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La Maraîchine Normande
13 décembre 2021

AMIENS (80) INCARVILLE (27) - FRANÇOIS-MARIE CLÉMENT DE LA RONCIÈRE, LIEUTENANT GÉNÉRAL (1773 - 1854)

LE LIEUTENANT GÉNÉRAL, COMTE CLÉMENT DE LA RONCIÈRE,
Grand Officier de la Légion d'honneur,
Chevalier de Saint-Louis,
Ancien Commandant de l'école spéciale militaire de cavalerie,
Ancien Commandant de la 27e division militaire (Piémont),
Inspecteur général de cavalerie et de gendarmerie.

CLEMENT DE LA RONCIERE z

François-Marie-Clément est né le 2 février 1773, à Amiens, paroisse Saint-Michel, département de la Somme, où son père était directeur des Aides ; il le perdit à l'âge de trois ans (12 février 1776). Sa mère, Claude-Françoise Ebaudy de Briçon, restée veuve avec onze enfants, le destina, dès son bas âge, à l'état ecclésiastique. A quinze ans, il obtint un canonicat à la cathédrale de Verdun, et fut envoyé, en 1788, au collège Saint-Symphorien de Metz, pour continuer son éducation. La Révolution ayant, peu après, bouleversé toutes les positions, il se trouva libre, abandonna ses études spéciales, et se livra à celles qui devaient un jour lui ouvrir une brillante carrière.

baptême


Le 1er mars 1793, il entra dans la légion Rosenthal, devenue 19e de chasseurs à cheval, et s'y adonna à l'instruction. Le 4 avril suivant, il fut fait brigadier ; maréchal des logis, le 15 mai ; sous-lieutenant, le 10 juin ; lieutenant, le 1er septembre ; et le 5 vendémiaire an IV (26 septembre 1795), il fut nommé capitaine au choix de ses camarades.

Dans ces différents grades, il fit les campagnes de 1793 et des années II, III et IV, aux armées du Nord, et de Sambre-et-Meuse, commandées en chef, par les généraux Houchard, Berruyer et Jourdan.

Le capitaine Clément de la Roncière se fit particulièrement remarquer, à la retraite du Mein, au passage de la Lahn, à Limbourg, où, à la tête d'un seul peloton, il se précipita à toute charge sur une colonne d'infanterie de la division autrichienne qui se dirigeait sur le pont, pour couper le passage à l'arrière-garde du général Marceau, l'arrêta dans son mouvement et sabra un bon nombre de fantassins.

Les régiments de cavalerie légère ayant été réduits de six escadrons à quatre, cet officier fut mis à la suite et allait être envoyé au dépôt, lorsque le général Lefèbvre, qui l'avait vu plusieurs fois sur les champs de bataille, l'attacha à son état-major.

Le 19e régiment de chasseurs à cheval, ayant suivi la division du général Bernadotte à l'armée d'Italie, le capitaine Clément de la Roncière, qui avait repris une compagnie dans son régiment, y fit la campagne de l'an V. Le général en chef Bonaparte le nomma chef d'escadron le 1er ventôse de cette même année (19 février 1797). Il fit, dans ce grade, la campagne de l'an VI, à l'armée de Rome.

Lors de la campagne de Naples, à la tête de 150 chevaux, il commandait l'avant-garde d'une colonne, aux ordres du général Kellermann. Une division napolitaine de 10.000 hommes, coupée du gros de l'armée, cherchait à se retirer en Toscane ; le chef d'escadron Clément de la Roncière, ayant reçu l'ordre de la poursuivre, l'atteignit au sortir d'un défilé dans la plaine de Monte-Alto, fondit sur son arrière-garde et la mit en pleine déroute. Une brigade de cette division avait rétrogradé pour venir au secours, mais, sans compter le nombre, il l'attaqua avec une telle vigueur, qu'elle ne put résister au choc, et se trouva entraînée avec son arrière-garde, laissant plus de mille prisonniers. Menacé par le reste de la division, qui s'était arrêtée, et n'espérant pas pouvoir se maintenir dans la plaine, il se retira et repassa le défilé, emmenant ses prisonniers. Le général Kellermann arriva, et reprit l'offensive. Le chef d'escadron Clément de la Roncière, à la tête de ses chasseurs, enfonça un carré de troupes calabraises, leur fit mettre bas les armes, blessa le général qui les commandait, et s'empara de quatre pièces de canon. Instruit de cette belle conduite, le général en chef Championnet lui en témoigna publiquement sa satisfaction.

