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La Maraîchine Normande
23 décembre 2019

LA GRANDE LOYE (39) SAINT-DOMINGUE - NICOLAS-PHILIPPE-XAVIER SPITAL, GÉNÉRAL DE BRIGADE (1766 - 1803)

 

LA LOYE z

Fils de Jean-François Spital, maître chirurgien, et d'Antoine-Françoise Vermillet, Nicolas-Philippe-Xavier est né à La Loye le 18 juillet 1766, et baptisé le 21 du même mois.

BAPTEME LA LOYE 1766 z

 

Ses frères et soeurs :

- Claudine-Françoise, née le 21 mars 1764 et baptisée le lendemain ;

- Jean-Alexis, né le 26 juillet 1765 ; Agent municipal de la commune du Palais (56) dès le 20 floréal de l'an VII, puis maire du Palais (Morbihan), élu le 2 juin 1800 jusqu'au 4e jour complémentaire de l'an XII (21 septembre 1804) ; receveur des contributions directes ; marié au Palais, le 2 floréal an Ier (21 avril 1793) avec Jeanne-Ursule Jambon ; dont : Jeanne-Marie, née le 2 thermidor an V (20 juillet 1797) - Quentin-Pierre-Xavier-Philippe, né le 10 fructidor an VIII (28 août 1800) ; il est décédé rue de l'Hôpital au Palais, le 15 décembre 1841 ;

- Jean-Jacques, né le 30 avril 1768 et baptisé le 1er mai 1768 ; Entré au service au 12e régiment d'Infanterie, le 23 avril 1786 ; nommé caporal, le 9 mai 1789 ; sergent le 9 avril 1792, sergent-major, le 25 messidor an III (13 juillet 1795) ; adjudant sous-officier le 7 frimaire an V (27 novembre 1796) ; sous-lieutenant par arrêté du Directoire exécutif le 22 ventôse an VII (12 mars 1799) et reconnu en cette qualité le 12 germinal an VII (1er avril 1799) ; lieutenant par élection le 1er brumaire an VIII - lieutenant à la 8ème compagnie du 3ème bataillon de la 67ème 1/2 brigade, tué en combattant les ennemis de la République, à la bataille d'Engen, le 13 floréal an VIII (3 mai 1800) ; "Le citoyen Spital s'est toujours conduit avec honneur, bravoure et probité pendant tout le tems qu'il est resté au corps, qu'il a mérité sous tous les rapports de la confiance, l'estime et l'amitié de ses chefs, ainsi que celle de ses camarades, et qu'il n'est pas un d'eux qui ne regrette sincèrement la perte d'un officier plein de moeurs et distingué, qui ne connoissait que le bon ordre, le maintenait avec cette sévérité et ce sang-froid qui caractérisent un vrai chef, servait avec un zèle exemplaire et faisait servir de même".

- Charles-François-Bonaventure, né le 30 avril 1770 et baptisé le lendemain ; commissaire général de la Manufacture nationale de l'armée de Turin ; marié avec Marianna Trivitz ;

- Françoise-Eléonore, née le 2 avril 1772 ; mariée avec Nicolas Villiam, dont une fille, Françoise, née à Épagny (74) le 14 octobre 1805 et décédée le 18 novembre suivant ;

- Marguerite, née et baptisée le 6 avril 1774 ;

Jean-François,  né le 3 avril 1776 et baptisé le lendemain ; Adjudant-major du premier bataillon de la légion de Morbihan, entré à l'hôpital de Lille, le 11 mai 1820 et mort le 27 mai 1820 d'une hydropisie ascite, à l'âge de 44 ans ;

- François-Ferréol, né et baptisé le 20 juin 1778 ; officier de la demi brigade polonaise, embarqué à bord du navire de la République, l'Athénaïs, à Tiberon (Saint-Domingue) le 28, est décédé le 2 floréal an XI (22 avril 1803).

