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La Maraîchine Normande
29 janvier 2022

ST-SULPICE-EN-PAREDS (85) - LE CHÂTEAU DE LA MOTHE - FAMILLE LINGIER - FAMILLE VAN BREDENBECK DE CHÂTEAUBRIANT

 

château

Alphonse van Bredenbeck de Châteaubriant a écrit dans la préface de "Les Pas ont chanté" : "La Mothe-Saint-Sulpice était une construction massive du XIVe siècle flanquée de quatre tours, entourée de nombreux communs et s'ouvrant sur une vaste cour pourvue de son antique fuie."

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Au XVIIe siècle, le château de la Mothe-Saint-Sulpice appartenait à messire Quentin Pinauld, chevalier, seigneur de la Joubretière, du Colombier et autres lieux - un très puissant gentilhomme, à considérer les innombrables cens seigneuriaux et féodaux qui lui étaient dus. Ses vassaux eux-mêmes étaient pour la plupart des personnages considérables : les seigneurs du Pally-Girard, de La Place, de La Largère, du Châtellier-Portault, des Touches de Chavagnes, de Saint-Germain-Texier (Saint-Germain-l'Aiguiller) ; les Brisson, de Fontenay, demoiselle d'Arcemalle, dame de Logerie, M. de Pardaillan-Parabère, René de la Coussaye, seigneur du Fougeray-Cantet, le marquis de Permangle et beaucoup d'autres encore.

La fille de messire Pinauld avait épousé en secondes noces M. Lingier, qui prit la qualification de seigneur de Saint-Sulpice.

C'est de son petit-fils - le grand-oncle du regretté M. de Chateaubriant - dont il est question dans le Voyage pittoresque et sentimental (1788) rédigé par Guillaume-Marie-Anne Brune (1763 - 1815). Le Maréchal raconte sa venue au château vers 1787 :

"L'entrée du château de Saint-Sulpice m'a plu infiniment. Vous savez quelles sensations j'éprouve à la vue des monuments de l'antique splendeur des chevaliers. Hé bien ! tout ici annonce la demeure de quelque puissant & loyal paladin. On n'y voit point aux créneaux, des perfides crochets ou autres instruments de la barbarie des enchanteurs & des géants. Le château ne présente que des fortifications redoutables qui devoient arrêter les entreprises des ennemis, traîtres & félons. Un vieil écuyer a baissé le pont-levis pour nous recevoir. Nous sommes entrés dans les cours de ce vaste édifice avec un silence respectueux. Deux gentes Dariolettes nous ont allumé du feu & préparé des lits dans de vastes appartements dont les plafonds reluisent encore par intervalles de l'antique dorure qui les avoit embellis.

J'ai dormi comme un bienheureux. Les rayons du soleil, en perçant les volets, m'ont fait apercevoir que j'avois reposé bien avant dans la matinée. Je me suis arraché aux songes chevaleresques qui donnoient de la vie à mon sommeil, & j'ai sauté du lit pour aller visiter le château.

Le corps du château est flanqué de quatre grosses tours très fortement construites. Un mur très épais enceint d'ailleurs l'ensemble des bâtiments. Quant à la position du lieu, elle est délicieuse. Bois, garennes, pièces d'eau, prairies, se trouvent placées au lieu que le goût le plus sévère leur auroit naturellement assigné. Le vieil écuyer qui me conduit dans les appartenances du château, me fait entrer dans l'orifice d'un vaste souterrain, où de vieilles armures éparses çà & là se rencontrent encore. Il me dit, le bon homme, que son maître a plusieurs fois tenté vainement de faire visiter le souterrain en entier. Des puissances surnaturelles s'y opposent. Pour moi, je pense tout bonnement que ce sont quelques restes des enchantements de Parapharagaramus.

