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La Maraîchine Normande
4 mars 2020

FONTAINES (85) - JACQUES POUPEAU, PRIEUR CURÉ DE BOURNEAU ET DE PAYRÉ-SUR-VENDÉE (1737 - 1800)

 

baptême z

 

Fils de Jean, laboureur et de Catherine Caillaud, Jacques est né à Fontaines, le 9 septembre 1737.

Jacques Poupeau est ordonné prêtre en 1761 à Angers ; il est ensuite vicaire de Doix de septembre 1761 à avril 1768 ; curé de Bourneau, de 1768 à 1784 ; prieur-curé de Payré-sur-Vendée en 1784 jusqu'en 1791 ; desservant de Saint-Pierre-le-Vieux en 1793. En mai 1794 et jusqu'en 1795, il tient un registre clandestin à la Pommeraye-sur-Sèvre.

Bourneau z

BOURNEAU

Les registres paroissiaux de Bourneau, tenus par Jacques Poupeau, sont ponctués d'anecdotes, de remarques et d'informations historiques sur cette paroisse, et cela commence dès son arrivée :

- Le 13 juin 1768, je pris possession du prieuré-cure de Bourneau, sortant d'être vicaire de Doix.

- L'onze février 1769, j'ay achetté et fait faire une chappe pour servir aux offices de l'église de Bourneau ; les religieuses de Nostre Dame de Fontenay l'ont fait gratis ; elle nous a coûté quatre vingt-dix livres.

- Le deux mars 1769, j'ay fait ouvrir le vitrail qui donne dans la sacristie de notre église, ainsy que celui qui est à costé de la petite porte ; pour toute dépense, nous avons payé au vitrier quatre-vingt-dix-huit livres ; par le moyen des questes, j'ay procuré à ma pauvre église ce que le revenu de la fabrique ne peut faire. A Bourneau, ce 15 juin 1770.

- Noms de Mrs prieurs-curés qui ont succédé les uns aux autres dans cette paroisse de St-Jean de Bourneau :

- Jean Rousseau, 1580
- Jean-Élie Yon, 7 juillet 1600
- Brebion, depuis 1603 jusqu'à 1626
- Renou, depuis 1630 jusqu'à 1647
- Sevestre, depuis 1647 jusqu'à 1657
- Samson, depuis 1659 jusqu'à 1662
- Bouillaud, depuis 1662 jusqu'à 1699
- De Lhommeau, depuis 1699 jusqu'à 1703
- Mercier depuis 1703 jusqu'à 1715
- Vincent, depuis le 12 mars 1715 jusqu'au 3 mars 1735
- Alexis Coussot, depuis 1735 jusqu'au 16 septembre 1745
- Pierre Syraudeau, depuis 1745 jusqu'au 17 juillet 1761
- Lecraud (?), depuis 1761 jusqu'au 19 octobre 1767
- Jacques Poupeau, depuis le 13 juin 1768 jusqu'à.

Je n'ai pu remonter plus haut la chronologie de Mrs prieurs de Bourneau, si nos premiers avoient écrits, nous sçeaurions bien des mistères.

- Remarque : Dans une déclaration rendue au prieur de Cheffois par M. Jean-Élie Yon, le sept juillet 1600, on voit que M. Jean Rousseau étoit son prédécesseur, on trouvera la preuve de cecy par un acte que fit vidimer M. Siraudeau, prêtre prieur de Bourneau, le 24 juillet 1758, par M. Germain, nottaire royal à Vouvant & controllé à La Chataigneraye par M. Mornay, le 28 juillet 1758.

- Remarque : M. André Brebion, prieur de Bourneau, achetta pour les fonds de baptême, le vase des Saintes Huiles. Son nom est écrit dessus ; présomptivement, mes successeurs le feront changer, ce ne seroit pas sans besoin.

- Remarque : Le jour de la dédicace de l'église de Saint-Jean de Bourneau, arrivoit tous les ans, le lendemain de la fête patronalle mais par ordonnance de Mgr l'évêque François-Joseph-Emmanuel de Crussot d'Uzès, elle a été renvoyée au dimanche suivant la décolation de St-Jean ; donné au château de l'Hermenaud le 5 aoust 1769 ; le sieur Poupeau & les habitants avoient présentés une requête à ce sujet ; on trouvera cette ordonnance dans les titres.

- Remarque : Le sinode tenoit à La Rochelle, le 8 may 1697. Autrefois il y avoit contre le pilier du milieu de l'église un autel dédié à St-Fiacre, qui arrive le 30 aoust, jour de la dédicace de l'église.

Te Deum

 

- Bénédiction des cloches : Le cinquième jour de juin mil sept cent soixante-dix a été faite par M. Baron, curé de Vouvant et doyen de la Conférence, la bénédiction de deux cloches dans cette paroisse de Saint-Jean de Bourneau ou cy devant il n'y en avoit qu'une ; la grosse cloche a été nommée Jean-David-Auguste par Messire David-Auguste de Brevilliers, écuyer, ancien capitaine d'artillerie, secrétaire ordinaire du Roy Stanislas de Pologne, Conseiller du Roy et son receveur ancien des tailles de l'élection de Fontenay-le-Comte, bas-Poitou, parein ; et la mareine, dame Marie-Angélique-Genneviève de Jouveneour, épouse de Messire Charles-Florent du Chergne, chevalier seigneur baron de Denant, Franchauvet, La Rallière et autres lieux ; au-dessous est écrit sur la grosse cloche : Me Jacques Poupeau, pr curé, mtre Michel Gansberg, fondeur ; Antoine Plumant, fabriqueur.

La petite cloche a été nommée Marie-Renée par Messire Petitval, chevalier de Grimoy et demoiselle du Chergne, fille de Mr le Baron de Denant au lieu et place et comme représentant Monsieur Paul-François Chandoré, avocat du Roy, parein et la mareine, dame Jeanne Draud de La Croisinière, épouse de Mr mtre Pierre-Thomas Bialle de Germon, Conseiller procureur du Roy en la maîtrise particulière des eaux et forêts de Fontenay-le-Comte ; au-dessous est écrit : André Poupeau diacre ... jésu-Marie-Joseph. Le Roy étant seigneur de l'église et maison prieurale de Bourneau, on a gravé et fait graver sur les dittes cloches trois fleurs de lys ; ainsi qu'elles étoit cy devant sur l'ancienne cloche ; l'écusson royal est au pilier de la chaire vis-à-vis duquel sont placées les ordonnances du Seigneur intendant qui par ordre du Roy fit rebâtir l'église, comme on peut le lire sur la plaque qui est sur la petite porte au-dedans de l'église. Suivent les signatures.

