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La Maraîchine Normande
14 février 2017

FONTAINES (85) - L'ÉGLISE - LE PRIEURÉ - LES CHAPELLES

FONTAINES (85)

 

Fontaines église 3

 

L'ÉGLISE

L'église de Fontaines est l'un de ces anciens monuments que l'archéologue aime à rencontrer et dont le nombre a malheureusement bien diminué.

On y remarque les idées et la manière de faire des Moines de Maillezais.

La façade, quoique plus simple, présente une grande similitude avec celle de l'église Saint-Nicolas dans la paroisse de ces religieux ; en bas, ce sont les trois baies romanes dont l'une, plus large et plus haute, au milieu, donne accès dans l'église, tandis que les deux autres en forme d'arcatures ne sont là que pour l'ornementation. Les arcs portent diverses décorations au milieu.

Fontaines église

Dans la façade de l'église, au-dessus du portail d'entrée, surplombent un cordon sans modillons, une fenêtre assez large et élevée semble avoir été diminuée par le bas. Elle n'a aucune ornementation, ainsi que chacune des arcatures à deux divisions qui s'élèvent de chaque côté sur le même plan. Cette façade se termine par un fronton très simple sur le sommet duquel on aperçoit une minuscule croix en pierre. Aux deux angles, des contreforts carrés maintiennent solidement cette partie de l'édifice. Les murs ont tous été construits en pierres d'échantillon, qui subsistent dans toutes les parties remontant à la construction primitive vers le XIème siècle.
Le clocher bénédictin s'élève au nord sur l'und des côtés du transept ; l'architecture en est très sommaire ; c'est la forme carrée, avec de doubles contreforts aux angles ; il est terminé par une corniche avec des modillons ; chaque mur est percé de deux fenêtres longues et étroites qui laissent passer le vent et le son de la cloche.

L'église est à une seule nef et représente une croix latine avec une abside carrée. Les voûtes primitives qui étaient en pierres n'existent plus ; elles furent sans doute renversées pendant les guerres de religion et, au cours du XVIIIème siècle, une adjudication eut lieu pour installer un plafond en planches. Cette adjudication se fît le 28 juillet 1748 devant la grande porte de l'église, à l'issue de la grand-messe chantée par Messire Nicolas Braud, et en présence des notaires J. Péraudeau et D. Roquet, de Messire Paul Chapelle, seigneur de Fontaines, de Jean Poupeau, procureur des biens temporels de l'église, et d'un certain nombre de notables habitants de la paroisse. D'après le procès-verbal, le travail mis en adjudication consistait à faire "lambrisser et tiller l'église depuis la voûte du choeur jusqu'à la grande porte". Ce fut un nommé Hilaire Normand qui obtint le travail pour la somme de 795 livres.

Au siècles suivant, en 1860, des voûtes en briques remplacèrent ce qui pouvait exister du plafond en planches. Ces voûtes divisées par des arcs en ogives forment ce que l'on appelle des voûtes d'arête. Primitivement, sans doute, ceux qui construisirent l'église durent donner la forme en berceau qu'on remarque ailleurs dans des voûtes de cette époque.

Les arcs-doubleaux qui partagent les voûtes reposent de chaque côté sur trois colonnes réunies ; les chapiteaux de ces colonnes portent des sculptures dont voici la description : sur les deux groupes de colonnes les plus rapprochées du fond de l'église, on voit des dessins d'animaux, à droite, des dragons affronts avec têtes d'hommes couronnées sur le chapiteau de devant ; des serpents ailés affrontés et un feuillage imaginaire sur les chapiteaux latéraux. A gauche, sur le chapiteau de devant, un agneau vainqueur surmonté de la croix et escorté d'un lion et d'un loup ailés ; sur les chapiteaux latéraux des animaux affrontés et des feuillages. Ces différentes sculptures, dit-on, seraient modernes.

Les autres colonnes de la nef ont des chapiteaux ornés de feuillages, volutes ou trèfles grossièrement sculptés.