Cantonné, pendant l'occupation du royaume de Naples, avec deux cents chevaux, dans la petite ville de la Cava, il y est attaqué par plusieurs milliers de paysans révoltés et par des soldats napolitains. Ils repoussèrent ses avant-postes et le sommèrent de se rendre ; mais il répondit à cette proposition, en se barricadant dans la ville, et en s'y maintenant vingt-quatre heures, quoiqu'il fût assailli par des forces centuples des siennes.

Aucun secours n'ayant pu parvenir jusqu'à lui, et sa position devenant de plus en plus critique, il prit la résolution de se frayer un passage, l'épée à la main. Toutes les routes étaient coupées ; il fait mettre pied à terre à cent de ses chasseurs, marche à leur tête, escalade et enlève tous les obstacles, se jette sur les derrières de ses ennemis, en fait un véritable carnage, et, suivi du reste de son monde, effectue sa retraite sur Nocéra, où il rejoint les avant-postes français.

Lors de la retraite des armées de Naples, le chef d'escadron Clément de la Roncière, à la tête de l'avant-garde de la division du général Olivier, détruisit, à l'attaque de Modène, le régiment des chasseurs de Bussy, et en fit un grand nombre de prisonniers.

Trebia z

A la bataille de la Trébia, le 1er messidor an VII (19 juin 1799), par suite de la mise hors de combat des colonels des 7e et 19e chasseurs, et la mort du général Foret, le chef d'escadron Clément de la Roncière commandait la brigade de cavalerie (division Olivier). A la tête de ces deux braves régiments, il traverse les batteries d'artillerie et la première ligne de l'armée russe ; mais il est ensuite forcé de se retirer et reçoit un coup de feu qui le met hors de combat. Le général en chef Macdonald, témoin de cette belle action, en voulant, en outre, récompenser la brillante conduite de cet officier, depuis le commencement de la campagne, le nomma sur le champ de bataille chef de brigade (colonel). Il fut placé à la suite du 19e chasseurs à cheval, et le 22 messidor (10 juillet), il prit le commandement du 16e dragons.

Il quitta l'Italie avec son régiment, fit les campagnes de l'an VIII et de l'an IX en Hollande et à l'armée Gallo-Batave, où il commanda l'avant-garde de la division du général Duhesme.

Rentré en France, il tint garnison à Laon, puis à Soissons, avec son régiment, et fit partie des camps de Compiègne et de Boulogne, pendant les années X, XI et XII.

Le 29 floréal an X (19 mai 1802), il fut nommé membre de la commission chargée de la rédaction du Code militaire.

Le 25 fructidor an XI (12 septembre 1803), il reçut des mains de l'Empereur, la croix de chevalier de l'ordre impérial de la Légion d'honneur. Le 14 juin 1804, il fut fait officier du même ordre. Il se distingua à la bataille d'Austerlitz, où il commandait, par intérim, une brigade de cavalerie de la deuxième division. Le 1er janvier 1806, il fut nommé commandant (commandeur) de l'ordre impérial de la Légion d'honneur.

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Le colonel Clément de la Roncière fit, avec le 16e dragons, les campagnes de 1806, 1807, 1808, en Prusse, et fut nommé, le 28 juillet de cette dernière année, baron de l'Empire, avec une dotation de 10.000 francs de revenu. Il se fit particulièrement remarquer à l'affaire de Prinslow, où il fit prisonnier le prince Auguste de Prusse. Il tint encore une brillante conduite à la bataille de Pultusk, où, sur la demande du maréchal duc de Montebello, il fut nommé général de brigade, le 31 décembre 1806.

Pendant la campagne de 1809, en Autriche, le général Clément de la Roncière se fait de nouveau remarquer au combat de Closter-Roor, où, à la tête des 1er et 5e de cuirassiers de la division Saint-Sulpice, il enfonce un carré d'Autrichiens, commandé par un général-major, et le fait prisonnier avec tout son monde. Ce fait d'armes met, au pouvoir de l'armée, plus de cent voitures de munitions et de bagages.

