SÉES (61) - PIERRE-NICOLAS-FRANÇOIS PLET DIT BEAUPREY, CONVENTIONNEL (1762 - 1821)
Pierre-Nicolas-François Plet est né à Sées, paroisse Saint-Pierre, le 28 janvier 1762 du mariage de Denis-Nicolas-Louis Plet, aubergiste à l'enseigne du Cheval-Blanc, et de Marie-Françoise Delosier.
Dans une lettre datée du haras du Pin le 25 fructidor an III et adressée à ses collègues de la Convention, nommés pour recevoir les déclarations des représentants du peuple, lui-même faisait connaître en ces termes son état-civil.
"Pour remplir le voeu de la loi, citoyens collègues, je déclare que je m'appelle : Pierre-François-Nicolas Plet-Beauprey, originaire de la commune de Séez, district d'Alençon, département de l'Orne, y demeurant et y ayant toujours demeuré, âgé de trente-trois ans neuf mois, non marié, n'ayant jamais sorti du territoire français, cultivateur, mes parents ont exercé et ma mère, depuis la mort de mon père, exerce encore l'état d'aubergiste dans la dite commune de Séez, aucun de mes parents n'a émigré."
L'instruction qu'il reçut au collège du Bueil, à Angers, laissa chez lui peu de traces. Ce fut moins sa science que son ardeur pour les idées nouvelles qui lui valut d'être élu, le 8 septembre 1792, député à la Convention, où il vota la mort de Louis XVI, avec sursis et appel au peuple.
En octobre 1791, les moines de Saint-Martin de Sées furent expulsés et l'abbaye vendue à Nicolas Plet-Beauprey, député. Il démonta le choeur et le transept de l'abbatiale, dont il ne resta plus qu'un pan de mur, pour en récupérer les pierres. (Intégralité parcours historique Sées - Zacharie Pacey - pdf)
Le 24 nivôse an III, la Convention l'envoya en mission dans les départements de la Normandie et dans la Sarthe, pour réorganiser les haras. En l'an IV, il fut réélu par le département de l'Orne et siégea au Conseil des Cinq-Cents jusqu'au 1er prairial an VI. - Sous le Directoire et sous l'Empire, il fut chargé de l'inspection des postes aux chevaux. Il établit ce service en Italie, après la création de la République Cisalpine (1797).
Le Gouvernement de la Restauration exila Plet-Beauprey comme régicide (1816). Il se retira à Mons, rentra en France au mois de juillet 1818 et resta un an à Paris.
Il revint à Séez le 2 août 1819 et y mourut le 28 mai 1821, dans sa maison, rue des Cordeliers.
Sa mère, Françoise Losier, née à Marolle (Sarthe), est décédée à Sées, le 12 novembre 1819.
De sa relation avec Anne-Perrine Durand, fille de Jérôme et de Marie-Magdeleine Desmazeaux, de Sées, une fille, Anne-Marie-Perrine-Virginie, est née à Sées, paroisse Saint-Gervais, le 8 décembre 1786 ; "des oeuvres de Pierre-Nicolas-François Plet de Beaupré ... déclaré père par sentence rendue le 21 octobre dernier par M. Le Bailly de la haute justice de Fontaineriant, ladite sentence ... signifiée par le ministère de Noël-François-Nicolas Sennegon, huissier de Sées".
Anne-Marie-Perrine-Virginie avait épousé Claude Suisse, baron de Sainte-Claire (né en 1773) ; colonel-major au 10e régiment de voltigeurs de la garde impériale ; chevalier d'Empire (1810) ; chevalier de la Légion d'honneur (1808) ; officier de la Légion-d'honneur (1813) ; baron (1814) ; commandeur de l'ordre royal de la Légion d'honneur (1819) ; chevalier de Saint-Louis (1814). Claude Suisse, baron de Sainte-Claire, est décédé "sur la vieille route du Merlerault à Sées", le 3 octobre 1824.