Que je me fais bon gré d'avoir couché à Saint-Sulpice puisque j'ai pu connoître combien un seigneur honnête-homme peut éviter de mal & faire de bien ! Ce que j'ai appris de M. de Saint-Sulpice est d'autant moins suspect, que je le tiens de ses vassaux. Ce brave seigneur est un vrai philosophe, faisant plus de bien par ses actions, que d'illustres écrivains par leurs ouvrages. Ce n'est donc pas un philosophe ridicule dont je veux vous parler, & du nombre de ceux qui ont avili l'extérieur simple & majestueux du sage, par l'extravagance de leur jugement & de leur parure ...

Il a renoncé aux charges publiques, pour des occupations qui sont amies de son coeur. Sa fortune lui permet de faire beaucoup de bien, & il n'en fait pas un autre usage. Tous ceux qui l'environnent se ressentent de ses vertus ...

L'ancien écuyer dont j'ai parlé, est l'homme de confiance que s'est choisi M. de Saint-Sulpice. Ayant distingué dans ce zélé serviteur les qualités d'un homme de bien, il en a fait son ami. Il régit les terres de son maître, & distribue les bienfaits. Les revenus entiers de Saint-Sulpice, dans des mauvaises années, ont été employés à secourir les malheureux. Dans les épidémies de bestiaux, l'argent du Seigneur a été abondamment fourni aux laboureurs, & ils ont eu tous les moyens de rembourser avec facilité. Enfin, si on ajoute à ce que je viens de dire, que les cens & autres droits seigneuriaux, ne sont pas perçus sur les particuliers mal-aisés, quoiqu'il leur en soit délivré des quittances, il faudra convenir que M. de Saint-Sulpice devroit être le modèle des favoris de la fortune, & le louable objet de l'estime & de l'amitié de tous les hommes."

[La visite du Maréchal Brune eut lieu avant juin 1787 car le régisseur de M. de Saint-Sulpice était, à cette époque, M. Pierre Pillaud, âgé de 70 ans, et qui mourut le 16 juin 1787.]

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FAMILLE LINGIER DE SAINT-SULPICE

Philippe-Léon Lingier, chevalier, seigneur des Loges, fils de Philippe Lingier, chevalier, seigneur de la Noue et de Renée Robert de Lézardière, épouse à Saint-Sulpice-en-Pareds, le 3 février 1724, Anne-Hyacinthe Pinauld de la Joubretière, fille de Quentin Pinauld, chevalier, seigneur de la Joubretière et de Marie-Françoise d'Escoubleau de Sourdis, veuve de Louis-Paul de la Haye, chevalier, seigneur des Bouchaux.

Anne-Hyacinthe Pinauld de la Joubretière est née à Saint-Sulpice-en-Pareds le 3 avril 1694. Sur le registre paroissial, elle est déclarée comme étant un garçon ; une rectification de l'acte de baptême interviendra en 1732. Elle épouse à Saint-Sulpice, le 27 avril 1716, Louis-Paul de la Haye, fils de Louis et d'Hélène Daviot, de la paroisse de l'Airière, diocèse de Luçon. Louis-Paul est inhumé dans le choeur de l'église, le 9 octobre 1716.

La soeur d'Anne-Hyacinthe, Élisabeth, avait épousé à Saint-Sulpice-en-Pareds, le 12 mai 1727, Charles-Étienne de Béjarry, chevalier seigneur, marquis et Haut Justicier de la Roche-Greffier fils d'Alexandre (1704 - 1756) et de Marie de Pelard (grand-père d'Amédée, officier des Armées Catholiques et Royales pendant les Guerres de Vendée)

Philippe-Léon a été inhumé dans le choeur de l'église paroissiale de Saint-Sulpice, le 27 mars 1757. Il était âgé de 68 ans.

signatures Lingier Pinauld et notaires

portraits

 Portraits supposés de Philippe-Léon Lingier et d'Anne-Hyacinthe Pinauld de la Joubretière (collection particulière)

 

De ce mariage sont nés :

