BEAULIEU-SUR-DORDOGNE (19) - 1793 - L'ASSASSINAT D'ALEXANDRE D'AUDUBERT DE PUYMARTIN, DIT PASSEYROLLES

ALEXANDRE D'AUDUBERT de PUYMARTIN, dit PASSEYROLLES.

En avril 1793, les habitants des communes d'Altillac et de Saint-Mathurin amenèrent dans la prison de Beaulieu M. Alexandre Audubert-Puymartin, dit Passeyrolles, - soupçonné d'être un émigré rentré.

Le lendemain, 10 avril, la population ameutée assiège la prison et annonce hautement l'intention de mettre à mort le prisonnier.

La municipalité intervient pour calmer l'effervescence. "Le détenu est soupçonné d'émigration, dit le maire, au peuple ; mais il n'est ni condamné, ni jugé ; on l'a fouillé et on n'a découvert rien de suspect ..."

Efforts inutiles ! Puymartin est amené sur le Champ-de-Mars. On lui présente un curé assermenté. Il refuse son secours. "Nous étions exposés ; nous allions nous mettre à l'écart, ajoute le maire, quand la foule nous a crié d'être témoin du spectacle qui allait se passer. On a bandé les yeux du patient et il est tombé sous une grêle de coups de fusil." Les gardes nationaux qui avaient arrêté le malheureux Puymartin reçurent une indemnité de 130 livres prélevées sur la somme dont il était porteur. La culpabilité du supplicié n'a jamais été établie. 

(Histoire politique du département de la Corrèze ... par le comte Victor de Seilhac - 1888 (Archives du greffe du tribunal de Tulle. Procès-verbal du nommé Puymartin, homicidé à Beaulieu).

Les registres de Beaulieu sont muets sur ce triste évènement, il n'y eut aucun décès au mois d'Avril 1793 dans cette commune ... Aucun élément n'a pu me permettre d'identifier cet infortuné d'Audubert. Seul, cet extrait d'une lettre évoque un membre de cette famille, mais est-ce celui qui fut assassiné en 93, rien ne permet de le dire :

"Vous avez raison de vous intéresser à tout ce qui concerne M. d'Audubert de Puymartin. Depuis qu'il est Officier au Régiment de Condé, Infanterie, ce Corps si recommandable par ses excellentes qualités, il ne passe d'un Pays à l'autre que pour s'y faire des amis. Plus on le pratique, plus on découvre une belle âme, plus on admire la justesse de son esprit & la droiture de son coeur ; aussi lui suis-je fortement attaché, comme à un homme solidement vertueux. Son frère, qui sert dans la Maison du Roi, n'est pas moins estimable. Il se tient toujours, comme vous savez, à sa Terre de Miégemont, près Beaulieu, en Limousin, où il partage avec un digne oncle, le doux plaisir d'obliger ses Fermiers & ses voisins, selon leurs besoins & les circonstances."
(Lettres récréatives et morales, sur les moeurs du temps à M. le comte de *** - volume 3 - 1768 - Louis-Antoine de Caraccioli - pp. 189/190)