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La Maraîchine Normande
19 février 2023

DIJON (21) PARIS (75) - LE COMTE RENÉ DE BROSSES, PRÉFET (1771 - 1834)

DIJON place royale 1781 z

Le comte René de Brosses, fils du président Charles de Brosses, baron de Montfalcon, comte de Tournay, et de Jeanne-Marie Le Gouz de Saint-Seine, naquit à Dijon, paroisse Saint Jean-Baptiste, le 13 mars 1771.

naissance 1771 z

 

Il émigra en 1790 et rejoignit, en 1792, l'armée des princes. Il revint en 1796, se maria l'année suivante, mais fut obligé de retourner à l'étranger, d'où il ne revint définitivement qu'en 1800.

Il fut nommé, en 1808, conseiller à la Cour d'appel de Paris ; préfet de la Haute-Vienne le 10 juin 1814, il y maintint l'autorité royale, en 1815, jusqu'au 29 mars.

Il devint au mois de juillet suivant, préfet de la Loire-Inférieure, en 1822, préfet du Doubs et en 1823 préfet du Rhône.

Il devint aussi conseiller d'état en service extraordinaire et gentilhomme honoraire de la Chambre du roi.

Démissionnaire le 6 août 1830, il n'exerça aucune fonction sous le gouvernement de juillet.

René de Brosses est décédé à Paris, le 2 décembre 1834.

DECES 1834

 

Il avait épousé à Fontainebleau, le 1er mai 1797, Adélaïde-Françoise-Aglaé de Fargès, fille de Louis-François-Marie de Fargès, lieutenant-général des armées françaises et de Hyacinthe-Pierrette de Brosses, née à Paris, le 3 mai 1775.

De ce mariage sont nés deux enfants :

- Constance-Hyacinthe-Isaure ; née à Dijon, le 17 mars 1798 ; mariée le 25 avril 1820, à Dijon, avec Joseph de Villeneuve-Bargemon ; décédée le 2 janvier 1880 à Château de Bois-le-Roy, Griselles (45), à l'âge de 81 ans ;

- Charles-Ernest-Irénée ; né le 23 mars 1801 ; conseiller général du Loiret, maire de Griselles ; marié le 6 ou 8 avril 1834, avec Nathalie-Joséphine de Maurès de Malartic, décédée le 6 août 1840, à l'âge de 28 ans ; remarié à Nancy, le 8 décembre 1842 avec Nathalie de Villeneuve-Bargemon ; décédé en 1869, à l'âge de 68 ans.

Adélaïde-Françoise-Aglaé est décédée le 5 avril 1801.

 

charles de Brosses portrait Dijon hebdo z

Son père, Charles, est né à Dijon le 7 février 1709 de Charles, deuxième du nom, baron de Montfalcon, seigneur de Méziriac et de Confrançon, conseiller au Parlement de Bourgogne, et de Pierrette Febvret de Saint-Mesmin.

Il avait un frère et deux soeurs. Les de Brosses se souvenaient avec orgueil que leurs aïeux, avant d'appartenir à la noblesse de robe, avaient appartenu à la noblesse d'épée, et c'était une tradition dans leur famille que l'aîné entrât dans la magistrature et le cadet dans l'armée. Claude-Charles, né le 17 mars 1713, prit du service en 1729 en qualité de capitaine au régiment de Nice et fit plusieurs campagnes, entre autres celle de 1742 sous le maréchal de Belle-Isle ; bien que sa santé eût été cruellement éprouvée par les souffrances de la retraite de Bohême, il n'en parvint pas moins à un âge avancé et mourut le 21 janvier 1793 ; jusqu'à la mort de son aîné, il vécut près de lui. Ses deux soeurs, Barbe et Charlotte, entrèrent avec leur mère, en 1733, au chapitre noble de Neuville-sur-Saône ; la baronne douairière y vécut trente ans ; ses deux filles y moururent, la première en 1758, la seconde en 1779.

Éduqué chez les jésuites à Dijon, sa ville natale, à l’instar de Buffon, son ami et condisciple, il mêla tout au long de sa vie l’étude, la politique et les plaisirs mondains. Excellent latiniste, disposant d’une bibliothèque riche en livres variés et notamment anglais, il s’attacha jusqu’à sa mort à recueillir, classer, numéroter et réunir, dans un récit de son cru, l’Histoire romaine de Salluste, dont il édita la conjuration de Catilina et la guerre de Jugurtha.