- Philippe-Quentin, né et ondoyé à Saint-Sulpice, le 17 mai 1725 ; Conseiller au Parlement de Bretagne, le 14 août 1750 ; le 16 décembre 1782, Philippe-Quentin est reçu, mis et installé en place et office de Grand Messager Juré de l'Université de Paris pour la ville et archevêché de Rheims, nation de France ... On dit de lui "qu'il fait profession de la Religion Catholique Apostolique et Romaine, qu'il est de bonnes vie et moeurs, et fort affectionné pour le Service du Roi et du public." A cette époque, Philippe-Quentin demeurait à Paris, rue St-Avoye, paroisse Saint-Nicolas-des-Champs ; il ne semble pas avoir émigré ; il est décédé à Chinon, le 29 octobre 1808

Philippe-Quentin signature z

- Léon-Hyacinthe, baptisé à Saint-Sulpice, le 5 avril 1726 ; reçu chevalier profès de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem en avril 1733 ; le 20 juin 1760, il emprunte à sa mère, la somme de dix mille livres "pour tenir galère" (acte notarié A85 3 E 57 206-5 - vues 383 et 384) ; émigré en 1791 ; il est décédé à Haguenau, le 3 décembre 1793 ; "A Berstheim, en décembre 1793 (le 2), on relève cent trente morts et cent quarante-six blessés mais mille républicains y ont laissé la vie. Bailli grand-croix de Malte, commandeur du Frétois et du Blison, ancien capitaine des galères de la Religion, colonel du régiment de la Cité-Victorieuse, fut ensuite attaché à l'état-major de l'armée de Condé. Léon-Hyacinthe de Lingier de Saint-Sulpice mourut à Haguenau, septuagénaire et simple cavalier. Ayant mis hors de combat trois assaillants sur quatre, blessé à mort par le quatrième, chu de sa monture, percé de coups de sabre. Maîtres du champ de bataille, ses camarades viennent à son secours. Reprenant un moment ses esprits, il demande si l'armée est victorieuse. "Oui, lui dit-on, soyez tranquille, -  "Vive le Roi, vive Condé." Ce sont les seuls mots que peut prononcer le valeureux et respectable vieillard. Transporté à Haguenau, il ne survécut que vingt-quatre heures.

- Vincent-Henri, baptisé à Saint-Sulpice, le 27 janvier 1728 ; émigré en 1791, Lausanne en juin 1795 ; "Prétendu parti aux eaux de Spa en 1792, puis à Ludwigsburg et à Lausanne, rentré en l'an V et reparti après le dix-huit fructidor, usant de faux certificats de résidence à Neuville-sur-Saône et Saint-Fortunat [sur-Eyrieux]" ; décédé entre février et avril 1802 ;

- Anne-Charlotte, née à Saint-Sulpice, le 18 avril 1730 et baptisée le 25 ; mariée au Busseau (79), le 19 juillet 1775, avec le vicomte Esprit-Benjamin de Bessay, chevalier, fils d'Isaac de Bessay, chevalier seigneur de Foi, et de Catherine-Marguerite Baudry-d'Asson ; né à Saint-Martin-l'Ars ; capitaine d'Infanterie ; émigré ; Anne-Charlotte a été inhumée à Challans (85), le 22 octobre 1788 ;

- Jacques et Jacques, jumeaux, nés à Saint-Sulpice, le 1er mai 1730 et baptisés sous condition, le 3 mai ; l'un d'eux a été inhumé le 18 octobre 1742 en le choeur de l'église, le long du banc de M. des Loges ...

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Le 28 janvier 1794, en l'absence de M. de Saint-Sulpice, le château de la Mothe fut pillé et brûlé par la colonne républicaine n° 1, commandée par l'adjudant-général Étienne-François Coudert de Prévignaud. Il en parle lui-même dans sa correspondance avec Turreau : Le 28 janvier : "J’ai fait entourer aujourd’hui le ci-devant château de Saint-Sulpice (en-Pareds) où s’étaient réfugiés dix-huit brigands qui ont mordu la poussière. Je n’ai pu faire ôter que les grains ; le feu a été mis au château, à l’exception des granges où sont les fourrages. Je manque de charrettes pour faire enlever les effets, que je fais ôter des maisons que je brûle."