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Le 22 avril 1809, à la bataille d'Eckmühl, le général Clément de la Roncière renverse, à la tête de ses braves cuirassiers, les bataillons hongrois qui défendent l'approche du village : il en fait deux prisonniers avec leur drapeau qu'il remet aux mains de l'Empereur. Peu de minutes après, il passe la grosse et la petite Laber, force Eckmühl à la tête du 1er cuirassiers, traverse le village, sous un feu meurtrier d'intanterie, et va s'emparer d'une batterie de 12 pièces de canon, qui battaient les colonnes françaises. Seul encore de l'autre côté d'Eckmühl, il est attaqué par des forces supérieures : une mêlée de cavalerie des plus acharnées s'engage ; le général est atteint d'un coup de pistolet qui lui casse le bras gauche, et reçoit, en outre, onze blessures d'armes blanches, dont une brise, sur sa poitrine, la croix de commandant de la Légion d'honneur.

L'Empereur, témoin de cette brillante action, ordonne à Yvan, son premier chirurgien, d'aller donner ses soins au général qu'on emportait hors du champ de bataille : l'amputation du bras ayant été jugée urgente, cet habile praticien la fit sous le feu des batteries ennemies. Il a perdu son bras ; il s'en console en soulignant son blason de cette devise : Pro patria adhuc alterum (Pour la patrie j'en ai encore un autre).

Dès les premiers jours de juin, le général Clément de la Roncière rejoignit l'armée à Vienne. L'Empereur, en le voyant, lui annonça qu'il était général de division, et S.M. y ajouta le don d'une dotation de 4.000 francs de revenu. Le 11 août 1809, il le nomma commandant de l'École militaire spéciale de Cavalerie qu'il venait de créer à Saint-Germain-en-Laye, et le 31 septembre 1811, il lui fit un nouveau don d'une dotation de 4.000 francs.

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 Le général Clément de la Roncière devant l'École de cavalerie de St-Germain-en-laye

 

En 1812, les Écoles militaires ayant reçu une nouvelle organisation, qui donnait à chacune d'elles, pour chef, un général de brigade, l'Empereur confia au général Clément de la Roncière le commandement de la 27e division militaire, dont le siège était à Turin (Piémont).

Les événements de Russie ayant amené l'invasion de 1814 et l'occupation de Paris, il dut quitter son commandement avec les troupes sous ses ordres. Il ne remit, toutefois, le Piémont aux alliés, qu'après avoir dirigé sur la France toute l'artillerie de campagne qui se trouvait soit en batterie, soit dans les arsenaux. Il quitta Turin, le 20 mai 1814, jour où les Autrichiens y entrèrent.

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Rentré en France, il fut nommé, le 29 mai 1814, inspecteur général de cavalerie, et le 16 juillet, chevalier de Saint-Louis ; puis le 4 février 1815, il fut créé comte par Louis XVIII.

Pendant les Cent-Jours, il fut attaché à la commission de révision des grades obtenus durant l'interrègne de l'Empereur, et rejoignit ensuite l'armée de la Loire comme inspecteur général.

La seconde rentrée des Bourbons en France ayant amené une réorganisation de l'armée, et tous les amputés ayant été exclus des rangs, le général Clément de la Roncière fut mis à la retraite, par ordonnance royale du 1er août 1816.

Les événements de 1830 le trouvèrent retiré à la campagne, occupé d'agriculture et maire de sa commune.

Replacé sur le cadre des officiers généraux en activité, il fut successivement employé comme inspecteur général de cavalerie et de gendarmerie, présida le comité de cette arme, et fut nommé Grand Officier de la Légion d'honneur.

Ayant atteint l'âge fixé par la loi du 4 août 1839, il passa dans la 2e section du cadre de l'état-major général de l'armée.

Le nom de M. le lieutenant général Clément de la Roncière est inscrit sur l'arc de triomphe de l'Étoile, côté Est. C'est par erreur qu'il a été ainsi classé, le général n'ayant point fait partie de l'expédition d'Égypte.

ARMES : D'azur au chevron d'or, accosté en chef de deux étoiles d'argent ; en pointe une colombe du second, portant au bec une branche d'olivier de sinople ; chef du dernier au bras sénestre de carnation ;

SUPPORTS : A dextre un cheval, à sénestre un lévrier ;

TIMBRE : Couronne de comte ;

DEVISE : Pro Patria, adhuc alterum.

Sa mère, Claude-Françoise Ebaudy de Briçon est décédée à Paris, le 18 juillet 1802.

