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La Maraîchine Normande
28 avril 2017

CHAMPTOCEAUX - DRAIN (49) - MICHELIN, MEMBRE DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA VENDÉE

MICHELIN, MEMBRE DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA VENDÉE (1738-1810)


Fils de Noble Homme Robert Michelin, Sénéchal de cette baronnie de Chantoceaux et de Dame Jeanne Bureau, Robert-Jean Michelin naquit à Champtoceaux le 10 avril 1738.

MICHELIN BAPTEME Z

"Le 11 avril 1738, a été baptisé par messire Jacques Bureau, recteur de la Remaudière, Robert-Jean, né du jour précédent, fils de noble homme Robert Michel, sénéchal de cette baronnie de Champtoceaux, et de dame Jeanne Bureau, son épouse. Ont été parrain noble homme Jean-Baptiste Michelin, lieutenant de la baronnie et prévôté d'Ancenis, et marraine dame Jeanne Bonnet, veuve de noble homme Jacques Bureau, sieur de la Morinière, en présence du père et de messire de René de Klaliou, recteur de cette paroisse, et de plusieurs autres qui ont signé".

Il devint lui aussi sénéchal de la baronnie de Champtoceaux et prit part, dès le début, à la guerre de Vendée. Au mois de mai 1793, il fut nommé l'un des membres du Conseil supérieur des Vendéens, qui siégeait à Châtillon-sur-Sèvre, et nous trouvons sa signature au bas des Proclamations et Règlements des 2, 7, 24, 27 et 31 juillet, 1er, 2 et 14 août, 4 septembre, etc ...

Châtillon-sur-Sèvre - 1845 - de Wismes z

Quand le 16 août 1793, Joseph Clémanceau, juge au tribunal de Beaupréau, arriva à la prison de Châtillon, il invoqua la protection de Michelin.

Nous lisons à ce sujet dans ses Mémoires :

"Je demandai au geôlier s'il voulait bien que je sortisse avec lui pour un moment, afin de me conduire dans un lieu que je lui indiquerais bientôt. Il y consentit. Alors je lui racontai ce que j'avais souffert depuis cinq mois dans les prisons, je lui dis que je désirais vivement sortir de chez lui et me procurer un autre domicile à Châtillon : s'il voulait me seconder, je pourrais réussir. Il y consentit, et nous sortîmes.

- Dans la rue, je pris le bras de mon obligeant geôlier, qui me demanda où il devait me conduire. Je lui dis : Il faut que nous allions au lieu où le Conseil supérieur tient ses séances. Je connais trois des membres de ce Conseil ; je vais demander à les voir et solliciter auprès d'eux l'autorisation de sortir de votre maison et d'avoir la ville pour prison. Il m'assura qu'on ne devait pas me refuser cette faveur, et nous arrivâmes à la maison où se réunissait le Conseil.

- Il était cinq heures. Les membres du Conseil étaient en séance. Je dis au geôlier : Allez demander un des membres qui se nomme Michelin, de Champtoceaux. S'il n'était pas là, nous pourrons nous adresser à un autre. Il monta à la Chambre du Conseil et je l'attendis dans la cour. Bientôt il revint et me dit que Michelin allait descendre. En effet, après quelques minutes il vint dans la cour. Je lui exposai en deux mots ma situation, je lui dis que depuis cinq mois j'étais prisonnier, on m'avait transféré ce jour-là de Mortagne à Châtillon, je le priais instamment d'obtenir du Conseil que j'eusse la ville pour prison. Il me parla d'une manière affectueuse, me dit qu'en effet j'étais bien malheureux et longuement persécuté ; ma demande allait être présentée par lui au Conseil, et sans doute elle me serait accordée.

- Il rentra aussitôt, et après dix minutes d'absence, il revint me dire que j'avais la ville pour prison, je pouvais aller où je voudrais sans néanmoins m'éloigner de la ville. Il ajouta que pour ma propre sûreté je devais savoir que la prudence et la discrétion étaient nécessaires, je ne devais rien dire sur ce qui se passait ni qui eût quelque rapport aux affaires des royalistes. Je lui dis que depuis cinq mois que j'étais prisonnier, j'avais appris à me taire ; je me comporterais de manière à ce qu'on ne pût me faire aucun reproche. Je le remerciai du service qu'il me rendait et pris congé de lui.