A ce propos, Alphonse de Chateaubriant avait écrit : "En 1794, le château de la Mothe-Saint-Sulpice avait été pillé par "les colonnes infernales" du général Turreau, qui, à cette occasion, avait cru bon de faire aussi fusiller dans la cour quinze fermiers et serviteurs".

ASSASSINAT DU NOTAIRE BLAIZOT :

Le notaire royal, Charles-Nicolas Blaizot, est décédé à Saint-Sulpice, en son domicile sis au Fougeray, le 21 prairial an VII (9 juin 1799), à onze heures du soir, à l'âge de 67 ans. Ce décès est déclaré le 22 prairial par les citoyens François Pasqueraux, laboureur, 45 ans ; Pierre Robin, sabotier, 46 ans ; Jean Aunaud, laboureur, 35 ans et par François Brissaud, laboureur, 38 ans.

Ces mêmes témoins déclarent le même jour, 22 prairial, le décès de l'épouse du notaire, Marie Pasquier, 40 ans, au même lieu, le même jour et à la même heure que son époux. 

"... le citoyen Blaizot, notaire public et percepteur des contributions des communes de S.-Sulpice, Cezay et autres du canton de la Caillère, et son ÉPOUSE ont été horriblement massacrés par des Brigands qui se sont introduits, à force ouverte, dans leur domicile, commune dudit S.-Sulpice, la nuit du 21 au 22 de ce mois [prairial], lesquels ont ensuite enlevé les rôles de contributions, et pillé l'argent de sa recette ..."

L'Arrêté du commissaire du directoire exécutif décrète dans ses articles II et III : que "tous les citoyens habitans de la commune de S.-Sulpice sont dénoncés au commissaire du directoire exécutif près le tribunal civil de ce département, pour être poursuivis conformément à la loi du 10 vendémiaire an 4, et condamnés aux dommages-intérêts et réparations civils résultans de l'assassinat du c. BLAIZOT et son ÉPOUSE, domiciliés dans cette commune, ainsi que de l'enlèvement des rôles de contributions dont le cit. BLAIZOT était chargé, et du pillage de sa caisse.

Article III : Les condamnations qui pourront intervenir en conséquence de la présente dénonciation contre les habitans de la commune de S.-Sulpice, seront mises à exécution militairement, attendu la mise en état de siège du canton ..." (AN85 F7 3695/1-57 vue 4)

Aux Archives de Vendée, les minutes notariales de l'étude de Blaizot indiquent qu'il n'a pas officié entre mars 1793 et novembre 1796. Il remplit les fonctions d'officier public, notamment en janvier et février 1793.

Mineur, il avait épousé en premières noces, à St-Sulpice, le 14 novembre 1753, Marie-Jeanne David, veuve de Charles Perreau, sieur du Mourray, demeurant à la Chervinière de St-Sulpice, dont elle avait eu un fils, Charles-Salomon Perreau, baptisé le 20 mai 1740, procureur fiscal de St-Sulpice et procureur au siège royal de Fontenay, marié avec Louise-Françoise Mosnay et décédé à la Chervinière le 8 juin 1801  ; Marie-Jeanne David est décédée à l'âge de 78 ans, à St-Sulpice, le 1er novembre 1789, puis en secondes noces, Marie Pasquier.

Le couple Blaizot avait une fille, Marie-Germaine, née à St-Sulpice, le 9 prairial an VI (28 mai 1798).