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FRANÇOIS-MARIE fut maire d'Incarville de 1846 à 1854. C’est au général comte Clément de la Roncière que l’on doit les débuts de l’Incarville contemporain. Il est notamment à l’origine de dons fonciers permettant l’agrandissement du cimetière ou encore, la construction d’une école-mairie (1849-1850). Cette école, dont les coûts de fonctionnement et le salaire de l’institutrice sont à la charge du Général, permet aux jeunes de la commune d’être scolarisé.

Incarville mairie école z

François-Marie Clément de la Roncière est décédé à Incarville, le 28 juillet 1854. Sa tombe existe toujours dans le cimetière de la commune.

DE LA RONCIERE décès


François-Marie épouse à Breda (Pays-Bas), le 7 vendémiaire an VIII (29 septembre 1799), Evardine Wilhelmine Von Metting, avec laquelle il put divorcer sans contrevenir aux lois de l'Église catholique (13 décembre 1810) ; dont : - Émile-François-Guillaume, né à Breda, le 23 octobre 1803.

Il se remarie à Évreux , le 14 octobre 1811, avec Adélaïde-Victoire Le Nourry de la Grignardière, née à Cracouville, le 28 août 1785 ; dont - Louise-Marie-Charlotte, née le 12 juillet 1812 à Saint-Germain-en-Laye, mariée à Paris, le 20 février 1831 avec Pierre-Auguste Muiron, dont Marie-Auguste-Amédée et - Camille-Adalbert-Marie, né le 31 octobre 1813 à Turin (Italie). 

Enfin, il épouse à Incarville (27), le 24 juin 1845, Henriette-Bonne-Lucie Vasselin des Fosses, née à Paris, le 18 juillet 1807, fille d'Alexandre-René-Victor et de Marie-Florence-Josèphe-Lucie Boulnais ; le couple ne semble pas avoir eu d'enfants. Elle est décédée à Louviers, le 28 février 1895 et inhumée à Incarville.

 

Emile de la Roncière

 

COMTE ÉMILE-FRANÇOIS-GUILLAUME CLÉMENT DE LA RONCIÈRE 

Chevalier de la Légion d'honneur, le 4 janvier 1862.

Commandeur de l'Ordre de Charles III d'Espagne.

Le comte de la Roncière était, en qualité de lieutenant au 1er lanciers, détaché à l'École de Saumur, dont le général baron Morell était commandant, lorsqu'il eut à subir une condamnation de dix ans, le 10 juillet 1835, pour tentative de viol sur la fille du général de Morell, directeur de l'école de SaumurIl fut probablement victime d'une réputation détestable et d'un pari stupide plus que réellement coupable. Il sera d'ailleurs libéré en 1843, grâce en particulier aux efforts de son demi-frère, et réhabilité en 1849.

L'Empire fit successivement de Clément de la Roncière un inspecteur de la colonisation en Algérie, un chef de service à Chandernagor, un commandant des îles Saint-Pierre et Miquelon, enfin un commandant de l'île de Tahiti, commissaire du Gouvernement près de la reine Pomaré. Les rivaux de la France exploitèrent contre nous la nomination de M. de la Roncière, en répandant dans l'Océanie le compte-rendu du procès de Saumur en français, en anglais, en espagnol et en langue kanake. M. de la Roncière cessa ses fonctions à Tahiti en 1869.

Il avait épousé en premières noces, à Bruxelles, Edelina Crispiels (décédée le 28 avril 1846), puis s'était remarié le 27 novembre 1858 avec Clémentine-Amélie-Joséphine de Tomécovich, baronne de Villars, née à Agram (Croatie), en 1832.

Émile-François-Guillaume Clément de La Roncière est décédé à Paris, le 9 août 1874. Ses obsèques ont eu lieu à Saint-Philippe-du-Roule.

 

Camille-Adalbert portrait z

 

BARON CAMILLE-ADALBERT-MARIE DE LA RONCIÈRE LE NOURY

Grand Croix de l'Ordre de la Légion d'honneur, le 8 décembre 1870.

Avec le nom qui était le sien, Camille-Adalbert de la Roncière Le Noury était voué à exercer le métier des armes. Il portait, associés, les noms de deux généraux de l'Empire.

