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La Maraîchine Normande
11 novembre 2020

LE NEUFOUR (55) NOIRMOUTIER (85) - PIERRE DUHOUX DE HAUTERIVE, SA FAMILLE, SA DESCENDANCE

 

Les membres de la famille du Houx établis dans l'Argonne se divisèrent en plusieurs rameaux : Duhoux de Montigny, de Maurat, de Grancourt, de Hauterive, d'Hennecourt, de Dombasle, etc. Cette famille portait "D'azur, à trois bandes d'argent, accompagnées de quatre billettes d'or".

Beaulieu-en-Argonne abbaye


Fils de Jacques Duhoux, écuyer, et de Suzanne Duhoux, demeurant à Belle-Fontaine (Beaulieu), Jean Duhoux a été baptisé à Beaulieu-en-Argonne (Meuse), le 18 mars 1708.

Jean Duhoux baptême Beaulieu 1708 z

Jean Du Houx d'Hauterive, chevalier de Saint-Louis, avait épousé au Neufour (55) le 29 août 1740, Charlotte de Julliot, fille de Louis et Anne Thomassin, née au Neufour le 4 et baptisée paroisse des Islettes le 5 avril 1711, décédée à Noirmoutier, à 68 ans, le 6 janvier 1782. Il fut gouverneur de Noirmoutier de 1751 jusqu'à sa mort survenue en 1774.

De ce mariage sont nés :

- Louis, baptisé au Neufour, le 18 juin 1741  ; baron ; commandant pour le Roy dans les isles, ville et château de Noirmoutier & la Crosnière, chef de la division des canonniers gardes-côtes de cette isle et chargé du service des classes de la marine ; décédé le 3 janvier 1780 à Noirmoutier, à l'âge de 38 ans ;

- Marie-Louise, née au Neufour, le 20 septembre 1744 ; inhumée le 18 octobre de la même année ; 

- Pierre, né au Neufour, le 12 août 1746, baptisé le même jour ;

- Jean, baptisé au Neufour, le 29 août 1748 ; écuyer, ancien élève de l'école royale militaire, chevalier novice de l'ordre royal militaire et hospitalier de St-Lazare de Jérusalem et de Notre Dame du Mont Carmel, lieutenant au quatrième régiment des chevau-légers ; décédé à Noirmoutier, le jeudi 9 janvier 1783, à l'âge de 34 ans ;

- Françoise, née au Neufour, le 13 décembre 1749 ; décédée au Neufour le 31 mars 1750 ;

- Marguerite-Charlotte, née au Neufour, le 10 juin 1750 ; épouse du généralissime Maurice-Joseph-Louis Gigost d'Elbée ;

- Jean-Lambert-Louis, baptisé à Noirmoutier, le 5 août 1751 ;

- François, né à Noirmoutier et baptisé le 23 octobre 1752 ; dit de Grandcourt ; chef de la division des canonniers gardes côtes de l'Isle de Noirmoutier, et chargé du service des classes de la marine ; inhumé à Noirmoutier le 27 octobre 1780, âgé de 28 ans ; 

- Charles-Nicolas, ondoyé à Noirmoutier le 2 juillet 1754 ; inhumé à Noirmoutier le 4 novembre 1754.

Jean Duhoux noirmoutier signature

En 1765, Jean Duhoux de Hauterive et son épouse assistent, à Noirmoutier, à la bénédiction d'une cloche :

NOIRMOUTIER - BÉNÉDICTION DE LA GROSSE CLOCHE, JOSÈPHE-LOUISE

Le mercredi deuxième jour de janvier mil sept cent soixante cinq, sur les huit heures et demie du matin, M. Jean Duhoux de Hauterive, chevalier de l'ordre royal et militaire de St-Louis, cy-devant capitaine au Régiment de Chartres Infanterie, gouverneur de cette isle pour Monseigneur Le Prince de Condé, et y commandant pour le Roy, et dame Charlotte Julliot, son épouse, représentans L.L.A.A.S.S. Monseigneur le duc de Bourbon, et Mademoiselle de Condé, tous deux enfans du très haut, très puissant et très excellent prince, Monseigneur Le prince de Condé, prince du sang, grand-maître de la maison du Roy, gouverneur de Bourgogne et de Bresse et marquis de Noirmoutier, accompagnés des principaux habitans de cette ville, et d'une grande quantité de peuple, se sont présentés au bruit du canon à la grande porte occidentale de cette église.