("Charles Nicolas Blaizot et François-Gabriel Mosnay furent l'un et l'autre chaudement imbus des idées révolutionnaires. Or le premier avait épousé en 2° noces la mère de M. Perreau et le second était beau-frère du même Perreau, époux de Louise Françoise Mosnay." - Brochure de l'abbé Gaillard : Hommes et Choses de la révolution)

L'INTENDANT DU CHÂTEAU

L'intendant du marquis de Saint-Sulpice fut massacré, dit-on, ce même 28 janvier 1794. Avant la Révolution, le régisseur était M. Pierre Pillaud ; il est décédé le 16 juin 1787 à l'âge de 70 ans. Aucune information n'a pu être trouvée concernant le remplaçant de Pillaud !

Le recensement de la population de Saint-Sulpice-en-Pareds, pour l'année 1795, n'indique aucun régisseur sur la commune, ce qui pourrait confirmer sa mort en 1794 ...

René Duret fut aussi régisseur à la Mothe (nous ignorons depuis quand) ; né à Saint-Sulpice, le 26 octobre 1767 ; régisseur et agent municipal en mai 1799 puis maire provisoire de Saint-Sulpice du 7 au 14 juillet 1800. et est remplacé à cette fonction par René Carré, jusqu'en février 1826.

Il avait épousé Marie Carré dont il eut un fils, René, né à St-Sulpice, le 12 germinal an X (2 avril 1802). Marie Carré est décédée à St-Sulpice le 7 novembre 1806 à l'âge de 43 ans ; puis il s'était remarié avec Marie-Anne Bard, fille de confiance, fille de Jean Bard, sabotier, et de Perrine Bellaud, à St-Sulpice, le 13 février 1811 et se dit alors propriétaire à la Mothe. Il eut deux filles de cette union : - Marie-Sitel, née le 30 juin 1812 et Marie-Jeanne, née le 26 février 1818. 

Baptisé à St-Sulpice, le 26 octobre 1767, René Duret, propriétaire, est décédé en son domicile de Chicheville, le 15 février 1826 à l'âge de 58 ans. Il était fils de Louis Duret, sabotier, et de Jeanne Crabeil.

 

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ROSE-LOUISE ROBERT DE BOISFOSSÉ, HÉRITIÈRE DE PHILIPPE-QUENTIN LINGIER

Fille de Louis-Philippe Robert, chevalier seigneur de Boisfossé (1722 - 16 juin 1785) et de Honorée-Eléonore Robert de Lézardière des Chataigners (1730 - Nantes 14 floréal an II, 3 mai 1794), condamnée à mort par le tribunal révolutionnaire de Nantes, Rose-Louise est née à Machecoul, paroisse de La Trinité, le 2 août 1761.

Elle a épousé à Fontenay-le-Comte, le 16 floréal an IV (5 mai 1796), avec Charles-Armand Biaille de la Brissonnerie, docteur en médecine à Poitiers, dont une fille, Sainte-Rose, née à Fontenay, le 16 novembre 1797.

Rose-Louise est décédée à Poitiers, rue des Filles de Saint-François, le 18 avril 1841, à l'âge de 76 ans.

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Le château revient alors à Marie-Estelle Pichard du Paty, née à Fontenay-le-Comte, le 7 janvier 1801, fille d'Alexis-Venant, président du tribunal, et de Geneviève-Françoise Robert de Boisfossé, qui avait épousé à Angers, le 24 novembre 1819, Gaspard van Bredenbeck, seigneur de Châteaubriant, né à Angers, le 12 nivôse an III (1er janvier 1795).

[Marie van Butselaër veuve de Gaspard Ier van Bredenbeck (1637 - 1682) acquiert le 24 février 1693 en la paroisse de Saint-Gemmes-sur-Loire ( 49 ) la terre seigneuriale de Châteaubriant laquelle vient s'ajouter au patronyme .]

Gaspard avait vu le jour dans l'hôtel familial de la rue des Ponts qu'il quitta en 1814 pour rejoindre, aux Tuileries, les Gardes du corps de Louis XVIII. En 1815, en compagnie du jeune Lamartine, il suivit le roi chassé par les Cent-Jours, mais alors qu'aux côtés du souverain il est en route pour Béthune, il rejoignit brusquement l'armée de la rive droite de la Loire que venait de lever le général d'Andigné avec lequel il participa à la prise du Lude.