- La Mission à Bourneau : Le dix-huit novembre 1770, les messieurs prestres de la Congrégation de la mission de la maison de Fontenay-le-Comte ont fait la mission dans cette paroisse de Bourneau ; les habitants ont donné des preuves convaincantes d'une piété sincère et véritable ; maître Gabriel marchand chaunier de Bourseguain, a donné l'arbre de la Croix ; les noms des missionnaires sont Mr Stavignon, supérieur, Mr Chinault, procureur, Mr Pigot, assistant et le frère Tavelu. Beaucoup d'étrangers nous ont édifier pendant le cours de cette mission qui a duré jusqu'au seize décembre.

- Pour les vitraux au-dessus la sacristie vis à vis l'autel de la Ste Vierge ; au-dessus la grande porte et a costé de la petite porte ; il en a coûté pour les aggrandir quatre-vingt dix-huit livres ... cy en 1768 ... 98 # pour la chappe que j'ay achetté chez Mr de Bessé, j'ay payé quatre vingt dix livres ... cy ... 90 #. La façon de la chappe a été gratis chez les Dames du Couvent de Nostre Dame de Fontenay, en 1768. Pour racommodage du tronc et des fers à pain azime, j'ay payé deux livres dix huit sols ... cy ... 2 # 18 sols.

Dépenses pour les cloches : Voyez le livre du fabriqueur, le mémoire est plus fort d'environ 200 #. Le métal, charbon, suif, sire jaune, les ferrements pour la grosse cloche, la somme de six cent trente huit livres ... cy ... 638 # ; pour les cordes 5 et 18 sols, pour couroye, 5 et 6 sols ...

Depuis le 13 juin 1767, j'ay dépensé à l'usage de l'église de Saint-Jean de Bourneau, la somme de neuf cent dix-neuf livres six sols jusqu'au commencement de l'année 1771 ; j'ai questé à Fontenay, à La Rochelle et chez les ... (?) qui avoient du bien en Bourneau et chez les habitants. La queste se monte à 717 # 18 sols ; j'ay avancé le reste ; j'ai fournis la poutre des cloches, , j'ay payé la façon de l'ancienne cloche refondue qui étoit auparavant unique.

- Le vingt six du mois de novembre mil sept cent soixante dix, il tomba une abondance de pluye qui fit que l'eau montoit plus de six pieds dans les loges à Fontenay. Dans le puyt du presbitère à Bourneau, on puisa plusieurs sceaux avec la main, & dans ma chambre basse, où mengeoient les missionnaires. Il y avoit six pouces d'eau qui sortoit hors le coin de la cheminée du côté du nord, sous un carreau, où je rencontra la source qui remplit toute la chambre ; cette source sortoit précisément à côté de la quenouille du lit où couchoit Mr Stavignon, supérieur ... Il fallut faire mettre des planches dans la chambre ; cela dura un jour & deux nuits.

- La grosse cloche fut pesée aux poids du Roy, qu'on aporta de Fontenay ; elle se trouva peser trois cent quatre-vingt treize livres & la moyenne pèse deux cent soixante dix-neuf livres un quart. Autrefois, il n'y avoit à Bourneau qu'une seule cloche.

- Le vingt deuxième jour de février mil sept cent soixante et onze, je, prieur curé soussigné, ay béni solennellement, après la permission de ce faire accordée par Mgr l'évêque de La Rochelle, la plus petite de nos cloches ; le parein a été maître Gabriel Marchand, époux de Nicole Barailleau et la mareine Dame Suzanne Baudry épouse de maître Pierre Girard, les deux du village de Boursegain. Les susdits parein et mareine ont donné à la ditte cloche les noms de Gabriel-Suzanne ; ont été présents et témoins à la cérémonie, Mr Pierre Rousseau de Laudayrie, sindic, Mr Antoine Plumant, fabriqueur, Mr Corbier, seigneur de la Billaudière ; maître Jean Poupeau, père de Mr le prieur ; Pierre Thomas ; Jean Pannetier ; Pierre Neau ; François Auger ; Alexis Poupeau ; Pierre Macoin et plusieurs autres ... Nota ... Nous avons acheté de Mr Mallet de La Chataigneraye la ditte cloche qui n'avoit jamais servis depuis la fonte ...

- Le douze novembre mil sept cent soixante onze, nous avons fait recouvrir notre église et le clocher par mtre Pierre Roy, masson, pour le prix et somme de vingt quatre livres ; nos maîtres chaulniers de Bourseguain, village de cette paroisse, ont fourni la thuile et la chaux nécessaire à cet effet & aussy n'ont-ils pas coutume de payer les petits bans dont ils se servent à l'église.

- Le premier septembre 1771, Mr Mercier, avocat, seigneur des Bonnières, a fait placer dans cette église avec l'agrément des paroissiens, un ban pour lequel, il paye annuellement deux boisseaux de seigle.

- Le vingt six du mois d'aoust, nous avons reçu deux devants d'autel et un tour pour la chaire, faits par les mains de Marie Mention, tailleuse en cette paroisse, et Marguerite Sagot, ma servante, venue de Doix à la St Jean 1771. Nous avons reçus de plus de la bonne Soeur Chouteau de La Rochelle, deux chasubles complettes ; dont l'une est de couleur rouge et l'autre pour le blanc et le vert.

- Barraux du jardin : Dans le mois de mars 1771, j'ai fait faire les barraux qui sont entre ma cour et mon jardin, mais au mois de novembre 1783, on a ôté les barraux & on les a massonné, vu que les vollailles passoient au travers.

- On a voulu disputer au pasteur de Bourneau la qualité de prieur. Elle est cependant établie dans les titres & papiers du presbitère.

1° par une déclaration rendue par Jean-Élie Yon, prêtre prieur de Bourneau, au prieuré de Cheffois.