Juriste aux qualités reconnues dès l’âge de 18 ans par le chancelier d’Aguesseau, cet homme de petite taille, qui avait conscience de la dignité de sa fonction, participa à de grands débats comme ceux sur le déisme ou l’origine des langues, connut deux fois l’exil en tant que parlementaire, côtoya de façon épisodique les encyclopédistes (Diderot lui commanda l’article "Étymologie"). Il était sensible aux enjeux politiques et économiques des terres australes.

Il était aussi homme du monde, dilettante, curieux, représentant d’une société provinciale cultivée et un brin avare autant que portée sur l’otium, le loisir entre amis, arrosé de plaisanteries spirituelles et de bons vins. Il fut enfin amateur de voyages. Celui qu’il accomplit en Italie de mai 1739 à avril 1740, peu avant son mariage, avec quelques compagnons comme Loppin de Montmort et Lacurne de Sainte-Palaye pour se documenter sur Salluste reste le plus célèbre bien que le président de Brosses ait également été en relation fréquente avec Paris et Genève. Mais cette dernière ville, en particulier, ne soutint jamais à ses yeux la comparaison avec Rome, même s’il s’y rendit à plusieurs reprises, y avait des amis et correspondants et y commanda de façon régulière des ouvrages interdits en France ou à meilleur marché.

Les livres publiés par de Brosses relèvent d’une érudition sérieuse, depuis les Lettres sur l’état actuel de la ville d’Herculée (1750), où il manifeste sur le ton d’un mémoire académique son intérêt pour l’archéologie, jusqu’au Culte des dieux fétiches (1760) et à un Traité de la formation mécanique des langues (1765), rapidement traduit en allemand. Dans son Histoire des navigations aux terres australes (1756), l’auteur offre l’exemple d’une connaissance acquise dans les livres, mise au service d’une vision du Pacifique, antérieure aux grandes expéditions de Bougainville et de Cook (1766-1779) et encore dominée par l’hypothèse de l’existence d’un grand continent austral.

Mais c’est par un écrit moins savant, et qui ne parut qu’après sa mort, que le président de Brosses est resté fameux : ses Lettres familières sur l’Italie.

Lors du rétablissement du parlement de Bourgogne, il se trouvait le doyen des présidents, et devint premier président le 22 juin 1775.

Après une maladie de trois jours, Charles de Brosses mourut entre les bras de Mme de Fargès, sa fille, à Paris, le 7 mai 1777. 

Il fut inhumé dans l'église de Saint-André des Arcs, où sa famille lui fit élever un monument funéraire ; Lebeau, de l'Académie des inscriptions, fit son épitaphe. L'église ayant été supprimée en 1790, et démolie plus tard, pour faire la place portant ce nom, le tombeau disparut avec l'église.

église St-andré des arts ou des arcs z

1815 - Démolition de l'église Saint-André des Arcs

 

A son retour d'Italie, en 1741, de Brosses acheta une charge de président à mortier, et le 23 novembre 1742, épousa Françoise Castel de Saint-Pierre, fille aînée du marquis de Crèvecoeur, premier écuyer de la duchesse d'Orléans, veuve du régent.

La perte de sa femme, le 25 décembre 1761, lui occasionna une profonde douleur ; elle se produisit de la manière la plus touchante dans sa correspondance intime. Madame de Brosses Crèvecoeur était : "Simple, vraie, pleine de candeur et de bienveillance, adorée dans son intérieur, chérie dans la société."

Trois ans après, il perdait le seul fils qui lui restait. Il avait encore une fille, Hyacinthe-Pierrette, qui épousa M. de Fargès, lieutenant général des armées du roi. Il s'était remarié à l'âge de cinquante-sept ans et avait épousé le 2 septembre 1766, Jeanne-Marie le Gouz de Saint-Seine (décédée au château de Montfalcon, en Bresse, le 1er novembre 1778) ; de ce second mariage naquirent :

- Agathe-Augustine, née en 1768 ; mariée le 4 mars 1788 à Dijon, avec Charles-Esprit du Bois d'Aisy ; décédée à Dijon, le 9 mai 1831 ;

- René, né à Dijon, le 13 mars 1771 ; 

- Olympiade, née à Dijon, en 1773 ; décédée en 1784 ;

- Élisabeth-Pauline, née à Dijon, en 1775 ; décédée en 1870.

 

 

Correspondance du comte de Serre

France Archives - Portail national des archives - Charles de Brosses

Le Président de Brosses, sa vie, ses ouvrages de Henri Mamet - 1874

Le Président de Brosses en Italie - Tome I - par M. R. Colomb - 1861

AD21 - Registres paroissiaux et d'état-civil de Dijon

 

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