Le choeur est spacieux et s'élève un peu au-dessus du niveau de la nef, le fond est carré et dans le mur est percée une fenêtre dont le style a été transformé au cours des siècles en y plaçant deux meneaux à ogives surmontés de trois quatre-feuilles. Dans le choeur, les voûtes ont la forme primitive, elles sont en berceau avec un relèvement légèrement ogival ; il n'y a qu'un seul arc-doubleau reposant de chaque côté sur une console ornée d'une tête à peine sculptée.

Sur les murs latéraux du choeur, on voit un certain nombre d'arcatures, deux grandes, deux moyennes et six petites. Ces dernières sont plus profondes, deux d'entre elles servent de piscines ; deux autres paraissent avoir servi à un usage oublié aujourd'hui ; enfin, les deux dernières ressemblent à des sièges en pierre.

Le grand autel est en marbre blanc avec deux anges adorateurs ; le plan en a été donné par M. de Rochebrune, un artiste de Fontenay. Dans le transept se trouvent deux petits autels qui sont également en marbre blanc et qui sont ornés chacun d'une grande statue ; à l'autel du côté de l'Évangile, on voit la statue de la Sainte Vierge, et de l'autre côté, la statue de Saint Joseph.

Le clocher est élevé sur le bras droit du transept. Trois cloches appellent les fidèles aux saints offices et annoncent les joies et les deuils de la paroisse.


LES CIMETIÈRES

Durant les trois siècles, qui ont précédé la Révolution, on enterrait les morts en trois endroits. Les notables étaient inhumés dans l'église ; cet usage d'inhumer dans l'église montre la foi des fidèles d'alors qui avaient tant de confiance dans la vertu du sacrifice de la messe qu'ils voulaient que leurs dépouilles fussent mises le plus près possible de l'autel. Cependant, vu l'espace restreint de l'église, cet usage tout louable qu'il était, finit par engendrer des abus et, vers le milieu du XVIIIème siècle, on l'interdit.

En dehors de l'église, il y avait deux cimetières ; l'un d'eux était au nord de l'église, l'autre qui a disparu se trouvait, croyons-nous, au midi. Ces deux cimetières servaient pour inhumer deux catégories différentes de personnes ; dans l'un, les personnes originaires de la paroisse et, dans l'autre, les étrangers qui décédaient sur le territoire de Fontaines. Autrefois, une porte permettait d'entrer directement de l'église dans le cimetière.

Fontaines Cassini


PRIEURÉ ET CHAPELLES

Un prieuré se trouvait au village de Bourgneuf et dépendait de Maillezais. C'est l'Abbé de l'Abbaye de Maillezais qui nommait le prieur de Bourgneuf.

Deux chapelles sont aussi mentionnées dans l'histoire religieuse de Fontaines ; la Chapelle de Richier et la Chapelle de Bourgneuf. La première a porté le nom de Chapelle de la Richerie vers la fin du XVIIIème siècle. [Elle fut fondée par François Richier en l'église de Fontaines*] La Chapelle de Bourgneuf était, croit-on, distincte du Prieuré.

 

Fontaines chapelle des sept chemins

 

Tout près de la gare actuelle aurait existé une chapelle dont le souvenir est beaucoup mieux conservé et qui nous semble avoir été distincte de celles mentionnées plus haut. On l'appelait : Notre-Dame des Sept-Chemins, sans doute parce que sept chemins aboutissaient et aboutissent encore aujourd'hui en ce lieu. On croit que cette chapelle a été fondée par des marins échappés au naufrage. On venait de loin prier la Sainte Vierge en ce lieu ce qui fait que Fontaines aurait été un lieu de pélerinage en l'honneur de Notre-Dame.

Fontaines chapelle des 7 chemins montage


AD85 - Bulletin paroissial de Fontaines - 1956

* Pouillé de l'évêché de Luçon - Eugène Aillery - 1860 - p. 152

 

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