; exécuté à Florac, le 11 juin ;

13 - Jean-Louis PERSEGOL ; , domestique au château ; célibataire ; exécuté à Florac, le 11 juin ;

14 - Jean RABIER : de Chanac, habitant La Malène ;

15 - Pierre FAGES ; 26 ans, tisserand ; exécuté à Florac, le 11 juin

16 - Pierre-Jean GAL ; travailleur de terre ; né à La Malène, le 17 juillet 1755 ;  exécuté à Florac, le 11 juin ;

17 - Louis (Jean) ROBERT : célibataire ; 24 ans ; cultivateur ; exécuté à Florac, le 11 juin

18 - Pierre (François) PERSEGOL ; 45 ans ; travailleur de terre ;  exécuté à Florac, le 11 juin ;

19 - Jean-Baptiste CAUSSIGNAC : natif d'Hauterive paroisse de Saint-Chély, cultivateur  et fermier ; 58 ans environ ; marié le 24 janvier 1782 avec Marianne Pradeilles ; 4 enfants ; fermier de M. Polverel ; son jeune frère, Pierre, âgé d'environ 20 ans, apprenant que son frère aîné est transféré à Mende,  se rend dans cette ville, se présente devant le tribunal criminel et offre de mourir à sa place. Cette demande si courageuse interrompt un moment l'interrogatoire, étonne les juges sanguinaires, mais les trouve insensibles ; exécuté à Mende, le 14 juin

20 - Jean-Baptiste BONNET : fils de J.-A. et de Marie Fages, né à La Malène le 14 novembre 1771 ; célibataire ; exécuté à Mende, le 14 juin

21 - Jean-Baptiste PERSEGOL : fils de Pierre-Jean , menuisier, et d'Élisabeth Roujon, né à La Malène, le 25 juillet 1773 ; célibataire ; exécuté à Mende, le 14 juin ;

Ces trois derniers avaient demandé leur transfert au chef-lieu du département  dans l'espoir d'être graciés ou du moins d'obtenir une commutation de peine, mais leur espoir fut déçu.

NOTA :

Sur la liste de M. Gély, vicaire de la Malène, qui a fait des recherches très consciencieuses et très laborieuses sur nos martyrs, nous trouvons un Jean-Antoine Arnal, père de famille de la Clujade, cultivateur, âgé de 40 ans, marié avec Marianne Dommeisel, que nous faisons un devoir de mentionner ici.

D'après certaines autres recherches faites par M. l'abbé Costecalde, vicaire à Chirac, le chiffre des prisonniers de Florac serait de 51 dont 39 furent exécutés à Florac, 5 à Mende, et 7 réussirent à s'échapper.

La Malène a fourni les 22 de la liste ci-dessus ; Laval-du-Tarn : 17 ; Champerboux : 4 ; Saint-Georges : 3 ; Saint-Chély-du-Tarn : 3 ; La Capelle : 1 ; La Parade : 1.

Voici les noms des glorieux compagnons des martyrs de La Malène :

LAVAL-DU-TARN

1 - Jean-Joseph MONESTIER, de Rauzas ; 46 ans ; maire de Laval ;

2 - Antoine TEISSEDRE, de Rauzas ; journalier ; 30 ans ;

3 - Pierre BONICEL ; 42 ans ; travailleur de terre ; 

4 - Jacques BRAJON, garçon tailleur ; 16 ans ; conduit à Mende ;

5 - Jean GACHES, du lieu de Laval ; 36 ans ; évadé ;

6 - Antoine JONQUET ; cultivateur ; 18 ans ;

7 - Antoine JONQUET, de Cénaret, valet chez Bonnemayre ; 18 ans ; conduit à Mende ;

8 - Antoine LADET ; 21 ans ; travailleur de terre ;

9 - Jean-Baptiste MALAFOSSE, aubergiste ; 31 ans ;

10 - Jean-Antoine MONESTIER, voiturier  ; 33 ans ;

11 - Antoine BONNEMAYRE ; 29 ans ; domestique chez Comitis de Périères ;

12 - Louis FOURNIER, de Périères ; 38 ans ; travailleur de terre ; 

13 - Jean LADET ; de Périères ; 18 ans ; travailleur de terre ;

14 - François BOYER, de Montredon ; 20 ans ; travailleur de terre ;

15 - Antoine GAL, du Pin-Bas ; 24 ans ; travailleur de terre ; 

16 - Jean GAL, du Pin-Bas ; 30 ans ; cultivateur ;

17 - Antoine SEGUIN, de Lieysse ; 30 ans ; travailleur de terre ; 

CHAMPERBOUX (SAINTE-ÉNIMIE)

1 - Pierre BURLON ; 40 ans ; cultivateur ;

2 - Étienne CLARET, de Bramonas, domestique chez Paradan de Champerboux ; 20 ans ; conduit à Mende ;

3 - Guillaume MALZAC : 40 ans ; domestique chez Domeizel de Champerboux ;

4 - Étienne MALZAC, de Sauveterre, domestique chez Domeizel de Champerboux ;

SAINT-GEORGES-DE-LEVEJAC

1 - Jean-Baptiste FLOUROU, de la Croze ; 32 ans ; travailleur de terre ;

2 - Antoine BADAROUX, de la Croze ;  20 ans ; travailleur de terre ; conduit à Mende ;

3 - ALMERAS, de la Croze

SAINT-CHELY DU TARN

1 - Antoine CAUSSIGNAC, d'Hauterive ; 38 ans ; travailleur de terre ;

2 - Antoine FAGES, d'Hauterive ; 22 ans ; travailleur de terre ; 

3- Antoine DUMAS (ou DELMAS), d'Hauterive ; 40 ans ; travailleur de terre ; évadé ;

LA CAPELLE

1 - Jean PRADEILLES, des Ceyrelles ; 21 ans ; travailleur de terre ; 

LA PARADE

1 - Jean-Baptiste FAGES, huissier du tribunal du district de Meyrueis ; 58 ans ; exécuté à Florac, le 11 juin ;

A Florac, chose révoltante entre toutes, au moment de cette effroyable boucherie, le féroce Dalzan, François-David Delapierre Dalzan, notaire protestant et accusateur public, avait en main l'acte de clémence qui graciait les condamnés.

 

plaque église

 

Depuis ce funeste événement, lorsque les cloches de l’église sonnent à midi, elles émettent premièrement trois coups (en signe de la trinité) puis vingt-et-un coups en mémoire des martyrs de La Malène.

 

Société des Lettres, Sciences et Arts de La Lozère - chroniques et mélanges - tome IV 1924 - 1929 - Mende 1940

L'Action française du 26 juin 1939

Histoire de Sévérac-le-Château par l'abbé Fr. Julien

AD48 - Registres d'état-civil de La Malène

Les Martyrs de La Malène par l'abbé C. Astruc

 

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Commentaires
T
bonjour<br /> <br /> <br /> <br /> triste histoire
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