- Bonaventure, né et baptisé le 5 septembre 1780 ; décédé le 19 septembre suivant, et inhumé le lendemain ;

Nicolas-Xavier, né le 17 décembre 1781 et baptisé le lendemain ; le parrain était son frère, futur général, Nicolas-Philippe ; officier de la demi brigade polonaise, embarqué à bord du navire de la République, l'Athénaïs, à Tiberon (Saint-Domingue) le 28, est décédé le 29 germinal an XI (19 avril 1803).

Son père, "Jean-François Spital, domicilié à Saint-Aubin, maître chirurgien, et en cette qualité occupé pour la maladie épidémique dont la parroisse de La Loye est actuellement affligée, est mort le 1er mars 1783 et inhumé le jour suivant" ; il était âgé de 61 ans.

Certificat de la municipalité de la Grande Loye : "Jean-François Spital, ancien maréchal des logis dans le Régiment de Royal Navarre, a résidé dans la commune de la Grande Loye, avec toute sa famille, en qualité de chirurgien pendant l'espace de vingt-deux ans ; qu'il a rempli son état en honnête homme et en ami de l'humanité, et qu'il a sacrifié ses jours puisqu'à la suite d'une épidémie qui désoloit cette commune, il est mort dans l'exercice infatigable des fonctions de son art pour la détruire et soulager les malheureux qui en étoient atteints".

 


 

SPITAL BREVET Z

 État des services du Général de brigade Spital :

- Soldat le 12 avril 1786 au 14e régiment d'Infanterie "ci-devant Auxerrois", caporal le 12 octobre 1787,  il devint sergent en décembre 1789 ;

- Adjudant sous-officier au 2e bataillon de volontaires de la Marne, en novembre 1791 ;

- Adjudant-major, le 1er mai 1792 ;

- Lieutenant-colonel en 2e dudit bataillon, le 11 avril 1793 ;

- Lieutenant-colonel en premier, le 13 septembre 1793 ;

- Chef de brigade de la 171e de bataille, le 10 vendémiaire an II (1er octobre 1793) ; 

- A l'Armée de l'Ouest, commandant la place de Montaigu en 1794 ; chargé de poursuivre Stofflet, en février 1796 ;

- Général de brigade employé à l'Armée des Côtes de l'Océan, le 5 thermidor an IV (23 juillet 1796)Hoche, général en chef de l'armée des Côtes de l'Océan appuie Spital pour l'obtention du grade de Général de brigade ; "Cette lettre est conçue en termes qui prouvent l'intérêt que le général Hoche prend aux pièces de la demande ; elle porte que le chef de brigade Spital est brave et excellent officier ; que ses talents, les services essentiels qu'il a rendu dans la Vendée et ceux qu'il continue de rendre dans la Division de l'Ouest, lui donnent un droit incontestable au grade de général de brigade ..." ;

- Employé dans la 13e division militaire comme commandant provisoirement le Finistère, le 22 septembre 1796 ; 

- A l'Armée de Sambre-et-Meuse, le 30 janvier 1797 ; à la 2e division (Lemoine) de cette armée, en avril 1797 ; se signala au passage du Rhin à Neuwied, le 18 avril 1797 ; passé à l'Armée de Mayence, en décembre 1797 ; commandait la 2e brigade de la 1ère division à ladite armée au 21 mars 1798 ;

- Employé à l'Armée d'Angleterre, le 21 août 1798 ; à l'expédition de Brest, le 26 octobre 1798 ;

- Employé comme commandant dans les Bouches-du-Rhône dans la 8e division militaire à la place de Chabran (employé à l'armée, en Helvétie), le 23 mars 1799 ; le dossier militaire du général contient deux lettres dans lesquelles les membres de la députation des Bouches-du-Rhône se plaignent de sa conduite, la première, incomplète, date du 12 fructidor an VII (29 août 1799) et la seconde qui suit :

"Le 3 vendémiaire an VIII, les Membres composant la députation des Bouches du Rhône au Conseil des Cinq-Cent écrivent au citoyen ministre de la guerre :
"Citoyen Ministre,
Les plaintes multipliées que nous avons reçues contre la conduite du général Spital, commandant du département des Bouches du Rhône, nous avaient fait demander son changement à votre prédécesseur. Nous ignorons s'il adhérat à nos demandes avant de quitter le ministère. Veuillés bien, citoyen ministre, nous éclairer sur ce doute.
Nous persévérons toujours à croire que les liaisons & les habitudes que le général Spital a contractées dans notre département ne sont nullement propres à y opérer le bien.
Salut & fraternité. Signatures"

