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La Maraîchine Normande
3 juillet 2018

UPAIX (05) FONTENAY-AUX-ROSES (92) - FRANÇOIS-AUGUSTIN REYNIER DE JARJAYES, LIEUTENANT-GÉNÉRAL DES ARMÉES DU ROI

 

upaix z

 

Fils d'Antoine et de Marguerite Nicollet, de Sisteron, FRANÇOIS-AUGUSTIN REYNIER DE JARJAYES naquit le 4 octobre 1745 à Upaix. Ce fut une des grandes figures des temps révolutionnaires.

Jarjayes baptême Upaix 1745 Z


Il débuta dans l'armée comme sous-lieutenant d'infanterie sous les ordres du célèbre général de Bourcet (1769), devint aide-maréchal des logis et capitaine (1779), lieutenant-colonel (1784), directeur des travaux de la défense de la frontière des Alpes (1788), chevalier de Saint-Louis, titre sous lequel il sera désormais connu (1789) ; colonel et directeur général du dépôt de la guerre (1791), maréchal de camp (1792), servit sous Kellerman (1793), fut aide de camp du roi de Sardaigne et officier de l'ordre de Saint-Maurice (1794), vice-président des salines de l'Est (1799) et lieutenant-général de France (1815).

PORTRAIT ZZ

Reynier de Jarjayes avait épousé, le 11 septembre 1770, à Grenoble, Marie-Anne-Louise de Bourcet de la Saigne, nièce du général Bourcet, son protecteur. Devenu veuf le 2 octobre 1786, il s'unit, l'année suivante, en secondes noces à Marguerite-Emilie Quelpée de La Borde, dame d'honneur de Marie-Antoinette et veuve de Philippe-Joseph Hinner, harpiste de la reine. La mariée avait de son premier époux une fille, Laure, filleule du roi et de la reine, personne d'une rare distinction, mariée plus tard à un conseiller de la Cour de Paris. Laure Hinner connut Balzac, devint son intime amie, joua dans sa vie et dans son oeuvre un rôle discret autant que prépondérant ...

les Souverains z

Ce mariage, en rapprochant le chevalier de Jarjayes de ses souverains, le mit à même de leur témoigner un dévouement aussi constant qu'héroïque. C'est ainsi qu'après les journées du 5 et 6 octobre, il prit une part active au club royaliste en vue de raffermir le trône ébranlé, tâcha de rallier à la monarchie Barnave et les constitutionnels, qu'il négocia, en 1790, avec le comte d'Artois, un projet de fuite du roi, qu'après l'échec de Varennes en 1791, il persuada le prince d'arrêter la marche de Condé sur Paris, ce qui eut mis en péril les jours de la famille royale. A la journée du 10 août, il accompagna ses souverains devant l'Assemblée et s'assit avec eux dans la loge du logographe. C'est là qu'il fut prié par le roi de ne point quitter Paris et il se tint fidèle au poste de confiance. Mais, ne se sentant en sûreté nulle part, dans la ville en révolte, il se crut obligé de brûler des papiers que la reine lui avait confiés.

LE TEMPLE 3

Cependant les évènements s'étaient précipités. Après la mort du roi, Jarjayes concerta avec Toulan et Lepître, gardiens de la famille royale, un plan pour la faire évader du Temple. A la sainte entreprise, il associa comme auteurs ou confidents Ricard, ami de Toulan, Turgy, cuisinier des prisonniers, le baron de Goguelat, Mmes Toulan, Thibaud et de Jarjayes et un jeune officier de dragons Casimir de Ventavon. Après bien des pourparlers et des péripéties, les rôles ayant été distribués, tout étant prévu, réglé, l'évasion fut fixée au 8 mars. Mais on venait tout à coup d'apprendre la défection de Dumouriez, la levée du siège de Maëstrich, l'évacuation d'Aix-la-Chapelle ; une émeute éclata dans Paris aux cris de "A bas l'Autrichienne". La défiance était éveillée. C'en était fait. Le complot avait échoué.