Là, Me Christophe Guyard, curé de cette paroisse, précédé de son clergé en chappes, bannières et croix levée, a présenté aux sieur et dame gouverneur et gouvernante l'eau bénite par goupillon et l'encens à chacun deux fois au bas des marches. On a ensuitte marché jusqu'au milieu de l'église où le sr curé s'est retourné pour haranguer les sr et dame représentans. Après quoi, suivant le rit indiqué dans le grand ponrifical romain, pendant que le clergé chantoit les psaumes dans le choeur, le sr curé est monté au clocher, où la cloche étoit placée à demeure dès le 23 juin dernier, pour y faire la ... et les onctions. Cette bénédiction achevée, Mr Pierre Bousseau, Bachelier en théologie et curé de Barbâtre, a célébré une messe solennelle du St-Esprit pour la conservation de l'auguste maison de Condé, pendant laquelle le clergé, les sieur et dame représentans, et la meilleure partie de l'assemblée sont venus à l'offrande, et ont fait en tout une aumône de soixante seize livres dans le bassin de la quêteuse pour les pauvres.

Après la messe, le clergé a reconduit les sr et dame représentans aux mêmes marches où il les avoit pris, et après avoir été remercié par le sr curé de l'honneur qu'ils avoient fait à la paroisse, reçu de l'encens chacun une fois et de l'eau bénite par goupillon, ils sont rentrés au château accompagnés comme cy-dessus, et au bruit du canon, qui avoit fait une décharge aux huit premiers sons de la cloche, et une autre à l'élévation du St Sacrement.

Bousseau, curé de Barbâtre
Guyard, curé. (AD85 - Registres paroissiaux Noirmoutier-en-l'Île - 1762/1780 vue 59)

GUYARD CURÉ signature z

 

Jean Duhoux, seigneur de Hauterive, écuyer, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, ancien capitaine au régiment de Chartres, lieutenant du Roy et commandant dans les château, ville et isle de Noirmoutier, originaire de Beaulieu, évêché de Châlons, est décédé le dimanche 16 janvier 1774 à Noirmoutier. Son épouse, Charlotte de Julliot est décédée au même lieu, le samedi 5 janvier 1782.

Il est remplacé dans ses fonctions par son fils aîné, Louis (en 1769), puis ce dernier, après son décès survenu le 3 janvier 1780, est remplacé par son frère, François Duhoux de Grancourt, lui-même décédé le 27 octobre 1780. Louis, baron Duhoux d'Hauterive écrit un mémoire en vue de réclamer une  augmentation d'appointements.

MÉMOIRE

Pour le sieur Duhoux, commandant pour le Roy et officier des classes de la marine au quartier de lisle de Noirmoutier.

Le quartier des classes de la marine à l'Isle de Noirmoutier et dans les lieux circonvoisins, ne représentoit avant l'année 1751 que très peu de ressources pour le service de Sa Majesté. Ce quartier doit son établissement, son accroissement, et son existence actuelle au feu sieur Duhoux, père de l'exposant, et à l'exposant luy-même : c'est par l'effet de leur vigilance et de leurs soins continués pendant 27 ans que le Roy y trouve aujourd'huy des hommes de mer en quantité proportionnée à son étendue et que l'ordre et la discipline y ont été établis et y sont observés comme dans les autres quartiers.

Lorsque le feu sieur Duhoux en fut chargé au commencement de l'année 1751, ce quartier ne comprenoit que l'isle de Noirmoutier ; le Roy jugea à propos peu d'années après d'y réunir l'isle de Boüin et les paroisses de Beauvoir, la Barre, Notre-Dame et St-Jean-de-Mont. Cette extension a nécessité des travaux multipliés et des déplacements fréquents pour établir l'ordre et la discipline dans une étendue de plus de huit lieues : il en est résulté des avantages pour le service qu'il est facile de vériffier dans les bureaux, et les sieurs Duhoux père et fils n'ont jamais reçu d'autre traitement que celuy de 400 # par année, assigné dans le principe au sieur Duhoux père pour luy tenir lieu d'appointements de loyers et de frais de bureau.

