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La Maraîchine Normande
7 juin 2020

LE MANS (72) NANTES (44) - MME GIROUST DE MARCILLY, "LA SECONDE MARIE-ANTOINETTE" (1764 - 1794)

bouffay nantes z

Guillaume Lamberty, adjoint de Jean-Baptiste Carrier, avait rencontré, dans l'une des prisons de Nantes, une aristocrate, Mme Giroust de Marcilly, que, pour sa fière et remarquable beauté, et peut-être à cause d'une certaine ressemblance avec la reine, on appelait, dans l'armée de La Rochejaquelein, "la seconde Marie-Antoinette". Mme de Marcilly avait été capturée avec son mari et sa femme de chambre, Françoise Gadoré : elle avait peur de mourir ; Lamberty lui offrit la vie : elle accepta et le suivit. M. de Marcilly resta en prison ; la servante échut à Fouquet.

Quel put être le cauchemar de cette noble dame, tout imprégnée encore des souvenirs de Versailles, quand elle se vit unie à cet homme tragique dont elle n'ignorait pas les exploits et qui, le matin, rentrait, ayant passé la nuit "au travail", sur sa galiote, présidant aux manoeuvres de son escouade de bourreaux ? Lui l'adorait : à son caprice du premier jour, avait succédé une passion fougueuse, terrassante et, quand parut l'avis du Comité révolutionnaire, ordonnant de reconduire à l'Entrepôt les prisonnières momentanément délivrées, sa fureur amoureuse s'exaspéra.

Il se savait menacé, tant pour avoir recueilli Mme de Marcilly que pour avoir soustrait Agathe Gingreau à la noyade ... Mais le Comité révolutionnaire, bien renseigné par sa police, veillait : trois jours avant le départ de Carrier, M. de Marcilly était exécuté et sa femme revenait prendre sa place à l'Entrepôt.

Mme de Marcilly, "la seconde Marie-Antoinette", condamnée à mort dès sa réintégration en prison, le 13 février (25 pluviôse), elle s'était déclarée enceinte et un sursis lui avait été accordé. Peu de jours avant la comparution de Lamberty devant la Commission militaire, elle fut, par faveur, extraite de l'Entrepôt et conduite au Bouffay où était détenu son amant qui voulait la revoir et obtint cette grâce. Que fut l'entrevue entre ce bandit farouche et cette femme que la peur avait dégradée ? L'étrangla-t-il afin qu'elle ne lui survécût pas ? La savait-il convoitée par quelque libertin du Comité révolutionnaire ? On sait seulement que le décès de la malheureuse fut constaté le jour même où elle retrouva au Bouffay celui qui l'avait aimée.

Quelques jours plus tard, le 16 avril, Lamberty montait, avec Fouquet, à l'échafaud.

_____________________

Anne-Louise-Eléonore Taffu de Coudereau, dite Mlle de Brisson, est née au Mans, en la paroisse de Notre-Dame de la Couture, le 22 mai 1764. Elle était fille de Thomas-Alexandre Taffu de Coudereau, écuyer, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et ancien capitaine au régiment du Piémont, et de Renée-Éléonore-Henriette-Armande de Petitjean de Linière.

Taffu de Coudereau baptême 1764 z

Né à La Flèche, le 19 octobre 1763, Louis-Marie Giroust de Marcilly, écuyer, était lieutenant d'infanterie de la compagnie des gardes de la porte du Roi. Son père, Louis-Charles-Thibault Giroust de Marcilly avait aussi servi le Roi dans les gardes du corps, puis avait passé à l'île de Saint-Domingue, comme capitaine d'un régiment d'infanterie. Par sa mère, Marie-Françoise-Jacquine du Pont d'Aubevoye, il était parent de M. de la Roussière.

Giroust baptême La Flèche 1763 z

Éléonore, "jeune Mancelle renommée pour sa grâce délicate et blonde", l'a épousé au Mans, paroisse Saint-Nicolas, le 28 novembre 1786, et comme elle était au couvent des Ursulines, elle avait couché chez Mme des Ardilliers, sa tante ; elle dîna chez elle, le jour de la noce et coucha chez Mme Nepveu, sa cousine. Elle a été tout de suite à son ménage à La Flèche, où elle va demeurer. Ils ont acheté la terre de M. Petitjean, leur parent, dans le mois de décembre 1791.

De ce mariage est née Marie-Louise-Éléonore-Pauline, à La Flèche, le 18 octobre 1787.

Louis-Marie Giroust de Marcilly fut exécuté à Nantes, le 22 nivôse an II (11 janvier 1794).

Anne-Louise-Eléonore Taffu de Coudereau veuve Giroust de Marcilly est décédée à Nantes (section La Montagne et Scevola), en la maison de justice dite Le Bouffay, le 20 germinal an II (9 avril 1794) "de la fièvre épidémique régnante et non de mort violente". Elle avait 29 ans.

Eléonore décès 21 germinal II acte

Mais pourquoi avoir précisé "Et non de mort violente" ? ... plutôt suspecte cette remarque !

 

Les Noyades de Nantes - G. Lenotre - quarante-cinquième édition - 1947

Mémoires de René-Pierre Nepveu de la Manouillère, chanoine de l'Église du Mans - par l'abbé Gustave Esnault - Tome second 1781 - 1807 - 1878

Archives municipales de Nantes

AD 72 - Registres paroissiaux du Mans et de La Flèche

 

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