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La Maraîchine Normande
26 août 2021

AGIZOUX / SOLIGNAC-SUR-LOIRE (43) - MARGUERITE AUDIER ÉPOUSE BEAUZAC, MÈRE D'UN PRÊTRE (1737 - 1794)

 

Agizoux panneau

MARGUERITE AUDIER, ÉPOUSE BEAUZAC

Fille de Jean et de Marie Chastel, Marguerite est née le 28 août 1737 au village de Chassilac, paroisse de Solignac-sur-Loire où elle fut baptisée le même jour.

Le 10 février 1757, elle épousa Jean Beauzac, du village d'Agizoux, dans la même paroisse de Solignac.

Leur fils, Augustin, est né et a été baptisé le 6 août 1767. Il fut ordonné prêtre par Monseigneur de Galard, alors en exil en Suisse, le 29 janvier 1792.

Augustin baptême 1767

En 1794, il était rentré en France et se cachait comme il pouvait dans les environs, chez les curés ; il arriva une nuit chez ses parents à Agizoux et y coucha, dit la messe et se croyait en sûreté, mais malheureusement la maison Beauzac fut dénoncée comme réfractaire et suspecte.

Dans la nuit du 18 au 19 mai 1794, la Garde nationale encercla la maison pour arrêter le prêtre. Grâce à la complicité de voisins, celui-ci n'eut que le temps de se mettre promptement dans une cachette ; son père et son frère, Alexandre, réussirent à s'enfuir. 

Cette perquisition nocturne amèna la découverte d'un lit vide, qui était encore chaud. Augustin, prêtre réfractaire, en était sorti à l'instant même pour s'échapper. Mais aucun témoin ne l'avait vu ; n'importe, le lit chaud n'était pas chaud pour rien, pièce de conviction parlante. Un procès-verbal dressé à Agizoux par-devant J.J.Rome, notaire de Solignac, alors juge de Paix, déclarait qu'on avait trouvé un lit tout chaud et des ornements d'église dans la maison Beauzac, ce qui faisait présumer la présence de M. L'abbé Beauzac dans cette maison.

On apposa les scellés à la maison et l'abbé était toujours dedans ; de braves voisins lui prêtèrent la main pour le faire sortir, quand tous ces brigands furent partis.

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Sa mère, respectable veuve, presque sexagénaire, ainsi que ses deux filles, Marie et Marie-Anne, et deux domestiques (libérées sous caution quelques heures plus tard) furent arrêtées et conduites sous bonne garde au Puy.

Le 21 mai, Marguerite fut présentée au Tribunal criminel et accusée d'avoir donné asile à son fils prêtre. Le jugement fut renvoyé au lendemain. Elle fut, avec son époux Jean, alors en fuite, condamnée à la peine de mort ; lui ne sera jamais repris.

En entendant prononcer sa sentence, elle se lève et dit aux juges avec une énergie terrible : "Comment ! une chienne peut nourrir ses petits, et vous faites mourir une mère pour avoir reçu son enfant ! Vous êtes pires que des tigres." L'auditoire est frappé de stupeur. Le président ajoute, non sans un trouble visible : C'est la loi !

Trois heures après, les patriotes réunis sur la place du Martouret, s'amusaient à voir trancher la tête de Marguerite Beauzac.

Augustin Beauzac, ce digne ecclésiastique, est mort doyen du chapitre de la cathédrale du Puy, le 10 mars 1853, en son domicile rue Haute-Ville, n° 23, à l'âge de 86 ans.

 

décès 1853

 

- Causeries historiques sur le Velay ... par Claude-Louis-Basile Cornut - 1865

- Haute-Loire, encyclopédie Bonneton

- Site : guy.jachet.pagesperso-orange.fr/registres/bonneton.htm

Site : Diocèse du Puy-en-Velay - Église catholique en Haute-Loire

AD43 - Registres paroissiaux de Solignac et d'état-civil du Puy-en-Velay

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