La modicité de ce traitement absorbé en très grande partie par les mêmes frais de bureau a frappé dans touts les temps les chefs de l'administration de la marine au département de Rochefort, qui l'étoient occupés des moyens de le faire augmenter.

Le sieur Duhoux avoit eu 1773 l'espérance d'obtenir un brevet de sous commissaire de la marine et des étapes avec les appointements de 1.500 # qui étoient attachés à ce titre : il doit se trouver dans les bureaux des lettres de M. d'Aubenton alors intendant du port de Rochefort, qui expliquent les motifs par lesquels S.M. devoit se déterminer à accorder cette justice à un officier qui présentoit 27 années d'un service continuel et utile. Les évènements ont détruit cette espérance, et le sieur Duhoux en continuant de servir avec le même zèle a toujours été réduit au traitement insuffisant de 400 #, mais il existe un commissaire des classes à l'isle de Ré, à Royan, et à l'isle d'Oléron et ces quartiers ne sont pas plus étendus que celuy de l'isle de Noirmoutier : l'officier des classes à l'isle Dieu dont le quartier est des deux tiers moins considérable en étendue que celuy de Noirmoutier, et qui n'est sujet à aucun déplacement n'y a aucune dépense, retire de sa place au moins 1.800 #. Cette inégalité dans les traitements accordés aux officiers qui exercent les mêmes fonctions est humiliante et ruineuse pour le sieur Duhoux, il se flatte d'avoir bien servi : il a en sa faveur les services de son père : il a toujours parté son zèle jusqu'à emprunter sur son propre crédit les sommes nécessaires au payement des conduites des hommes levés dans son quartier : ces conduites sont avancées par luy quoyqu'il n'ait aucun fonds aux gens de mer qui doivent se rendre à Toulon, Brest ou à Rochefort, suivant les ordres qui luy sont adressés et on ne trouvera point que dans le cours de 27 années le père ou le fils ayent fournis des mémoires de dépenses extraordinaires et fatigués les ministres par des demandes de gratiffication. Attachés à leurs devoirs, contents de se rendre utiles, ils ont pris sur leur fortune personnelle de quoy se soutenir ; mais cette ressource manque au sieur Duhoux : il a perdu en 1773 son père qui avoit servi le Roy 56 ans : il se retrouve l'unique soutient d'une mère, d'une soeur, de quatre frères, touts au service de S.M. C'est le chef d'une famille noble qui supplie très humblement, Monseigneur, de voulloir bien luy accorder pour récompense le brevet de commissaire des classes avec les appointements de 1.500 #. Il croit avoir mérité cette grâce par ses services et elle sera un encouragement pour les continuer. (AN - MAR/C/7/94 - dossier 6)

Louis fils de Jean signature

Marguerite-Charlotte, suite au décès de son frère Louis, écrit une lettre, datée de Noirmoutier, le 8 janvier 1780, afin de réclamer un soutien pour sa mère et sa famille :

"Monseigneur,

Je suis chargée de la part d'une mère justement affligée de faire part à Votre Grandeur, du malheur qui vient de luy arriver et à sa nombreuse famille par la mort de son fils aîné, son seul appui, cette triste mère se rappelle, Monseigneur, des bontés que vous lui avés témoigné dans les tems où elle y a eu recours, elle espère que votre grandeur, voudra bien encore jetter un oeil de compassion sur la cruelle position de toute sa famille et lui octroyer la grâce que je demande en son nom.