Mais si ce premier plan ne pouvait plus réussir, on en concerta un autre plus facile consistant à sauver la reine seule. Elle y consentit. Toulan devrait l'amener hors de la Tour et Jarjayes devait la conduire en lieu sûr. Le jour du départ arrive : Toulan se présente ; mais la reine, ou plutôt la mère, avait changé de résolution et ne voulut pas se séparer de ses enfants.

Marie-Antoinette remercia le chevalier dans une lettre touchante. Puis, elle lui fit remettre son alliance, le cachet royal, un paquet de cheveux de sa famille et les lettres de chacun des prisonniers pour les frères du roi, le tout en vue d'être remis à ces derniers. Jarjayes, chargé du précieux dépôt, demanda du service dans l'armée de Kellerman, espérant de là communiquer avec les princes. Mais il fut révoqué comme aristocrate par Bouchotte, le 15 avril suivant. Il revint à Paris, puis partit pour la cour du roi de Sardaigne après avoir reçu une lettre de suprême adieu de la reine. Il s'acquitta de sa commission auprès des princes et fut fait par le roi son aide de camp et officier de l'ordre de Saint-Maurice.

A Paris, les évènements avaient marché. Marie-Antoinette était montée sur l'échafaud le 14 octobre en remettant à Tronson du Coudray, son défenseur, une boucle de cheveux, deux anneaux d'or et ses pendants d'oreilles, le tout adressé à son amie, Mme de Jarjayes. Mais, Tronson, ayant été fouillé à sa sortie du prétoire, le fatal présent fut découvert. Mme de Jarjayes fut incarcérée, puis relâchée, ensuite arrêtée encore et enfermée au Couvent des Anglaises avec ses enfants jusqu'au 9 thermidor.

Après le 18 brumaire 1799, le Chevalier de Jarjayes revint à Paris. Comme sa fortune avait beaucoup diminué, il sollicita et obtint la vice-présidence des salines de l'Est. A la Restauration, il reprit du service dans l'armée tout en conservant son emploi civil. En 1815, il fut nommé lieutenant-général, prit peu de temps après sa retraite, vint se fixer à Fontenay-aux-Roses, et c'est là qu'il mourut le 11 septembre 1822, tandis que Mme de Jarjayes lui survivait jusqu'au 23 juin 1837. Il avait vendu, en 1779, sa seigneurie de Jarjayes à M. de Ventavon, au prix de 130.000 livres en se réservant pour lui et ses successeurs le droit de porter le nom de cette terre.

Jarjayes décès 1822 zz

 

Fleur-De-Lis on Apple

 


Louise-Marguerite-Emilie Quelpée de Laborde, une des femmes de chambre de la reine Marie-Antoinette, une demoiselle de bonne famille, fille de Louis-Mathieu Quelpée de La Borde, écuyer, huissier ordinaire du Cabinet de la Reine, et chef du Gobelet du Roy et de Marie-Louise Pecquet, épouse Philippe-Joseph Hinner, harpiste de la reine. Ce mariage eut lieu le 30 décembre 1775, à l'église de Versailles ; il est béni par l'évêque de Saintes.

Il naît de ce mariage quatre filles : Louise-Antoinette-Laure, 1777 ; Thérèse-Philippine, 1780 ; Marie-Louise-Joséphine, 1782 et Antoinette-Laure-Rosalie, 1784.

 Voici maintenant l'extrait des registres de baptême de la paroisse Saint-Louis, concernant Louise-Antoinette-Laure : "L'an mil sept cent soixante-dix-sept, le vingt-quatre may, Louise-Antoinette-Laure, née hier, fille légitime de PHILIPPE-JOSEPH HINNER, musicien ordinaire du Roy et de la chambre de la Reine, et de Marguerite-Emélie Quetpée (sic) de Laborde, a été baptisée par nous, prêtre curé de cette paroisse. Le parein, très haut, très puissant, très illustre Prince Louis Seize, roy de France, et la Mareine, très haute, très puissante, très illustre Princesse, la Reine de France, le Parein représenté par très haut, très puissant seigneur Louis-Sophie-Antoine Duplessis de Richelieu, duc de Fronsac, pair de France, premier gentilhomme de la chambre du Roy, maréchal de camps et armées de Sa Majesté, noble génois ; la Mareine représentée par très haute, très puissante dame Laure-Auguste de Fitz-James, princesse de Chimay et du Saint-Empire romain, grande d'Espagne de la première classe et dame d'honneur de la Reine, lesquels et le père ont signé avec nous. Le duc de Fronsac ; Fitz-James, princesse de Chimay ; Hinner ; Jacob, curé."

