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La Maraîchine Normande
23 octobre 2017

LA JUMELLIÈRE - LE BOURG-D'IRÉ (49) - CHARLES PAIZOT, PRÊTRE RÉFRACTAIRE

CHARLES PAIZOT : un prêtre dans la tourmente

La Ménagerie La Jumellière z


Charles Paizot vit le jour le 28 juin 1750, à la métairie de la Ménagerie, exploitée par sa famille depuis au moins 1681. Ses parents, Jacques-François Paizot, métayer, et son épouse Louise Papin, le firent baptiser le même jour dans l'église de La Jumellière.

Paizot baptême z


Issu d'une famille nombreuse, six garçons et trois filles, comme dans la plupart des grandes familles des Mauges, un enfant était voué à une vocation religieuse ; c'est ainsi que Charles se destina à la prêtrise. Sans doute fut-il éduqué par l'abbé Aurange, et suivit ses études au collège de La Jumellière.

C'est à l'âge de vingt-cinq ans, le 12 septembre 1775, qu'il devint ecclésiastique dans sa paroisse natale puis, le 23 septembre, sous-diacre au Mans. Charles Paizot fut ordonné vicaire le 25 décembre 1776. Il retourne quelquefois dans sa famille ; c'est ainsi qu'il sert de témoin lors de la rédaction du contrat de mariage de sa soeur Marie-Catherine, le 27 septembre 1781, et assiste à son mariage le 2 octobre suivant.

Paizot signature z

Lors de la Constitution civile du clergé, le 12 juillet 1790, Charles Paizot refusa le serment. A l'arrivée de l'intrus, en mai 1791, il se réfugia à La  Jumellière comme de nombreux ecclésiastiques, tels Godineau, curé de La Bohalle, Crosnier, chanoine de Saint-Maurille d'Angers.

Il fut arrêté le 30 juillet 1791 et interné le 31 à Angers. Libéré le 10 août, il figure sur la liste de l'arrêté du 1er février 1792, mais échappa à l'internement. Il sembla être resté caché durant toute la Révolution dans la région du Bourg-d'Iré, car il signa un bon nombre d'actes religieux. Il baptisa à Gené en mars 1793 ; il maria et inhuma les "royalistes" ; des soldats de l'Armée Catholique et Royale servent de témoins.

Sa famille vivant à La Jumellière, prit part activement à la contre-révolution. Ainsi, elle fournit, pour les besoins de l'Armée Catholique et Royale, quatre pains et une vache ; ses frères, Mathurin et Pierre, firent partie d'une compagnie de La Jumellière ; son neveu, Pierre-Aubin Gâté, habitant alors Saint-Aubin-de-Luigné, participa à la campagne d'outre-Loire et fut fait prisonnier à Savenay.

Après le traité de la Mabilais, le 20 avril 1795, il rétablit le culte au Bourg-d'Iré jusqu'au 18 fructidor. Au cours de l'année 1796, il fit une apparition à La Jumellière et, le 5 juillet, il assista à trois mariages. En septembre, il fut de retour dans le Segréen ; le 5 septembre et le 22 novembre, il enterra à Combrée et signa : vicaire du Bourg-d'Iré.

Le 9 juin 1799, il fut arrêté au Bourg-d'Iré par la gendarmerie de Segré, laquelle le trouva caché dans un caveau, sous deux cordes de bois. Il fut conduit au château d'Angers et, le 27 juin, Myionnet, juge de paix, l'interrogea. De cet interrogatoire, il ressort que Charles Paizot n'a fait aucun serment ; il a rendu le plus de services possibles à ses paroissiens ; il reconnaît avoir cessé le culte après fructidor. Le juge, très objectif, écrivait alors, le 29 juin, à l'administration de Maine-et-Loire : "Je vous envoie copie de l'interrogatoire de Paizot, à l'effet que vous puissiez juger de la profonde perversité (sic) de cet imbécile fanatique, que sa commune a encore la bonté de réputer pour être tranquille". Charles Paizot fut réclamé par ses paroissiens et Hédouville le fit mettre en liberté en novembre 1799.

Il retourne au Bourg-d'Iré, et Mgr Montault le maintint à ce poste le 12 décembre 1802 lors de l'application du Concordat.

Il mourut en fonction le 26 décembre 1816, trente ans après son ordination.

Paizot décès z

Paizot généalogie 001zz

La paroisse de La Jumellière au XVIIIe siècle - Gilles Rousseau - 1997

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Commentaires
H
Super ! Merci Nanou ! Les Pézot de la Ménagerie sont sur mon arbre paternel, grâce à toi j'ai une génération de +, alors là ! tu m'épates.
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