Nommé capitaine-commandant de la Garde Royale lors de la seconde Restauration, il quitte pourtant la Maison du Roi, en 1822, pour se retirer en Vendée sur les terres de sa femme. 

Il est maire de la commune de Saint-Sulpice en septembre 1826 jusqu'en septembre 1830.

chateaubriant maire signature

Lorsqu'il était garde du corps, Gaspard de Châteaubriant avait acquis, à Saint-Germain-en-Laye, un élégant hôtel où sa femme, ordinairement cloîtrée à La Mothe, aimait à s'évader pour rompre le plus souvent possible un tête-à-tête que "leurs deux fois politiques, ennemies et irréconciliables, rendaient très pénible. Les sentiments de Gaspard se prononçaient avec ferveur impitoyable pour les rois légitimes de la France, ceux de sa femme n'étaient pas moins résolus, et cela jusqu'à l'emportement, en faveur de l'Empereur Napoléon et de sa descendance."

Ce fut en 1862 que Gaspard et Estelle de Châteaubriant prirent la résolution de s'établir d'une manière définitive dans la somptueuse villa à l'italienne qu'ils s'étaient fait construire tout auprès de la ville de Hyères.

Marie-Estelle Pichard du Paty est décédée à Hyères, le 2 décembre 1876. Gaspard est décédé au même lieu, le 21 avril 1880.

Fils de Clothilde van Bredenbeck de Chateaubriant (une des filles de Gaspard et d'Estelle) et d’Émile Loyen du Puigaudeau, Ferdinand Loyen du Puigaudeau est né le 4 avril 1864 à Nantes. Son grand-père, César Loyen du Puigaudeau, et son père, sont des descendants d’une famille d’armateurs et de marins du pays nantais enrichie par le commerce colonial, mais ruinée quand le petit-fils s’engage dans une carrière artistique. Après la séparation de ses parents, l’enfant séjourne chez son oncle Henri de Chateaubriand, lui-même artiste. En remarquant le talent de son neveu, ce dernier l’incite à suivre cette voie.

A lire absolument un article consacré aux Van Bredenbeck de Châteaubriant, relatant la dureté de caractère de Gaspard envers ses enfants et une guerre intrafamiliale entre Alphonse et ses parents, paru dans le bulletin trimestriel QUINTES-FEUILLES - n° 20 - de 2020 : voir ICI

 

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Né à St-Sulpice, le jeudi 11 octobre 1832, Henri-Dieudonné-Robert van Bredenbeck de Châteaubriant reprend le château de la Mothe ; il devient maire de la commune, en 1884. Il est décédé à St-Sulpice, le 30 novembre 1884, âgé de 52 ans. Il avait épousé à Rennes, le 14 mars 1877, Françoise-Élisabeth Rouilleau.

A propos du décès de M. de Châteaubriant, on lit dans la revue poitevine et saintongeaise de 1884 : "D'une famille originaire de la Hollande, comme l'indique suffisamment son nom, M. de Châteaubriant, après une jeunesse traversée de cruelles épreuves, était venu se fixer au château de la Mothe, près St-Sulpice en Pareds, - vieux manoir de famille, délabré, mais dont son génie artistique sut rapidement faire la plus charmante habitation.

Il y avait notamment réuni une collection de tableaux de maîtres et une bibliothèque d'une richesse peu commune. M. de Châteaubriant était, en effet, un bibliophile de haut goût, en même temps qu'un poète de valeur, et un passionné des arts ; et, ce qui n'enlevait rien à ces qualités de l'esprit, le type le plus parfait du gentilhomme - aimable et bienfaisant pour tous."

Le château revient alors à sa veuve, Françoise-Élisabeth Rouilleau, jusqu'en 1886.

Châteaubriant tombeau

 

En 1887, le château est mis en vente.

