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La Maraîchine Normande
22 novembre 2017

POUZAUGES (85) - 1899 - HENRI BROCHARD ET LA "QUININE DE MORT"

POUZAUGES - 1899

DRAME DE LA SUPERSTITION
L'AFFAIRE DE POUZAUGES - SÉPULTURE VIOLÉE - LE CONSEIL DES SORCIERS - LA QUININE DE MORT.

Pouzauges cimetière 3 z


On mande de la Roche-sur-Yon qu'un nommé HENRI BROCHARD, âgé de cinquante et un ans, cultivateur à Jard, canton de Talmont, marié et père de famille, se rendit lundi à Pouzauges, où, dans la nuit du lendemain à minuit, il s'empara d'une pelle, d'un marteau et d'un ciseau qu'il trouva dans un chantier de maçons et se rendit au cimetière.

Là, il creusa une fosse recouverte depuis huit jours, découvrit un cercueil, l'enfonça à coups de marteau et se trouva en présence d'un corps de femme. S'armant d'un couteau de charcutier, il trancha une partie du sein gauche du cadavre qu'il renferma dans une boîte à conserves et plaça sous sa chemise. Après quoi il recouvrit soigneusement le cadavre et combla la fosse.

Les coups frappés sur la bière avaient épouvanté les voisins du cimetière qui avertirent le fossoyeur. Celui-ci alla prévenir aussitôt la gendarmerie, qui se rendit au cimetière, où une chasse à l'homme eut lieu.

BROCHARD, se voyant pris, leva vers les gendarmes un énorme bâton qu'il portait mais, saisi bientôt, il ne fit aucune résistance.

Il déclara que depuis quelques temps, il souffrait d'un abcès dans la tête, et qu'il avait consulté bien des docteurs sans obtenir de soulagement. C'est alors qu'il s'était adressé à des sorciers qui lui avaient conseillé de la "quinine de mort", et dit que pour s'en procurer il lui fallait de la chair humaine : c'est pourquoi il était venu dans le but de prendre la tête, le coeur et un doigt d'un homme mort, mais qu'ayant trouvé une femme, il s'était contenté de prendre un sein.

S'il était venu à Pouzauges plutôt qu'ailleurs, c'est qu'il savait que son ancien maître, habitant Pouzauges était mort, et que c'était une partie de son cadavre qu'il voulait se procurer.

BROCHARD a été mis à la disposition du procureur de la République de Fontenay-le-Comte.

Le Radical - 19ème année - n° 213 - Mardi 1er août 1899

 

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