Le sieur Duhoux de Hauterive, Monseigneur, qui fait aujourd'hui le sujet de nos larmes, réunissoit à la place de commendant pour le Roy dans cet isle celle de commissaire des classes, il avoit besoin de toutes ces ressources pour suppléer à la médiocrité de sa fortune, il les employoit au soutien de ses frères au service de sa majesté. Etant privés de ses secours, ils sont hors d'état de si maintenir, il dépend de Votre Grandeur de leur continuer en daignant accorder au plus jeune de mes frères travaillant actuellement au bureau des armemens à Rochefort la place de comis aux classes de cette isle ; j'ai l'honneur de vous représenter, Monseigneur, que depuis trente ans, feu mon père, aussi commendant de cette isle et successivement mon frère y ont été chargés de la partie de la marine et que l'on y a toujours été satisfaits de leur service. J'ose assurer à Votre Grandeur le même zèle de la part du sieur Duhoux de Grandcourt qui a travaillé longtems sous les yeux de l'un et de l'autre, pour lequel je la sollicite, me confiant en votre bienfaisance et en votre justice, Monseigneur, je vous supplie d'être convaincu de notre reconnoissance sans borne et des voeux continuels que nous adressons au seigneur pour la précieuse conservation de Votre Grandeur, et son entière satisfaction, les miens particuliers sont des plus sincèrent et égallent le profond respect avec lequel,
jay l'honneur d'être,
Monseigneur,
De Votre Grandeur, (AN - MAR/C/7/94 - dossier 6)

Marguerite-Charlotte signature

 

 

Comme il est dit plus haut, Pierre est né au Neufour (55) le 12 août 1746, et baptisé le même jour.

Page du prince de Condé ; sous-lieutenant à la légion de Condé en 1766 ; capitaine au régiment de Cambrésis en 1778, il donne sa démission et devient chevalier de Saint-Louis en 1787.

A la Révolution, il émigre et sert d'abord à l'armée de Condé, puis il rejoint l'armée vendéenne, dont il devient un des chefs en 1793. Il est membre du conseil général et ensuite gouverneur en second du pays insurgé sous M. de Donissan. Il commande à Beaupréau, où il vient à bout d'établir une fabrique de poudre.

Son expérience et ses talents militaires le distinguèrent, non seulement dans les conseils, mais encore sur le champ de bataille, et il rendit les plus grands services à la cause royale. (Biographie moderne ... volume 2 - 1816 et Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou - Beauchet-Filleau - 1905)

S'étant réfugié à Noirmoutier avec son beau-frère, le généralissime d'Elbée, il est pris et fusillé début janvier 1794.

Capture z zz

Pierre Duhoux avait épousé, à Saintes, paroisse de St-Vivien-les-Saintes, le 27 novembre 1786, Jeanne-Marie-Magdelaine de Cursay, fille d'Étienne-Simon de Cursay de Villers, chevalier, seigneur de Saint-André-des-Combes, Bois-Roche, Chaufret, Rochereau en partie et autres lieux, et de Marie-Anne Beraud du Pérou ; pensionnaire au couvent des religieuses Notre-Dame à Saintes ; née et ondoyée à St-Léger de Cognac, le 26 novembre 1763.

Étienne-Simon de Cursay eut trois autres enfants : - Joseph-Etienne, né le 24 et baptisé le 26 octobre 1756 à St-Léger de Cognac ; mort à Paris, sans alliance, le 25 floréal an X (15 mai 1802) ; il avait émigré ; - Charlotte, née le 14 avril 1759 et baptisée le 17 ; - Joseph-Simon, né le 25 février et ondoyé le 2 mars 1769, baptisé le 8 avril ; dit mort le 4 mars 1814 dans l'acte de mariage de sa fille, Marie-Anne-Mathilde, avec Pierre-François Otard, le 16 mai 1826 à Cognac ; il épouse à Sigogne, le 29 thermidor an XI (17 août 1803), Marie-Hélène de Lestang, fille de Jean-César, marquis de Lestang de Rulle, brigadier des chevau-légers de la garde du roi, capitaine de cavalerie, chevalier de Saint-Louis et de Marie-Elisabeth de Magne - dont postérité. Emigré, il fit sa déclaration devant le préfet de la Charente le 18 prairial an X (7 juin 1802), et fut amnistié le 26 frimaire an XI (17 décembre 1802) - (Les émigrés charentais de Pierre Bureau).