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Journal Le Courrier de La Rochelle - 15 mai 1887

 

Selon les fiches nominatives des recensements de Saint-Sulpice, celle de 1891, le château semble avoir été acheté par Léon-Calixte-Étienne Petiteau, notaire à Vouvant, et son épouse, Claire Daviau.

Vers 1895, le château appartient à Marie-Charles-Armand du Garreau de la Méchenie, chevalier (1899) puis officier de la Légion d'honneur (1912), né à Saint-Yriex (87), le 21 décembre 1856 - général de brigade commandant la 8e brigade de cavalerie - 37 ans de services - fils de Jean-François et de Marie-Julie Brisson, domiciliés à Fontenay-le-Comte ; marié le 22 août 1884 avec Marthe-Céline-Marguerite Foriel de Bisschop (domiciliée à La Germanie de Gambais - 78), dont une fille, Anne, née le 18 juin 1886. Il est décédé à Versailles, rue de l'Orangerie, n° 21, le 28 novembre 1927.

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En 1906, le recensement de population indique que le propriétaire du château s'appelle Baptiste Baudin, "propriétaire et rentier", avec son épouse, Marie Mussaud.

En 1926, une fille, Louise-Marie-Rose-Renée MARTIN, de Robert Martin naît au château le 1er septembre.

Enfin, en 1973, Henri GAULT, de son véritable nom Henri GAUDICHON, journaliste et chroniqueur, critique gastronomique et créateur du guide "Gault et Millau" fut propriétaire du château de la Mothe. Né à Pacy-sur-Eure (27), le 4 novembre 1929, il est décédé à Saint-Sulpice-en-Pareds, le 9 juillet 2000.

 

du garreau château z

 

MAIRES DE SAINT-SULPICE-EN-PAREDS

- RENÉ DURET, maire provisoire du 7 au 4 juillet 1800 (décédé le 15 février 1826)
- RENÉ CARRÉ, août 1800 jusqu'en 1826
- GASPARD DE CHATEAUBRIANT, septembre 1826 à septembre 1830
- RENÉ CARRÉ, octobre 1830, démissionnaire en janvier 1831
- PIERRE CAILLAUD, janvier 1831 à mars 1832
- JEAN BELAUD, élu en 1835, réélu en 1843 et 1846 (décédé en 1847)
- RENÉ DURET, élu en 1848, réélu en 1860 et 1865
- LUCIEN CAILLAUD, élu en 1870
- COMTE THÉODORE DE TURPIN DE JOUHÉ, élu en 1871, réélu en 1874 et en 1876
- HENRI DE CHATEAUBRIANT, élu en 1878 (décédé le 30 novembre 1884)
- FRANÇOIS CARRÉ, élu en 1882
- HENRI DE CHATEAUBRIANT, élu en 1884
- COMTE THÉODORE DE TURPIN DE JOUHÉ, élu en 1885 (décédé le 25 août 1897)
- CLÉMENT RENOU, élu en 1892, réélu en 1896, 1900, 1904, 1912 et 1919 
- AUGUSTE COIRIER, élu en 1921, réélu en 1925, 1929 et 1935
- HENRI ROBIN, élu en 1937, réélu en 1945
- ANDRÉ BIRE, élu en 1947, réélu en 1953, 1959, 1965 jusqu'en 1971 ...

 

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La noblesse dans la tourmente (1774 - 1802) par Luc Boisnard - 1992

Alphonse de Châteaubriant, 1877 - 1951 - page 19

Tableau des émigrés du Poitou, aux armées des princes et de Condé par Henri Beauchet-Filleau - 1845

AN Y5100B

A85 - Registres paroissiaux et d'état-civil de Saint-Sulpice-en-Pareds

A85 - Registres des délibérations municipales de Saint-Sulpice-en-Pareds

Paysages et monuments du Poitou - Tome X - 1884-1892

A.N. Base Leonore - LH//1080/40

 

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