De ce mariage sont nés : - Françoise-Virginie, née à Sées, le 27 janvier 1817 ; décédée le 11 novembre, même année ; - Eugène-Alexandre-Rémy, né à Sées le 3 juin 1818, capitaine au 3e bataillon de chasseurs à pied, chevalier de la Légion d'honneur (30 décembre 1855), blessé à la tête par un éclat de pierre et au bras d'un éclat d'obus le 7 juin 1855, à la prise du mamelon vert devant Sébastopol ; marié à Savennières (49) le 8 juillet 1857 avec Léontine-Françoise Bellanger, née à Angers, le 6 novembre 1835, fille de Stanislas, propriétaire, et de Félicité Guillou ; décédé le 19 octobre 1863 ; dont Léon-Claude, né à Savennières le 14 juillet 1859 ; - Edouard-Alfred, né à Sées le 5 octobre 1819, volontaire dans la Marine ; décédé à l'âge de 17 ou 19 ans ; - Virginie-Claudine, née à Sées le 2 juin 1822, mariée à Sées, le 21 octobre 1844 avec François-Adélaïde-Vissac-Romain-Gustave-Adolphe-Etienne-Jean-Baptiste Girardon, adjudant d'administration en 1er du service des subsistances militaires, né en 1799, fils de Claude Girardon, officier retraité, chevalier de St-Louis, décédé à Précigné (Sarthe) le 28 juin 1830 et de Marie-? Gouman, décédée à Précigné le 29 juillet 1833. Il est décédé le 20 janvier 1870.
Le Registre des délibérations de Messieurs les Étudiants en droit de Rennes, 19 août 1756 s'est retrouvé dans les mains de la petite-fille de Plet-Beauprey :
A Rennes, les étudiants en droit, en 1756, avaient formé entre eux une Association que le gouvernement ne tarda pas à suspecter, mais qu'il laissa vivre en paix pendant quelque temps. Le but des étudiants était de défendre leurs privilèges, dont le plus considérable peut-être, consistait à faire entrer gratuitement aux spectacles de la ville, 13 des leurs ... Ils étendaient ce droit d'entrée à tous les spectacles forrains : marionnettes, concerts et même aux combats d'animaux. Dans leurs réunions, ils s'occupaient encore de certaines démonstrations en usage dans l'école, comme un service religieux à faire célébrer, un feu de joie à allumer, une cavalcade à organiser à l'arrivée d'un personnage, un discours à lui adresser. L'Association avait un Prévost et un Greffier, tous deux bacheliers en droit ... Ils étaient nommés, tantôt au scrutin, tantôt par acclamation. Habituellement le Greffier sortant passait Prévôt. La durée de leur exercice avait été fixée à six semaines ...
Ce Registre a son histoire :
L'Association des étudiants ayant pris part à la disgrâce du Parlement, attira sur elle les foudres judiciaires. Le 31 janvier 1767, le Registre fut confisqué ... Le 15 juillet 1769, le Parlement de Bretagne fut rappelé. Les étudiants fêtèrent son retour, et leur Registre, par arrêt du 14 août 1769, leur fut rendu. Mais la lutte recommença et un nouvel arrêt du 22 août 1772, supprima itérativement le Registre des étudiants.
L'avènement de Louis XVI (10 mai 1774), les remit définitivement en possession de leur Registre où il consignèrent leurs actes et délibérations jusqu'en 1789. Le dernier procès-verbal est signé Moreau, Prévost.
Ce Registre qui reflète, par certains côtés, la vie, les aspirations, les passions d'une époque, la plus agitée peut-être de nos annales, a longtemps sommeillé dans une bibliothèque de la ville de Sées, appartenant à une petite-fille de l'ancien conventionnel Plet-Beauprey (Virginie-Claudine).
Les meubles de la petite-fille de Plet-Beauprey furent vendus aux enchères publiques, en novembre 1879 ... Le Registre des étudiants de Rennes, fut adjugé, en deux ou trois lots, à des fripiers de Sées et d'Alençon. (Bulletin de la Société Historique et Archéologique de l'Orne - Tome III - 1884)
Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne - 1er janvier 1892 - p. 465
AD61 - Registres paroissiaux et d'état-civil de Sées.