SIGNATURE PIERRE DUHOUX DE HAUTERIVE

De  l'union de Pierre Duhoux avec Magdelaine de Cursay  sont nés :

- Un enfant anonyme, à Noirmoutier, le 7 décembre 1787 ; décédé le lendemain ; 

Marie-Anne-Joséphine, à La Tremblade, le 28 octobre 1788 ;

- Une autre fille, Marie-Louise-Caroline, est née en 1793 selon le constat d'un acte de notoriété publique homologué par un jugement du tribunal de première instance de l'arrondissement de Rochefort, produit lors de son mariage. Son acte de décès dit qu'elle est née à La Tremblade.

"Magdelaine Cursay" obtient le divorce le 7 juin 1793 selon l'acte rédigé à La Tremblade (Registre des mariages).

Le directoire, à propos d'une réclamation de Pierre Favier, marchand boucher à La Tremblade, créancier de Duhoux d'une somme de 624 livres 4 sols, fait constater par François Reddon, notaire public, Baumard, huissier, et Etienne Robert, propriétaire, que l'émigration de Duhoux est antérieure au mois de mars 1793 ; que dès le mois de mai [juin] sa femme a été admise au divorce pour cause d'émigration. Les scellés sont apposés sur la maison Duhoux à la demande de la Société populaire de La Tremblade (délibération du 26 pluviôse an II). C'est le juge de paix Rousseau qui fut chargé, avec Etienne Robert, officier municipal, d'apposer les scellés sur les meubles, titres et papiers dans la maison de l'émigré Duhoux d'Hauterive (12 juin 1793). (Ronce-Les-Bains, Marennes et la côte saintongeaise par André Lételié - 1890)

C'est le 27 ventôse an II (17 mars 1794) que Magdelaine Cursay déclare à la municipalité de Brouage qu'elle est enceinte d'environ six mois "des faits du Cn Germain de la Corbinière".

grossesse

Détenue dans la municipalité de Brouage, section B, elle met au monde un fils, "Poupon Cursay", le 19 prairial an II (7 juin 1794). Il est mis en nourrice chez Jeanne Martin femme Boiseau, à Brouage, malheureusement, il décèdera quatre mois plus tard, le 5 brumaire an III (26 octobre 1794). L'époux de Jeanne Martin, Pierre Boiseau, est décédé à Brouage, le 9 pluviôse an III (28 janvier 1795).

poupon naissance

 

Duhoux d'Hauterive possédait à La Tremblade, quartier de Tirepoil, une maison adjugée 7.150 livres à Gauvin, qui est ensuite déchu (5 messidor an III - 23 juin 1795), puis maintenu. (Ronce-Les-Bains, Marennes et la côte saintongeaise par André Lételié - 1890)

Le 21 vendémiaire an V (11 novembre 1796)
"Il a été mis sur le bureau une pétition de la citoyenne Magdeleine Cursay, veuve de Pierre Duhoux, demeurant à Cognac, à l'administration centrale du département, aux fins d'obtenir main levée du sequestre établi sur les biens de feu son mari, fusillé à Noirmoutier le 18 nivôse an 2, ce qui lui a été accordé par délibération de ladite administration, et il a été porté au pied de la délibération de ladite administration l'arrêté suivant de l'administration municipale de ce lieu.
Vu la pétition et l'arrêté du département, l'administration du canton de Noirmoutier arrête de remettre le produit des sels vendus en présence de cette administration au citoyen Laurent, fondé de pouvoir de la pétitionnaire, et la renvoie au receveur du droit d'enregistrement pour le surplus de ses biens.
Adrien aîné, agent municipal
Varnau, secrétaire en chef." (AD85 - AAIN 38E19-2 - vue 4 / 134)

A noter que "la veuve" de Pierre Duhoux de Hauterive indique avec précision la date du décès de "feu son ex-mari" : 18 nivôse an II - 7 janvier 1794.

Une quinzaine de jours avant cette pétition, "la citoyenne Magdeleine Cursay, veuve de Pierre Duhoux" se remarie, dans cette même ville de Cognac, le 7 brumaire an V (28 octobre 1796) avec le citoyen Simon-Louis Germain, propriétaire, fils de Jean-Baptiste Germain, propriétaire, receveur des fermes, et de Marie Bonnet, domiciliés à la Ménounière, commune de Saint-Pierre, île d'Oléron, né commune du Château, isle d'Oléron, le 4 avril 1759.

