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La Maraîchine Normande
15 octobre 2022

NIORT (79) - JACQUES-FRANÇOIS CHAUVIN, PRÉSIDENT DU TRIBUNAL CIVIL DE NIORT (1751 - 1840)

JACQUES-FRANÇOIS CHAUVIN (1751 - 1840)

Niort St-André z

 

Fils de Michel-Jean, avocat en la cour et au siège royal de Niort, et d'Henriette-Angélique Hersant, Jacques-François Chauvin est né à Niort, paroisse Saint-André, le 26 avril 1751.

 

baptême 1751

M. Chauvin se destina de bonne heure au barreau. Il fit d'excellentes études au collège de l'Oratoire et à la faculté de Droit de Poitiers. Une élocution facile, beaucoup de netteté et de précision dans les idées, un jugement sain, furent les qualités, disent ses rares contemporains, qui signalèrent ses débuts et appelèrent bientôt sur lui la faveur du souverain.

Au mois de janvier 1781, il fut nommé avocat du roi au siège de Niort, fonctions qu'il exerça jusqu'à leur suppression en 1790, avec un talent remarquable. A la même époque furent créés les tribunaux de district, et M. Chauvin fut appelé à en faire partie en qualité de juge à Niort.

Jacques-François Chauvin fut un des représentants du Tiers-État à l'assemblée d'élection de Niort en 1787.

Il avait salué avec transport l'aurore de la révolution de 1789 ; il en avait adopté les principes ; mais il gémit profondément sur les excès qui la suivirent. S'il avait voulu avec force la suppression des abus et surtout de l'arbitraire, c'était aussi avec un vif sentiment de répulsion qu'il avait envisagé l'anarchie, qui s'était établie sur les ruines de la royauté. Ses opinions, hautement manifestées, l'éloignèrent un instant, en 1794, de l'ordre judiciaire. C'était à l'époque où un de ces proconsuls envoyés par la convention pour régénérer les départements disait à un honnête citoyen de Niort, qui refusait, parce qu'il ne savait ni lire ni écrire, les fonctions de juge auxquelles il venait de le nommer : "Pour être bon juge, il n'est pas nécessaire de savoir lire ; il ne faut qu'être juste."

Au mois de juin 1795, se ressentait encore de l'esprit novateur des législateurs de l'époque, et devait tomber lorsque l'ordre reparut enfin en France sous l'égide de l'homme qui fut aussi grand législateur que guerrier illustre ; le 14 mai 1800, M. Chauvin fut nommé président du tribunal civil de l'arrondissement de Niort, fonctions que sa modestie et son amour pour la ville qui l'avait vu naître, lui ont fait conserver, sans en désirer de plus brillantes ; jusqu'en 1833, où quelques infirmités et son grand âge le déterminèrent à demander sa retraite, qu'il obtint avec le titre de président honoraire.

En rentrant dans la vie privée, il y emporta l'estime et les sentiments affectueux de tous ceux qui avaient été à même d'apprécier et son caractère, et ses heureuses qualités. Comme magistrat, il s'était fait constamment remarquer par son zèle à remplir ses fonctions, par son aptitude aux affaires et la justesse de son esprit, qui, parfois, lui faisait supporter avec impatience ou de trop longues plaidoiries, ou l'exposé de moyens captieux faits avec le ton de la conviction. Comme homme, la douceur de son caractère, l'aménité de ses moeurs, son esprit conciliant, sa bienveillance pour tous ceux, qui s'adressaient à lui, lui avaient acquis l'affection générale.

Jacques-François Chauvin est décédé à Niort, en son domicile rue du Petit Banc, le 9 juin 1840, à l'âge de 89 ans.

CHAUVIN JUGE décès 1840

Ses obsèques, qui ont eu lieu le 11 juin , en ont offert la preuve la plus éclatante. Magistrats, fonctionnaires de tous les rangs, citoyens de toutes les classes se sont empressés d'y assister, pour donner à sa mémoire un témoignage d'estime et à sa famille une marque d'intérêt.

Il avait été nommé chevalier de la Légion d'honneur, le 30 avril 1821.

Le 12 août 1777, à Niort, paroisse Saint-André, Jacques-François (26 ans) avait épousé Jeanne-Adélaïde Morisset, (19 ans), fille de Jacques-Aimable Morisset, Conseiller du Roi, greffier en chef du siège royal de l'élection de Niort, et de Jeanne Barré, dont il eut 2 filles :

- JEANNE-ADÉLAÏDE, née à Niort, paroisse Saint-André, le 19 mai 1778 ; mariée à Niort, le 21 messidor an XII (10 juillet 1804) avec Joseph-Saturnin de Laubier, né à Melleran, le 14 mars 1783, fils de Jean et de Marie-Jeanne Pastureau ; maire de la commune d'Ardilleux (Deux-Sèvres), décédé à Ardilleux, le 22 janvier 1848, à l'âge de 64 ans ; Jeanne est décédée à Ardilleux, le 28 juin 1829.

- HENRIETTE-ÉMILIE, née à Niort, paroisse Saint-André, le 21 juillet  1782 ; mariée le 29 floréal an IX (19 mai 1801) à Charles Vincent Molinière, né à Sainte-Néomaye , le 3 novembre 1777, fils de René-Charles et de Marie-Anne Carsin, député des Deux-Sèvres en 1815, officier de la Légion d'honneur (1851), mort à Poitiers, le 26 décembre 1859, à l'âge de 82 ans), Émilie est décédée à Poitiers le 29 octobre 1851, âgée de 69 ans ;

M. Chauvin ne laisse donc point d'héritier de son nom ; mais il laisse deux petits-fils, MM. Charles de Laubier, substitut à Châtellerault, et Charles Vincent Molinière, juge suppléant à Niort, qui ne pouvaient trouver de plus nobles modèles dans la carrière qu'ils parcourent que ceux que leur offrent et leur aïeul, et le père du second, président de chambre à la cour royale de Poitiers.

 

Le Mémorial de l'Ouest - juin 1840 - pp. 14/32

Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou - Beauchet-Filleau - 1895

AD79 - Registres paroissiaux et d'état-civil de Niort

 

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