- Employé à l'armée d'Italie, le 1er octobre 1799 ; division Gazan à la défense de Gênes, en avril 1800 ; sous Soult au combat du 30 avril ; eut son cheval tué sous lui et fut blessé dans sa chute à l'attaque du Monte Cretto, le 13 mai ; chef d'état-major du général Moncey à l'Armée d'Italie, en décembre 1800 ; 

Le 22 avril 1800, le général Spital dépose une plainte à l'encontre du général Guillaume Rey, pour insouciance et propos subversifs tendant à démoraliser la troupe. Masséna destitue Rey.

Le 10 brumaire an X (1er novembre 1801), Spital est alors à Ivrée (ville métropolitaine de Turin), et peut-être insatisfait de sa situation, écrit au citoyen ministre de la guerre  : "Je désirerais d'être employé dans l'Inde ou en Amérique, mon âge et mes services m'engagent à vous faire cette demande. Si quelqu'expédition pour ces pays avait lieu, je vous prie de me porter sur le tableau des officiers généraux qui y seront employés. J'ai l'honneur de vous saluer avec respect. Spital".

- Employé dans la 27e division militaire comme commandant le département de la Doire, le 23 septembre 1802.

Désigné en décembre 1802 pour l'Armée de Saint-Domingue, il s'embarqua avec la 2e demi brigade polonaise et un bataillon de la 60e, quelques semaines plus tard à Gênes, sur l'Athénaïs. Deux de ses frères, François-Ferréol et Nicolas-Xavier, du 9ème régiment des Chasseurs à cheval, arrivés par congé à Gênes auprès de lui, avaient témoigné le désir de le suivre à Saint-Domingue. Ce souhait fut accepté par Murat et par le Ministre de la guerre.

SPITAL AUTORISATION

Le 5 pluviôse an XI, Spital écrit, du Quartier général de Gênes, au Ministre de la Guerre, le 5 pluviôse an II (25 janvier 1803) pour solliciter une dernière faveur ; faveur, qu'il ne semble pas avoir obtenue : "Il me reste encore une demande à vous faire, elle tient plus à l'honneur qu'à l'ambition. Je désirerais que le Gouvernement, toujours généreux, se ressouvint de moi à la formation de la Légion d'honneur ; si les bons et constans services peuvent attirer cette faveur, j'ose croire que je n'ai jamais démérité puisque le Gouvernement m'a toujours employé. Je regarderai même comme une nouvelle confiance, la nouvelle destination qu'il vient de me donner".

Atteint de la fièvre jaune, il mourut à bord de l'Athénaïs, en rade de Tiburon, le 29 germinal an XI (19 avril 1803). Ses deux frères le suivirent de près dans la tombe puisque Nicolas-Xavier mourut le même jour, 29 germinal, et François-Ferréol, le 2 floréal (22 avril 1803).

SPITAL général décès z

SPITAL Xavier décès z

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La lettre du général de brigade Thouvenot, membre de la Légion d'honneur, datée de Paris le 21 vendémiaire an XIII, adressée au ministre de la guerre, détaille les dernières actions du général Spital et les circonstances de sa mort :

"... Le général de brigade Spital, étant arrivé à Saint-Domingue, sur la division du contre-amiral Badon, fut de suite envoyé dans le sud, avec le général de division Brunet, pour commander une de ses colonnes dans une expédition combinée que lui avoit confié le général en chef Rochambeau : arrivé à Tiburon, le général Spital, échauffé par sa traversée de France et par ses premiers travaux dans la colonie, tombé malade à Tiburon, le 25 germinal an XI, de la maladie épidémique, connu sous le nom de fièvre jaune, en vomissement noir ; il se fit transporté à bord pour y trouver des secours et la tranquilité qu'il ne pouvoit avoir à terre ; il y mourut le 29 ..."

