SAINT-ÉTIENNE-DE-CORCOUÉ (44) ROCHESERVIÈRE (85) - 1793 - JEAN DRONET, ENTERRÉ DANS LA FORÊT DE ROCHESERVIÈRE
Jean Dronet aurait été "massacré par les Brigands" en 1793 et enterré dans la forêt de Rocheservière.
Fils de Jean Dronet et de Louise Bizet, Jean Dronet est né à Saint-Etienne-de-Corcoué, le 10 mars 1754.
Ci-dessous l'acte constatant le décès de Jean Dronet, établi par la municipalité de Nantes :
29 frimaire an 2e (19 décembre 1793)
Les dits jours et an à midi, ont comparu en la maison commune Charles-Paul Dronet, entrepreneur, âgé de vingt-huit ans, demeurant Pont Magdeleine & Jean Dichet, laboureur, âgé de trente ans, demeurant à la Pâquetière, paroisse de Saint-Etienne-de-Corcoué, district de Machecoul ; lesquels m'ont déclaré, savoir le premier, frère du décédé ci-après, que JEAN DRONET, natif du dit Saint-Etienne-de-Corcoué, âgé d'environ quarante ans, vivant entrepreneur, & époux de Julie Couy, domicilié en cette municipalité, section isle Feydeau, pont de la Magdeleine, avoit obtenu le treize de ce mois un permis de cette municipalité, signé Barré officier municipal, pour se rendre au dit Corcoué, à l'effet d'en faire enlever cinquante bariques de vin, appartenant à lui déclarant et au décédé ci-après, pour les transporter en cette commune ; qu'ils sont partis ensemble le même jour pour ce rendre à l'endroit que lui comparant auroit laissé son frère sur les lieux pour revenir à Nantes, que le vingt-cinq dernier, il a reçu une lettre datée au village de la Pâquetière près ledit Corcouet, signe Amant Michau, son beau-frère, annonsant la mort du dit Jean Dronet, qu'il présume avoir été tué par les brigands, qui habitent et dévastent ses cantons, laquelle il a représenté et déposé pour être joint au présent registre ; le second, que chargé par la famille, de faire les perquisitions nécessaires pour trouver ledit Jean Dronet, a été le vingt-cinq de ce mois lui sixième dans la forêt de Rocheservière où il a trouvé le cadavre du dit Jean Dronet, massacré de coups reçus de la part des brigands, qui l'auront vrai-semblablement laissé pour mort, sur la place. D'après cette déclaration que les comparants ci-dessus ont certifiée véritable, j'ai rédigé le présent acte de décès dudit Jean Dronet ; que le premier comparant à signé avec moi lesdits jour & an, le second aiant déclaré ne le savoir.
L'acte de décès de Jean Dronet était accompagné de la lettre qui suit :
Au citoyen Charle Dronet, Grenadier sur les pong de la Magdelène de Nante à Nante
A la Pasquetière, le 15 xbre 1793.
Mon chere frere je tecris la présente pour te dire que j'ay reçu la tienne en datte du douze de ce mois avec les larmes aux yeux. Appres avoir chercher, et fait chercher et nous avoir informés de tout cotés de notre pauvre frere, nous avons pus scavoir de Sèvres Jacque aujourdhuy. Mais aujourdhui en parties tout les hommes de notre vilage ont été en la forès, il ont trouvés mort et en partie déchirés et maimes ne pouvoir le remués de landroit et sur le chant nous avont prit deux hommes pour lanterres demaint en landroit.
Mon chere frere je ne tant dis pas davantage, ce me pénetre trop forent mois et ma femme. Tu nous avées dit que tu voullais achepter une moitiés de chochons mais si tu veux en avoir, chasse à nous le dire pour les bouier et nous tensederons la moitiés du notre. Tache de apezé le chagrain amon perre et lan brasse pour mois. Je sui avec fraternité ton ambeisan serviteur.
Amant Michaud.
Archives municipales de Nantes - Registre des décès Section La Montagne et Scevola - 1793 - an II - 1 E 28 - vues 160 à 162