ABBEVILLE VUE Z

 

Fils d'Adrien et d'Élisabeth Fouet, Jacques-Adrien est né le 7 mai 1752 à Abbeville, paroisse St-Sépulcre (80).

bellart baptême

 

Bachelier en théologie
Prêtre et curé de la paroisse St-Éloy à Abbeville depuis le 16 mai 1781 ; il ne prêta pas le serment à la Constitution Civile du Clergé.

En juin 1791, Jacques-Adrien Bellart, mécontent de la décision prise de supprimer sa paroisse, laisse à la fin du registre paroissial, un écrit contenant toute son indignation :

Registre paroissial d'Abbeville, paroisse Saint-Eloy (vues 186 et 187 / 205)

"Je soussigné Jacques-Adrien Bellart, curé de cette paroisse, considérant que la suppression de la ditte paroisse de St-Eloy et sa réunion opérée ce jour par les administrateurs du district est une violation de toute justice et destructive des principes et des formes reçues et approuvées par l'Église.

Considérant que la dite réunion a été exécutée sans avoir préalablement obtenu le suffrage de l'évêque diocésain a qui j'ai juré soumission et obéissance dans mon ordination et que suivant le St concile de trente Sess. 23 C.16. celui qui abandonne son poste "inconsulto episcopo" encoure l'interdit des fonctions saintes,

Considérant encore que ni nos paroissiens, ni le coltateur ecclésiastique n'ont été entendu sur l'avantage et le désavantage de cette réunion : que la tentative qui en a été faite il y a environ huit ans, l'information juridique, qui a eu lieu alors & la nullité reconnue des moyens employés en ce tems là sont une preuve encore subsistante de leur opposition,

Considérant enfin que la suppression d'un titre à charge d'âmes, sans consulter son légitime & paisible possesseur est une espèce de déposition illégale, injuste et vexatoire,

Déclare formellement et autant que faire se peut, que je m'oppose à la dite suppression et réunion ; que ma volonté et mon désir sont de conserver ma qualité de curé de la paroisse St-Éloy et de continuer mes fonctions de pasteur dans l'étendue de ladite paroisse suivant l'obligation que j'en ai contracté devant Dieu et conformément à la mission que j'en ai reçue de l'Église ; que je me tiens toujours obligé devant Dieu de veiller avec soin sur les fidèles qui m'ont été confiés dans toute circonstance et selon mon pouvoir en ce qui conserne le Salut,

Déclare enfin que si dans la suite l'on me refusoit dans quelqu'acte public la dite qualité de curé de St-Éloy, je proteste d'avance contre ce refus afin que l'on ne puisse inférer de ma signature aucun signe de consentement ou de démission volontaire ; et vû la difficulté de me procurer un notaire pour recevoir ma présente déclaration, j'ai cru devoir la déposer dans ce registre et son double comme un acte public de mes sentimens pour valoir ce que de raison et de droit.

Fait à Abbeville ce quinze juin mil sept cent quatre vingt onze.

BELLART
Curé de St-Eloy."

SIGNATURE

 

Après la Révolution, il devint chef d'institution à Abbeville. Les bâtiments de l'ancien collège ayant été rendus à leur ancienne destination en 1803, M. Bellart fut alors nommé principal, mais nous ignorons pour quelles causes sa nomination fut annulée.

Plus tard, en 1812, il dirigeait le collège de Compiègne, et, en 1813, passa à la tête de celui d'Abbeville. Il cessa ses fonctions en 1817, peu de temps avant sa mort.

Élu membre de la Société d'Émulation (classe de littérature) le 1er frimaire an XI (22 novembre 1802), il ne paraît pas avoir participé à ses travaux. (Société d'émulation historique et littéraire d'Abbeville - Mémoires - 1890 - page 417)

Jacques-Adrien Bellart est décédé à Abbeville, le 10 mai 1818.

 

Bellart décès 1818

 

AD80 - Registres paroissiaux et d'état-civil d'Abbeville