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La Maraîchine Normande
8 août 2020

LACROIX-BARREZ (12) - LE CHÂTEAU DE VALON

LE CHÂTEAU-FORT DE VALON

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Le château-fort de Valon, bâti comme un nid d'aigle sur l'extrémité de la butte rocheuse qui domine de près de 300 mètres les gorges profondes de la Truyère, fut construit dans la seconde période du Moyen Âge, vers le XIIe siècle.

Vers cette époque, la seigneurie de Valon, qui appartenait à la châtellenie de Mur-de-Barrez, dépendait de la vicomté de Carlat, dont elle était feudataire, et, en cette qualité, rendait hommage aux comtes de Rodez (grands suzerains).

Au XIIe siècle, Valon était qualifié de terre baroniale et comprenait, comme territoire, les paroisses de Murols, Valon et partie de celle de Lacroix-Barrez.

En 1210, les Albigeois s'emparèrent de Laguiole, Valon et Mur-de-Barrez où ils se retranchèrent fortement. Jean de Beaumont, baron de Ténières, doué d'une intrépidité remarquable, les délogea de leurs positions et les poursuivit vigoureusement jusque sous Rodez où ils furent cernés et massacrés.

En 1265, Bérenger de la Gleizole (ou Laguiole), Estève Pistol et Estève, "cosseigneurs", rendent hommage au comte de Rodez qui est aussi vicomte de Carlat.

En 1276, Bertrande de Valon, comtesse de Rodez, fonde le monastère de Saint-Projet, sous Montsalvy, sur les bords du Lot.

Philippe de Valois, qui fut roi de France de 1328 à 1350, fait hommage au comte de Rodez, vicomte de Carlat, pour le château de Vallon et ses appartenances.

En 1340, Valon fut apporté en dot, par Aladie de Pierrefort, à Almeyric Rolland, le premier de cette puissante famille qui donna les seigneurs de la chatellenie de Cromières, près Raulhac (Cantal).

En 1356, au lendemain de la funeste bataille de Poitiers, la Patrie est en deuil. Le roi Jean le Bon, prisonnier, est emmené à Londres où il meurt en 1364. Les Anglais occupent la plus grande partie, et tout le Carladès doit subir la loi de l'impitoyable vainqueur.

Sur les bords de la Truyère, Valon et Valcaylès sont occupés. Le paysan, affolé, s'enfuit tantôt dans les bois, tantôt sur les montagnes pour échapper à la mort, à l'esclavage, aux sévices de l'ennemi et des bandes à sa dévotion : les Tuchins et les Routiers.

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C'est exactement en 1378, que les Routiers, sous la conduite d'Aymérigot Marchès, à la solde des Anglais, après s'être emparés des châteaux de Carlat et d'Alleuse (près Saint-Flour) et de Turlande (près Pierrefort), se rendirent maîtres de Valon.

De ce repaire imprenable, ils répandaient la terreur dans tout le nord du Rouergue et dans les pays voisins, pillant les populations et rançonnant les monastères et châteaux. Cet Aymérigot Marchès, qui s'intitulait effrontément le "roi des Pillards" fut livré par son parent, seigneur de Tournemire, à la justice royale ; il fut roué et écartelé, à Paris, sur la place de Grève.

Aymerigot Marchès

En 1389, Vallon était encore en possession des Routiers, mais, cette année-là, à la suite du pacte de Rodez, conclu le 6 juillet 1387 entre les capitaines anglais et les gouvernants du Rouergue, d'Auvergne, du Velay, du Gévaudan, du Quercy et les sénéchaussées de Toulouse, de Carcassonne et de Beaucaire, Valon et les autres places furent évacuées et Ramonet de Sort, qui y commandait, remit le château entre les mains du comte d'Armagnac.

Avant et pendant l'occupation, le château et ses dépendances furent la propriété de la puissante famille des Rolland.

En 1456, Pierre Rolland, chevalier et seigneur de Valon, Villecomtal, etc., sénéchal de Castres, fit son testament au château de Valon et demanda à être inhumé dans la chapelle de Saint-Blaise (de Valon) où reposaient les restes de ses ancêtres.

