ANGERS (49) - CASIMIR-JEAN LACHÈSE, CHIRURGIEN
Fils de Philippe-Alexandre, docteur en chirurgie, et de Jeanne-Françoise Herbinière, Casimir-Jean est né à Angers, paroisse Saint-Maurille, le 27 juillet 1753.
Reçu à la maîtrise en chirurgie, le 28 avril 1778, il est, à la veille de la Révolution, agrégé au Collège de chirurgie et nommé professeur. On sait qu'au cours de la guerre de Vendée, il sert dans les hôpitaux militaires d'Angers, du 3 messidor an II au 15 floréal an III. Il figure, l'année suivante, à l'armée des côtes de Cherbourg, avec le grade de chirurgien de 1ère classe.
C'est lui qui, le Vendredi-Saint 25 mars (5 germinal an IV), donne ses soins à Charette blessé et prisonnier, il était assisté d'un de ses parents, M. Grégoire Lachèse, jeune officier de santé.
Lenôtre rapporte ainsi la séance de pansement dans la prison :
"Charette dit au médecin qu'il souffrait beaucoup et qu'il serait reconnaissant s'il voulait bien renouveler l'appareil de ses blessures. On commença par celle du front qui était très enflammée ; elle fut bien lavée, recouverte de charpie très fine maintenue à l'aide d'une bande de toile ; puis on débarrassa le bras d'un pansement sali et exhalant déjà une très mauvaise odeur (la plaie datait de trois jours). Plusieurs coups de sabre et des coups de feu avaient produit des plaies enflammées et douloureuses ; mais le général souffrait surtout d'un coup de sabre qui avait coupé deux doigts, largement incisé l'avant-bras et le poignet gauche. Toutes ces plaies furent lavées à grande eau et pansées ; une légère planchette fut placée dans la paume de la main pour neutraliser autant que possible la section des muscles, et le bras fut mis en écharpe."
Membre fondateur du Jardin botanique, chirurgien en chef des Incurables, de l'hôpital civil et militaire ainsi que des prisons, il reprend ses fonctions à l'Hôtel-Dieu, le 17 avril 1809.
Il s'éteint à 88 ans, le 3 avril 1841, en son domicile d'Angers, rue Beaumette, attristé par une cécité qui date de quelques mois.
Il avait épousé Louise Maurice Vallée de la Giraudière à Angers, paroisse Saint-Julien, le 25 juin 1782 ; le couple divorce le 17 floréal an V (6 mai 1797) à Angers (deuxième arrondissement).
Un discours fut prononcé sur sa tombe par M. le docteur G. Mirault au nom de la Société de médecine.
Le Monde Médical dans la Guerre de Vendée - par Raoul Mercier - 1939
Société industrielle et agricole d'Angers et du département de Maine-et-Loire - 10e année - 1839