- Dans cette occasion, Michelin avait agi à mon égard de la manière la plus franche et la plus amicale. Il me connaissait beaucoup, nous étions à peu près du même pays. Il me dit en nous quittant qu'il était bien aise d'avoir pu me rendre service, il savait que j'étais détenu depuis le premier jour de la guerre, il regardait ma longue captivité comme un traitement injuste de la part de d'Elbée, mais l'autorité des chefs militaires l'emportait sur tout, et les pouvoirs du Conseil dont il faisait partie étaient très limités. Il finit par m'indiquer une auberge où je pourrais prendre mon logement, disant que je serais là mieux que partout ailleurs. Je lui réitérai mes témoignages de reconnaissance et nous sortîmes. Je ne le revis pas dans la Vendée depuis ce jour-là".


On sait qu'au mois d'avril 1795, Michelin fut envoyé par Stofflet aux conférences de la Mabilais. "Il n'avait jamais servi dans les armées, il était ennuyé de la guerre et désirait la paix", écrit Poirier de Beauvais, dans ses Mémoires. Aussi le voyons-nous signer le traité de Saint-Florent-le-Vieil avec les autres officiers vendéens.

Traité de Saint-Florent-le-Vieil

Le 9 février 1802, Michelin écrivait, de la Rivellerie, commune de Drain, au sous-préfet de Beaupréau : "Les expressions me manquent pour vous bien rendre ma reconnaissance pour toutes les choses honnêtes et obligeantes que vous voulez bien me dire à l'occasion de ma nomination à la place de juge de paix du canton de Champtoceaux".

Le Premier Consul nomma Michelin conseiller général de Maine-et-Loire, le 12 février 1802, mais il donna sa démission au mois de mai 1803.

Barré, sous-préfet de Beaupréau mandait, le 16 octobre 1802 au préfet de Maine-et-Loire : "Michelin aîné est juge de paix à Champtoceaux ; il conserve sur tous les citoyens de son arrondissement l'empire qu'a toujours la vertu réunie au talent". - Nouvelle lettre, le 25 juillet 1808 : "Un des MM. Michelin est maire de Drain (1) ; l'autre, ancien sénéchal, est juge de paix.

On ne peut jouir, comme simple particulier, d'une considération plus étendue, mieux méritée. Aussi la commune de Drain, sous l'influence de tels guides, a-t-elle presque toujours été exempte des incursions des brigands, et compte-t-elle peu ou point de déserteurs. Le zèle le plus actif, la sagesse la plus profonde président aux conseils de ces deux fonctionnaires. Voilà des hommes".

L'ancien membre du Conseil supérieur mourut à Drain, le 4 septembre 1810, célibataire.

"Le 5 septembre 1810, M. Robert-Jean Michelin, ancien sénéchal de la baronnie de Champtoceaux et juge de paix du canton de Champtoceaux, fils de défunts Robert Michelin et de Jeanne Bureau, demeurant à la Rivellerie, en cette commune, est décédé hier, âgé de 72 ans, sur la déclaration à nous faite par François Bureau, de la Gaudinière, demeurant à Nantes, neveu du défunt, et par M. René Landrin, notaire impérial de cette commune, demeurant au Carroueil". (2)

MICHELIN DECES Z


(1) Il s'agit de Jacques-Marie Michelin, licencié ès-lois, né à Champtoceaux le 6 juin 1740 de Robert Michelin et de Jeanne Bureau, qui épousa Marie Aigrefeuille. En 1789, il était sénéchal, juge civil, criminel et de la police de la châtellenie de Saint-Florent-le-Vieil, lieutenant des maîtrises des eaux et forêts de Champtoceaux et Oudon, juge des gabelles de Saint-Florent. Maire de Saint-Florent en 1790, il fut en juin de la même année élu membre du directoire du district de Saint-Florent (démissionnaire le 27 mars 1792). Dès le 12 mars 1793 il partit de Saint-Florent avec les Vendéens, qui le 17 mars, le nommèrent commandant de la place de Saint-Florent. L'administration révolutionnaire fit vendre son mobilier à Saint-Florent, le 30 décembre 1793.
Installé maire de Drain le 5 avril 1802, Jacques-Marie Michelin démissionna en 1810 et mourut à Champtoceaux le 16 mai 1816. Il était conseiller d'arrondissement depuis le 12 février 1802.


(2) Il ne faut confondre le membre du Conseil supérieur de la Vendée avec son cousin, Robert-Jean Michelin, reçu docteur-médecin à Montpellier en 1761, officier municipal de Champtoceaux quand éclata la guerre de Vendée, et qui prit parti contre les Vendéens. Nommé conseiller général de Maine-et-Loire le 1er juin 1800, il démissionna dès le 6 avril 1801. Il mourut maire de Champtoceaux le 3 mars 1803, âgé de 65 ans.

L'Anjou Historique - juillet 1939.

AD49 - Registres paroissiaux de Champtoceaux - Registres d'état-civil de Drain

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