Germain de Cursay

 

Simon-Louis Germain, propriétaire, ancien vérificateur des douanes, est décédé à Rochefort, rue des Grandes Allées, n° 8, le 5 octobre 1835, à l'âge de 77 ans.

Jeanne-Marie-Magdelaine de Cursay est décédée à Rochefort, rue des Grandes Allées, n° 9 (?), le 21 novembre 1836, à l'âge de 73 ans.

CURSAY DECES 1836 Rochefort z

Sur les registres paroissiaux de La Tremblade, on lit : "Le 4 février 1777, fut enterré un nègre nommé François Néri, indien de nation, de Macao, amené en France par M. d'Hauterive, commandant de Noirmoutier."

Fleur-de-lis on Apple

Marie-Anne-Joséphine Duhoux de Hauterive : Je n'ai hélas trouvé aucune information la concernant, à l'exception de sa naissance (1788).

Fleur-de-lis on Apple

Marie-Louise-Caroline Duhoux de Hauterive, fille de feu Pierre Duhoux d'Hauterive, capitaine commandant au régiment de Cambrésis, chevalier de Saint-Louis, et de Jeanne-Marie-Magdelaine de Cursay, épouse à Rochefort, le 9 février 1820, François-Augustin Sergent, propriétaire, né à Rochefort, le 12 octobre 1793, fils de François Sergent, adjudicataire au port, et d'Élisabeth Laurent.

De ce mariage sont nés :

- François-Raymond-Auguste Sergent, né à Rochefort, le 5 mars 1821 ; Sous-commissaire de la marine : 21 ans de services effectifs, dont 8 à la mer (Journal officiel de l'Empire français - page 1089 - Gallica) ; Chevalier de la Légion d'honneur par décret du 9 novembre 1869 (Base Leonore LH/2504/5) ; marié à Marans, le 19 novembre 1856 avec Marie-Virginie-Emilie Gouraud (23 ans), fille de Jean-Louis-François, propriétaire à Marans, et de Marie-Émilie Roblain ; il est décédé à Marans, le 13 avril 1894 ;

- Marie-Magdelaine-Lydie Sergent, née à Rochefort, rue des Fonderies, n° 16, le 16 mai 1827 ; en 1851, elle vit toujours à la même adresse, mais pas seule ; elle se trouve alors chez Louis-Martial Le Prédour (son oncle), médecin en chef de la marine, son épouse, Marie-Anne Sergent (soeur de François-Augustin), une rentière et trois domestiques ; Le Prédour est présent au mariage de son frère, François-Raymond-Auguste ; 

mariée à Rochefort, le 19 janvier 1857, Alfred-François Le Belin de Dionne, ingénieur de la Marine, né à Trouhaut, département de la Côte d'Or, le 22 novembre 1824, fils de Jules-Philippe, capitaine retraité, et de Agathe-Zoé de la Follye de Joux, domiciliés à Paris ;

