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La Maraîchine Normande
7 mars 2019

ANGERS (49) - BENOÎT-JEANNE-THÉRÈSE SUPERVIELLE, AUMÔNIER DU CALVAIRE

ANGERS Z

M. BENOÎT-JEANNE-THÉRÈSE SUPERVIELLE demeurait à Angers, à la porte Lyonnaise, chez la veuve Mellet, quand éclata la Révolution.

Ce prêtre était attaché à la communauté du Calvaire en qualité de chapelain. Il refusa le serment, et vers le mois de février 1791 il adressa au maire d'Angers une lettre énergique et fière, conservée aux archives municipales et que nous allons reproduire :

"Je ne suis ni fonctionnaire public ni pensionné, par conséquent point obligé à prêter le serment ordonné par le décret du 27 novembre dernier. Mais je suis prêtre et prêtre citoyen. Sous ce rapport, recevez la promesse que je fais à Dieu et aux hommes, de chérir et respecter mon roi, ma nation et les lois qui n'auront rien de contraire à ma conscience éclairée par l'Église, qui réside essentiellement dans le corps des Évêques ayant à leur tête le Souverain Pontife, successeur des droits et des prérogatives de Saint-Pierre.

Il court dans le public une Instruction qu'on dit envoyée par l'Assemblée Nationale pour tranquilliser les fidèles et les obliger à la soumission. Ils n'ont besoin que de l'Évangile. On peut les abuser, en ce cas on doit les instruire. Je n'ai qu'une mission momentanée ; elle est fondée sur le sacerdoce dont je suis honoré ; elle ne s'étend pas bien loin. Je vous l'offre cependant, en vous priant de me faire indiquer l'heure et le jour convenables pour expliquer au Champ-de-Mars la susdite Instruction, en vous conjurant d'y faire planter une potence et d'y préparer une couronne civique : je recevrai avec résignation l'une ou l'autre preuve de la bonté et de la droiture de votre coeur."

La pièce dont il est question dans cette lettre, était l'Instruction sur la constitution civile du clergé, publiée le 21 janvier 1791 par l'Assemblée Nationale. La loi du 26 janvier en avait rendu la lecture obligatoire "sans retardement". Elle "devait être lue à l'issue de la messe paroissiale par le curé ou un vicaire, et, à leur défaut, par le maire ou son premier officier municipal".

A la suite des arrêtés que le directoire du département du Maine-et-Loire prit le 24 mai et le 24 juin 1791 contre les prêtres insermentés qui seraient dénoncés aux autorités constituées, M. SUPERVIELLE devenu l'objet de la haine des patriotes, quitta Angers et erra en divers endroits du diocèse.

L'arrêté du 1er février 1792 ayant enjoint à tous les prêtres insermentés de venir résider à Angers, M. SUPERVIELLE se présenta le 5 mars suivant à la municipalité de cette ville, où il déclara qu'il était aumônier du Calvaire et que depuis l'avant-veille il logeait rue Lyonnaise, chez la veuve Mellet.

Échappé à l'internement général des prêtres non conformistes (17 juin 1792), M. SUPERVIELLE fut obligé de se cacher, et on trouve çà et là dans les archives paroissiales qu'il administra secrètement plusieurs baptêmes au cours de la tourmente.

Les autorités locales ne cessèrent de le poursuivre, et le 11 octobre 1794, le comité révolutionnaire d'Angers demandait à M. Laigneau de Langellerie, aumônier du Carmel, qui devait être guillotiné trois jours après : "N'as-tu pas connaissance qu'il existe en Reculée un prêtre nommé SUPERVIELLE, prêtre du Calvaire, et deux religieuses qui y résident assez souvent ?" Le confesseur de la foi répondit qu'il n'en avait aucune connaissance.

M. SUPERVIELLE mourut vers cette époque, sans que nous puissions préciser ni le lieu ni la date de son décès.

 


L'Anjou Historique - Dix-neuvième année - n° 4-5-6 - Janvier-Juin 1919 - pp. 137 à 139

 

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