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La Maraîchine Normande
25 juin 2020

ST-HILAIRE-DE-RIEZ (85) LUXEMBOURG - PIERRE FROND, COCASSIER, AU BOIS JUQUAUD (1762 - 1809)

Le citoyen Jean-Chrysostôme Ingoult (1748 - 1816), négociant-armateur à Croix-de-Vie près St-Gilles, exportateur de blé et de sel, et maire de la commune (en 1792), fut accusé du crime de Haute-Trahison et acquitté par jugement rendu le 17 Germinal an XII (7 avril 1804), par une commission militaire extraordinaire, séante aux Sables-d'Olonne, Département de la Vendée. Il était prévenu d'avoir favorisé l'introduction d'un Émissaire anglais sur les côtes de son département, à une époque où la tranquillité de l'État paraissait menacée...

Pierre Frond, impliqué dans cette affaire, apparaît dans le Mémoire d'Ingoult qui le présente de la manière suivante :

Pierre Frond, marchand de volailles, et tenant un méchant cabaret, au lieu du Bacheteau (?), commune de Saint-Hilaire-de-Riez, homme immoral, sans propriétés, sans considération, faisait, pendant la guerre de la Vendée, le métier de dénonciateur et d'espion.

En l'an 4, il servait de guide aux Émissaires anglais ; dernièrement encore et dans l'an X, il recélait une aventurière, qui, abusant de la crédulité des habitants du Marais, a été condamnée par le Tribunal des Sables à six mois de détention, pour s'être donné le titre de Princesse fugitive de la Maison de Condé, et avoir, à l'aide de cette imposture, commis plusieurs escroqueries. [Antoinette Cornuailles dite Princesse Victor]

Le cabaret de ce Frond a longtemps été l'asile d'un brigand fameux nommé Sauzeau qui, en l'an XI, répandait la terreur dans le pays.

 

Bois juquaud cassini z

 

Déclaration de Pierre Front postérieure à son jugement

Ce jourd'hui vingt germinal an douze de la République française (10 avril 1804) ;

Nous, Membres composant la Commission Militaire extraordinaire, séante aux Sables, créée en vertu de l'Arrêté du Gouvernement en date du dix frimaire an douze, d'après l'intention que nous a manifesté le nommé Pierre Front, condamné par jugement du dix-sept du courant à être transféré à Luxembourg, pour avoir répandu des bruits tendant à exciter la révolte, de nous faire des révélations sur le fait du débarquement de l'Émissaire anglais, nommé Clos ou Petit Canclaux, qu'il disait avoir eu lieu, dans le courant du mois de frimaire dernier (2 décembre 1803), sur la côte de Saint-Jean-de-Mont, entre le Bec et le Champ-Gaillard, nous sommes assemblés extraordinairement pour recevoir sa déclaration, ainsi qu'il suit :

Pierre Front, âgé de quarante-deux ans, marchand de volailles, demeurant au Bacheteau, commune de St-Hilaire-de-Riez, lequel, après serment fait par lui de dire la vérité, toute la vérité & rien que la vérité ;

Déclare qu'il rétracte tout ce qu'il a dit sur le débarquement de l'Émissaire anglais, dans les divers interrogatoires qu'il a subis, tant devant le Général Gouvion & le Capitaine Rapporteur, qu'en présence de la Commission Militaire extraordinaire, dans ses séances du seize & dix-sept du courant ;

Qu'il n'a vu ni parlé à aucun Espion anglais à l'époque qu'il a déterminée dans ses interrogatoires ; que, quelques jours avant les rapports qu'il a faits à ce sujet, il a rencontré sur la route de Challans trois hommes qu'il ne connaît pas, qu'il assure cependant être du Bocage, qui lui dirent : Te rappelles-tu du débarquement d'Anglais qui a eu lieu dans l'an quatre ? leur ayant répondu qu'oui ; ils ajoutèrent : avant la paix, il s'en fera bien d'autres ;

Qu'il avait répandu ce bruit-là dans l'ivresse & sans mauvaise intention ; que la crainte seule, & des hommes qui étaient détenus avec lui, l'avaient engagé à y persister jusqu'à ce moment ;

Que si sa femme a fait la même déclaration que lui, c'est d'après l'avis qu'il lui en avait fait donner par une autre femme qui était venue à la prison.

Ajoute que dix écus qu'il a dépensés en prison, proviennent de différentes quêtes que sa femme avait faites dans son canton.

Qui est tout ce qu'il a dit savoir.

Lecture à lui faite de sa déclaration, a dit qu'elle contient vérité, & y persiste, ne veut y rien ajouter, ni diminuer.

Requis de signer, a dit ne le savoir.

Aux Sables, les jour, mois & an que dessus.

Les Membres composant la Commission Militaire extraordinaire ;

Signé SERRES, Sous-lieutenant ; ROUX, Lieutenant ; GRIGY, Lieutenant ; BARTHE, Capitaine ; GALLAND, Capitaine ; FERRIOT, Capitaine ; CLÉMENT, Chef-d'Escadron, Président ; le Capitaine-Rapporteur VINOT ; THIERRY, Greffier.

Pour Expédition conforme.
Le Capitaine-Rapporteur VINOT.
THIERRY Greffier.

PIERRE FROND, condamné à une peine de travaux forcés, mourut le 3 juillet 1809, à "l'hôpital Rham, situé à la ville de Luxembourg", selon le certificat en date du vingt-six du mois de juillet 1809, signé par le commissaire des guerres Denoyers ..."

 

décès 1810 z

 

Pierre Frond ne fut pas le seul à être jugé par cette commission militaire extraordinaire, d'autres Vendéens se trouvèrent sur le banc des accusés : 

 

agitation politique sous le Consulat z

Pierre Frond, né vers 1762,  avait épousé  Marie-Magdeleine Chaillou, née à St-Hilaire-de-Riez, le 28 mai 1772, fille d'Etienne (décédé le 19 brumaire an X - 10 novembre 1801) et de Jeanne Berthomé (décédée le 16 février 1804).

dont il eut :

- Augustin, né à Saint-Hilaire-de-Riez, le 8 germinal an IV (28 mars 1796) ;
- Marie-Madeleine, née à Saint-Hilaire-de-Riez, au Marais Juquaud, le 23 brumaire an VI (13 novembre 1797) ;
- Rose-Victoire, née à Saint-Hilaire-de-Riez, au Marais Juquaud, le 19 ventôse an VIII (10 mars 1800) ;
- Mathurin, né à Saint-Hilaire-de-Riez, au Bois Juquaud, 22 ventôse an X (13 mars 1802) ; décédé le 20 vendémiaire an XI (12 octobre 1802).

Le 1er février 1815, Marie-Magdeleine Chaillou, cultivatrice, âgée de 42 ans, se remarie à St-Hilaire-de-Riez, avec Louis Nicou, marchand camelotier, né à Saint-Hilaire, le 2 juillet 1782, fils de Joseph (décédé au Perrier, le 17 mai 1794) et de Marie Drié.

 

 

Mémoire d'Ingoult, maire de Croix-de-Vie - AAIN 1 D - vues 5-27-28 / 38

AD85 - Registres paroissiaux et d'état-civil de Saint-Hilaire-de-Riez

 

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