Son oncle maternel, le général Henry Le Noury (1771 - 1839) avait participé à toutes les guerres de la République et de l'Empire de 1793 à 1815. Mais, célibataire et sans enfant, il souhaitait que son nom lui survécut : il avait donc décidé d'adopter son neveu pour le lui transmettre, lui laissant en même temps son titre de baron et son château de Cracouville, près d'Évreux. C'est ainsi qu'en 1836 le fils du général Clément de La Roncière devint le baron Clément de La Roncière Le Noury. En 1843, il épousait sa cousine Catherine Clément de Ris, fille adoptive d'un pair de France.

Il était entré à l'École navale en 1829, dès l'âge de seize ans, et avait déjà entamé une carrière militaire qui devait le mener aux plus hauts grades.

Après avoir participé aux guerres de Crimée et d'Italie, il devient en 1861 contre-amiral et le marquis de Chasseloup-Laubat, nouveau ministre de la Marine, dont il avait été l'aide de camp dans ce même ministère en 1851, le nomme chef d'état-major et directeur des mouvements de la flotte. En 1865, il commande la division cuirassée de Cherbourg. Deux ans plus tard, au cours de l'hiver 1867, il part pour le Mexique, afin de protéger le rapatriement du corps expéditionnaire. En 1868, il est promu vice-amiral. En août 1870, c'est à lui qu'est confié le commandement des marins chargés de la défense des forts de Paris.

La vaillance qu'il déploya à ce poste durant le siège trouva sa récompense aux élections de 1871 dans l'Eure. Jusqu'alors, le vice-amiral La Roncière Le Noury ne détenait qu'un mandat local : depuis 1852, il était conseiller général du canton d'Évreux sud, dans lequel se trouvait sa résidence de Cracouville. Le 12 février 1871, son nom figure sur toutes les listes proposées par les journaux conservateurs du département, qu'il s'agisse du ci-devant bonapartiste Courrier de l'Eure ou de l'organe orléaniste L'Eure, et il est élu député à l'Assemblée nationale devant tous les autres candidats. Il s'y montre résolument conservateur. Ainsi, le 24 mai 1871, lors de la semaine sanglante, il réclame, à la tribune, une répression impitoyable contre la Commune : "Ce que nous avons à faire, c'est de prier Dieu qu'il inspire à nos gouvernants des déterminations viriles, des résolutions d'énergique répression pour ces criminels qui désolent la France, qui désolent le monde entier". Mais, bonapartiste notoire - en 1873, il se rend à Londres aux obsèques de Napoléon III, il rallie le groupe de l'Appel au peuple. Au cours de la campagne sénatoriale de 1876, il s'affirme décidé à combattre "l'ennemi du dedans, le radicalisme qui nous menace" comme il a combattu "l'ennemi du dehors", mais, ajoute-t-il, "j'attends avec confiance le moment de la révision de la constitution". Le 30 janvier 1876, il est élu sénateur de l'Eure.

La Roncière Le Noury sera moins heureux aux élections cantonales. Il était depuis 1871 vice-président du Conseil général, mais en 1877, il fait les frais de l'évolution de l'opinion publique et il est battu, dans son canton d'Évreux sud, par le candidat républicain, Charles Corbeau. Désormais, il partage son temps entre le Sénat, où il limite ses interventions, comme il le faisait à l'Assemblée nationale, à la discussion du budget de la Marine ou aux questions militaires, et la Société de géographie, qu'il préside depuis 1873.

Il avait rédigé une notice sur le marquis de Chasseloup-Laubat publiée aux Éditions Paul Dupont à Paris, en 1874.

Camille-Adalbert s'était marié à Versailles, le 19 mai 1843 avec Catherine-Clémentine Tarterat-Clément de Ris dont il eut une fille, Henriette-Marie-Marguerite, née à Cherbourg, le 22 février 1844, célibataire, décédée à Évreux, au n° 7 de la rue de la Petite Cité, le 1er décembre 1914.

Camille-Adalbert-Marie Clément de La Roncière Le Noury est décédé à Paris, le 16 mai 1881.

Camille-Clément de la Roncière Abebook z

 

 

Dictionnaire des parlementaires de Haute-Normandie sous la Troisième République 1871 - 1940

Dictionnaire Généalogique Biographique des Hommes Vivants - 1er volume - édition de 1850

AN - Base Leonore - LH//549/32 - LH//549 / 30 - LH//549/31

État-civil de Paris

AD27 - Registres paroissiaux et d'état-civil d'Incarville

AD80 - Registres paroissiaux d'Amiens

Site de la mairie d'Incarville

 

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