Fils de Pierre La Roche, cordonnier, et de Renée Joubert, Pierre-Louis est né à Nantes, paroisse Saint-Vincent, le 13 août 1755.
Laroche, ou Delaroche, puisqu'il signe de ce nom, semble être arrivé à Saint-Jean-de-Monts en janvier 1790.
L'abbé Morand, curé de Saint-Jean-de-Monts, refuse le serment, mais son vicaire, l'abbé Pierre Delaroche, lui, est un jureur.
Dans la soirée du 9 avril 1791, l'abbé Pierre Delaroche quitte la cure après avoir soupé, passe près du cimetière entourant l'église ; un coup de feu part, l'abbé s'effondre, blessé à la cuisse.
La détonation a sûrement été entendue, mais aucune porte ne s'ouvre ; les rues sont désertes, personne ne bouge.
Le prêtre se relève et réussit à atteindre son domicile personnel. Il se soigne tant bien que mal ...
Le lendemain branle-bas. Des manifestants pénètrent dans l'église, arrachent tous les bancs, les jettent sur la place, y mettent le feu. Deux stalles n'ont pas été touchées, celles du curé et de l'ancien seigneur de Bois-Masson. Pendant que le mobilier se consume, les manifestants se dirigent vers la maison de l'abbé Delaroche.
"Guéris-toi vite et fous le camp !" crie la foule.
Le dernier acte signé par Delaroche dans les registres de Saint-Jean-de-Monts date du 5 avril 1791, mais il semble réapparaître le 2 juillet - peut-être était-ce le temps de guérir sa blessure - et signe les registres jusqu'au 12 septembre de cette même année.
Il dut trouver refuge à Luçon où, selon son acte de décès, il est qualifié de vicaire épiscopal de cette ville et d'administrateur de l'hôpital civil. C'est d'ailleurs dans ce même hôpital qu'il décède le 30 prairial an III (18 juin 1795), à l'âge de 40 ans.
Les grandes heures du Marais Vendéen - Joseph Rouillé - 1994
AD85 - 12e carnet de Collinet - 144 J 12 - vue 16 sur 33
AD44 - Registres paroissiaux de Nantes
AD85 - Registres d'état-civil de Luçon