2° par les registres, surtout ceux de l'année 1751, où Mr Siraudeau signoit prieur curé de Bourneau.

3° par les certificats des habitants de la paroisse & tous les prêtres de la Conférence ; comme on peut le voir à la fin du registre de l'année 1783, où tous unanimement ont donné au sieur Poupeau la qualité de prieur. Ce qui énonce le droit de percevoir la dixme générale : les certificats ont été imprimés ;

4° par la requête appointée par Mgr l'évêque, qui donne aussy au sieur Poupeau la qualité de prieur, elle est jointe & connue à la fin du registre de 1783.

5° par les adresses des lettres au sieur Poupeau ; et la dubrie baronne de Bourneau en a qualifié le pasteur, comme on poura le lire.

- Le présent certificat fait en notre hôtel à la Chattaigneraye, le vingt-deux novembre mil sept soixante dix-sept ; vu permis d'imprimer, le requérant le sieur Poupeau, prieur-curé de Bourneau ; à Fontenay, le 29 novembre 1777, signé Boutin, Lieutenant général de police ; Le sieur Poupeau, pour parer un coups, aux reproches & aux lettres foudroyantes, qui lui avoient été addressées dans le cours de son procès, se vit dans la dure nécessité de recourir, à des certificats de ses paroissiens et de ses confrères, qu'il fit imprimer au nombre de cent exemplaires.
Certificat

Des Syndic et habitants de sa paroisse Saint-Jean de Bourneau, de MM. les curés de la Conférence de Vouvant, en faveur de M. Jacques Poupeau, prêtre prieur-curé de la ditte paroisse de Bourneau - Diocèse de la Rochelle :

Nous soussignés Syndic et habitants de la paroisse de St-Jean de Bourneau, certifions à Monsieur l'évêque et à qui il appartiendra, que M. Poupeau, notre Prieur-curé, est un très digne et respectable prêtre ; qu'il s'acquitte exactement des devoirs de pasteur, avec tout le zèle et la vigilance digne de son état ; qu'il s'employe tant de nuit que de jour à l'administration des Sacrements, à l'instruction de son peuple, à visiter les malades et à cathéchiser la jeunesse ; en foi de quoi nous avons signer pour valoir comme sincère et véritable. A Bourneau, ce quatre novembre mil sept cent soixante dix-sept. Suivent les signatures.

Autres certificats

Nous tous soussignés, prêtres, curés de la conférence de Vouvant, diocèse de La Rochelle, certifions à qui il appartiendra que M. Poupeau, prêtre, prieur-curé de Bourneau, notre confrère, est de bonnes moeurs & que nous le connoissons pour avoir toujours rempli toutes les fonctions de son ministère avec prudence, zèle & piété, et qu'il a toujours sçu mériter en tout notre estime et vénération par sa bonne conduitte : à Vouvant, le 21 novembre mil sept cent soixante dix-sept. Suivent les signatures.

Nous Jean-François-Joseph Moreau, Écuyer, seigneur de la Grange, conseiller du roi, bailli et lieutenant général civil et criminel du bailliage et siège royal de Vouvant, séant à La Chataigneraye, certifions que les signatures apposés au pied du certificat cy-dessus, sont celles des sieurs Curés de Vouvant, de Cezay, de Saint-Sulpice, de Thouarsay, de Saint-Cyr et de Marsay, du diocèse de La Rochelle, auxquelles foi doit être ajoutée ; en foi de quoi nous avons délivré ... (illisible).

- Remarques : Le trois du mois d'aoust mil sept cent soixante-neuf, Mr Poupeau prêtre prieur curé de Bourneau, avoit obtenu une sentence à La Chataigneraye contre Mr Jean-Baptiste de La Haye Monbaud, seigneur de la paroisse, par laquelle ce seigneur étoit condamné à payher toute espèce de dixme, sur les métairies, bordries & fiefs de vigne, au lieu de soixante livres & quinze livres d'argent pour une brasse de bûches qu'on payoit cy-devant. Mr de La Haye appella de cette sentence au parlement, elle fut confirmée par arrêt le huit mars mil sept cent soixante quatorze.

Le seigneur de La Haye se voyant condamné, se pourvut au Conseil d'état du Roy, en cassation d'arrêt ; & il fut débouté de sa demande, le vingt mars mil sept cent soixante quinze.

Ce dernier arrêt du Conseil d'état du Roy, détermina M. de La Haye à vendre sa terre de Bourneau à M. de St-Denis ; Madame de La Haye de la Duberie, soeur du vendeur, vint au retrait de cette terre ; & entreprit de recommencer le procès contre le sieur Poupeau ; sous prétexte que M. son frère ne s'étoit pas deffendu ; cependant il avoit fait plusieurs voyages à Paris.

- Remarques : Le seigneur de La Haye avoit vendu depuis trois ans & demi environ à Mr Sébasthien Chaalle, marchand à Fontenay, tous ses grands bois d'âge requis selon l'ordonnance, & entre autres une magnifique lisière qui commençait d'un bout au chemin de Fontenay a Bagnard & finissoit près le moulin des Geay de Deniau pour le prix & somme de quarante huit mille quatre cent livres ; le tout à prendre dans les bois de la seigneurie de Bourneau ... Pour l'exploitation des dits bois, Mr Chaale fit bâtir & construire une cayenne sur les bords d'une petite nappe d'eau appelée l'étang des Alloses a deux portées de fusil du chemin de Deniau à venir à Bourneau, à main gauche, & sur le grand chemin de Fontenay à Bagnard. Il y avoit là quatre maisons couvertes de thuiles où se tenoient Jean Cornuau, aubergiste, Mr Chaale & autres, &c ...

- Le seize avril 1774, j'ay vu monter & descendre le coq qui est sur la flèche de Notre Dame de Fontenay ; le nommé Perdreau, couvreur, le descendit avec toute la hardiesse possible & le premier may suivant, le fils du dit Perdreau alla & monta attacher à la queue du coq un ruban rouge. Le 16 avril 1774, il y avoit une multitude de peuple à voir cette opération ; il monta par les pierres qui débordent autour de la flèche, en mettant des cordes qu'il avoit soin de placer avec un bâton fourchu au-dessus de sa teste pour éprouver si elles n'avoient point gellés. Le globe qui est au pied de la croix du coq, est comme deux poires à lescive qui se joignent l'une & l'autre ; les objets paroissent petits vu l'élévation où ils sont.

