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La Maraîchine Normande
16 octobre 2020

RANTON (86) - HAM (80) - JEAN-BAPTISTE CESVET, PRÊTRE RÉFRACTAIRE (1746 - 1807)

Ranton z

Fils de Guillaume et de Marthe Rousseau, Jean-Baptiste est né et a été baptisé à Ranton (86),  le 28 septembre 1746.

Cesvet baptême

De vicaire, il devint curé de Bouillé-Saint-Paul, en 1787. Il se fit représenter à l'assemblée du clergé de la Sénéchaussée de Saumur, le 9 mars 1789, par Michel-Charles-Martin Duchesnay, curé de Saumur.

Dernier curé légitime de Bouillé-Saint-Paul pendant la période révolutionnaire, il eut le courage de refuser le serment à la Constitution Civile du Clergé et dut quitter sa paroisse.

Pour échapper aux poursuites, M. Cesvet avait été contraint de se cacher.

Une tradition rapporte que rendu à Vrines, près de Thouars, il aurait été reconnu par les Républicains et jeté dans le Thoué où il aurait trouvé la mort. M. Cesvet passa, en effet, pour mort, mais il avait réussi à se sauver.

Profitant du passage des Vendéens, il se joignit à eux avec M. Renoult (François-Augustin-Thomas), prieur-curé de Saint-Varent et M. Jean Bouchet, prieur-curé d'Ulcot.

Cesvet signature

 

A la bataille de Cholet, le 8 février 1794, ses deux compagnons d'infortune furent atteints par les Républicains et tués à coups de sabre au lieu-dit les Treilles de Cholet ; plus agile, M. Cesvet s'échappa de leurs mains et pour la deuxième fois, évita la mort ; il reparut à Bouillé-Saint-Paul vers la fin de 1794 pour y reprendre une somme de cent louis qu'il avait caché dans le creux de la statue de Saint-Paul dans l'église ; il ne la retrouva pas et pour cause, le maire [J. Gautier] l'avait découverte en 1793 et se l'était appropriée. M. Cesvet fut plus heureux pour une somme moins importante cachée par lui au pied d'un poirier dans le jardin de la cure (arch. de l'Evêché).

Nous le retrouvons aux Cerqueux-de-Maulévrier, où il exerce son ministère avec l'autorisation de Mgr Coucy, du 7 janvier 1795 au 25 août 1803. L'état du diocèse de Poitiers, dressé en 1800, mentionne M. Cesvet en ces termes : Saint-Paul-de-Bouillé, Cesvet, curé légitime, non jureur, exerce dans la Vendée. Dans la Table des Ecclésiastiques employés dans le diocèse, en 1803, on lit : Cesvet, on le croit mort. On était si persuadé de sa mort que M. Robert fut nommé en 1804 curé de Bouillé-Saint-Paul, et que dans l'Etat des prêtres qui, en juin 1804, avait prêté, différé ou refusé le serment prescrit par le Condordat, le Préfet écrivait : Bouillé-Saint-Paul, Cesvet, mort, remplacé par Robert, soumis.

M. Cesvet, malgré ce certificat de décès, n'en continuait pas moins de vivre et d'être un sujet de trouble pour l'évêque et le Préfet d'Angers. Lors de l'organisation du diocèse d'Angers, il avait refusé de reconnaître l'autorité de Mgr Montault et continué d'exercer son ministère aux Cerqueux au nom de l'évêque de La Rochelle non démissionnaire. Quand le desservant, nommé par l'évêque d'Angers, M. Avrillon, se présenta aux Cerqueux, M. Cesvet avait emporté les ornements et les vases sacrés et disait la messe secrètement..

Le 4 mars 1803, le Préfet de Maine-et-Loire demandait au ministre de la Justice l'autorisation de le faire arrêter.

Le 8 avril, le ministre envoyait l'ordre de le faire interner à Milan, mais les recherches ne furent pas très heureuses. Le 6 avril 1804, le Préfet écrivit de nouveau au ministre de la Justice au sujet de cet insoumis turbulent et factieux, exerçant mystérieusement dans la commune des Cerqueux-de-Maulévrier.

Un rapport de la police secrète du Maine-et-Loire, du 21 septembre 1804, nous apprend qu'à la date du 17 septembre, par ordre du commandant militaire de la 22e division, un pretre réfractaire, nommé Cesvet, était recherché par la gendarmerie dans les environs des Cerqueux. Le 5 mars 1806, le sous-préfet de Beaupréau écriviait encore à la Préfecture : Le prêtre inconstitutionnel Cesvet vient de recommencer ses offices nocturnes aux Cerqueux.

Mais les jours de son ministère clandestin sont comptés, car le 27 mars 1806, M. Cesvet fut arrêté par deux gendarmes de Châtillon-sur-Sèvre, dans le village de la Margiraudière, à Saint-Aubin-de-Baubigné. On le conduisit aussitôt devant le sous-préfet de Bressuire, et de là à la prison de Niort.

Sur son refus de se soumettre au Concordat, le 17 mai 1806, Fouché ordonna de l'enfermer au château de Ham, où le malheureux obstiné mourut le 28 août 1807 ; il appartenait à une famille pauvre, et c'était la paroisse schismatique des Cerqueux qui le faisait vivre.

CESVET décès z

Dans une lettre écrite par Grille, commissaire du canton d'Argenton-l'Eglise, le 22 pluviôse an VI, sur les anciens chefs chouans du pays, on trouve cette note sur M. Cesvet : "Cesvet, curé de Bouillé-Saint-Paul, avait pris parti dans l'armée vendéenne. Il avait un commandement suivant les rapports qui en ont été faits, est resté aux Cerqueux-de-Maulévrier, depuis l'amnistie."

 

Argenton-l'Eglise et ses environs par l'abbé Gustave Michaud

AD86 - Registres paroissiaux de Ranton

Archives historiques et littéraires du Nord de la France et du Midi de la Belgique - Troisième série - Tome 3 - 1852

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