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La Maraîchine Normande
4 avril 2020

BRISSAC - ANGERS (49) - JACQUES-JEAN-ALEXANDRE GARREAU, CONSEILLER A LA COUR D'APPEL D'ANGERS (1796 - 1889)

JACQUES-JEAN-ALEXANDRE GARREAU, CONSEILLER A LA COUR D'APPEL D'ANGERS (1796 - 1889)

BRISSAC Z

Jacques-Jean-Alexandre Garreau, né à Brissac le 19 janvier 1730, était fils de Jacques-Pierre Garreau, président au grenier à sel de Brissac, et d'Anne Taupin. Il habitait Quincé lorsque le 11 mai 1762, il épousa, à Saint-Jean-des-Mauvrets, dans la chapelle de Saint-Alman, Renée-Perrine Boucler, qui lui apporta en dot la terre de Labarre. A partir de son mariage, on l'appela communément Garreau de Labarre, pour le distinguer de son frère Garreau des Terriers.

Au moment de la Révolution, il était conseiller du roi, président au grenier à sel de Brissac, sénéchal de Brissac, Grézillé, Juigné-sur-Loire et Saint-Jean-des-Mauvrets. C'est ainsi que présidant l'assemblée électorale du Tiers-État de cette dernière paroisse, tenue le 8 mars 1789, il prend le titre de "sénéchal, juge ordinaire civil, criminel et de police de la châtellenie de Saint-Jean-des-Mauvrets" et signe le cahier de doléances.

Il est "mort le 23 vendémiaire an VIII (15 octobre 1799), sise faubourg Saint-Almand", commune de Saint-Jean-des-Mauvrets.

 

Angers ancienne cours d'appel Z

 

Son fils aîné, Jacques-Alexandre est né le 9 mars 1763 à Saint-Jean-des-Mauvrets ; il avait épousé à Mazé, le 24 novembre 1789, Marie-Toussainte-Clotilde Chauveau, dont il eut 3 filles et un fils, Jacques-Alexandre-Raymond, né à Saint-Rémy-la-Varenne le 3 pluviôse an VI (22 janvier 1798), décédé à Angers en 1878.

Son second fils, René-Louis Garreau de la Barre, né à Saint-Jean-des-Mauvrets le 20 mars 1769, prit son doctorat en médecine mais n'exerça jamais. Il demeurait à Saint-Rémy-la-Varenne, où il mourut, le 5 janvier 1844, après avoir été maire de cette commune pendant vingt-huit ans (1800 - 1828).

Du mariage que le docteur en médecine contracta le 15 nivôse an IV (5 janvier 1796) avec Céleste-Marie-James Baudriller de la Cottière, naquit un fils le 17 octobre de la même année : Louis-Jacques-James-Aimé-Frédéric Garreau de la Barre. A l'exemple de ses ancêtres et particulièrement de son grand-père, il choisit la carrière judiciaire. Depuis longtemps, il était conseiller honoraire à la Cour d'Appel d'Angers quand, le 28 octobre 1889, il décéda à Saint-Rémy-la-Varenne.

C'était un homme antique, d'un esprit droit et loyal, plein de bienveillance pour les jeunes dont il aimait et partageait la bonne humeur, sévère pour lui-même et indulgent pour les autres.

Voici l'article nécrologique que lui consacra le journal de l'Union de l'Ouest :

Le mercredi 30 octobre, ont eu lieu dans l'église de Saint-Rémy-la-Varenne, au milieu d'une foule nombreuse et recueillie, les obsèques du vénérable doyen de la magistrature angevine, M. Louis Garreau de Labarre, conseiller honoraire à la Cour d'Angers, décédé trois jours auparavant dans sa 94e année.

Issu d'une ancienne famille de robe, dont la plupart des membres ont depuis trois siècles occupé des charges de magistrature, il suivit l'exemple de ses ancêtres. Après avoir fait son droit à Poitiers, il débuta par un siège de conseiller auditeur à la Cour royale d'Orléans. Juge au tribunal civil de cette ville en 1829, juge d'instruction au même siège en 1831, il fut en 1833 nommé président du tribunal civil de La Flèche.