Bourseguin z

- Remarque : Dans le village de Bourseguain [Bourseguin], parmi les marchands thuiliers & chauxniers, étoit établi une sénéchaussée, il y avoit un parquet, offices de lieutenant, assesseur, greffier, cavaliers de maréchaussée, huissiers, sergents, &c. Dans cette cour bachique, on prononçoit des sentences contre ceux qui vendoient la marchandise à plus bas prix que les autres, ou qui enlevoient les pratiques des autres, ou qui singeroient d'exercer le mettyer de chauxnier sans être préalablement reçu en la ditte Cour, qui délivroit des lettres patentes à ceux qu'on installoit. Les charges dans cette Cour se rendoient à l'anchère, le crieur annonçoit les anchères & le greffier les écrivoit. Il en coutoit 200 # & même 300 # pour passer maître, quand on étoit pas fils de maître de père en fils. Les anchères étoient par tonneau de vin, on appelloit tonneau de vin une pinte ou deux bouteilles.

Voici deux formules de sentences prononcées en la Cour.

Aujourd'huy notre Cour de Bourceguin étant assemblée, est comparu le procureur de la ditte Cour, lequel nous a remontré que Vincent Bellet, demeurant à Bourceguin, nous a requis vouloir se faire installer en notre métier de thuillier & chauxnier & parce que le dit procureur nous a remontré que le dit Bellet a toujours bien vécu dans la foy catholique, apostolique & Romaine, nous l'avons reçu & recevons en notre dit métier de thuillier & chauxnier pour en user avec tous ses instruments requis & nécessaires comme pelle, piarde, fourche de fer & autres instruments du dit métier, nous luy avons fait deffenses de non vendre les marchandises à vil prix sur peine d'amendes qui sera par nous adjugée ; faisons deffense à tous nos officiers & autres de non le troubler en le dit métier sur peine de pareille amende qui sera par nous jugée. Donné par nous officiers tenant la ditte Cour de Bourceguin, ce jourd'huy, vingt-quatrième jour du mois de juin mil six cent quatre vingt sept après midy ... Fr Bouron,greffier, Louis Barailleau ; F. Nau, Girard, commis.

Aujourd'huy notre Cour de Bourceguin étant assemblée pour vendre & adjuger au plus offrant & dernier enchérisseur les charges & offices qui sont vaquants.

Premièrement, l'office de la Crie (crieur) qui est enchérie par Louis Dornard à deux tonneau de vin & nous luy avons adjugé & a promis de payer samedy prochain.

Secondement, l'office du greffier qui a été enchérie par François Nau à cinq tonneaux de vin, par Pierre Bellet à dix tonneaux, par Pierre Nau à onze ; par Vincent Millet à seize & à luy adjugé & a promis de payer en huitaine.

L'office de lieutenant de prévost qui a été enchéri par Pierre Nau à cinq tonneaux de vin & à dix par Pierre Bellet & à luy adjugé, & a promis de payer dans huitaine.

Quatrièmement, l'office d'assesseur qui a été enchéri par François Nau à cinq tonneaux de vin, par Louis Verdon a six, par François Girard a dix tonneaux, par Pierre Nau à douze, par Hilaire Jounot à treize, par Pierre Nau à dix-huit & a luy adjugé & a promis payer dans huitaine.

L'office de procureur fiscal qui a été enchéri par Jean Dornard à six tonneaux de vin & a luy adjugé & payera à la huitaine.

L'office de second procureur fiscal qui a été enchéri par Jacques Barailleau à deux tonneaux & a luy adjugé & a promis de payer en huitaine.

- Le jour de la réception de ceux qu'on passoit maîtres & qui n'étoient pas fils de maître, il y avoit une messe solennelle. On achettoit trois garnitures de cierges, une pour le grand autel, l'autre pour celuy de la Ste Vierge & l'autre pour l'autel de St-Fiacre, qui étoit contre le milieu des piliers de l'église, pour l'ordinaire, Mr le pasteur se rendoit ensuite au grand banquet préparé ; on faisoit venir un cuisinier maître de Fontenay ; la table devoit être servie en mets excellents & force gibiers. A ce grand repas il étoit deffendu par les ordonnances de la Cour d'y voir les femmes & les enfans ainsy que dans le parquet dont l'entrée étoit également deffendue ; le parquet selon les anciens étoit situé dans la maison qui appartient à la fille mineure de feu Victor Nau ; cette maison est contigue à celle de Jean Jolly, maréchal, qui a épousé la fille de Jacques Nau, chauxnier. Ce parquet étoit assez retiré des chemins. La nouvelle maison des Roger la sépare de la grande Rue de Bourceguin.

GREC

 

On trouve à la fin du registre (1757-1775) le nom de tous les habitants de Bourneau en l'année 1783 (vues 167 à 172) ; le reste des noms sont inscrits à la fin du registre de 1777 (vues 24 à 29).

- Le six juin mil sept cent soixante seize, on a fait mettre une barrière neuve à l'entrée du cimetière, le bois fût vendu 15 # par Louis Goin ; & René Gautron & Jacques Mention, charpentiers, la firent chez eux pour 20 #.

- Copie de la requête présentée à Mgr l'évêque de La Rochelle :

"A Monseigneur l'évêque de La Rochelle.
Supplient humblement Jacques Poupeau prêtre prieur curé, les sindic, marguillier, fabriqueur & autres principaux habitants soussignés de la paroisse de St Jean de Bourneau, Monseigneur l'illustrissime & Révérendissime évêque de La Rochelle, de vouloir confirmer & approuver la Confrérie du St Sacrement, établie dans leur église, le trente du mois de may mil sept cent trente huit par les Messieurs prêtres de la Congrégation de la mission de Fontenay en vertu du pouvoir qu'ils en avoient reçu de feu Mgr Augustin Roch de Menou, évêque de La Rochelle.
Ce qui engage le suppliant & son peuple à demander à Votre Grandeur, la continuation de cette confrérie, ce n'est que l'espérance flatteuse qu'ils ont de retirer beaucoup de fruit de cette sainte association, qui en excitant la foy & le respect pour notre Seigneur Jésu-Christ au Sacrement de son amour, produit aussy la conversion & le changement de vie, la fréquentation des Sacrements & la sainteté des moeurs, enfin la dévotion & la charité dans tous les coeurs des fidelles, surtout de tous ceux qui s'y font enroller.