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C'est au début du XVIe siècle qu'il faut placer l'arrivée d'un cadet de la famille des Chaumeil, seigneurs de Dienne, en la vicomté de Murat (Haute-Auvergne).

En 1536, Louis de Chaumeil de Dienne, fils de Jean, capitaine de cent hommes d'armes au château de Vallon, se décide à quitter l'Auvergne et se fixe à Valon.

En 1537, Michel de Chaumeil de Dienne, fils de Louis, succède à son père dans le commandement du château de Valon et épouse Françoise de Dienne : il achète, en 1580, la terre et la seigneurie de Villerols, près Lacroix.
Vers la fin du XVIe siècle, la seigneurie de Vallon, passée à la famille de Fontanges, fut transmise à celle de Scorailles, qui lui succéda à Cropières, près Raulhac. En effet, en 1599, Louis de Fontanges et de la Salle fut désigné comme héritier éventuel de son cousin, Annet de Fontanges, dans le cas où le fils de ce dernier décèderait sans enfant.

En 1667, un autre Louis de Fontanges, seigneur de Vallon, de la Besserette, de la Capelle del Fraysse, etc., y fit son testament ; son fils, Jean, épousa Gasparde-Henriette d'Epinchal et testa au château de Vallon, en 1673.

En 1643, Louis XIII, roi de France, pour récompenser les princes de Monaco de leur fidélité et les dédommager des attaques des Espagnols qui s'étaient emparés de terres considérables que possédait la Principauté dans le royaume de Naples et dans le Milanais, donna le comté de Carlat à la maison de Monaco qui le conserva jusqu'à la Révolution, en 1791.

Vers 1750, la famille Verdier de Mandillac devint propriétaire de cette seigneurie et le dernier de ce nom mourut à Mur-de-Barrez, vers 1830, laissant la possession du château à la famille Bancarel d'Hyars.

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Le château, depuis la Révolution n'était plus habité et avait été dégarni de son mobilier. Les nouveaux propriétaires se souciant peu d'y faire des réparations, l'abandonnèrent, et le temps, grand destructeur, commença dès lors son oeuvre.

Vers 1845, les toitures s'effondrèrent en partie : c'est de ce moment que commencèrent le pillage et le dépeçage de la seigneuriale demeure. Les habitants du pays l'exploitèrent comme une carrière de matériaux, enlevant successivement les mâchicoulis, créneaux, corniches, embrasures et grandes cheminées, précieux spécimens de moulures et de sculptures moyenâgeuses.

Depuis bientôt un siècle, le vandalisme se poursuit aidé par les intempéries et le rude climat de notre pays.

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Ces ruines imposantes méritent, cependant, d'être conservées, spécialement le donjon, dont les deux étages comprennent deux salles aux hauts plafonds arqués ...

Mais l'angle sud-ouest de la tour menace de s'effondrer par suite d'un décollement sérieux de l'arête qui a été détruite, dans son milieu, par la foudre et constitue un danger réel pour les maisons d'habitation qui se trouvent à ses pieds, et, tout spécialement la maison d'école ...

20 janvier 1922 - J.-B. SADOUL

Mais depuis 1922, plusieurs évènements ont survenu. La famille Delrieu de Pleau, propriétaire, devant le coût de la démolition, céda à titre gracieux le château à M. Delmas de Cadillac de Murols qui à son tour le céda à très bon compte à M. Fougerousse, architecte parisien. Ce dernier, profitant de la présence de l'entreprise Fabre, de Paris, qui alors construisait, en 1932, l'église du Cardinal Verdier à Lacroix-Barrez, fit restaurer l'angle du château et établir au sommet du donjon une plate-forme bétonnée.

De ce belvédère, l'on jouit d'un coup d'oeil admirable sur les gorges sauvages de la Truyère.

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J.-B. S.

Informations trouvées sur place.

Voir ICI l'album photo

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