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La Maraîchine Normande
20 mai 2018

ANGERS (49) - MORNA, PÈRE ET FILS

 

ANGERS Z

 

JOSEPH MORNA, juge des traites, gabelles, tabacs et impositions foraines d'Anjou, domicilié à Angers, 55 ans, condamné à mort comme conspirateur le 11 pluviôse an II - fils de Jean-René, conseiller du roy, juge des traites d'Anjou à Angers, et de Louise-Geneviève Dupont - né à Saint-Jean-des-Mauvrets, le 9 septembre 1739.

Morna Joseph St-Jean des Mauvrets z

Joseph se marie à Angers (St-Julien) le 29 décembre 1772 avec Marie-Perrine Trochon des Grandières, 28 ans.

De ce mariage sont nés :

- Joseph, né à Angers (St-Julien), le 9 octobre 1773 ;

Pierre, né à Angers (St-Julien), le 26 novembre 1774 ;

- Marie-Geneviève-Renée, née à Angers (St-Julien), le 21 juillet 1776 ; mariée avec Urbain-René Marchand de La Roche, premier lieutenant des vaisseaux de la Compagnie des Indes ;

- Jean-Baptiste, né à Angers (St-Julien), le 1er août 1778 ;

Pauline-Céleste, née à Angers (St-Julien), le 26 juin 1781, mariée le 9 fructidor an VI (26 août 1798), à Angers (2e arr.) avec Jean-Baptiste-Augustin Chesneau de la Haugrenière, négociant, né à Angers, paroisse St-Maurille ;

 

Angers Morna signature z

 

"On se sçut bon gré surtout d'avoir réussi à prendre M. Morna fils, qui avoit passé dans l'armée catholique, pour ne point participer à toutes les horreurs qu'il voyait commettre devant ses yeux. M. son père et Mme sa mère avoient une maison à Angers, où ils passoient une partie de l'année, et l'autre ils la passoient à Savennières, où ils avoient du bien. A la ville comme à la campagne, ils étoient honorés de tous les honnêtes gens ; il n'en falloit pas davantage pour leur attirer la haine des patriotes. Il n'est point de persécution qu'on ne leur ait fait éprouver. Le respectable père fut pris et conduit en prison, et, sur la réputation qu'il avoit d'être honnête homme, il fut dans la suitte condamné à mort." :

Le 11 pluviôse (30 janvier 1794) fut exécuté, à Angers, Joseph Morna, ex-juge des traites, gabelles, etc.
Il était accusé :
1° d'avoir constamment manifesté des sentiments d'indifférence aux principes d'égalité et de liberté, en demeurant immobile chez lui, et dédaignant d'assister aux assemblées qui devaient préparer et consolider le bonheur du peuple français ...
2° D'avoir, par ce silence et ce mépris, approuvé les trames contre-révolutionnaires ...
5° D'avoir reçu et nourri chez lui plusieurs brigands, son fils à leur tête, reconnu pour un de leurs chefs, à qui il a donné des secours pécuniaires, malgré la réputation horrible qu'il lui connaissait ...
Et, parmi les motifs, celui-ci est reproduit : qu'il est prouvé que Morna a eu des intelligences avec son fils, chef des brigands de la Vendée, auquel il a fourni des secours pécuniaires pour le soutenir dans son brigandage.
Cet arrêt est signé : FÉLIX, p., LAPOINTE, HUDOUX, DOUSSEL, MORIN, LOIZILLON, sec.

"Il y a apparence que Madame son épouse et sa respectable fille n'auront pas été ménagées. Elle (la mère) avoir l'âme trop sensible à la misère de ses semblables, et trop attachée à sa religion pour être épargnée. Il y a lieu de croire qu'elle aura été ramassée comme suspecte. On ne se donna pas le temps de mettre Monsieur son fils [Pierre] dans les prisons. Ce fut le 25 décembre, jour de Noël, qu'il fut pris et conduit à Angers. Ses ennemys, comme des tigres, étoient altérés de son sang, et il leur tardoit de s'en désaltérer. Aussitôt donc qu'il fut arrivé à Angers, sans aucune forme de jugement, malgré les promesses qu'on avoit faites de vive voix de ne point faire mourir les prisonniers, malgré même les billets imprimés qu'ils avoient eu bien soin de répandre avec profusion, où on disoit qu'il y avoit amnistie pour tous ceux qui se rendraient, qu'on laissait sur tous les passages des insurgés affin qu'ils pussent les lire (ce qui a été cause qu'une infinité, par fatigue ou par besoin, sont venus se jetter entre les mains de leurs cruels ennemys), malgré, dis-je, toutes ces promesses, on le conduisit sur-le-champ, au Port-Aireau pour le fusiller.

Déjà il étoit prest à à recevoir le coup de mort, écrit M. Gruget, lorsqu'il crut pouvoir se tirer des mains des tigres qui l'entouraient ; il se précipite dans la rivière pour s'échapper et se sauver à la nage ; ceux-ci s'élancent sur lui, à coups de sabre et de baïonnette lui coupent les bras et les jambes, et après l'avoir mutilé, finissent par le massacrer et le laissent ainsi exposé pendant trois jours aux yeux des passants". [27 décembre 1793]

 

GENEALOGIE_MORNA z

 

J'adresse tous mes remerciements à mon ami, Nicolas Delahaye, administrateur du blog Vendéens et Chouans, pour avoir bien voulu éditer l'arbre généalogique ci-dessus. 

 _______________________

Marie-Perrine Trochon des Grandières, veuve Morna, âgée d'environ 55 ans, est décédée à Angers (1er arrondissement), en la maison de Justice, le 4 ventôse an II (22 février 1794).

MORNA Trochon décès Angers 1er arr z

 

Mémoires et journal de l'abbé Gruget - Angers - 1902

Revue historique, littéraire et archéologique de l'Anjou - Troisième année - Tome premier - troisième livraison - septembre 1869

AD49 - Registres de St-Jean-des-Mauvrets et d'Angers

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