Ce considéré, Monseigneur, il plaise à Votre Grandeur, écouter notre supplique, & accorder ainsy qu'avoit fait votre illustre prédécesseur, l'indulgence de 40 jours, à ceux & celles qui se confesseront & communieront le jour de leur réception en la ditte confrérie, le jour de l'exposition du St Sacrement, qui est en notre ditte paroisse de Bourneau, le troisième dimanche de chaque mois ; plus la même indulgence pour le jour du sacre & à l'article de la mort, pourvu que les confrérés prononcent au moins de coeur le st nom de Jésu & à ceux qui accompagneront le St Sacrement, étant porté aux malades.

Les suppliants ont aussy l'honneur de représenter à Votre Grandeur qu'ils seroient fort flatté d'avoir dans leur église, le jour de la fête patronnalle, l'exposition & bénédiction du St Sacrement. En conséquence, ils vous prient humblement, Monseigneur, d'acquiescer à leurs demandes. Le pasteur & son peuple pénétré de la plus vive reconnoissance redoubleront leurs voeux & prières pour la conservation & prospérité de Votre Grandeur.

Poupeau, prêtre prieur curé de Bourneau ; Rousseau de Laudairie sindic & licencié es loix ; Corbier avocat ; Poupeau acholite du diocèse de La Rochelle, Jean-Baptiste Corbier, Jérôme Martineau, Bureau, sous-inspecteur des haras du Bas-Poitou, Martineau, Victor Nau, Jean Nau, Louis Bellet, Antoine Plumant, fabriqueur, Louis Dansai, Jean Guillotteau, Louis Coirier, sacristain, Joseph Deblion, Pierre Roy, Pierre Siclon, Gabriel Marchand, Pierre Girard, Jacques Barailleau.

François-Joseph-Emmanuel de Crussel d'Uzès par la miséricorde divine & la grâce du St Siège apostolique, évêque de La Rochelle, Conseiller du Roy en tous ses Conseils,&c. Vu la requête des autres parts à nous présentée par le sieur Poupeau, prêtre prieur curé de Bourneau, de notre diocèse & par les principaux habitants de la ditte paroisse soussignés, & l'exposé y contenir, pour entretenir autant qu'il est en nous l'esprit de piété & de ferveur dans le coeur des fidelles, confiés à nos soins, pour régler en même temps une partie aussy intéressante de leur culte, nous avons par notre présente ordonnance statué & réglé qu'il seroit fait dorénavant dans la ditte église, l'exposition & bénédiction du très saint Sacrement, tous les troisièmes dimanches de chaque mois, 2° les jours de Noël, Paques, pentecôte, assomption de la très Sainte Vierge & fête patronalle du lieu, nous confirmons de plus la Confrairie du St Sacrement, érigée dans la ditte église, accordant aux dits confrères & soeurs, toutes les grâces, privilèges & avantages, ainsy qu'il est d'usage, & spécialement l'indulgence de quarante jours, à tous ceux & celles des dits confrères & soeurs qui bien ... (?), confessés & communiés ; passeront au moins une demie heure en adoration devant le très Saint Sacrement le jour qu'il sera exposé. Donné à La Rochelle, le seize janvier mil sept cent soixante dix.

Signé : François-Joseph-Emmanuel évêque de La Rochelle."

suivent les règles, devoirs ou statuts de la Confrairie du Saint-Sacrement (Bourneau - 1776-1781 - vues 11, 12 et 13)

Affiche

 

- Remarques : Le sieur Poupeau, prêtre prieur curé de Bourneau, ayant été attaqué par la dame de la Duberie, nouvelle propriéttaire de la terre de Bourneau, dès l'année 1776, pour recommencer le procès au sujet des dixmes. Mr Poupeau fut obligé d'aller à Paris par deux fois différentes : la première au mois d'aoust 1778, pour sçavoir l'état du procès ; son séjour à Paris ne fut que d'un mois ; le second voyage à Paris arriva la première semaine de Carême mil sept cent soixante dix neuf & il dura sept mois & trois jours d'après une permission autentique de Mgr l'évêque de La Rochelle ; sans ce long séjour à Paris, le sieur Poupeau auroit eu de la peine à faire juger son procès, vu que la dame la Duberie avoit eu soin de faire entrer plusieurs procureurs en cause ; enfin le vingt-huit aoust 1779, Mr le prieur de Bourneau gagna son procès au rapport de Mr Liton, magistrat très éclairé ; il sera facile à mes successeurs de lire le prononcé de l'arrêt ; pour la levée duquel & mes dépenses à Paris, j'ay mis environ six mille soixante livres.

- Dans cette année 1778, le sieur Poupeau, prieur de Bourneau, alla à Paris, pour son procès contre le seigneur de la paroisse ; il partit au mois d'aoust. M. André Poupeau, son frère & vicaire de St-Maurice-des-Noues est nommé depuis le mois de may 1781 à la cure de St-Hilaire-de-Voust, desservoit la paroisse ; & le frère Louis Boissin, religieux des Robinières desservit la paroisse en 1779 pendant le second voyage du sieur Poupeau à Paris, comme on peut le voir par les actes de baptêmes & sépultures & là je ne disay rien de ce qui se passa du temps du desservant puisque moy soussigné étoit absent. Ecrit ce 10 mars 1783.