Il occupa pendant dix-neuf ans ce poste souvent difficile avec tant de tact et de distinction qu'il se concilia l'estime et l'affection de tous. Aussi, lorsque, en 1852, il fut appelé à revêtir la robe rouge de conseiller à la Cour d'Angers, une députation d'habitants de La Flèche vint le supplier de ne pas les quitter. Son désir de revenir à Angers près de sa digne mère (morte le 2 juin 1867) l'empêcha d'accéder à cette demande si flatteuse pour lui. Il laissa, du moins, dans le Maine des amitiés durables, y conserva toujours des relations, et le souvenir de sa remarquable présidence subsiste encore aujourd'hui, au bout de près de quarante ans. Atteint par la limite d'âge en 1866, il fut nommé conseiller honoraire.

Dès 1841, il avait été nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1855, il fut élu conseiller général du canton de Thouarcé en remplacement du premier président Desmazières, son parent, qui venait de mourir, et représenta pendant quelques années ce canton (1855 - 1861).

Dévoué à la grande cause du droit et de la justice, sincèrement religieux, sa conscience de magistrat de vieille roche avait vu avec une profonde indignation les persécutions religieuses faites au nom de prétendues lois existantes, et les attentats commis contre l'inamovibilité et l'indépendance de la magistrature.

Arrivé à la limite extrême de l'âge, il eut le rare privilège de n'être affligé d'aucune infirmité et de conserver son intelligence intacte jusqu'au dernier moment. Aussi ne fut-il jamais obligé de mener l'existence triste d'un vieillard.
Actif, gai, bon et indulgent pour tous, lisant beaucoup, se tenant au courant de toutes les questions contemporaines, aimant le monde, il avait une conversation agréable et pleine de fines saillies.

Quoique sa mort prochaine fût à prévoir, ses parents et ses amis, le voyant porter si aisément le poids des années, se persuadaient volontiers que "Dieu l'oubliait", comme il le disait gaiement lui-même. Aussi, la disparition de cet homme aimable, dernier représentant d'une génération disparue, causera-t-elle un vide véritable et d'unanimes regrets.

Louis-Jacques-James-Aimé-Frédéric Garreau de Labarre avait épousé à Coutures, le 5 février 1831, Élisabeth Macé de Saint-Hilaire, morte à Angers le 2 février 1882. Leur fille, Marie-Céleste Garreau de la Barre, née à Saint-Rémy-la-Varenne le 24 septembre 1833, se maria à Angers, le 25 avril 1854, avec Arthur-Timothée vicomte de Cumont, directeur du journal l'Union de l'Ouest et qui devint Ministre de l'Instruction Publique et des Cultes.

La Barre z

Nous avons vu que Jacques-Jean-Alexandre Garreau était mort en 1799 dans son manoir de Labarre, à Saint-Jean-des-Mauvrets. Son fils le docteur-médecin et son petit-fils le conseiller à la Cour avaient pris le nom de Garreau de Labarre. Ce fut une grande joie pour le magistrat angevin de voir cette appellation confirmée par le décret impérial du 5 juillet 1859 : M. Louis-Jacques-James-Aimé-Frédéric Garreau, conseiller à la Cour impériale d'Angers, est autorisé à ajouter à son nom patronymique celui de de Labarre, et à s'appeler à l'avenir Garreau de Labarre.

Un an avant sa mort, il écrivait sur papier timbré la déclaration suivante, et sa signature était légalisée par le maire de Saint-Rémy-la-Varenne :

Je soussigné Louis Garreau de Labarre, conseiller honoraire à la Cour d'Angers, ancien conseiller général de Maine-et-Loire, chevalier de la Légion d'honneur, âgé de quatre-vingt onze ans, n'ayant plus d'enfant mâle pour perpétuer mon nom "de Labarre", sous lequel ma famille est connue depuis plus de cent cinquante ans, déclare désirer que Monsieur Jacques-Alexandre-Raymond Garreau, fils de Monsieur Alexandre Garreau, mon cousin germain, fasse le plus tôt possible les recherches nécessaires pour se faire autoriser à relever ledit nom "de Labarre" pour lui et ses enfants. En foi de quoi je signe le présent acte.
Saint-Rémy-la-Varenne, le 14 août 1888.
GARREAU DE LABARRE.

 

L'Anjou historique - Trente-septième année - 1937 - pp. 243 à 246.

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