 


PARME Z

 

Nicolas-Philippe-Xavier Spital avait épousé, le 1er mai 1802, en l'église Saint-Thomas de Parme, la comtesse Lucrèce-Marie-Josèphe Garimberti, née à Parme le 29 octobre 1772, fille du comte Ercole (Hercule) Garimberti, décédé le 13 juillet 1816, dont un fils, Hercule-Alexandre-Charles-François-Bonaventure, né à Turin, le six ventôse an XI (25 février 1803) ; il eut pour parrain Charles-François-Bonaventure Spital, commissaire général de la Manufacture nationale de l'armée de Turin représenté par le citoyen Hercule Garimberti, de Parme, et pour marraine, la citoyenne Marianna Spitale, née Trivitz, domiciliée à Turin.

 

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De Turin, au mois de fructidor de l'an XII, la veuve du général Spital, Lucrèce Garimberti, adressa au ministre de la guerre, un mémoire de quatre pages dans lequel elle réclame un secours pour elle-même et son fils ainsi que des indemnités pour tous ses effets personnels perdus (malles, caisses, ballots), qui avaient été  transportés depuis plusieurs jours à bord de l'Athénaïs. L'état avancé de sa grossesse et sur les recommandations du ministre Saliceti qui s'opposa à son départ, elle ne put suivre son mari à Saint-Domingue. 

SPITAL signature épouse z

Le 5 vendémiaire an XIII (27 septembre 1804), Murat appuya la demande de Lucrèce et écrivit une lettre au ministère de la guerre dont la teneur est la suivante :

"La veuve du général Spital se trouve réduite, monsieur le maréchal ministre, par la perte de son mari, à la plus pénible détresse, elle sollicite de la justice du Gouvernement une pension pour elle et pour son fils. Je ne puis que vous recommander sa pétition avec le plus vif intérêt. Vous connaissez les services du général Spital, vous êtes le protecteur-né de sa veuve et de son enfant. Je ne doute pas que vous ne vous empressiez de faire pour eux tout ce qui sera en votre pouvoir." (Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat)

Cette lettre fit certainement son effet puisque Lucrèce obtint une pension de 1.000 francs en frimaire an XIII (décembre 1804).


A propos de sa mère :

Fille de Jacques Vermillet et de Jeanne-Philippe Ledoux, Antoine-Françoise Vermillet est née à Dole, le 1er mars 1741 et baptisée le lendemain.

Infirme et sans fortune, elle ne reçoit que de faibles secours des deux fils qui lui restent, "l'un, marié à Belle-Isle-en-Mer et l'autre, marié à Turin". Le général lui versait une pension de 600 fr, mais "elle est morte avec lui"Le 20 frimaire an XIII (11 décembre 1804), Antoine-Françoise Vermillet adresse un mémoire afin d'obtenir le soutien tant espéré, mais il lui faudra attendre le 27 octobre 1808 pour qu'enfin elle l'obtienne : "il est accordé une pension viagère de six cents francs à la dame Antoine-Françoise Vermillet, née le 1er mars 1741 à Dole (Jura) où elle réside, veuve du s. Jean-Jacques [Jean-François] Spital & mère du général de brigade de ce nom, mort de l'épidémie de St-Domingue, en considération des services de quatre de ses fils, morts aux armées. Cette pension sera payée à domicile par semestre à dater de ce jour ..."

signature de sa mère z

 Antoine-Françoise Vermillet, pensionnée de l'État, est décédée à Dole, le 30 juillet 1820.

Antoine-Françoise Vermillet décès z

 

Dictionnaire bibliographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l'Empire : 1792 - 1814 - Tome 2 - Georges Six

Histoire de la guerre de vingt-quatre ans, par le général Sarrazin - 1840

Dictionnaire historique des batailles, sièges, et combats de terre et de mer ... Tome second - 1818

AD39 - Registres paroissiaux de La Loye et d'état-civil de Dole.

Service historique de la Défense (Vincennes) - Dossier Spital - 8Y706.

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