Alfred-François Le Belin de Dionne, officier de la Légion d'honneur, directeur des constructions navales en retraite, directeur général en retraite honoraire de la Société des Chantiers et Ateliers de la Gironde, est décédé à Bordeaux, le 17 avril 1907.
Né à Trouhaut (Côte d'Or), le 22 novembre 1824, élève à l'École polytechnique en 1844, ingénieur de 3e classe du Génie maritime en 1846, de 2e classe en 1848, de 1ère classe en 1853, ingénieur en chef de 2e classe le 3 février 1866, de 1ère classe le 8 novembre 1872, Le Belin de Dionne avait été nommé directeur des Chantiers et Ateliers de la Gironde en 1882 ; il occupa ce dernier poste pendant vingt ans, s'y faisant continuellement remarquer par ses qualités éminentes.
Au début de sa carrière, M. Le Belin de Dionne était devenu notre compatriote du Sud-Ouest par son mariage avec Mlle Sergent (de Rochefort), nièce de M. le 1er médecin en chef Le Prédour, président du Conseil de Santé de la marine ; son éloignement de Rochefort n'avait point amoindri son attachement à ce grand port.
Le fardeau des années s'était appesanti sur M. Le Belin de Dionne sans atteindre sa vive intelligence, son esprit délicat, son goût pour toutes les études littéraires et scientifiques. Il possédait une très belle bibliothèque. La mauvaise saison l'avait condamné à une réclusion sévère, et de cruelles souffrances, supportées avec la foi et l'amour du Christ, ont marqué les dernières heures de sa vie. Sa mort met particulièrement en deuil M. le capitaine de cavalerie Le Belin de Dionne, du 21e chasseurs, son fils ; M. Bitot, ingénieur des chemins de fer du Midi, son gendre, et M. le général de division Le Belin de Dionne, son frère ; et à Rochefort,où demeurent encore quelques-uns de ses amis, qui sont également nombreux à Bordeaux ; cette mort excite de vives sympathies, dont nous nous empressons d'être l'écho.
Les obsèques de M. Le Belin de Dionne ont été célébrées dans l'église Saint-Louis de Bordeaux, et l'inhumation de sa dépouille mortelle a eu lieu à Rochefort, dans un caveau de famille.(Revue illustrée du Tout-Sud-Ouest - 2e année - N° 17 - mai 1907 - page 164)

dont Marie-Louis Le Belin de Dionne, né à Rochefort, le 19 décembre 1863, capitaine instructeur au 21e régiment de chasseurs à Limoges, chef d'escadron major au 11e régiment de chasseurs, décret du 24 mars 1912 ; signalement : cheveux et sourcils noirs, yeux roux, front haut, nez moyen, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, taille 1 mètre 65 centimètres ; chevalier de la Légion d'honneur, brevet du 28 octobre 1909 (Base Leonore LH/1513/24) ; marié à La Charité-sur-Loire, le 21 août 1900 avec Éléonore-Marie-Louise Lasné du ColombierMarie-Louis est décédé le 16 juin 1920. 

dont Jacques-Jules-Alfred-Marie Le Belin de Dionne, né à Limoges, le 1er septembre 1905, chevalier de la Légion d'honneur (15 mai 1946), puis officier (16 octobre 1947) (Base Leonore 19800035/1135/29951) ; lieutenant colonel  ; Entré dans l'armée en 1924, est nommé sous-lieutenant en 1933, capitaine en 1941, chef de bataillon en 1944 ; 23 ans de services ; croix de guerre avec étoile de vermeil ; Est entré dans la Résistance fin 1940. Chef du Réseau P.R. du S.S. coiffait l'ensemble des réseaux de résistance de Paris. Arrêté le 15 novembre 1941, il est interné à Fresnes pendant 16 mois. Dirigé sur Romainville où il reste 3 semaines, puis sur Compiègne où il reste 4 mois, il est ensuite déporté à Flossenburg où il réalise une tentative d'évasion qui échoue. Transféré à Saxenhausen, puis à Mauthausen, il fait montre d'un courage et d'un cran extraordinaires dans la nuit du 17 février 1945 où il peut se sauver d'un massacre d'une partie du convoi dans lequel il se trouvait grâce à sa seule énergie. Blessé très grièvement, il est hospitalisé à l'infirmerie du camp où il participe à l'organisation de la résistance clandestine de l'infirmerie. Il est ensuite désigné par le Comité Français de Résistance Illégale du Camp pour faire partie du Comité Militaire Français chargé d'organiser les groupes d'action qui avaient pour mission de protéger les déportés français et d'aider à leur libération. Il est décédé à Paris 5e, le 15 mars 1972

Marie-Magdelaine-Lydie est décédée à Bordeaux, le 25 février 1908, et inhumée à Rochefort.

 

caroline signature

 

Marie-Louise-Caroline Duhoux d'Hauterive est décédée à Rochefort, le 5 mai 1834, au n° 16 de la rue des Fonderies. Elle était âgée de 41 ans.

François-Augustin Sergent est décédé à Chasserat (Rochefort), le 1er mai 1852, à l'âge de 58 ans.