- Noms de mes protecteurs & amis à Paris : Mr Beugnet, intendant des finances de Monseigneur le comte d'Artois, au département du Berry, en son hôtel rue St Nicaise à Paris ; Mr Beugnet, natif de Tours, par le canal de Mde Poupeau, ma chère tante, religieuse & procureure de l'Union Chrétienne de Tours où je trouvai cette protection. Mr Poupeau, intendant & trésorier de Mgr le duc & de Madame la duchesse de Chevreuse, gouverneur de Paris, à l'hôtel de Luynes à Paris, rue St Dominique. Ce Mr Poupeau étoit l'arrière petit-fils de Martin Poupeau, natif du Gué de Velluire. D'après bien des recherches, on prouva la généalogie avec les Poupeau de Fontaine, ma patrie ... ; Mr de Merelle, fameux peintre à Paris ; Mr Petit, médecin de Mgr le premier président du parlement de Paris, rue St Victor ; Dom Le Maire, grand prieur de l'abbaye de St-Jean d'Angély que je suis allé voir ; il étoit condisciple & contemporain de Mgr d'Alligre, premier président à qui il écrivit pour &c. &c ...

nom des villages

 

- Le dix juillet mil sept cent quatre-vingt ont été placé au grand autel le tableau de la décolation de St Jean, patron de cette paroisse, & le tabernacle, le tout fait à Luçon par le sieur Mottard, auquel j'ay payé de mes deniers la somme de trois cent douze livres. J'ay fait de plus ajouter deux chérubins qui n'y étoient pas cy-devant.

- J'ay fait retoucher & repasser en couleur le crucifix par Me André Mallet de la paroisse de Fontaine ; & j'ay fait élever la traverse de trois pieds, vu que le crucifix ne montoit pas jusqu'à la voûte ; il offusquoit un peu le tableau.
- Autrefois il n'y avoit à l'autel qu'un simple gradin & j'ay fait faire le marchepied actuel ; & j'ay fait boiser le tableau par derrière, ainsy que les côtés de l'autel afin de les garantir de l'humidité ; le tout a mes frais & dans le temps que Me Louis Siclon, marchand chauxnier, étoit fabriqueur. Ce 10 juillet 1780.

- En l'année 1779, pendant mon séjour à Paris, Mde La Dubrie fit bâtir le cellier, grange, grenier & four qui se trouvent au nord du presbitère qui par la est l'abri du vent, & fit détruire la méttairie des Boutailleries qui répondoit à l'aile du château du nord.

- Le treize de may 1780 & veille de la Pentecôte, nous avons mis aux fonds de baptême un vase neuf pour mettre l'eau baptisandorum ; sur la couverture se trouve écrit : J. Poupeau prieur de Bourneau. L. Siclon fabriqueur 1780. L'ancien vase sert de bénitier à la petite porte méridionale de l'église.

- Depuis plus de quarante neuf ans, on n'avoit pas fait la procession, soit les jours des Rogations, soit à la St Marc par le village de Bourceguin. Mais en 1776 & en 1780, je fis cette procession, qui passa par le chemin des poissonniers, ensuitte tournant par Bourceguin, on prit le chemin du Lacreau, venant à la Croix du Loucher pour se rendre de là à l'église ; aujourd'huy 28 avril. Nous avons fait la même procession pour la troisième fois. Ecrit à Bourneau ce 28 avril 1783.

- Dans l'année 1781, j'ay fait bâtir tout à neuf le mur qui commence à la petite porte de l'église & qui va jusqu'au pré du Graslechat, en refermant le jardin ; plus, j'ay fait bâtir le mur de l'aire jusqu'à l'écurie, du côté du chemin de l'église, en allant au cimetière, par Le Roy, masson.

- Dans le cours de mon procès des dixmes, j'ay fait un nombre prodigieux de lettres, soit aux procureurs, aux avocats, soit à mes protecteurs, l'intendant de Mgr le comte d'Artois & en 1777, je les ai numéroté, j'en écrivis 563 lettres.

- Le jour de la St Jean Baptiste, 1781, Monseigneur l'évêque de La Rochelle, venant de St-Maurice-des-Noues, fit la visite & donna la confirmation en notre église ; vingt jeunes gens allèrent avec des fusils au devant de Mgr ... & l'accompagnèrent jusqu'au presbitère le 23 juin au soir. Sa Grandeur y coucha dans la chambre haute (qui donne sur le jardin). Elle ne blama dans l'église que la chaire en pierres ; elle parût très satisfaite du bon accueil qu'on luy avoit fait. Mgr interrogea quelques personnes & entre autres Marie-Théodore Pannetier qui luy répondit très bien sur le catéchisme ; les prêtres de la Conférence se rendirent à Bourneau en partie, malgré le temps pluvieux.
- Processions des Rogations en 1783 : Le lundy, nous passâmes dans le chemin contre les Basses Rairies, ensuitte nous tournâmes par le Calvaire, de là à la Croix massonnée, connue sous le nom de Croix Mercier, & nous retournâmes à la Bastille & à l'église. Mardy, nous fîmes la procession sur la chaussée de l'étang, par le village de Fourchaud, & nous tournâmes par le chemin qui des maisons de la Terrière conduit sur les Grassonnières, & nous descendîmes à la chaussée, paroisse de Sérigné, & nous rendîmes à l'église par le chemin qui passe dans le champ du Sable, venant à Lavignon. Mercredy, nous allâmes passer à la Croix de Souche, nous remontâmes à la Ceppe Ronde, nous allâmes joindre le grand chemin de Fontenay à Bagnard & nous descendîmes par le chemin de la Jaubertière venant à Bourneau. Jeudy, jour de l'assension, nous fîmes la procession en passant devant la mettairie des Hautes Rairies, de là au Calvaire, de là par le chemin qui conduit aux maisons Delhumeau, de là par le village de Bourceguin, de là à la maison de la Guinottière, & nous descendîmes à la Combe, au moulin à vent de Bourneau, de là au chemin qui vient au cimetière, de là à l'église. Cette procession commença à neuf heures précises & finit à 10 heures & demie. 29 may 1783.

