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La Maraîchine Normande
13 janvier 2017

LA CHAPELLE-SAINT-FLORENT - ÉPIRÉ (49) - L'ABBÉ LOUIS-PIERRE BARAT (1726 - 1794)

La Chapelle-Saint-Florent

 

Fils de Pierre Barat et de Marie Grimault, Louis-Pierre a été baptisé à la Chapelle-Saint-Florent le 27 juin 1726 ; il fut reçu docteur en théologie de l'Université d'Angers en 1758 et y professa avec honneur depuis 1762, pendant près de trente ans.

Barat Louis-Pierre baptême

Il occupait en même temps la cure d'Épiré jusqu'en 1766 qu'il devint chanoine de l'église Saint-Martin (2 août) et le 16 août 1770 official du Chapitre. Le 15 novembre 1769 il fut élu de l'Académie d'Angers, où il prononça le 19 novembre 1783 l'éloge du roi. Il en fut nommé directeur le 17 novembre 1784.

Sa qualité de sexagénaire le mit en dehors de la loi de déportation. Renfermé au Séminaire dont il fut libéré par les Vendéens, il refusa de prêter le serment constitutionnel. La suppression du traitement de 2.676 livres 11 sols 4 deniers que lui continuait la Nation, réduisit toutes ses ressources à une minime rente sur un petit bien en Saint-Jean-de-la-Croix.

Au départ des Vendéens d'Angers (1793), il resta en ville quelque temps, puis se retira chez un frère épicier à Cholet, puis de là dans sa maison paternelle à la Chapelle-Saint-Florent, cherchant en vain à passer la Loire.

Un de ses cousins lui fournit une barque et il se réfugia à Saint-Herblon, à Béligné, à Villemoisant, couchant dans les auberges et dans les métairies, puis au Louroux-Béconnais et à Bécon, puis chez un ancien élève, meunier à Ingrandes, et il se rendait en fin de compte à Angers pour réclamer sa réintégration dans le couvent de la Rossignolerie, quand il fut arrêté aux Tranchandières, près Saint-Lambert-la-Potherie.

Les Tranchandières

Depuis quatre ans du reste, il s'était fait un principe de ne plus exercer aucune fonction ecclésiastique et avait refusé même aux Vendéens de célébrer une messe à Cholet.

Les gardes qui lui demandèrent qui il était.

- "Je m'appelle Barat, dit-il, je suis prêtre catholique, apostolique et romain, et je retourne chez moi."

A ce mot de prêtre, on se saisit de sa personne et on le jeta dans un affreux cachot, où il périssait de faim et de misère. Conduit devant le Tribunal révolutionnaire, le 18 nivôse an II, et le 22 (11 janvier 1794) à la Commission Militaire, on lui demanda selon l'usage :

- "Quel est ton nom et ta profession ?

- J'ai l'honneur d'être prêtre de la Sainte Église Catholique romaine et l'ont me donne le nom de Barat.

- Quelle est ta demeure ?

- Je n'en ai plus depuis que la prescription est à l'ordre du jour !

- N'as-tu pas fait partie des brigands de la Vendée ?

- J'ai suivi l'Armée catholique, parce que c'était la seule retraite où je fusse alors en sécurité !

 -As-tu fait le serment de 1791 prescrit par la Constitution civile du clergé ?

- Je n'en ai fait aucun, je les abhorre tous !

- Veux-tu au moins prêter le serment de liberté, égalité ?

- Jamais !"

Sur cette réponse, Monsieur l'abbé Barat fut condamné à mort et exécuté le même jour.

En allant au supplice, il se montra digne de sa réputation, digne d'un héros de la Foi qu'il avait professé durant toute sa vie. (Archives paroissiales). Il avait 67 ans.

La vente de ses meubles eut lieu le 1er floréal an III.

Extrait : Le Marillais à travers les siècles - Henri Boré - 1985

AD49 - Dictionnaire de Maine-et-Loire

AD49 - Registres paroissiaux de La Chapelle-Saint-Florent

 

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