Hinner, le harpiste, meurt le 13 avril 1784, à l'âge de trente ans. Mais Madame Hinner est trop jeune pour rester veuve. Trois ans après, le 26 septembre 1787, elle se remarie ; et elle épouse, dans l'église de Livry, François-Augustin Reynier de Jarjayes, aide-major général de l'armée. Le mariage à Livry (Livry-Gargan) s'explique par le fait que le château était habité, conjointement avec le président Gaultier de Bésigny, qui signa au mariage, par Mathieu Quelpée de laborde, père de Mme Hinner, devenue, par son second mariage, la femme du chevalier de Jarjayes. De ce mariage est née Anne-Augustine-Claudine.

Mme de Jarjayes fut arrêtée à Livry et incarcérée, une première fois, aux Madelonnettes. Délivrée au bout de six semaines, elle fut, de nouveau, emprisonnée avec sa famille, en février 1794. Sa fille, Laure Hinner, était déjà mariée à cette époque. En effet, elle avait épousé, le 8 avril 1793, à la mairie de Livry, en présence de sa mère, un homme appartenant à une excellente famille, Étienne-Charles-Gabriel de Berny. Le marié avait vingt-quatre ans et quatre mois. La mariée quinze ans et dix mois. Le contrat de mariage de M. de Berny avec Mlle Hinner a été passé le 6 avril 1793 devant Me Cottereau, notaire à Noisy-le-Sec.

Moins d'un an après, le beau-père, la mère, le marié, la mariée, les témoins, tout le monde était en prison. La délivrance ne vint qu'au bout de neuf mois, après la chute de Robespierre.

LAURE DE BERNY Z

De ce mariage, Mme de Berny n'eut pas moins de neuf enfants. Cependant, le ménage ne fut pas toujours heureux. Mme de Berny était une femme instruite, intelligente, sentimentale ; le mari était, dit-on, capricieux et atrabilaire. Mme de Berny paraît avoir réalisé assez bien ce type, célèbre alors, de la "femme incomprise".

La première jeunesse était passée. L'âge venait. C'est alors qu'elle vit Balzac, camarade d'un de ses enfants. Elle découvrit, elle admira cette jeune et puissante nature. Elle était mariée depuis trente ans ; elle avait quarante-cinq ans, lui vingt-trois. Malgré de tels obstacles, les deux existences se rapprochèrent, et "la femme de quarante ans" devint, pour Balzac, l'amie et la compagne qui devait lui apprendre la vie.

Etats de service de M. Gabriel de Berny :
Le 10 mai 1799, il est nommé chef de comptabilité des subsistances dans la 9e division militaire ; le 1er janvier 1800, sous-chef du personnel au Ministère de l'Intérieur ; le 6 janvier 1811, conseiller à la Cour de Paris ; le 3 décembre 1832, M. de Berny est nommé officier de la Légion d'honneur.

Étienne-Charles-Gabriel de Berny est décédé le 27 mars 1851.

Louise-Antoinette-Laure de Berny est décédée à  la Bouleaunière, à Grez-sur-Loing, le 27 juillet 1836.

Mme de Jarjayes mourut  le 23 juin 1837.

 


Dictionnaire biographique des Hautes-Alpes - F. Allemand - 1911

La jeunesse de Balzac par Gabriel Hanotaux et Georges Vicaire - 1903

AD05 - Registres paroissiaux d'Upaix

AD92 - Registres d'état-civil de Fontenay-aux-Roses

 

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