- La paix est un don précieux, il faut faire des sacrifices pour se la procurer, il y a toujours de la ressource avec des personnes d'esprit, surtout quand la relligion est la base de leurs sentiments. J'ay cherché cent fois les voyes pour obtenir la paix, j'ay employé tous les moyens possibles pour en venir à ce but. Enfin j'ay saisis le moment flatteur d'entrer dans les bonnes grâces de Madame de la Haye de la Dubrie ; mon plus grand plaisir & ma plus grande satisfaction a été de répondre aux invitations honnêtes qu'elle m'a faittes. La douceur, la prévenance & la politesse doivent être la boussole des cytoyens & en cas de débats, de demandes & de droits indécis, les voyes d'arbitrages sont toujours préférables ; par là on a le précieux avantage de manger son bien, sans le faire goûter aux autres, qui pour le plus souvent s'enrichissent du bien d'autruy & rient toujours des opiniâtretés des playdeurs. (AD85 - Registres paroissiaux de Bourneau / 1757-1775 / 1776 - 1781 / 1782 - 1784 / AC033)

PAYRÉ-SUR-VENDÉE

Le premier message laissé par l'abbé Poupeau en décembre 1784 est un petit texte en grec :

GREC PAYRÉ

 

- Remarques sur ce qui s'est passé & fait au prieuré de Payré en 1785 :

Le huit may 1785, la communion des petits enfans s'est faite solennellement le dimanche d'après l'ascension ; il y avoit huit grands étendards dont quatre portés par quatre grands jeunes hommes & quatre portés par quatre grandes filles ; quatre grands garçons portant des fusils ; mon frère (André Poupeau prêtre curé de St-Hilaire-de-Voust s'y rendit pour diriger la procession) ; avec les enfans qui communioient & la Compagnie, nous nous trouvâmes à dîner 84 personnes.

Pour préparer les enfans à la première communion & en même temps pour rappeler à la mémoire des anciens le catéchisme qu'ils pouvoient avoir oublié, le dimanche après l'évangile, j'interrogeois deux petits garçons que je faisois monter en chaire.

Nota : Le premier jour libre d'après le premier de l'année, je fais un service solennel pour tous les défunts de l'année précédente ; ainsy que je le faisois à Bourneau, tant pour les riches que pour les pauvres de la paroisse.
- Le quatorze janvier 1785, j'ay fait poser à neuf la moitié du vitrail qui est au-dessus de l'autel ... ; plus dans le Carême 1785, je fis recouvrir toute l'église par Jean Bonnaud, maçon, pour douze livres. Ce n'étoit pas sans besoin car l'eau dans les temps de pluye pénétroit au travers du lambris, & ce qui étonnera c'est qu'on ramassa environ trois fagots de ronces sur l'église ; il y avoit dix ans que les maçons n'avoient travaillé pour recouvrir la maison du Seigneur ...

- Au mois de juillet 1785, j'ay fait faire les latrines qui cy devant étoient ou est le four, qui fut construit avec les dépendances & avec le petit ballet dans les mois de juillet & août ; je fis aporter une des ponnes a lescive qui étoit à la mettairie & l'ay fait murer pour la garentir d'accident fâcheux ; on fit aussy dans le même temps les toits à volailles & à cochons.

- Nomenclature des Messieurs prieurs connus de la paroisse de Notre Dame de Payré sur Vendée :

- Jean Guittard, prieur, 4 avril en 1473,
- Bouton, prieur, chanoine régulier de Nieul,
- René Payneau, prieur en 1630, mort en juillet 1666,
- Jean Payneau, prieur en septembre 1666, mort le 15 avril 1687,
- Pierre Aumond, prieur en 1687, mort le 28 janvier 1700,
- Louis Mangin des Chirons, en 1700 jusqu'au 12 septembre 1705,
- Julien Bonnaventure Mérand depuis 1706 jusqu'en janvier 1721,
- Hyacinthe-François du Temps, de 1721 jusqu'au 26 juin 1778,
- Tristant François, de juillet 1778 jusqu'au mois d'octobre 1780,
- Faure, vicaire de l'Isle de Rhé permuta avec M. Nicolas-Pierre Gaudineau, curé de la Flotte de l'Isle de Rhé ; cette permutation se fit en Cour de Rome ; M. Faure ne prit point possession de Payré.

- Jacques Poupeau, prieur de Bourneau pendant seize ans & demi, & nommé au prieuré de Payré, le 18 septembre 1784 par Mgr l'évêque qui se trouvoit alors à Béziers en langue-doch jusqu'au mois de juillet 1791, qu'il a été expulsé pour avoir rétracté le serment qu'il avoit prêté à la Constitution civile du clergé, il fut remplacé par Clément, vicaire de Chaillé-les-Marais, qui a abandonné la cure au mois de juin 1793 pour être curé au Langon. Il n'y a point eu de curé à Payré depuis ce temps-là.

- M. Gaudineau mourut à Fontenay le 3 septembre 1784 ...

M. mon successeur pourra lire mes notes au commencement du registre de 1631 & du registre de 1770, à la fin, où j'expose plus au long de nouvelles découvertes ...

- Assignation lachée au sieur Poupeau, prieur de Notre Dame de Payré sur Vendée pour se trouver à l'assemblée indiquée à Poitiers le 16 mars 1789 :

Cette assemblée fût des plus brillantes, elle se teint dans l'église du collège, la noblesse sur une élévation du côté de l'autel & le clergé du côté de l'entrée aussy sur une élévation, & le Tiers d'état en côté de l'église au couchant. M. Le Bailli & grand seneschal du Poitou de l'autre côté au levant ; de façon que la position étoit assez avantageuse pour que tout le monde put voir & entendre ; après les discours & serment prêté, les ecclésiastiques & les nobles se retirèrent dans d'autres appartements pour choisir leurs députés aux états ; & le tiers resta dans l'église comme plus nombreux & chacun s'occupa aux élections.

Le président du clergé fut M. l'évêque de Poitiers. On nomma trente deux commissaires pour lire & rédiger les cayers de doléance. Le clergé faisoit deux mille cent quatre vingt voix environ. Tous les curés avoient trois voix, d'abord j'avois la mienne & deux procurations de deux confrères (Chassenon & Ste-Christine).

Voicy les noms des 32 commissaires :

32 commissaires

- Nota : Le cinq février 1787, j'ay envoyé chercher à Niort par Jean Després mon domestique, la bannière que Mde Poupeau, procureure de la Communauté de l'Union Chrétienne de Tours, m'a fait venir de Paris ; mes prédecesseurs, depuis plusieurs années, ne vouloient plus se servir de l'ancienne qui étoit entièrement déchirée. Par le canal de ma chère tante, j'ay eu cette neuve à bon compte, pour soixante & seize livres ; elle a servi le jour de N. Dame de Mari. pour la première fois.

- Nota : Pour le jour du sacre, le 7 juin 1787, j'ay fait refaire le dais ou poile, l'ancien étant tout à fait hors d'état de servir ; j'ay fait aussy recoudre le tour de franges.

