Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Maraîchine Normande
23 juillet 2018

PARIS (75) - GÊNES (ITALIE) - ODON-NICOLAS LOEILLOT DEMARS, GÉNÉRAL DE BRIGADE (1751 - 1808)

paris St-Germain-l'Auxerrois z

 


Odon-Nicolas Loeillot Demars naquit à Paris, paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois, le 1er octobre 1751. Son oncle maternel, J.-B. Demars, premier commis au Département de la Guerre et qui a fait une partie de la guerre de Sept-Ans comme secrétaire de l'intendant Gayot, prendra sous sa direction particulière l'enfant : il observera plus tard, en 1768, "que sa naissance à Paris est accidentelle ; que son père, Français à la vérité, demeurait alors en Italie, et que son domicile est actuellement en Poméranie". Le petit Demars est élevé pendant la plus grande partie de son enfance auprès de sa mère, qui, fixée en Italie, y mourra en 1781 ; lui-même témoignera qu'ayant passé six années dans ce pays, il sait très bien l'italien. Son père, Nicolas-Philippe Loeillot, est "employé à l'étranger" à partir de 1764, on ne nous dit pas à quels offices : c'est à cette date que le jeune garçon est mis, à Strasbourg, où il va résider quatre années de suite, au cours préparatoires de l'Ecole militaire d'artillerie et du génie, "étant d'abord destiné à servir dans ce dernier corps". Il a "fait avec succès son cours complet de mathématiques sous M. Brackenhoffer, qui a rendu les témoignages les plus favorables de ses dispositions et de son application".

Les "parties du dessin relatives au militaire" lui ont été enseignées par Lambert ; et s'il s'agit du géomètre mulhousien qui fut académicien de Berlin et Oberbaurath de Frédéric II, c'est en Prusse qu'il aurait reçu cet enseignement technique. D'ailleurs, Demars ne semble pas avoir été rattaché, à quelque titre que ce soit, à l'Administration militaire avant le 29 février 1768, date de sa nomination de sous-lieutenant au régiment de Nassau-Infanterie. Le prince Louis de Nassau, en le proposant, rappelait les "meilleurs témoignages" accordés à ce jeune homme par ses maîtres de Strasbourg et marquait expressément que "c'est dans la vue de le perfectionner dans la langue allemande et de le mettre en état de rendre des services utiles que ses parents désirent qu'il serve de préférence dans un régiment allemand".

Voici donc notre sous-lieutenant de seize ans au régiment de Nassau-Sarrebruck : après divers changements de résidence, de juillet 1769 à juin 1772, c'est à Schlestadt, puis, en octobre de cette année, à Neuf-Brisach, que cette unité tient garnison ; mais il est vraisemblable que le jeune officier, qui a passé quatre années à Strasbourg, vient y promener le plus souvent possible l'uniforme de son régiment, l'habit de drap bleu, la veste et la culotte blanches.

Lieutenant au même Régiment le 9 décembre 1772 ;
Il a servi en Corse avec le Régiment pendant les années 1773, 1774 et 1775 ;
Il a obtenu le brevet de Capitaine d'Infanterie au Département de la Guerre en 1778 ;
Passé au département des Colonies, en qualité d'Aide-Major général du Corps des Volontaires Étrangers de la Marine avec rang de Brevet de Major le 1er septembre 1778 ;
Parti pour l'Isle de France avec la 3e légion dudit Corps le 27 février 1779 ;
Nommé Aide-Major général des troupes à l'Isle de France par ordre du Roi du 1er janvier 1780 ;
Il a servi en cette qualité dans l'Inde auprès des Troupes commandées par M. Duchemin, Maréchal de Camp, et a passé à bord du Hérode commandé par M. le Bailly de Suffren le 7 décembre 1781 ;
Il s'est trouvé à bord de ce vaisseau au combat de Sadran le 17 février 1782 ;
Nommé Major du Régiment de Pondichéry, par brevet du 3 mars 1781.
A la suppression de l'État-major de l'Armée de l'Inde, est revenu à l'Isle de France suivant les ordres de M. le Marquis de Bussy pour aller au Cap de Bonne-Espérance remplir des fonctions de Major du Régiment de Pondichéry, le 20 août 1782, époque à laquelle il est parti de Goudelour.
Arrivé au Cap de Bonne-Espérance, le mauvais état de santé a déterminé M. le Comte de Conway à lui accorder un congé de 2 ans le 18 novembre 1783.
Débarqué à la Corogne en Espagne le 6 février 1784.

Rentré en France, il se trouve attaché, avec le grade de major, à la suite du bataillon auxiliaire des régiments des colonies, à Lorient, le 15 décembre 1786. Mais, en octobre 1788, son mariage le ramène en Alsace et le fait entrer dans une famille militaire, d'origine souabe, qui a donné à la France de nombreux officiers : il épouse Marie-Victoire-Dorothée de Wimpften, un des douze enfants du baron François-Louis Wimpften de Bornebourg, née à Edenkoben, près Landau, le 23 mars 1773.

Son dossier militaire signale, après son mariage, son établissement dans le Bas-Rhin, à Obernai, où il se retire à trente-sept ans, avec sa solde de retraite et sa croix de Saint-Louis, en mai 1789.

LOEILLOT DEMARS SIGNATURE Z

 

Mais la Révolution le rappelle à l'activité : chef de la garde nationale d'Obernai, député de sa commune à la fédération de 1790, il organise et commande, sous Kellermann, avec le grade de lieutenant-colonel, le 2e bataillon des volontaires du Bas-Rhin ; puis, en 1792, il est employé comme général de brigade, sous Biron et Beauharnais, à l'armée du Rhin, où son beau-père a été nommé lieutenant-général ...

Destitué le 18 septembre 1793, par Bouchotte, après l'échec de Menin, conduit le 28 septembre à l'Abbaye, par arrêté du Comité de Salut public, interrogé le 3 pluviôse par le juge Subleyras, il n'obtint sa liberté que le 9 fructidor an II (26 août 1794), après onze mois de détention ; il est ensuite remis en activité à l'armée des Côtes de Cherbourg le 25 prairial an III (13 juin 1795).

Le 12 messidor an VI (30 juin 1798), Kellermann rendra à son ancien subordonné le témoignage, contresigné par les députés du département, le fameux Dentzel entre autres, "qu'il a montré dans toutes les circonstances autant de zèle que de civisme et d'attachement pour la chose publique. Il a en outre montré une intelligence particulière dans l'organisation des bataillons du Bas-Rhin, et surtout pour le second qu'il commandait et qu'il a formé en très peu de temps ..."

En dépit de ce brevet de civisme, la carrière ultérieure de Demars fut traversée à deux reprises par la suspicion politique. Mais quand il mourra à Gênes, le 11 août 1808, chef de la 5e demi-brigade de Vétérans (depuis le 21 août 1807), sa veuve, sans ressources, trouvera l'appui de ceux qui avaient pu apprécier son mari.

 


F. Baldensperger - Revue germanique ... - janvier 1912

Archives nationales d'outre-mer - IREL - Série E, XVIIe-XVIIIe

La campagne de 1793 à l'armée du Nord et des Ardennes - par V. Dupuis - 1909

Les guerres de la Révolution - Arthur Chuquet - XI - Hondschoote

Publicité
Commentaires
T
Bonjour,<br /> <br /> Excellent article.<br /> <br /> Une précision, le général a épousé à Obernai le 20 octobre 1788, Anne Marguerite Daumont, fille de Charles Denis Daumont et Anne Marguerite Fischer.<br /> <br /> Cordialement.
Répondre
La Maraîchine Normande
  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
Publicité