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La Maraîchine Normande
2 janvier 2017

DOCUMENTS TROUVÉS LORS DE L'ARRESTATION DE STOFFLET

Le 25 février 1796 (6 ventôse an 4) - Le général Hédouville annonce au Directoire que Stofflet et 5 complices ont été pris et fusillés ; il envoie plusieurs pièces trouvées sur ce chef :

Au quartier général à Angers, le 6 ventôse l'an 4 de la République
Le général de Division Hédouville, chef de l'état-major de l'armée des côtes de l'océan
au Directoire exécutif

Citoyens Directeurs,

Stofflet et ses cinq complices ont été jugés la nuit dernière et fusillés ce matin à neuf heures excepté son jeune domestique que le conseil militaire a condamné à la déportation jusqu'à la paix. Ce chef de parti ne nous a donné aucun renseignement qui puisse nous être utile. Son interrogatoire qu'on auroit pu employer, mais je crois que de quelque manière qu'on s'y seroit pris, il n'auroit pas parlé. Je vous envoye aussi la copie d'une lettre trouvée sur ce parjure ; elle vous prouvera l'impudence et la mauvaise foi de Charette dont le général hoche n'est sûrement pas la dupe.

Nous avons encore eu ce matin un succès aux mines de Montrelais près d'Ingrandes : un rassemblement de 500 chouans a été mis en déroute complette par 200 républicains de ce cantonnement qui en ont tué vingt et blessé un grand nombre. Nous avons à regretter deux volontaires.

Le général Hoche vous apprend sans doute dans la lettre ci-jointe que nous venons de prendre cinquante sept chevaux à Charette et ce qui est encore plus intéressant, que les jeunes gens rentrant dans leurs foyers et déposant leurs armes cher les commandans de nos cantonnemens.

Salut et Respect
Hédouville.

Stofflet

 

Quelques pièces trouvées dans le refuge de Stofflet [ou sur lui-même] dont une brève lettre de Charette du 20 février 1796, la nomination de Stofflet dans l'ordre de Saint-Louis par Louis XVIII et un ordre de mobilisation du 21 février 1796 :

- Copie de la lettre trouvée sur Stofflet lors de son arrestation :
de Montorgueil 20 février 1796
Général
J'ai l'honneur de vous addresser ci-joint l'extrait des propositions que vient de me faire la République de passer à l'Étranger : ma réponse n'exprime que faiblement encore mon inviolable attachement à la cause glorieuse pour laquelle nous combattons.
Je vous prie de donner à l'un et à l'autre ainsi qu'à ma déclaration, toute la publicité dont elles sont susceptibles, par la voye même de l'impression s'il est possible.
Je suis avec un sincère attachement,
Votre très humble et très obéissant serviteur.
Signé : Le Chevalier Charette.
Pour copie certifiée conforme à l'original déposé à l'état-major général.
Le Général de Division, chef de l'état-major général de l'armée des Côtes de l'Océan.
Hédouville.
[1er ventôse an IV]

- Mons Nicolas, Jean Stofflet, Commandant en chef l'armée Royale de l'Anjou et Haut-Poitou.
La satisfaction qu'a Sa Majesté Louis dix-huit Roy de France et de Navarre des services essentiels et distingués que vous lui avez rendu à la tête d'un corps des armées Catholiques et Royales. L'ayant convié à vous associer à l'ordre de Saint Louis, je vous écris au nom du Roy en vertu des pouvoirs qu'il m'a donné pour vous dire qu'il a commis le sieur Charles-Marie-Henry Dubois, marquis de la Ferronnière, Colonel à son service, pour, au nom de Sa Majesté, vous recevoir et admettre en la dignité de Chevalier de Saint-Louis et que son intention est que vous vous adressiez à lui pour prêter en ses mains le serment que vous êtes tenu de faire en qualité de chevalier du dit ordre et recevoir de lui l'accolade et la Croix que vous devrez dorénavant porter sur l'esthomac attachée à un petit ruban couleur de feu ; Voulant qu'après cette réception vous teniez rang entre les autres Chevaliers du dit ordre et jouissiez des honneurs qui y sont attachés, et la présente n'étant pour autre fin, je prie Dieu Mons Stofflet qu'il vous ait en sa sainte et digne garde.
Fait à l'isle Dieu, le 17 novembre de l'an de grâce mil sept cent quatre vingt-quinze et du Règne du Roy le Premier.
pour et en l'absence de M. le duc de Broglie par ordre exprès de Monsieur.
Le Comte de la Chapelle.

- C'est une vraye satisfaction pour moy, Monsieur, de me trouver dans ce moment chargé de l'exécution des ordres de son Altesse Royale Monsieur, frère du Roy, qui m'a commandé d'expédier en votre faveur des lettres d'admission à l'ordre Royal et Militaire de Saint Louis.
Cette grâce si méritée par la distinction et l'utilité de vos services n'est sûrement que le prélude de celles que Sa Majesté et Son Auguste Frère destinent à l'un des plus zélés deffenseurs de la Religion et de la Monarchie et à tous ceux qui ont si courageusement combattu sous ses ordres.
Il n'est aucun vrai français qui ne ressente pour vous et pour eux Monsieur tous les sentiments d'estime que vous avez si noblement acquis et je crois vous exprimer ceux de toutes les personnes qui ont l'honneur d'être auprès de Son Altesse Royale, en vous priant de recevoir l'assurance de la considération distinguée avec laquelle j'ai l'honneur d'être,
Monsieur,
Votre très humble et très obéissant serviteur
Le Comte de la Chapelle.
A l'isle Dieu le 17 novembre 1795 / 26 brumaire an 4 /
M. le général Stofflet.

- Stofflet avait ramassé un trésor qu'on peut évaluer à 4 ou 5 cent mille francs en or et argent, plus ou moins. Il n'a point voulu le faire connaître au prêtre Bernier, parce qu'il se défiait de lui.
Un ecclésiastique ou prêtre réfractaire dont on ignore le nom, mais qu'on pourrait peut être parvenir à découvrir, en avait connaissance. Ce prêtre a déclaré le lieu où était caché ce trésor, à d'Autichamp qui l'a enlevé et l'a de nouveau caché.
Du fait que Hénou (?) de Maulévrier, dont le père était chantre de l'ancien curé de Maulévrier, était caissier de l'armée catholique, il pourrait avoir quelques connaissances à cet égard.
Les anciens sous chefs de l'armée de Stofflet sont très mécontents que d'Autichamp se soit emparé seul de cet argent, et ils pourraient concourir à faire trouver le lieu où il a été caché, sur tout si on les intéressait à cette découverte.
Reçu en messidor an 4
A communiquer au général Hoche.

AD85 - Archives militaires de la guerre de Vendée conservées au Service historique de la Défense (Vincennes) - SHD B 5/35-87

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