Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Maraîchine Normande
26 novembre 2021

BELLEVILLE-SUR-VIE (85) - JEAN-JACQUES-FRANÇOIS CARADEUC, AUMÔNIER DU GÉNÉRAL J.-B.-J. JOLY (1758 ? - 1814)

Jolly 3

A la Mothe-Achard, au début de l'insurrection de 1793, le général Jean-Baptiste-Joseph Joly avait organisé un comité royaliste et parmi ses membres se trouvait l'abbé Caradeuc (ou Caraduc), en qualité d'aumônier en chef.

Cet ecclésiastique semble très peu connu mais les extraits de lettres, relevés ci-dessous, nous donnent une petite idée de ce personnage qui fut d'abord, semble-t-il, dans le camp des Royalistes puis dans celui des Républicains.

L'administration du canton de Belleville, laissée sans commissaire exécutif pendant tout l'été de l'an V, dut, à cette occasion, faire un  choix entre le citoyen Caraduc, ex-abbé et soupçonné d'avoir participé aux activités des rebelles et le citoyen Gouin, qui n'avait pas l'âge requis. A cet effet, divers courriers se sont succédés :

- "Commençons par son nom, il se nomme l'abbé Caraduc, c'est un chevalier errant, un échappé de séminaire, pourri d'aristocratie, comme l'est presque tout le canton ; il est épileptique.
Dès les premiers instants de l'insurrection, et pendant toute sa durée, il a constamment été dans les comités brigands. Il est maintenant instituteur chez un patriotte comme lui, qui par le moyen de lettres dont je vous parle, cherche à devenir l'âme, ou plutôt le meneur de l'administration". Signé Voisin, juge de paix du canton de Belleville au Commissaire du Directoire exécutif près l'adm. centrale à Fontenay - du 15 prairial an V (3 juin 1797) - AN F1b II - Vendée 1/39 - vues 56 et 57).

- "Nous trouvons le plus capable du canton pour remplir la ditte place. Le citoyen Caraduc a été instituteur avant la guerre de la Vendée en différentes maisons. Tout ce que l'on peut dire de lui, c'est qu'il s'est comporté en homme de bien et en a toujours fait la profession, nous pouvons vous l'assurer avec vérité. Qu'elle a été sa conduite durant la guerre civile de la Vendée ? Le citoyen en question a été dans le Comité du Poiré pendant quelque tems ; il n'est point parvenu à notre connaissance qu'il se fut servi de son autorité pour exciter le peuple à continuer la guerre. Vous scavez sans doute que plusieurs ont accepté ces places auxquelles ils étaient contraints que pour éviter d'aller au combat. Vous scavez aussi que plusieurs de ceux qui avaient quelques connoissances, enveloppé dans ce boulversement général, ont été dans la cruelle nécessité de se soumettre aux malheureuses circonstances contraints par la rigueur de loix sanguinaires qui ne leur permettaient pas de quiter le théâtre de la guerre.

Depuis la pacification, personne ne peut lui faire aucun reproche ; il a été un des premiers à se soumettre à la loi ; et depuis la réorganisation des autorités constituées, il a été le greffier du juge de paix de ce canton, ayant toujours rempli avec exactitude ses devoirs ; en un mot, sa moralité lui mérite une entière confiance des gens de bien.

Quant au mal d'épilepsie, nous avions ouï dire qu'il avait éprouvé quelque faiblesse dans les tems, que l'on caractérisait de cette maladie, mais sans précisément aucun fondement ; depuis longtems il n'est parvenu à la connaissance de personne qu'il fut sujet aux accidens de ce genre de maladie, et que nous ne connoissons rien en lui qui puisse l'éloigner de cette place ; enfin, citoyen, voici tout ce que nous pouvons vous dire sur les différentes questions que vous nous faites ..." (lettre de Gouin, administration municipale du canton de Belleville au citoyen commissaire du pouvoir exécutif près l'adm. départementale de la Vendée - 15 messidor an V (3 juillet 1797) - AN F1b II Vendée 1/39- vues 62 et 63).

- "Le citoyen Caraduc est un ex abé, domicilié ci-devant à Beaulieu-sous-la-Roche. Au moment de l'insurrection, il se retira en la commune du Poiré, où il fut nommé secrétaire du conseil rebel et a exercé cette fonction jusqu'au moment de la tranquillité du pays. Il s'est ensuitte retiré en la commune de Belleville, il a été greffier de l'ancien juge de paix et est maintenant instituteur à Belleville. Ce citoyen est épileptique depuis l'âge de douze à quinze ans, on le dit avoir quelques connaissances, ... (illisible) entier en son opinion, détestant le régime républiquain. On m'a assuré qu'avant et depuis la guerre il avait générallement été détesté en la commune qu'il a habité ..." (lettre du 20 messidor an V (8 juillet 1797) - du Commissaire près l'adm. du canton du Poiré au citoyen commissaire en directoire exécutif près l'adm. départementalle de la Vendée à Fontenay - AN F1b II - Vendée 1/39 - vue 67)

- "Jean-Jacques-François Caraduc : nommé commissaire provisoire près l'administration municipale du canton de Belleville, par arrêté de ladite administration du 14 prairial an V (2 juin 1797). Il y en a, citoyen directeur, qui n'agréent pas cette nomination, vu que le citoyen Caraduc étoit dans le brigandage, et même y occupoit des places." (Lettre de Gouin, agent municipal, en date du 8 fructidor an V (25 août 1797) - AN F1b II - Vendée 1/39 - vues 53 et 54)

- "L'administration de ce canton ne cesse de préconiser le citoyen Caraduc, à qui je crois quelque connaissance, et reclame depuis longtemps sa nomination ; elle avoue qu'il est vrai qu'il a été forcé de rester parmi les insurgés et qu'il a même exercé quelques places dans leurs administrations civiles. C'est un grand reproche sans doute ; mais il ne faut pas se dissimuler que si on écartoit indistinctement tous ceux qui se sont trouvés dans le même cas, il seroit absolument impossible d'organiser la plus part des cantons qui ont été insurgés ..." (lettre du 11 fructidor an V (28 août 1797) du commissaire du directoire exécutif près l'adm. départementale de la Vendée au Ministre de l'Intérieur - AN F1b II - Vendée 1/39 - vues 69 et 70)

caradeuc signature

Il fut ensuite secrétaire en chef de l'administration, à Belleville, en l'an VII, VIII et jusqu'aux environs du 17 pluviôse an IX (6 février 1801).

caradeuc secrétaire en chef de l'administration

JEAN-JACQUES-FRANÇOIS CARADEUC, instituteur, est décédé à Belleville-sur-Vie, le 7 mars 1814, à l'âge de 56 ans.

CARADUC décès montage

 

signature belleville an V

 

 

Revue du Bas-Poitou - Tome I - 1888

AD85 - Registres d'état-civil de Belleville-sur-Vie

Publicité
Commentaires
La Maraîchine Normande
  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
Publicité