ORLÉANS (45) LES AUBIERS (79) - L'ABBÉ AGNAN PISSEAU
L'ABBÉ AGNAN PISSEAU
Né à Orléans, le 29 janvier 1725, d'une famille de notaires de cette ville, il était entré jeune dans la congrégation de Sainte-Geneviève de Paris, ordre de Saint-Augustin.
Religieux à l'abbaye de la Trinité de Châtillon, il fut d'abord curé de la paroisse de la Trinité de cette ville, puis pourvu de la cure et prieuré de Saint-Mélaine aux Aubiers. Au témoignage du Marquis des Dorides, il conduisit pendant près de 25 ans avec beaucoup de soins, de zèle et d'édification la paroisse des Aubiers.
En 1791, il eut la faiblesse de prêter le serment pour conserver sa cure, ce qui le fit expulser par les Royalistes, en 1793 (on mit à sa place Charles-Marie Morna).
Obligé de fuir, il ne fut pas longtemps à se repentir de ses fautes, il reparut dans sa cure à la paix de la Vendée en 1797 ou 1798.
Son grand âge et le chagrin ayant consommé sa raison, il devint en enfance et vivait misérablement en 1800 et 1801, habitant dans un misérable toit fétide, à la charité de ses paroissiens. (Les registres d'état-civil des Aubiers étant très incomplets pour cette période, il a été impossible de trouver l'acte de décès de l'abbé Pisseau - A noter tout de même qu'il est décédé avant 1803).
Le 4 mai 1792, M. Pisseau écrivait au Marquis des Dorides pour lui expliquer son serment :
"Monsieur et très honoré par,
C'est pour avoir de vos nouvelles que je prends la liberté de vous adresser cette présente ... Je vous ai fait part dans le temps de la manière dont je me suis comporté à l'occasion du serment. Les moyens de prudence que j'ai employés dans cette circonstance nont servi à rien, quoique je ne sois point autre que j'aye jamais été. Il y a presque quatre mois que le feu de la discorde a été allumé par un particulier et attisé ensuite par d'autres, de façon, monsieur, qu'il y a tout à craindre pour la religion. Presque toutes mes brebis sont sorties du bercail, de cinq à six cents personnes que je confessois au temps paschal, je n'en ai pas confessé plus de soixante, de 14 à 1500 qui communiaient, à peine s'en est-il trouvé cent. On compte à peine soixante et dix individus qui assistent à nos offices ... Jusques à vos domestiques ne paroissent à nos offices, tant la gangrenne a fait de progrès ! C'est une épidémie qu'il sera très difficile d'arrêter.
... On parle beaucoup d'un intru à placer à Saint-Clémentin dimanche prochain ou de dimanche en huit ..."
Histoire de la paroisse de Saint-Clémentin - Gustave Michaud - 1983
AD45 - Registres paroissiaux d'Orléans - (acte de naissance introuvable)
AD79 - Registres d'état-civil des Aubiers.