- A Noël 1787, j'ay changé la petite lampe, en donnant de retour la valleur de 14 #.

Observations de l'année 1789.

- L'onzième jour de mars 1789, d'après l'assignation à moy lachée, je partis pour Poitiers pour assister à l'assemblée provinciale afin de nommer des députés pour les Etats généraux parmi les membres du clergé, je ne fus de retour à Payré que le quatre avril, veille des Rameaux.

- Il y avoit cent quatre ans qu'il n'y avoit eu de mission à Payré en 1685. Les R. pères Capucins qui faisoient la mission à Foussais vinrent aussy exercer leur zèle en cette paroisse en y donnant quelques sermons & y reçurent plusieurs abjurations. Comme je voyois qu'il en résulteroit un grand avantage en renouvellant la mission, j'ay demandé les Messieurs de la Congrégation de la maison de St-Lazare de Fontenay, qui sont venus à Payré le sept du mois de may en cette paroisse & ont terminé leurs exercices le deux du mois de juin ; comme c'étoit dans la belle saison, il y avoit une grande affluence de peuple, surtout les dimanches & fêtes. Nous avons vu du monde de quinze paroisses. On a planté deux croix, l'une au bout du chemin neuf & l'autre sur le chemin qui va au village de Payré ; & ensuitte j'ay fait faire deux calvaires au mois de novembre dernier.

- Le premier jour de juin qui étoit le lundy de la Pentecôte, on fit la procession générale, Messieurs les prêtres voisins s'y trouvèrent. Les noms de Mrs les Missionnaires sont, Mr Chinault, supérieur, Mr Arriet, Mr Ablon, Mr Ancel, & le frère Pelissan, qui tous ont été très satisfaits dans leurs travaux apostoliques. Le 12 juillet ces Mrs vinrent aussy à Payré pour recevoir une abjuration. Le concours du peuple fut des plus nombreux, on avoit élevé comme un théâtre sous la lampe ou étoit placée la proselyte avec deux filles en blanc placées à ses côtés, & au-dessus de la nouvelle convertie étoit attachée une couronne assez grande, de rubans & de fleurs.

- Le chemin Neuf qui commence à l'aire du prieuré & qui va au petit Calvaire, a été fait & fini cette année. Ce n'étoit que bourbiers, plusieurs montures y étoient souvent arrêtées tant le chemin étoit impraticable ; j'ay reçu de M. l'intendant 400 # pour racommoder nos chemins d'après deux requêtes que je luy avois présentées ; j'ay fait aussy réparer le chemin infernal du trotte-barret qui est auprès du champ de la pierrière qui va de la Vergne & de Cheusse à Foussais et Payré.  (AD85 - Registres paroissiaux et d'état-civil de Payré-sur-Vendée / 1775-1790 / 1791-1792 / AC170)

A Payré, le dernier acte signé par l'abbé Poupeau date du 8 juin 1791.

 

registre mai 1794

 

LA POMMERAIE-SUR-SÈVRE

Au mois de mai 1794 commence le registre clandestin de La Pommeraie-sur-Sèvre ; il est tenu par l'abbé La Roche, curé de Cheffois jusqu'au décès de celui-ci, à l'âge de 72 ans. La Roche est inhumé le 11 avril 1795 dans le cimetière et l'acte de décès est rédigé par l'abbé Poupeau "prêtre prieur curé de Notre-Dame de Payré-sur-Vendée actuellement desservant de la Pommeraye".

Il transmet son sentiment du moment par de petites phrases qu'il joint à sa signature, à la suite de certains actes. En voici quelques exemples :

Quelquefois sa signature est ponctuée 

"Poupeau, prêtre prieur curé de Notre Dame de Payré expulsé & bannis de sa cure par les loys de l'assemblée nationale. Poupeau prêtre actuellement desservant la paroisse de la Pommeraye en l'absence de Mr Coulon, pasteur légitime de cette paroisse, qui est passé en Espagne pour la cause de la persécution survenue contre l'église gallicane."

"Poupeau, prêtre prieur curé de Notre Dame de Payré-sur-Vendée, bannis de mon bénérfice par les loys anti-catholiques d'une prétendue assemblée nationale & actuellement desservant de La Pommeraye, en l'absence de Mr Coulon, pasteur légitime, qui a été aussy obligé de sortir de sa cure à cause de la persécution survenue contre l'église gallicane, pour passer en Espagne."

Le 21 juillet 1795, au cours de la rédaction d'un acte de mariage, l'abbé Poupeau ne manque pas de rappeler la triste situation des prêtres :

"... les ayant préalablement dispensé de deux bans en vertu des pouvoirs extraordinaires à Nous accordés par Mgr Jean-Charles de Coucy, évêque de La Rochelle, à cause de la persécution survenue contre l'église gallicane de la part d'une prétendue assemblée nationale qui avoit formé le projet impie dannéantir la Religion Catholique apostolique & Romaine dans tout le Royaume de France ; ce qui se prouve par la destruction des églises par la vente des biens ecclésiastiques, par l'expulsion des prêtres de leurs bénéfices, par la condamnation formelle des voeux religieux et par l'établissement de certains officiers qui seuls devoient et pouvoient recevoir le consentement mutuel des parties qui vouloient s'allier ensemble selon les loys schismatiques d'une prétendue République qui avoit porté la barbarie jusqu'à faire mourir Louis XVI, son légitime Roy. Ont été témoins, etc." (AD85 - Registre clandestin mai 1794 - novembre 1795 - vue 12)

 ____________________


Détenu à Fontenay le 25 novembre 1794. Détenu à nouveau "en vertu d'un mandat d'arrêt" à Fontenay-le-Peuple en octobre 1797 et transféré à l'hospice (y provoque de l'agitation) : "61 ans, paralytique, a toujours été regardé comme dangereux". Désigné pour la déportation en novembre 1797 par un arrêté signé de Barras, il reste à Fontenay. (Dictionnaire des Vendéens - AD85).

L'abbé Jacques Poupeau est décédé à Fontaines, le 14 vendémiaire l'an IX (6 octobre 1800).

POUPEAU décès zz

 

 AD85 - Registres paroissiaux et d'état-civil de Fontaines

 

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