Charles Merceron, métayer, habitait le Chiron à Boismé ; il était l'époux de Catherine-Françoise Gorin.
Celle-ci est décédée en son domicile du Chiron, le 10 mars 1808, à l'âge de 52 ans. L'acte de décès nous apprend qu'elle s'était remariée avec Augustin Gingreau, cultivateur. Le décès est déclaré par son époux (42 ans), par son beau-fils Charles Merceron, 30 ans, bordier, demeurant le Gourgiraud de Boismé, et par son gendre François Riveront, né à Thénezay, époux de Françoise-Catherine, (marié à Boismé le 30 juin 1807), bordier, demeurant au bourg, âgé de 28 ans.
Augustin Gingreau, fils de Charles et de Françoise Robin, est né à Boismé, le 6 juin 1771. Il s'est ensuite remarié, à Boismé, le 11 novembre 1811, avec Marie Gabory, 26 ans, fille de Jacques Gabory, cultivateur et de Perrine Chevillon, décédée à la Bugnonière , commune de Chanteloup. Pierre Cottet, 52 ans, demeurant au château de Clisson est présent en tant que beau-frère du marié (il est l'époux d'Agathe Gingreau).
28 brumaire an II
Copie du jugement de CHARLES MERCERON
Au nom de la République française, le tribunal criminel du département des Deux-Sèvres a rendu le jugement suivant :
Vu par le tribunal l'interrogatoire subi par Charles Merceron, demeurant à Boismé, devant le tribunal criminel du département des Deux-Sèvres ; et les déclarations des divers témoins qui ont été produits et entendus contre lui ;
Attendu qu'il résulte des dites pièces et déclarations que ledit Merceron a pris part aux révoltes et émeutes contre-révolutionnaires qui ont éclaté dans nos contrées, qu'il a été chef et instigateur des révoltés, qu'il a fourni à leurs subsistances ; qu'il a été membre du comité paroissial établi par les Rebelles à Boismé ; qu'il a lu et publié les proclamations des Rebelles et qu'il a été agent de Lescure, un des principaux chefs des dits Rebelles ;
Le tribunal, après avoir entendu l'accusateur public, déclare Merceron convaincu d'avoir pris part aux révoltes et émeutes contre-révolutionnaires qui ont éclaté dans ce département-ci et ceux circonvoisins, et d'avoir été chef et instigateur des révoltés ; ordonne en conséquence qu'il sera, dans les vingt-quatre heures, remis entre les mains de l'exécuteur des jugemens criminels et mis à mort, conformément aux articles premier, quatre et six de la loi du dix-neuf mars dernier et aux loix des dix may et cinq juillet aussi derniers, dont il a été donné lecture ...
Déclare les biens dudit Merceron confisqués au profit de la République, conformément à l'article sept de la loi du dix-neuf mars dernier dont lecture a pareillement été faite ...
Ordonne que le présent jugement sera imprimé et affiché au nombre de cent exemplaires, et exécuté à la diligence de l'accusateur public et du commissaire national près le tribunal du district de cette ville, chacun en ce qui le concerne.
Fait et prononcé le vingt-huit brumaire de l'an second de la République française une et indivisible en l'audiance publique tenue en l'auditoire du tribunal criminel du département des Deux-Sèvres, séant à Niort, à laquelle audiance assistoient les citoyens Briault président, Bouchet, Monnier et Delaroy, juges, qui avec l'accusateur public se sont soussignés.
Signé au Registre : Briault, Bouchet, J.-B. Monnier, Delaroy, Leblois et Vien, greffier.
Au nom de la République, il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre ledit jugement à exécution, à tous commandans et officiers de la force publique de prêter main forte lorsqu'ils en seront légalement requis et aux commissaires nationaux près les tribunaux d'y tenir la main. En foi de quoi le présent jugement a été signé par les présidents, juges susdit et par le greffier soussigné.
Archives Nationales - AN BB3/15-7
CHARLES MERCERON fut exécuté le 28 brumaire an II (18 novembre 1793), à l'âge de 45 ans.
AD79 - Registres d'état-civil de Boismé et de Niort
Je crois que Charles Merceron, qui déclare le décès de Catherine-Françoise Gorin, est son beau-fils ; il est le fils de Charles Merceron (celui qui a été exécuté) et de sa première épouse Marie-Anne Billy (décédée en 1785).