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La Maraîchine Normande
22 juin 2018

DROISY (27) NEUFVY-SUR-ARONDE (60) DREUX (28) - ÉTIENNE-ALEXANDRE DE BERNETZ, COLONEL DE CAVALERIE (1770 - 1853)

 

droisy 4 z

 

Fils de Félicien-Armand de Bernetz, comte, lieutenant de vaisseau, et de Marie-Denise-Françoise Dubosc de Vitermont, Étienne-Alexandre est né le vendredi 20 avril 1770, à Saint-Pierre de Panlatte, Droisy (Eure).

 

Etienne-Alexandre baptême

 

Premier page de Louis XVI - aux Tuileries lors des événements du 10/08/1792 - rejoint son ami d'Autichamp en Vendée en 1793 - fait la "Virée de Galerne" dans la cavalerie sous le Prince de Talmont.

MM. de Bernetz et d'Autichamp furent faits prisonniers après la bataille du Mans. Rien n'eût pu les sauver, s'ils eussent été connus ; les républicains n'épargnaient personne alors. Leur bonne fortune les fit tomber dans les mains d'un colonel fort humain, qui les plaça comme soldats dans son corps. Ils obtinrent leurs congés après la pacification de la Mabilais, et retournèrent dans la Vendée en 1795 ...

Dans sa notice sur le général d'Autichamp, M. Bougler raconte ainsi cet épisode : "Le Mans n'était plus un champ de bataille ; ce n'était plus qu'un vaste champ de carnage ... Résolu du moins à vendre chèrement sa vie, M. d'Autichamp s'avance, le sabre à la main, et accompagné seulement du jeune de Bernetz, son ami, ancien page de Louis XVI. Surpris dans une ruelle étroite et sans issue par un détachement de chasseurs que commandait le colonel Vidal, les deux Vendéens allaient être entourés et saisis, quand M. d'Autichamp, vers lequel se dirigeait en avant de sa troupe le colonel républicain, s'arma d'un pistolet qu'il portait toujours à sa ceinture et coucha en joue le colonel Vidal presque à bout portant. "Mon sort est entre vos mains", lui cria Vidal, "ne tirez pas, je vous sauverai !" Le jeune d'Autichamp se confia, avec la candeur de son âge et la bonté de son coeur, à la foi de son ennemi, qui tint loyalement sa parole. Il défendit que l'on fit le moindre mal aux deux Vendéens, les déclara ses prisonniers, et plus tard, sous l'uniforme de soldat de son régiment, il parvint à les faire diriger sur Caen, où il leur trouva un asile assuré."

Deux lettres officielles confirment cette aventure :

Un des représentants aux armées du Nord et de Sambre-et-Meuse au Comité de salut public.
Sans lieu (Bruxelles), 9 floréal an III - 28 avril 1795.
Citoyens collègues,
Vous devez vous rappeler que nous vous envoyâmes, il y a environ un mois, deux hussards de la garnison d'Anvers, qui, après avoir fait la guerre de la Vendée contre la République, trouvèrent le secret de se faire recevoir dans nos troupes, où ils se sont distingués par la conduite la plus régulière. L'un est BERNETZ, sous le nom de Gillet, et l'autre D'AUTICHAMP, sous celui de Villemet. Les circonstances étant trop orageuses pour qu'ils pussent être introduits à la barre, vous les renvoyâtes à leur poste, en nous invitant par une lettre à leur rendre tous les services qui dépendraient de nous. Il demandèrent à être autorisés à retourner sur leurs foyers pour se faire reconnaître et reprendre la possession de leurs biens. Comme la guerre de Vendée subsistait encore en partie, nous crûmes prudemment devoir la leur refuser ; mais nous leur permîmes de se rendre au dépôt de leur corps, qui est à Soissons, et d'y rester quatre décades, permission dont nous vous donnâmes aussitôt connaissance. La distance où ils sont de la situation de leurs biens les a empêchés de terminer leurs affaires, et ils nous écrivirent, en date du 2 du courant, qu'il leur est impossible d'en venir à bout, s'ils ne peuvent aller à leurs municipalités respectives, ou du moins se rendre à Paris, où ils seront dirigés dans les moyens de profiter promptement du bénéfice de l'amnistie. C'est à vous, citoyen collègues, à voir si l'une ou l'autre permission peut leur être accordée sans inconvénient. Nous le pensions pour ce qui nous regarde. Ils nous ont protesté de leur retour à la République, de manière à nous persuader qu'il est sincère et qu'elle n'a point de défenseurs plus dévoués. Nous ne pouvons donc que vous inviter à accéder à leur demande et à le faire le plus tôt possible, sans quoi, leur congé expirant, ils seraient tenus de quitter Soissons et de revenir à leurs postes.
Signé : J. LE FEBVRE (de Nantes).

