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La Maraîchine Normande
10 août 2020

PAULHENC (15) - LA CHAPELLE DE TURLANDE

155_0500

 

Surplombant les gorges de la Truyère, à la limite du Cantal et de l’Aveyron, près du village de Paulhenc, le rocher de Turlande surmonté de sa croix, domine la retenue de Sarrans et attire les amoureux des points de vue imprenables.

Assise, pour ainsi dire, dans le site le plus pittoresque, cette chapelle est adossée à une chaîne de rochers, rangés en quelque sorte par rang de taille, et s'élevant comme des pyramides égyptiennes en forme d'amphithéâtre. On voit fréquemment planer au-dessus de ces rochers, qui descendent dans la rivière de la Truyère, la buse et autres oiseaux de proie des montagnes de l'Auvergne.

Au moyen âge, Turlande appartenait à la famille de Saint-Robert, fondateur de l’abbaye de la Chaise-Dieu au XIème siècle.

Sur commande de Pierre de Turlande, la chapelle fut construite vers 1270, à côté de la motte castrale encore accessible, et consolidée en 1450, date de construction des contreforts.

Selon la légende, la statue de la Vierge, trouvée dans un bois et transportée en procession jusqu’à l’église de Paulhenc, ne voulut jamais y rester : à chaque fois on la retrouvait le lendemain dans le bois… Alors les villageois la placèrent sur un char tiré par deux vaches laissées libres de leurs déplacements… L’attelage prit le chemin de Turlande et s’arrêta à l’endroit où fut construite la chapelle…

Investi par les routiers anglais  pendant la guerre de 100 ans, le château fut détruit lors des guerres de religion.

La chapelle et sa vierge, très vénérées, furent épargnées. Sous la révolution, la chapelle, qui n’a subi aucune dégradation, est mise en vente publique pour une mise à prix de 400 francs… mais il n’y a ni enchérisseur, ni adjudicataire. Une seconde mise en vente est organisée, avec le même résultat…

Fondation du Patrimoine - Les Amis de Turlande

 

SAINT ROBERT DE TURLANDE

Nous sommes vers l'an 1000.

A cette époque, les noms de famille n'existaient pas et les recherches de filiation sont rendues difficiles. Mais il faut bien avouer que si Robert peut éventuellement avoir une origine autre que les Turlande, cela reste encore à démontrer car jusqu'ici personne n'a trouvé d'origine plus plausible.

St-Robert avait passé son enfance à Reilhac en Brivadois où la famille possédait des biens et où il était vraisemblablement né en 1001.

 

St-Robert z

Fils de Géraud et de Raingarde, il passa ensuite sa jeunesse en Auvergne et souvent à St-Georges de Brossadol, près de St-Flour.

Cadet d'une famille assez nombreuse, plutôt chétif d'apparence, roux, montrant peu de dispositions pour la vie chevaleresque, il fut placé, en 1018, sous la direction des chanoines du monastère de Brioude.

Cette ville avait souffert des luttes de l'époque mérovingienne, avant d'être saccagée et brûlée par les Sarrasins (sans doute dans le second quart du VIIIe siècle) puis restaurée au début du IXe siècle par le comte de Brioude, Béranger, qui y établit 34 chanoines dans le bourg et 20 dans le château relevant du roi. C'était un corps plus militaire qu'ecclésiastique.

Cela changea peu Robert de la vie menée à Reilhac, Brossadol et Turlande, il y devint chanoine en 1025, fut ordonné prêtre puis nommé trésorier.

Peu satisfait de cette vie, il avait ouvert au dépens de son patrimoine personnel, un hôpital destiné aux pauvres et aux pèlerins. Il cherchait sa voie, comme Odilon de Mercoeur qui l'avait précédé 40 ans plus tôt, au chapitre de Brioude, avant d'être abbé de Cluny en 1994.

Tombé malade, il résolut d'abandonner la vie canoniale.

Il entreprit le voyage en Italie (où il aurait vu le lamentable pape Benoît IX) et se rendit au Mont Cassin "pour étudier la règle de St-Benoît et recueillir les saines traditions monastiques". Il revint prêt à accomplir ses projets de retraite et d'apostolat. Il se lia à deux chevaliers pénitents : un certain Dalmas et Étienne de Chaliers, son "familier", au demeurant très lié avec les Turlande aux côtés desquels il avait guerroyé.

Ce fut Étienne qui repéra dans une clairière de la forêt livradoise une chapelle en ruine. La terre appartenait aux Beaumont et plus particulièrement à deux frères, hommes d'église, qui lui concédèrent en toute propriété cette "solitude stérile". Le chevalier Austremond, qui tenait cette terre en fief, confirma la cession.

Les trois compagnons en prirent possession en plein hiver de 1043.

Au début, la communauté vivait dans de petites cellules groupées autour d'une chapelle couverte de chaume.

Robert finit par adopter la règle de St-Benoît, certains disciples du saint préférant la vie canoniale et d'autres l'érémitisme. Quatre ans plus tard, en 1050, les travaux d'édification du monastère étaient à peu près terminés.

L'évêque érigea alors l'établissement religieux en abbaye, appelée désormais Casa Dei : la maison de Dieu, et lui confia cinq églises. (L'emplacement de la future Casa Dei était un lieu élevé (1.088 m), au climat rude, infertile, battu par les neiges une longue partie de l'année).

Les premiers bienfaiteurs furent les Turlande, ainsi que les Mercoeur, les Fabre, puis les Lugeac et enfin le comte d'Auvergne, Guillaume IV, et son épouse Philippa de Gévaudan.

L'abbaye se développa rapidement, abondant de richesses et de religieux (on dit qu'il y en avait 300).

Un peu plus tard, en 1052, le pape Léon IX lui accorda la protection apostolique et le roi Henri Ier délivra un diplôme de protection à Vitry-aux-Loges où il confirmait les dons reçus par la Casa Dei dont l'église de Ste-Marie et la Seigneurie.

Dans son livre "Saint Robert de Turlande, fondateur de la Chaise Dieu", Gaussin le décrit comme un petit homme maigre et grêle de forme, au visage pâle où brillaient des yeux gris fauve, des cheveux roux. Il ressemblait à Odilon, abbé de Cluny, vraisemblablement son oncle.

St-Robert meurt le 17 avril 1067 et fut enterré le 24 seulement, tant la ferveur était grande et les pèlerins venus lui rendre hommage nombreux.

C'est à peu près tout ce que nous savons sur St-Robert.

Informations trouvées dans la chapelle de Turlande.

Voir ICI l'album photo

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