Marie-Louise-Caroline décès 1834 z

 Fleur-de-lis on Apple

TOMBEAU FAMILIAL DANS LE CIMETIÈRE DE ROCHEFORT

tombeau à Rochefort z

1er panneau :

- Michel Sergent, propriétaire, né le 6 mai 1789, décédé le 17 octobre 1828,

- Marie-Louise-Caroline Duhoux d'Hauterive, épouse de M. François-Augustin Sergent, née en 1793, décédée le 6 mai 1834,

- François-Auguste Sergent, propriétaire, né le 12 octobre 1793, décédé le 1er mai 1852,

- Comtesse Le Belin de Dionne, née Marie-Louise Lasné du Colombier, 1874 - 1961

- Jacques Le Belin de Dionne, colonel de cavalerie, 1905 - 1972.

2ème panneau : 

- Dame Elisabeth Laurent, Vve de M. François Pain, née le 9 février 1764, décédée le 23 juin 1831,

la piété filiale à la tendresse maternelle,

- François-Alfred Le Belin de Dionne, directeur du génie maritime en retraite, officier de la Légion d'Honneur, né le 22 novembre 1824, décédé le 17 avril 1907,

- Marie-Madeleine-Lydie Sergent, épouse de M. Alfred Le Belin de Dionne, née le 17 mai 1827, décédée le 25 février 1908.

3ème panneau :

- Marie-Anne Sergent, épouse de M. Le Prédour, médecin en chef de la Marine, née le 24 octobre 1792, décéde le 15 juin 1854,

- Martial Le Predour, époux de Marie-Anne Sergent, premier médecin en chef de la Marine, Commandeur de la Légion d'Honneur, né le 28 juillet 1784, décédé le 6 mars 1872,

- Marie-Louis Le Belin de Dionne, chef d'escadron de cavalerie, 1865 - 1920

- Docteur Claude Bitot, 6 septembre 1887 - 23 août 1919,

- Marie Bitot, 27 juin 1859 - 31 décembre 1859 - 31 décembre 1953,

- Etienne Bitot, 1894 - 1964.

 

Fleur-de-lis on Apple

 

JEAN-LAMBERT-LOUIS, dit le chevalier Duhoux

Un jugement du conseil de guerre tenu par ordre du Roi à Lille du 12 juillet 1773 faisant suite à des troubles qui se sont élevés à l'Isle-de-France, dans le régiment Royal-Comtois, & la division qui a éclaté entre les Chefs & les Officiers dudit régiment, condamne à être cassé, & à un an de prison, Jean-Lambert-Louis Duhoux d'Hauterive.

"Le sr Duhoux, élève de l'École Militaire, et chevalier de Saint-Lazarre, cidevant officier dans le Régiment Royal Comtois, a été du nombre des officiers de ce corps qui ont été cassés à la suite du Conseil de Guerre tenu à Lille en 1773. Il vient d'expier sa faute et meurt d'envie de la faire oublier en se consacrant au service pour toute sa vie." Sur la recommandation entre autres du baron de Vioménil [Duhoux de Vioménil, une autre branche de la famille], Duhoux est nommé sous-lieutenant au régiment du Cap à Saint-Domingue, le 9 janvier 1778. (IREL ANOM - Dossier Duhoux - COL E 151)

Le chevalier Duhoux qui avait servi dans la cavalerie avant la révolution, prit les armes avec beaucoup de zèle au premier moment de l'insurrection, devint adjudant-général, et fut regardé comme un des meilleurs officiers de l'armée d'Anjou. Ce fut lui qui décida la victoire de Saint-Lambert, en tournant la position que commandait Duhoux, maréchal de camp républicain, aussi attaché au parti révolutionnaire qu'il l'était lui-même à la cause du Roi. Il mourut en héros, au Mans, le 12 décembre 1793, à l'âge de 42 ans, pour n'avoir pas voulu abandonner les blessés qu'il avait pris sous sa garde.(Biographie moderne ... volume 2 - 1816) - 

Témoignage de Louis Monnier - Mémoires, p. 59 : " … Nous n'eûmes que le temps de monter et de nous sauver des Halles. Les Bleus firent feu sur nous et tuèrent le chevalier Duhoux à côté de moi. "

 

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