Comité de salut public - 1er mai 1795 :

Lettre des représentants du peuple en mission près les armées du Nord et de Sambre-et-Meuse, en date du 9 floréal an III, tendant à ce qu'il soit permis aux citoyens BERNETZ et D'AUTICHAMP, qui, après avoir fait la guerre de la Vendée contre la République, ont trouvé les moyens de s'enrôler, le premier sous le nom de Gillet, le second sous celui de Villemet, dans les hussards de la garnison d'Anvers, de retourner dans leurs communes respectives pour y jouir du bénéfice de l'amnistie décrétée par la Convention nationale ; l'attestation des mêmes représentants, portant que les citoyens BERNETZ et D'AUTICHAMP n'ont cessé de tenir une conduite régulière depuis qu'ils sont au service de la République ; le Comité de salut public, considérant que l'intention de la Convention nationale, manifestée dans son décret du 12 frimaire, a été d'y comprendre tous les habitants du pays insurgé qui reconnaîtraient la République, qu'il serait d'autant plus injuste de ne pas accorder aux citoyens BERNETZ et D'AUTICHAMP la liberté de rentrer dans leurs foyers qu'ils ont abjuré leur erreur et cessé de combattre contre la France dans un moment où leur exemple pouvait avoir les plus heureux effets ; qu'enfin ils se sont conduits dans les troupes de la République d'une manière digne d'éloges ; arrête que les citoyens BERNETZ et D'AUTICHAMP pourront se retirer dans leurs communes respectives, où la sûreté de leurs personnes et de leurs propriétés sera maintenue conformément aux traités ; charge les représentants du peuple près les armées du Nord et de Sambre-et-Meuse, auxquels le présent sera adressé, de le faire parvenir aux citoyens BERNETZ et D'AUTICHAMP dans le lieu où ils sont maintenant en garnison.
F. AUBRY, J.-P. LACOMBE (du Tarn), CAMBACÉRÈS, LESAGE, MERLIN (de Douai).

- Colonel et chevalier de Saint-Louis à la Restauration.

Étienne-Alexandre avait épousé, à Évreux, le 25 fructidor an V (11 septembre 1797), Marie Legendre de Montenol, fille de Charles et de Marie-Anne Martel, née à Évreux, paroisse St-Denis, le 14 février 1778, dont un fils, Antoine-Jules, né en 1804 ; ancien page des rois Louis XVIII et Charles X, ancien officier de cavalerie ; maire de Neufvy le 9 avril 1829 ; a refusé de prêter le serment de fidélité au Roi des Français ; marié avec Augustine-Mélanie de  Caffarelli ; dont Louise-Thaïs-Eugénie ; il est décédé à Compiègne, le 13 novembre 1868.

 

Etienne-Alexandre signature z


Étienne-Alexandre de Bernetz est décédé à Dreux, le 1er juillet 1853, à l'âge de 83 ans.

 

décès 83 ans 1853 dreux z

 

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SON PÈRE : ARMAND-FÉLICIEN DE BERNETZ (1729 - 18 ?)


Fils de haut et puissant seigneur Joseph-César, marquis de Bernetz et de haute et puissante Dame noble Angélique-Armande-Simone du Bourg, Armand-Félicien est né le 27 avril 1731 au Bout du Bois, paroisse de Neufvy, seigneurie de Belloy.

Héritier de la seigneurie de Belloy, il fait sa carrière dans la Royal comme lieutenant de vaisseau de ligne, pensionné en 1764.

De retour à Neufvy à partir de 1785, il participe en mars 1789 à l'assemblée de la noblesse du bailliage de Clermont et entre en conflit avec ses ci-devant vassaux de Belloy, auteurs d'un cahier de doléances très anti-féodal, à propos des droits seigneuriaux et de leur rachat.

Déclaré l'un des 8 éligibles de Neufvy à l'Assemblée Nationale, lors du dénombrement des citoyens actifs du 25 juillet 1790.

Le 2 septembre 1792, au Bout du Bois, le citoyen de Bernetz déclara posséder quatre fusils, deux paires de pistolets, une épée, deux couteaux de chasse et une livre et demie de poudre, lors de la perquisition opérée le 11 septembre 1792 par la municipalité de Neufvy et les gendarmes ... Les autorités de Neufvy assurèrent n'avoir "rien trouvé en fait de personnes suspectes", et se contentèrent des justifications de de Bernetz, déclarant "qu'il demeure seul et dans les bois", pour expliquer l'ampleur de son arsenal.

Le 6 octobre 1793, tous les fusils recensés à Neufvy furent réquisitionnés pour les besoins de la guerre, y compris ceux du curé et de l'ex-seigneur.

Bien que non émigré, il est à nouveau dénoncé comme suspect, le 13 juin 1793, par trois habitants de Belloy, par "vengeance" selon la municipalité de Neufvy, qui juge son arrestation "attentatoire à sa liberté" et déclare qu'il "s'est toujours conduit en vrai républicain" ; le district de Compiègne le renvoie chez lui le 10 juillet en résidence surveillée avec la caution du cultivateur Vecten.

Réincarcéré comme suspect, sur l'ordre du Comité de surveillance du district contre l'avis de la municipalité de Neufvy, il est emprisonné à Chantilly du 12 septembre 1793 au 13 germinal an II (2 avril 1794), puis transféré à Paris au Luxembourg, d'où il est définitivement libéré le 15 brumaire an III (5 novembre 1794).

De retour à Neufvy, il y bénéficie de certificats de résidence réguliers de la part de la municipalité (17 thermidor an III - 14 août 1795 ; 8 thermidor an IV - 26 juillet 1796 ; 25 prairial an V - 13 juin 1797) et est officiellement rayé de la liste des émigrés de l'Oise le 4 germinal an VI (24 mars 1798), alors que sa résidence à Neufvy avait été constamment attestée par la commune et le district depuis janvier 1793.

On mentionne sa participation à la Fête de la Souveraineté du Peuple à Neufvy le 30 ventôse an VI (20 mars 1798).
Sa résidence au Bout du Bois est attestée sous le Consulat et l'Empire, avec les certificats municipaux accordés au 3 messidor an X, 10 frimaire an XI, jusqu'au 1er janvier 1809.

Il avait épousé Marie-Denise-Françoise du Bosc de Vitermont, à Grossoeuvre (Eure), le 21 janvier 1765, dont :

- Joseph-César, né au château du Grossoeuvre (Eure), le mercredi 27 novembre 1765  ; maire de Neufvy le 20 novembre 1814 ; décédé à Neufvy, dans sa propriété du Bout du Bois, le 15 octobre 1827 ;

- Armand-Antoine, né au château du Grossoeuvre, le lundi 20 avril 1767 ; est présent au mariage d'Étienne ; demeure à St-Pierre de Panlatte ; adjoint au maire à Caen en décembre 1837

- Étienne-Alexandre ;

- Marie-Aimée, portrait ci-dessous, née à St-Pierre de Panlatte (Droisy), le jeudi 16 mai 1771 ; mariée le 3 août 1801 à Grossoeuvre, avec Charles-Antoine Le Bouyer de Monhoudou, né à Mamers, le 22 décembre 1772, dont Léopold et Théodore-Léon ; décédée le 28 mai 1815 à Monhoudou.

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Recueil des actes du Comité de salut public - publié par F.-A. Aulard

Mémoires du général d'Andigné - Vol. 1

Annales historiques compiégnoises - 2005-09 - Gallica 

AD27 - Registres paroissiaux de Droisy 

AD28 - Registres d'état-civil de Dreux

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